A Clermont-Ferrand, Aurillac bat Montferrand 43 à 22 (mi-temps: 24-19)
Montferrand, 1 essai D. Bory (23) 1 transformation (23) 5 pénalités(3, 14, 26, 38, 58) et une 1 transformation de Merceron (23)
Aurillac 4 essais Olombel (8), Morlon (32), Mercier (39), Chamelot (80).4 transformations Mercier (8, 32, 80), Mitu (39).3 pénalités (44, 56, 62) et 2 drops Mercier (78, 80)
Arbitre: M. Duhau (Côte-Basque- Landes) assisté de MM. Clot et Sarghat (Lyonnais).
13.000 spectateurs (dont 3500 abonnés).
Cartons blancs: Dongieu (44e-54e), Domingo (46e-56e)
Remplacements de joueurs: Viars par Laborie (mi-temps), Bonventre par Chamelot (56e), Manta par Martrette (56e). C, Tolofua par Reidy (63e), Dongieue par Audebert (63e), Ribeyrolles par Bory (66e), Burnell par Galassso (70e), Niculae par Rouiller (70e), Chanal par Maftei (77e).
Exclusions temporaires Montferrand: Dongieu (carton jaune, 44) Aurillac: Domingo (carton blanc, 45)
Spectateurs: 10.000 environ Arbitre: M. Duhau (Côte Basque)

Le Stade aurillacois a réussi un authentique exploit en venant s'imposer 43 à 22 à Montferrand pour l'ouverture du championnat de première division. Contre toute attente, les Cantaliens ont remporté le derby du Massif central grâce notamment à trois essais inscrits avant la mi-temps par Walter Olombel, Jacques Morlon et Ludovic Mercier, puis un quatrième en seconde période par Raphaël Chamelot.

Plus entreprenants et solidaires, les Aurillacois ont profité de nombreuses maladresses montferrandaises pour préserver et accentuer leur avantage en fin de match.

Dans le sillage de l'ouvreur Ludovic Mercier, auteur de 27 points, les Cantaliens ont remporté une victoire historique sur les voisins de l'ASM.

L'arbitre M. Duhau devait mettre prématurément fin à la partie en raison de l'envahissement du terrain par les supporteurs à quelques secondes de la fin du temps réglementaire.

18/09/2000

Serge MANIFICAT envoyé spécial

84e minute. Ludovic Mercier ajuste un ultime drop, enfonce le clou dans la plaie béante jaune et bleue. Deux minutes
avant, Chamelot l'ex-Asémiste a marqué sans opposition sur une touche rapidement jouée près de la ligne. Il y a déjà longtemps que l'ASM a abdiqué. Les 13 000 spectateurs d'un Michelin plein à craquer sont sous le choc.

Huées, sifflets, quolibets fusent, couvrant les cris de joie des supporters cantalous. Colère si extériorisée que M. Duhau doit mettre prématurément un terme au calvaire montferrandais, suite à l'envahissement du terrain. Liesse et révolte entremêlées.

Bob Heyer, le banni de l'ASM, tient sa revanche, il est porté en triomphe. Tour d'honneur grandiose des joueurs cantalous. Enorme! Inimaginable! Quatre essais, 43 points à Michelin. 17 ans qu'ils n'étaient pas revenus à Montferrand en première division. Triomphe en forme de boomerang australien. Le trio des coachs wallabies Lane-Nance-MacKee vient de comprendre que le chemin sera long pour que le message passe. Edifié dès la mi-temps, avec leur équipe déjà sortie sous des sifflets presque mérités. Balbutiant son rugby, ne se trouvant pas en touche, trouée surtout trois fois en défense.

Et, dès le départ, cette farouche volonté des visiteurs de donner du volume au jeu, de prendre l'adversaire à la gorge. A l'image de ce premier plaquage de Chanal sur N'Gaumo qui donne le ton, Olombel prenant de vitesse, pour la première fois, une défense auvergnate médusée. Péripétie croit-on alors, car Troncon - le seul à la hauteur de sa réputation en ce soir de disette - amorce une superbe action collective avec essai de Bory entre les perches, le capitaine italien de l'ASM étant présent de bout en bout sur ce mouvement d'école. Mais hélas ses hommes ont tout montré ou presque.

Car déjà tous les ballons aurillacois récupérés, grapillés dans les regroupements, sont aussitôt bonifiés au large, accentuant chaque fois un peu plus le danger au sein d'une ligne défensive qui n'a pas toujours le temps de s'organiser. Peu de fautes de main, peu de mêlées. Aurillac maîtrise magnifiquement son sujet. Et si Montferrand est alors en tête grâce au pied de Merceron, à la demie heure Gontineac va planter une seconde banderille au coeur des Jaunes.

Relance depuis les 22, percée entre deux défenseurs, coup de pied par- dessus et essai de Morlon accordé au bout par M. Duhau, malgré une faute initiale du centre roumain sur Magne plaqué sans ballon. L'ASM sonnée par ce coup du sort
commence alors à déjouer. C'est à cet instant que Mercier, au prix d'un superbe exploit personnel, choisit de tripler la mise en passant en revue une défense scotchée. Trois essais sur des ballons de récupération. Les défenseurs locaux se sont fait prendre en défense comme des bleus... et jaunes.

Cinq points de retard à la pause. C'est déjà la surprise. Même écart vingt minutes plus tard. Aurillac continue à brouiller les cartes mais sait aussi gérer son avance, profitant de fautes de plus en plus nombreuses d'en face. Lancers en touche ratés, mêlées tournées, passes manquées. Mercier en état de grâce se régale, repousse au loin l'adversaire, arrose avec bonheur les quatre coins du terrain au pied, trouve des touches millimétrées de 50 mètres, tue à petit feu une ASM qui se liquéfie au fil des minutes.

Tournant du match quand la mêlée cantalienne réussit l'exploit sur ses cinq mètres de tourner puis repousser celle d'en face. Dès lors, il n'y a plus photo. Euphorie des uns, catastrophisme des autres. Mercier enfile un premier drop. Match gagné. Montferrand... les armes et boit le calice jusqu'à l'hallali.

Les meilleurs.- A Aurillac: Mercier, Manta, Gontineac, Chanal et Heyer. A Montferrand: Troncon.