Ce pauvre Henri Cazemajou a son coq qui est mort, alors il va chez Jean-Abdon Tournemoulis son voisin du coteau d'en face, côté Monein.
Tous les matins il entend plusieurs coqs qui font la sérénade depuis chez lui alors il se dit qu'il doit pouvoir le dépanner.
"Adiou Jeannot. Adiou Henri, qu'est ce qui t’emmène coteau sud ?"
"Mon coq est mort et comme j'en entends plusieurs de chez toi tous les matins je me suis dit que peut être tu pourrais m'en céder un".
"Toi alors on peut dire que tu tombes bien hilh de pute. J'en ai un jeune, un sanguin il saute sur tout ce qui bouge. J'en peux plus il me met trop la pagaille. Tu peux le prendre".
Aussitôt dit aussitôt fait, Riton rentre avec son coq, un superbe jeune Brahma de 5 kgs.
A peine l'a t il lâché dans la cour qu'il passe en revue le cheptel de poules, une fois, 2 fois, 3 fois. Puis c'est au tour des pintades, des canettes, des oies. Finie la volaille, il fonce aux clapiers et se fait les lapines. Puis il passe au pigeonnier faire connaissance. Petit coup d’œil circulaire en revenant, il repère les perruches à la cuisine et il se les met au menu...
A partir de là ça commence à dérailler, il sort hagard en titubant, arrive péniblement à gravir le monticule derrière la ferme et tombe raide mort au grand dam de Riton.
"Mon coq, mon beau coq, mon superbe coq il a voulu trop en faire le premier jour et maintenant il est mort". Si mort qu'une buse a repéré l'animal et commence à anticiper son festin et fait des tours au dessus. Riton voit ça et sa peine se transforme en colère. Il lève le poing vers la buse et l'apostrophe "et toi tu ne l'auras pas mon coq, tu m'entends tu ne l'auras pas!"
Là le coq ouvre un oeil et lui murmure "laisse,... laisse la venir!"