Ce "on" est general, ca va des supporters aux dirigeants aux medias, et on peut pas y faire grand chose, quoiqu'on en dise l'ASM a perdu toutes ces finales.. Et assez d'accord avec l'insouciance toulousaine, mais pour moi c'est pas parce qu'ils etaient "challengeur", c'est que pour eux c'est 100% normal d'exploser tout le monde et d'aller gagner des titres, c'est ce qu'ils ont toujours fait, c'est ce qu'ils feront toujours, et y'a pas de question a se poser. Exemple parmi d'autre, reportage sur les Ntamack hier dans l'Equipe, titre: "Emile et Romain Ntamack : « Le Brennus fait un peu partie des meubles »" ... "Chez les Ntamack, le Bouclier est une affaire de famille, de transmission et d'anecdotes. Une histoire toulousaine."
Au fond c'est ca que je vois comme "culture club" differente entre Toulouse et l'ASM. En (tres) gros t'as 3 types de clubs:
1 - Ceux qui sont de vrais challengers, qui ne sont pas "censes" avoir l'effectif pour gagner, mais qui parfois y arrivent parce que justement ils ont une absence de pression et une insouciance associee a une absence de "melon" (dans le sens ou, pour ce type de club, les joueurs entameront toujours les matchs decisifs a 100% mentalement parce qu'ils sont rarement annonces comme meilleurs que l'equipe adverse, etc).
2 - Les clubs favoris avec une longue tradition de victoire. C'est Toulouse, le Stade Francais, en basket ce serait les Lakers ou Celtics, en foot le Barca, etc. Ce sont des clubs qui peuvent avoir des coups de moins bien, mais dont tu as l'impression que, quand ils reviennent au top, c'est direct pour des titres, sans passer par la case "3 defaites en demi-finale, puis 4 defaites en finale". Pour moi c'est en partie lie au fait que pour ces clubs, gagner des titres est "normal", et c'est reflete partout, dans le musee du club, dans les attitudes des dirigeants et des entraineurs, chez les supporters, etc etc. Le Stade Francais en 2015 et Toulouse en 2019 pour moi sont dans cette categorie ou ils reussissent leur finale directement apres plusieurs saisons compliquees, et je pense que c'est en partie liee a l'histoire et au palmares des deux clubs.
3 - Enfin t'as les "gros" clubs qui n'ont pas un palmares et une serie de titres deja consequents, et qui se retrouvent dans cette position bizarre ou atteindre des demi-finales/finales est quelque part "attendu", mais en revanche gagner serait "exceptionnel". Et ca rajoute forcement de la pression, quand ca vient d'un peu partout (dirigeants, supporters, medias). Pour moi l'ASM est en plein dedans, mais Lyon en fait partie egalement surtout au vue de leurs echecs en Coupe d'Europe, et je suis curieux de voir ce que va faire le Racing92 dans les prochaines saisons. Mon impression c'est que pour ces clubs, gagner une finale est encore plus complique que pour les deux autres, tout simplement parce qu'ils ont le "pire" melange de grosse pression et grandes attentes/grands espoirs. Pour certains clubs ca vaut pour toutes les phases finales, pour d'autres c'est uniquement sur les finales. Par exemple pour l'ASM, en championnat et en coupe d'europe, depuis le debut de l'ere pro (1998), c'est 62% de victoire globalement, 65% de victoire en demi-finale, 35% de victoire en finale ... ! (merci la base cybervulcans). Et en tant que supporter ca se sent, aller en demi-finale c'est un evenement mais on y va (presque) toujours avec confiance, aller en finale ...
Apres bien sur que ce sont les joueurs qui jouent les finales, et ce type de circonstances exterieures ne contribue sans doute pas plus de ~ 5-10% au resultat final, mais quand les equipes sont (tres) proches, ca peut etre un element important a mon sens, et je pense par exemple aux finales de 2015 et 2019.
Le pire dans tout ca c'est que personne ne peut controler ou changer l'histoire d'un club: en gros passer de 1 a 3 (de "Challengers" a "Gros club") necessite un gros travail que l'ASM a justement fait au debut des annees 2000, et rester au sein de la categorie "Gros club" a aussi necessite enormement de boulot que le club a su faire. Mais passer de 3 a 2 prend enormement de temps, puisqu'il est question de culture, d'habitudes, et d'etablir un palmares.. La seule chose qu'un staff et une equipe dirigeante peut faire, c'est adapter la preparation des matchs de phase finale (et pour l'ASM, specifiquement la preparation des finales) au contexte. En gros pour les clubs de type "1", avoir un gars comme Urios est ideal, il te motive tout le monde en te rappelant ce qui a ete dit sur ton groupe, comment ils te prennent de haut, etc etc. Pour les clubs de type "2", Mola et son staff ont tres bien gere aussi, laisser tout le monde parler mais garder les joueurs un peu "isoles" de tout ca, et surtout leur dire de continuer a jouer leur jeu, et ne pas trop se preoccuper du contexte. Pour les clubs de type "3", pas sur qu'il y ait une formule magique malheureusement, et pour pouvoir tester des choses il faut aller en finale (c'est pas comme si on pouvait faire des tests toute l'annee..).