Un point de bonus décroché à Bordeaux (27-30), un succès probant à Anoeta contre La Rochelle (37-7), une confirmation samedi dernier, à Jean-Dauger, contre le Racing 92 (32-15) lors des trois dernières journées... L'Aviron Bayonnais va mieux ! Mais pour Philippe Tayeb, l'ambitieux président du club basque, ce n'est pas suffisant. Il veut grandir, et vite.
Les travaux de l'enceinte ne vont pas tarder à reprendre d'ailleurs, avec une nouvelle phase prévue à partir du mois de février prochain, qui permettra d'accueillir environ 1 500 spectateurs supplémentaires. Son mercato estival fut spectaculaire avec notamment le recrutement de Manu Tuilagi, l'international anglais, longtemps considéré comme l'un des meilleurs centres du monde.
Il a envie d'autre chose pour son équipe, de la voir dominer, prendre des bonus offensifs à chaque rencontre à domicile, de la voir plus haut, installée durablement dans le top 8, voire dans le top 6, de la voir concurrencer les meilleures équipes du Championnat. Il n'a plus envie de trembler comme ce fut le cas la saison passée, de craindre la relégation, ce retour brutal à l'étage inférieur.
Tayeb pense également qu'il doit, pour atteindre l'objectif qu'il s'est fixé, renforcer son staff, ajouter de la compétence à la compétence. Depuis plusieurs semaines, il réfléchit à l'idée de recruter un directeur du rugby, un technicien qui aurait une vision globale du sportif, des professionnels aux espoirs, à l'image de Bernard Laporte qui occupe cette fonction, à Montpellier.
Mais il y a également des directeurs du rugby qui sont sur le terrain, qui entraînent et qui donnent leur avis sur la composition du quinze qui oeuvrera le samedi suivant, comme Pierre Mignoni, le Toulonnais, ou Laurent Labit, le Parisien.
Quel profil souhaite Philippe Tayeb ? Sollicité, il n'a pas voulu répondre à cette question. Il a juste tenu à préciser que rien n'était signé, qu'il était en pleine phase de réflexion et qu'il était très content de Grégory Patat, son entraîneur, sous contrat jusqu'en 2026, et de ses adjoints. La prolongation de Patat, en discussion voilà un mois, est pourtant aujourd'hui complètement au point mort selon nos informations.
Pourquoi ? Peut-être parce que depuis quelques jours, on entend beaucoup, à droite et à gauche, que Philippe Tayeb serait sur le point d'engager Laurent Travers, le président du Racing 92, qui aurait très envie de retrouver un rôle proche du terrain. Les deux hommes s'apprécient et discutent beaucoup.
Plusieurs sources nous ont ainsi fait part de discussions avancées entre les deux hommes. D'autres bruits font même état d'un accord. Et d'une possible communication dans quelques jours, peut-être juste avant la réception de Toulouse. Il est aussi question d'un échange entre le président basque et Vern Cotter...
Pour l'instant, Laurent Travers nie en bloc. Et Jacky Lorenzetti, le propriétaire du Racing, assure que son ancien entraîneur ne lui a rien annoncé. Qui dit la vérité ? Qui ment ? La frontière est ténue. Mais pourquoi Laurent Travers, qui voudrait à nouveau entraîner, accepterait ce genre de poste, cette fonction de directeur de rugby au-dessus des partis ?
Cette information serait indirectement arrivée aux oreilles de certains joueurs influents et de Grégory Patat, qui logiquement vivrait mal cette agitation que personne ne lui a expliquée... Joint au téléphone, le technicien gersois n'a pas voulu la commenter. On ne saura donc pas s'il est prêt à collaborer avec un directeur du rugby.
Selon nos informations, il aurait demandé un rendez-vous à son président, un rendez-vous qui devrait se tenir avant la fin de la semaine. Il devrait permettre de crever l'abcès ou de faire la lumière sur une situation floue.