Toulouse : La situation économique du club inquiète Didier Lacroix
Mathieu WARNIER, publié le dimanche 04 octobre 2020 à 08h40
Face aux mesures décidées par les autorités, qui ont des conséquences sur l'économie du Stade Toulousain, Didier Lacroix assure que la situation est grave et pourrait vite dégénérer.
Didier Lacroix tire la sonnette d'alarme. Dans un entretien accordé au quotidien Le Figaro, le président du Stade Toulousain n'a pas caché son inquiétude quant à la situation financière de son club face en raison des mesures, notamment liées à la limite de spectateurs pour les matchs, prises par le gouvernement et la préfecture de Haute-Garonne dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. « A 5000 spectateurs, la situation économique du Stade Toulousain était très grave, à 1000, elle est gravissime et, à huis clos, elle sera catastrophique », prévient l'ancien troisième-ligne. Contrairement aux clubs de football, ceux de rugby ne peuvent s'appuyer sur les subsides liés aux droits TV pour alimenter leur trésorerie, comptant largement sur les revenus de jour de match pour cela. « Sachant que la saison dernière, nous avions 18 200 spectateurs de moyenne par match, calculer le manque à gagner avec la jauge à 1000 spectateurs est très simple, assure Didier Lacroix. On rembourse 5000 des 6600 places prévendues et on ajoute 11 600 places non vendues. Cette billetterie représente sur une saison 4,5 millions d'euros. On avait calculé, avec la jauge à 5000 spectateurs, que si elle durait jusqu'à fin décembre, on perdait 5 323 112 euros en chiffre d'affaires. Avec cette jauge à 1000, la perte s'élèvera à un peu plus de 10 millions d'euros. »
Lacroix en appelle à l'Etat pour éviter la cessation de paiements
Au début du mois de septembre, Didier Lacroix a participé à une délégation représentant le rugby professionnel afin de s'entretenir avec le directeur de cabinet du Premier Ministre. Le but de cette réunion était de faire le point sur les possibles aides de l'Etat à l'économie du rugby, durement touchée par la crise. Un mois après cette réunion, et face à l'absence d'annonces venant de Matignon sur le sujet, le président du Stade Toulousain agite la menace d'une cessation de paiements venant de son club. « On est déjà en sursis. Ce qui nous permet de tenir, en termes de trésorerie, c'est le prêt garanti par l'Etat qui nous a été accordé. Mais qu'il nous faudra rembourser. On est en train de calculer l'état de cessation de paiements, ajoute le patron du club champion de France en 2019. On passera Noël, sauf si le huis clos est décidé, mais juste après, en janvier ou février, nous serons dans l'incapacité de poursuivre. » Afin d'éviter une telle solution, qui mettrait en doute l'avenir du Stade Toulousain, Didier Lacroix assure dans cet entretien espérer « une condition spéciale » avec « des mesures d'accompagnement de l'État indexées à notre perte d'exploitation », qui étaient au cœur des récentes discussions. A cela devait également s'ajouter un maintien de la jauge à 5000 spectateurs mais, face à une situation sanitaire inquiétante, ceci a été remis à plus tard.