Quand Alexandre Vialatte parlait du peuple auvergnat :
L'ETE EN AUVERGNE
Ce qui caractérise l'Auvergne, c'est qu'elle est remplie dAuvergnats. Presque autant que Paris. Ils ont de bonnes joues rouges, fruit d'une saine nourriture, des yeux qui brillent. La chair entrelardée et des dents blanches de trois espèces : les incisives qui tranchent le saucisson, les canines qui le percent, les molaires qui le broient. Quand le saucisson les voit arriver, il se déclare vaincu d'avance. Le Lexique de Meyer assure que l'Auvergnat vit dans une chaumière enfumée qu'il abandonne aux approches de l'hiver pour aller dans les capitales scier du bois et montrer des marmottes. Pendant ce temps sa femme fait du fromage de chèvre. Quand l'Auvergnat revient au printemps, ayant assuré sa fortune, sa femme se réjouit et ils mangent les fromages. Et dautres fois il va servir aux chasseurs alpins : il monte sur les montagnes et sonne du cor de chasse. Ensuite il rentre chez lui et il joue de la cabrette ; il boit du vin de Corent, il mange la soupe aux choux, il pétrifie des oisillons, parfois même quelque grand-père en train de danser la bourrée, à la fontaine de Saint-Alyre, il asphyxie un chien dans la grotte de Royat, et il bâtit des cathédrales du XIe siècle. Son ardeur fait plaisir à voir.
Le pays des Auvergnats produit de l'eau et du vin. Ils vendent l'eau et ils boivent le vin. Ils consignent le verre 35 francs ; si on le casse ils gardent l'argent ; les curistes guérissent très vite ; autrement ils y perdraient trop.
(Chroniques des choses grandes et magnifiques, p.238)
Ça c'est l Auvergnat du 19 eme, il repasserait maintenant il serait déçu