Morgan Parra n’avait plus été placé à l’ouverture depuis novembre 2016. S’il a mis quelques minutes à trouver ses marques, le patron a terminé le match à La Rochelle en trombe, ce samedi soir (31-27).
Cette ultime tentative face aux perches valait cher. Elle permettait tout du moins à l’ASM d’arracher un point de bonus défensif inespéré. Morgan Parra, en patron qu’il est, n’a pas tremblé et a finalement ramené les siens à quatre petites unités du Stade Rochelais (31-27). Une fin de match un peu folle. Les ultimes minutes l’auront d’ailleurs été tout autant pour le demi d’ouverture clermontois qui est passé de l’ombre à la lumière.
À la 76e, sur un « 50-22 » exécuté par Pierre Popelin, Morgan Parra a tenté le tout pour le tout en essayant de sauver un lancer rochelais à suivre. Mais en remettant le ballon en jeu, il n’a pu empêcher Thomas Berjon d’inscrire le quatrième essai rochelais synonyme de bonus offensif pour le Stade (31-13).
Mais l’homme a du caractère et ne s’est pas laissé démonter par ce coup du sort. Sur l’offensive clermontoise suivante, sur un petit coup de pied à suivre parfaitement dosé, c’est bien Morgan Parra qui a soudainement remis l’ASM en ordre de marche. Thomas Rozière bénéficiait de l’offrande pour réduire la marque (31-20).
Et puis, il y a eu cette ultime interception de Lucas Dessaigne à la sirène avec Jean-Pascal Barraque inscrivant le troisième essai clermontois en coin. Morgan Parra se chargeant donc de faire fructifier la révolte auvergnate.
« On a fait preuve de caractère sur cette fin de match, analysait-il à chaud. Quand on est dans l’avancée et que l’on tient plus le ballon, ça se passe un peu mieux pour nous. On a répondu présent dans le combat, on était là. On a tenu en première période face au vent et sous la pluie. C’est bien mais ce n’était pas suffisant. On espérait mieux de ce déplacement. »
Pour sa première titularisation à l’ouverture depuis novembre 2016, Morgan Parra n’a pas été placé dans des conditions idéales. Avec un paquet d’avants globalement dominé, la charnière clermontoise n’a pas souvent joué dans l’avancée. Le manque de repères à ce poste a probablement perturbé aussi l’habituel demi de mêlée. À la pause, Morgan Parra n’avait touché que 7 ballons et ne l’avait jamais porté. On a senti le numéro 10 se libérer au retour des vestiaires avec des prises d’initiative ayant un effet concret sur l’animation. Son « 50-22 » réussi à la 61e minute fut un modèle du genre.
Défensivement, il a essayé de montrer l’exemple. Ses sept plaquages réussis en attestent, même si là aussi la mise en route a été compliquée. Au final, Morgan Parra a démontré qu’il pouvait être une alternative crédible pour le poste d’ouvreur. Mais une alternative ne constitue pas la panacée. L’association Parra-Lopez l’étant elle sans conteste.
Arnaud Clergue (La Montagne - 22/02/2022)