Rugby
La réaction du président Guillon (ASM) aux propos de Lapandry : « Je n’ai pas perçu la profondeur de sa douleur »
Le président de l’ASM a réagi aux propos d’Alexandre Lapandry, en reconnaissant ne pas avoir mesuré sa souffrance, en lui laissant également une porte ouverte, malgré la tournure judiciaire qu’a prise « l’affaire ».
« J’ai rencontré Alex à plusieurs reprises et j’ai constaté qu’il souffrait. Depuis un an, j’ai fait des appels du pied et il y a eu plusieurs rendez-vous manqués… qui n’étaient pas de mon fait. Avec le recul, il est possible que je n’ai pas perçu la profondeur de cette douleur, de cette révolte qu’on voit aujourd’hui à travers ses mots et l'action en justice intentée.
« Il y a eu des rendez-vous manqués »
Je pense que la fin d’une carrière pour des raisons médicales est d’une immense violence psychologique. On a pris le temps avec Alexandre pour essayer de mettre un terme à son contrat, pas par manque de respect ou de confiance vis-à-vis de lui, mais parce qu’il ne pouvait plus jouer au rugby sans mettre gravement en cause sa vie.
Quand on a appris son inaptitude en juin 2021 par la FFR, le but n’était pas de casser son contrat, mais de faire en sorte que ce joueur emblématique puisse être identifié et s’identifier encore au club. La proposition de reclassement (coach de la touche) n’était pas pour gagner de l’argent, mais pour que le club et le joueur sortent la tête haute.
Sincèrement, mon but était de faire en sorte qu’Alexandre trouve un point de chute. Lui dire, tu as un contrat et on ne va rien dire jusqu’en juin 2023 et on verra… ce n’était pas la solution responsable. L’une des options était de l’intégrer dans le staff. Comme on avait perdu le contact, j’ai même demandé à des joueurs de voir comment on pouvait l’aider. Mais la porte était là aussi fermée, il n’y a pas eu de réponse.
« Il n’est pas banni de l’ASM »
Et puis, dire que le club a agi avec Alexandre Lapandry pour des raisons financières, les bras m’en tombent. S’il y a un club qui met ses aspects financiers au second plan derrière le joueur et sa santé, c’est bien le nôtre. Il n’y a pas beaucoup de clubs qui envoient leurs joueurs à Lausanne se soigner, qui font des études sur les protéines pour être encore plus pertinents sur le sujet des commotions.
Pour finir, j’ai un message personnel à faire passer à Alexandre ; le club a toujours eu une relation de confiance avec lui et quoi qu’il arrive, il est et restera un enfant du club et un joueur emblématique. Ça, c’est écrit dans le marbre. Il était apprécié pour ses qualités de joueur, mais aussi pour ses qualités de personne. C’est ce qui me fait encore plus mal aujourd’hui. Alexandre Lapandry n’est pas banni du club pour autant, les portes de l’ASM lui resteront ouvertes ».
Propos recueillis par Christophe Buron