Quel dommage que le site of, ne rediffuse pas l'hommage à Wes.
Si quelqu'un sait où le trouver, je prends.
Peut-être que la TV du RCT l'a enregistré !
Posté 15 septembre 2022 - 16:57
Quel dommage que le site of, ne rediffuse pas l'hommage à Wes.
Si quelqu'un sait où le trouver, je prends.
Peut-être que la TV du RCT l'a enregistré !
Posté 16 septembre 2022 - 08:53
Très belle interview de Wesley Fofana dans le Midol
« Le rugby m’est tombé dessus par hasard »
Wesley Fofana - ancien trois-quarts centre du xv de france et de clermont le trois-quarts centre du XV de France (48 sélections) et de Clermont a accepté de se livrer une dernière fois sur ses souvenirs, ses blessures physiques ou mentales, ses regrets et son évolution. Apaisé, il referme le livre d’une carrière atypique, glorieuse et parfois contrariée.
Le 18 juillet dernier, vous annonciez votre retraite. Mais quand avez-vous pris votre décision ?
En cours de saison, la décision a commencé à mûrir dans ma tête. J’en avais parlé avec le président Guillon depuis longtemps déjà, bien avant qu’il ne l’évoque dans la presse. L’idée a fait son chemin. Je me suis d’abord dit que c’était une possibilité. Puis c’est devenu concret. J’ai toujours respecté mon corps et il fallait que je regarde les choses en face. Ce corps avait mal, clairement. Il fallait que je l’écoute.
Dès lors, cette retraite était( une nécessité, une contrainte ou un choix ?
Le président m’a toujours laissé le choix. Mais comme mon corps, les douleurs, les rechutes… C’était le moment.
Ces rechutes à répétition ont-elles atteint votre motivation, sur la fin ?
Non et j’ai mis du temps à me rendre à l’évidence. Je suis toujours à fond, je m’investis à 100 % et je ne prends pas toujours de recul. J’avais encore un an de contrat et des mecs, une équipe avec lesquels j’avais encore très envie de jouer.
Alors, quel a été le déclic ?
Ce sont plutôt mes proches, dans le secteur médical, qui ont essayé de me faire comprendre petit à petit qu’il fallait envisager la fin. Que les ischios n’en voulaient plus. Le musculaire, c’est complexe, très fragile. Les ischios encore plus.
Avez-vous une explication rationnelle à ces rechutes ?
Si je savais l‘expliquer, j’aurais continué pour trouver des solutions ! On a essayé beaucoup de choses dans le domaine scientifique, pour me soigner. Avec des électrodes, on a mesuré la contraction de mes fibres musculaires pendant les sprints. Ça n’a rien révélé. Avec « Raph » Aubin (kiné de l’ASM, parti cet été au Stade français) on a cherché à développer une force très intense sur les ischios. J’ai atteint des niveaux plus que satisfaisants, même très élevés mais ça continuait de péter. Voilà, c’est comme ça. Il fallait l’accepter.
Vous avez arrêté alors qu’il vous restait un an de contrat. Vous auriez aussi pu choisir de rester, pour en profiter…
Bien sûr mais l’ASM a été très correcte avec moi. Il n’y a jamais eu de bras de fer, les relations avec le club sont toujours restées saines. Si j’avais dû perdre un an de salaire, bien sûr que je me serais posé des questions. Ce n’est pas le cas. Dès lors, cette issue était la meilleure, pour moi comme pour le club.
Dans nos colonnes, le président Jean-Michel Guillon disait, en mars dernier : « Un joueur comme Wesley, avec ce passé glorieux et tout ce qu’il a pu apporter au club, doit aussi réfléchir à la question de sa sortie. Tout le monde aimerait qu’elle se fasse par le haut, pas comme un joueur dont on ne parle plus que des blessures. » C’était aussi votre réflexion, celle de l’image que vous alliez laisser ?
Absolument pas. Ma sortie, je m’en fous complètement et je l’ai dit dès le début au président. Je suis quelqu’un d’assez discret, réservé. L’image que je laisse, ce n’est pas important pour moi. Et je me fous pas mal de ceux qui ont pu parler sur moi, en mal et souvent sans savoir, tout au long de ma carrière.
Vous terminez avec 255 matchs en pro, dont 48 sélections en équipe de France. Pas mal, pour quelqu’un qui n’ambitionnait même pas de faire carrière…
Ça aussi, je m’en fous. Ça ne me touche pas. J’ai fait ce que j’aimais, je me suis levé heureux chaque matin parce que je m’éclatais dans ce que je faisais. C’est ce qui importe, pas les chiffres et les statistiques.
Que faut-il retenir de vous, alors ?
Si les gens se souviennent d’un bon mec et des quelques sourires que j’ai pu leur donner, ça me va. (il sourit)
Qu’est-ce qui fut le plus dur à vivre : l’annonce de votre retraite à votre famille, à vos coéquipiers ou aux supporters, samedi dernier au stade ?
La famille, ça n’a pas été dur, ils étaient très contents que j’arrête. (il sourit) Au club aussi, ils ont compris et ça allait dans leur sens. Au stade ? J’ai été surpris de l’engouement, de toutes ces attentions… C’était plus émouvant.
Comprenez-vous que vous avez marqué l’histoire de votre club ?
Non, pas du tout. Je ne calcule pas ces choses-là. Et j’aurais tellement aimé apporter plus à ce club… (il soupire) Si je regarde ma carrière, il y a des vides. Des petits endroits où il manque des choses, par-ci, par-là.
La Coupe d’Europe ?
Bien évidemment. C’est mon grand regret.
Quoi d’autre ?
Quand tu es jeune, que tu prépares une finale, tu prends ça un peu trop à la légère. Tu te dis qu’il y en aura plein d’autres et tu n’écoutes pas les anciens qui te disent : « donne tout, c’est peut-être la dernière ». Moi, en tout cas, j’étais comme ça. J’aurais pu mieux faire. Avec la génération qu’on avait à l’ASM, on aurait dû gagner plus de titres. Beaucoup plus.
2013 et la finale de Coupe d’Europe perdue à Dublin, est-ce le souvenir le plus douloureux ?
Bizarrement, non. C’est la fois où nous avons été les plus proches du sacre mais j’étais jeune, j’avais moins de recul. Je ne l’ai pas vécu de façon très violente. 2015, encore une finale perdue contre Toulon. Cette fois, ils nous dominent clairement et pourtant, j’ai eu beaucoup plus de mal à l’encaisser. J’avais vieilli, je réalisais mieux le poids d’une défaite en finale. D’ailleurs, dans cette logique, la plus dure de toutes fut celle de Top 14 perdue en 2019, contre Toulouse. La dernière.
Vraiment ?
C’était un très grand Toulouse en face, aucun souci. Mais j’avais adoré la façon dont nous avions construit notre saison. Sans faire de bruit, en laissant la lumière aux autres. On s’était dit qu’on restait dans cette position et qu’à la fin, on raflerait tout. C’était une belle équipe, une belle aventure, une belle histoire. Il y avait déjà eu le titre en Challenge Cup quelques semaines plus tôt et même si ça n’aurait été qu’un « petit doublé », on avait l’occasion de marquer l’histoire du club. Mais Toulouse nous a dominés. Cette finale, j’ai mis beaucoup, beaucoup de temps à l’accepter et la digérer. Demandez à Franck (Azéma), il vous dira à quel point j’ai mis du temps à me relever.
Et en équipe de France ?
J’entends souvent ce discours : « Wesley, tu es tombé sur la mauvaise génération ». Je déteste ça ! J’étais là où je devais être, quand je devais l’être. Je ne crois pas au hasard et d’ailleurs, j’ai aimé chaque minute avec le XV de France. Bien sûr qu’il y a eu des défaites, des matchs ratés, d’autres que j’aurais aimé jouer. Mais j’ai pris tout le plaisir qu’il y avait à prendre avec cette équipe. J’ai rencontré des gens merveilleux. Je ne regrette rien.
Même pas la Coupe du monde au Japon ?
Il y aurait quoi à regretter ? Je n’étais pas en capacité de jouer et je l’ai dit. J’ai été honnête. Point.
Vous ne vous dites jamais, quand vous voyez le XV de France actuel, que cela aurait été chouette d’en être ?
Ça, c’est du domaine de l’aigreur. Je n’en ai aucune. Ils sont fabuleux, ils jouent très bien. C’est à leur tour, à eux de jouer. C’est leur histoire. Et je n’ai aucun conseil à leur donner, si ce n’est de prendre tout le plaisir, partout où il est. Qu’ils aiment tout, chaque minute. Parce que c’est beau, mais c’est court.
Quelle rencontre humaine vous a le plus marqué ?
S’il fallait en retenir un, je dirais Vern (Cotter). Il est particulier et fait un peu peur, quand on ne le connaît pas. Pour moi, il a une place à part, spéciale. Tout le monde sait que j’étais plus proche de Franck (Azéma) mais Vern m’a lancé et m’a fait confiance, à une époque où j’étais un sale gosse. Je le trouvais hyper-sévère mais avec le recul, j’ai compris qu’il avait surtout été hyper-patient avec moi. Il a cru en moi quand je faisais des conneries. Je ratais des entraînements, j’étais systématiquement en retard aux séances de musculation, je ne venais pas les lundis. Quand il m’engueulait, je lui répondais avec une attitude assez détachée, même arrogante. Malgré tout, il a persévéré avec moi. C’est vraiment quelqu’un qui a compté pour moi.
Pourquoi cette arrogance, cette rébellion ?
Le rugby, je n’avais pas envie d’en faire ma vie. Pour moi, c’était une contrainte. Gamin, tout ce que je voulais c’était faire du sport et être avec les copains. S’ils étaient au basket, j’allais au basket. Au foot, j’allais au foot. Quand ils sont allés au rugby, je les ai suivis. J’avais des qualités naturelles, des facilités en sport donc j’arrivais à m’éclater partout. Au collège, la seule section sport, c’était le rugby. On est donc allés au rugby. L’entraîneur, Serge Collinet, m’a poussé à venir et ne m’a plus lâché. Voilà comment j’ai débuté.
Par hasard, certes. Mais vous auriez aussi pu tomber immédiatement amoureux de ce sport…
Tout est allé très vite. Je ne suis pas comme Morgan (Parra), qui a tout fait et depuis tout petit pour vivre cette vie de rugbyman. Moi, le rugby m’est tombé dessus par hasard, à 14 ans. À 18 ans, j’arrivais à Clermont. Je me suis retrouvé seul dans cet appartement. Je ne connaissais personne. Il n’y avait plus les copains et je me suis demandé ce que je foutais là. Ma réaction a été celle-là : la rébellion. Un côté petit con. Ensuite, les copains que je m’étais faits étaient en Espoirs. Alors, ça ne me plaisait de m’entraîner avec les pros. J’y mettais clairement de la mauvaise volonté.
Vous avez finalement fait carrière. De quoi êtes-vous le plus fier ?
(il soupire) Pfff… Je ne réfléchis pas à ça.
Le meilleur souvenir, alors ?
Là, je n’ai rien qui vient. Les souvenirs m’arrivent parfois et repartent, mais je ne les compile pas. Je ne les dégaine pas à la demande. Et je ne cours pas après les honneurs ou les hommages. Alors, si je devais citer un truc positif, tout de même : la demi-finale de Saint-Étienne, en Coupe d’Europe (2015) face aux Saracens. L’ambiance dans le stade était absolument dingue, incroyable.
Votre paternité a été un tournant de votre carrière. Elle est importante pour tout le monde, mais elle semble avoir pris chez vous le pas sur le reste…
Mes enfants, c’est tout pour moi. Plus la vie avance, plus le lien affectif est fort et à un moment, les déplacements ou les convocations en équipe de France devenaient… (il hésite) pas « contraignants », je n’aime pas cette idée. C’est un gros mot. Mais il n’y a plus seulement du bonheur, il y a aussi une part de déchirement de devoir laisser mes enfants. Cela a aussi contribué à me faire dire : « c’est peut-être maintenant qu’il faut en finir ». Tout le monde ne le ressent pas comme ça. Je ne juge personne. Moi, j’ai ressenti ça. Quand il a fallu m’opérer des cervicales, j’ai dit au chirurgien : « j’ai des enfants, donc s’il y a le moindre doute, le moindre risque, j’arrête tout ». En lui écrivant ce message, chez moi, je regardais mes enfants.
Quelle est la suite pour vous ?
Je prépare mon entrée en école de kiné, j’espère en septembre 2023 à Vichy. J’aurai désormais plus de temps à consacrer à cela.
Après ces années de blessures et de galères, parfois de doutes, Wesley Fofana est-il un homme heureux ?
J’ai la chance dans ma vie de ne pas croire au hasard. Tout ce qui m’arrive, je l’ai réfléchi et préparé. Ce qui est arrivé à Virimi (Vakatawa), par exemple, ça doit être très dur à vivre. Ce n’est pas mon cas. J’ai fait un choix et je ne me plains pas. Désormais, le rugby s’arrête mais tout le reste continue.
Propos recueillis par Léo FAURE
Posté 16 septembre 2022 - 09:27
Un mec sain et authentique. Peu surprenant qu'il ait réussi en Auvergne.
Punaise, quel joueur c'était. Bonnaire, Lapandry, Fofana. Voilà, mes chouchous, c'est terminé.
Posté 16 septembre 2022 - 09:59
Quelle est la suite pour vous ?
Je prépare mon entrée en école de kiné, j’espère en septembre 2023 à Vichy.
Ah ben voilà, le plus beau reste donc à vivre.
Posté 16 septembre 2022 - 12:34
Posté 16 septembre 2022 - 13:34
Très belle interview, content de l'avoir eu sous le maillot jaunard !
Posté 16 septembre 2022 - 14:54
Alors, quel a été le déclic ?
Ce sont plutôt mes proches, dans le secteur médical, qui ont essayé de me faire comprendre petit à petit qu’il fallait envisager la fin.
Encore un qui, par pudeur et delicatesse, n'ose pas preciser "notamment un kine a beret repondant au sobriquet de 'le marseillais'" quand il parle des gens qui ont compte pour lui
Posté 16 septembre 2022 - 14:59
Quelle sincérité !
Quelle classe.!
Quel Mec !
Au passage, j'espère que les détracteurs de Vili, vont coincer un peu.
Posté 16 septembre 2022 - 15:43
Donc on a réussi à lui payer son année, quoi...
Vous avez arrêté alors qu’il vous restait un an de contrat. Vous auriez aussi pu choisir de rester, pour en profiter…
Bien sûr mais l’ASM a été très correcte avec moi. Il n’y a jamais eu de bras de fer, les relations avec le club sont toujours restées saines. Si j’avais dû perdre un an de salaire, bien sûr que je me serais posé des questions. Ce n’est pas le cas. Dès lors, cette issue était la meilleure, pour moi comme pour le club.
Posté 16 septembre 2022 - 16:14
Quelle est la suite pour vous ?
Je prépare mon entrée en école de kiné, j’espère en septembre 2023 à Vichy.
Ah ben voilà, le plus beau reste donc à vivre.
Pour peu qu il intègre l infirmerie de l ASM de l autre coté du manche et la boucle sera bouclée
Posté 16 septembre 2022 - 16:17
Donc on a réussi à lui payer son année, quoi...
Vous avez arrêté alors qu’il vous restait un an de contrat. Vous auriez aussi pu choisir de rester, pour en profiter…
Bien sûr mais l’ASM a été très correcte avec moi. Il n’y a jamais eu de bras de fer, les relations avec le club sont toujours restées saines. Si j’avais dû perdre un an de salaire, bien sûr que je me serais posé des questions. Ce n’est pas le cas. Dès lors, cette issue était la meilleure, pour moi comme pour le club.
Je me demande si c'est comme les contrats US, c'est a dire que si tu commences l'annee dans l'effectif, alors tu as ton salaire annuel. J'avais trouve le moment de l'annonce de sa retraite, juste apres le debut officiel de la saison si je me souviens bien, un peu etrange.
Posté 16 septembre 2022 - 16:43
Je me demande si c'est comme les contrats US, c'est a dire que si tu commences l'annee dans l'effectif, alors tu as ton salaire annuel. J'avais trouve le moment de l'annonce de sa retraite, juste apres le debut officiel de la saison si je me souviens bien, un peu etrange.
Je pense qu'il n'a pas commencé la saison
Et qu'il a été sortie du SC du club avec une indemnité selon la clause suivante :
Ne compte pas dans le SC : "Les indemnités versées par le Club au Joueur au titre de la rupture anticipée de son contrat de travail motivée par l’inaptitude définitive pour raisons médicales d’exercer le métier de joueur de rugby professionnel ou professionnel pluriactif, constatée dans les conditions légales par le médecin du travail, conformément à l’article 10.1.5 de la Convention collective du rugby professionnel et aux dispositions du Code du travail auxquelles il renvoie"
Pour ceux qui crie à la frilosité du club pour les indemnités pour Laclayat...
Posté 16 septembre 2022 - 17:25
Posté 16 septembre 2022 - 21:26
Quelle est la suite pour vous ?
Je prépare mon entrée en école de kiné, j’espère en septembre 2023 à Vichy.
Ah ben voilà, le plus beau reste donc à vivre.
Marseillais, fait gaffe
dans 4 ans il te pique ta place à la rubrique infirmerie
et là, on aura enfin un vrai pro
Posté 19 novembre 2022 - 11:39
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