Un temps printanier, une pluie d'internationaux présents sur cette pelouse verdoyante fournie de pâquerettes, un enjeu majeur et au bout du compte, un match splendide, livré par les quarante joueurs qui ont foulé la pelouse biarrote. Bref, du haut, du très haut niveau.

De l'émotion, du suspense, une course-poursuite infernale et un final en forme de feu d'artifice offert par des Montferrandais en grande forme, ce choc de titans a tenu toutes ses promesses. Certes Patrice Lagisquet, l'entraîneur des trois- quarts biarrots, a pu regretter que l'arbitre, M. Jutge, ne sanctionne pas suffisamment les mauls écroulés par les Auvergnats mais franchement, on ne peut blâmer une équipe pratiquant un tel spectacle. Le compliment s'applique évidemment aux deux formations.

Si l'ASM a ouvert et refermé de si belle manière le score, entre-temps, les Basques ont pu démontrer que leur rugby valait aussi le détour. Ce match nul, pourra également nourrir les regrets des uns ou des autres. Ah, si Philippe Bernat-Salles avait aplati ce ballon d'essai dans l'en-but montferrandais... Ah, si Gérald Merceron avait réussi l'avant-dernière transformation... Ah, si Frano Botica, extrêmement précis jusqu'alors, avait converti cette pénalité...

Mais gageons qu'au-delà des points glanés ou laissés au classement, loin des malheurs du XV de France, téléspectateurs et spectateurs auront été conquis par ce genre de rencontre. On en redemande.

Les trentenaires au sommet de leur art

A commencer par les prestations offertes par les trentenaires biarrots: Botica, Bernat-Salles, Marc Lièvremont, Gonzalez ou Menieu. Ces seigneurs du BO ont prouvé que l'âge et l'expérience demeurent un sacré atout afin de mettre l'adversaire à la faute. Epaulés par une jeune génération généreuse, les Biarrots ont pu mettre la main sur la rencontre au début de la deuxième mi-temps. En inscrivant deux essais en cinq minutes, par l'intermédiaire de Botica. A ce moment-là, les Basques ont cru avoir fait le plus dur. D'autant plus qu'après un démarrage plutôt raté, les Biarrots, réduits à quatorze, ont su mettre la main sur le
ballon et occuper le terrain pour jouer dans le camp adverse. Même si l'ASM cherchait déjà les extérieurs, la force biarrote a réussi à coller les Montferrandais auprès des regroupements. Malgré tout, personne ne s'attendait à assister une deuxième mi-temps aussi riche et complète. Les Montferrandais ont su faire le dos rond durant vingt minutes pour en conserver sous la semelle, semant la panique dans le camp basque. Malgré les deux essais de Botica, l'arrière auvergnat, Sébastien Viars, a sonné la révolte en relançant superbement. Il sera même à la conclusion de ce mouvement. Après quoi, la multiplication des
séances des temps de jeu de l'ASM ont amené le remplaçant Machacek et le véloce international Magne à remettre leur équipe en selle. Et Merceron n'a pas manqué l'occasion de ramener la première place de la poule et le match nul dans les valises auvergnates. Splendide!

Les meilleurs.- A Biarritz: Botica, Marc Lièvremont, Betsen, Puléoto et Gonzalez ont brillé. A l'ASM: Viars, Marsh, Merceron, Troncon, Magne, Audebert, Boome et Tologua ont su accélérer sur la fin.

Frédéric DAURAT

FICHE TECHNIQUE

A BIARRITZ (stade Aguilera, dimanche 15 h 15).- Biarritz Olympique Pays basque et AS montferrand font match nul 35-35 (12-13).
Biarritz: 2E Botica (42e, 47e); 2T et 7P (8e, 15e, 22e, 36e, 53e, 57e, 73e).
Montferrand: 4E Rougerie (5e), Viars (58e), Machacek (78e), Magne (81e); 3T (5e, 58e, 81e); 3P (24e, 30e, 67e).
Arbitre: M. Jutge assisté de MM. Vermande et Dal Maso (Midi Pyrénées).
6 500 spectateurs environ.
Carton blanc: Puléoto (29e).
Blessés: Pedrosa et Ngauamo.
Remplacements: Morlaes (Bonnet, 70e), Marc Lièvremont (Milhères, 56e), Versailles (Nauroy, 64e), Puleoto (Nouchi, 53e), Menieu (Puléoto, 72e), à Biarritz. Rougerie (Marlu, 60e), Leconte (Dongieu, 78e), Barrier (Leconte, 60e), Leconte (Machacek, 60e), Pedrosa (Caputo, 44e), Tolofua (Reidy, 60e), à l'ASM.