A l'image d'Aurélien Rougerie qui prend de
la hauteur dans le ciel narbonnais, l'AS montferrand s'est relancée
ce dernier week-end en triomphant à Narbonne. De bon augure avant
le derby de vendredi contre Brive, nouveau leader de sa poule. (Photo Patrick
Derewiany)
Le brouillard tombe sur Narbonne. Dépité, le président
De Pouzilhac a déjà filé et le vieux monsieur qui
fulmine encore pipe au bec n'en peut plus... Il « craque »
et s'avance pour nous coincer devant la tente VIP: «Vous êtes
journaliste? Osez écrire
que c'est une honte de proposer un tel spectacle. Ce n'est pas du Super
12 mais du zéro pointé!» Viril, mais correct! Nous
revient alors en mémoire, la confidence de Fabien Pelous (notre
invité en page 32) qui pose la question: « Ne vaut-il pas
mieux assister à une confrontation comme celle de Marseille plutôt
qu'à dix matchs de championnat médiocres? »
Les 3200 personnes présentes le pensent sûrement tout autant qu'Olivier Magne invité à revenir lors de la troisième mi-temps sur l'exploit des Bleus, histoire de réchauffer l'ambiance.
Le Match? L'ASM, sans réelles étincelles au regard de son potentiel humain, l'a toutefois bien cadenassé en effectuant une première demi-heure des plus convenables en terme d'organisation défensive et d'occupation des espaces.
Il n'en fallait pas davantage pour venir à bout d'un RCNM capable de se battre tout seul! Ecoutez plutôt Gaston: « Nous avons donné le coup d'envoi avec déjà quatorze points de retard. Vingt minutes, véritablement catastrophiques!» 15 à 0, puis 24 à 3 à la pause.
Tout était réglé, comme la sortie de Jérémy Valls bien malheureux dans son jeu au pied, notamment sur le deuxième essai asémiste, né d'une action- gag puisque Valls va se faire contrer par deux fois (drop puis dégagement) avant de se retrouver derrière sa ligne. C'en était trop pour Berbizier...
Il ne sert à rien d'appuyer sur la piètre performance de la charnière et notamment de Valls, car il n'est pas le seul audois à avoir « déjoué ». Mais à ce stade du match, comment ne pas évoquer les absences, celles qui firent cruellement défaut: Corletto, Stoica, Arlettaz, Quesada, Raynaud et Ledesma! 15-13-12-10- 7 et 2: c'est toute la colonne vertébrale du RCNM qui était absente, dont quelques leaders charismatiques. A cette colonne, font également défaut d'autres blessés; le véloce ailier Gironella (cheville) et l'inusable Plataret (côtes). Et si les Audois ne veulent pas en entendre parler, il faut bien convenir qu'ils n'avaient ni les hommes, ni le banc de touche pour faire oublier leurs latin-lovers Argentins et Italiens. Ce n'est assurément pas une excuse; pour preuve l'entame du deuxième acte autrement plus persuasive devant des asémistes trop attentistes de l'opportuniste coup de sifflet final! Narbonne pourra toujours faire valoir son sursaut d'orgueil (15 à 3 pour le deuxième acte...), mais çela pourrait ne pas suffire pour prétendre faire partie d'une certaine élite...
Les meilleurs.- A l'ASM: Rougerie, Merceron, Marsh, Boome et Lecomte; à Narbonne Merle, Furet et Racine.
FICHETECHNIQUE
A NARBONNE (samedi soir, 19h30, à l'Egassiairal).- Clermont-Ferrand
bat Narbonne-Méditerranée 27 à 18 (24 - 3).
ASM: 2 E Rougerie (10e), Nguaomo (16e), 5 P (18e, 33e, 36e, 39e, 62e),
1T (16e) Merceron.
RCNM: 2 E Furet (45e), Merle (75e), 2P (25e) Valls, (66e) Rosalen,
1 T (44e) Rosalen.
Arbitre: M. Jutge (Midi- Pyrénées) assisté de
MM Cazes et Failles.
3200 spectateurs.
Carton jaune: Reid (30e) à Narbonne.
Remplacements: à Narbonne, Valls puis Rosalen (41e), Mathieu
puis Botha (65e), Reid puis Allan (65e), Poux puis Bigou (73e), Racine
puis Pucciarello (69e), Pucciarello puis (Martinez 41 e); à l'ASM,
Marlu puis Nadau (36e), Dalzell puis Lazerges (73e), Lecomte puis Magne
(69e), Barrier puis Dongieu (61e), Caputo puis Pedrosa (54e), Tolofua puis
(Reidy 54e).