Le Biarritz Olympique n’est pas fixé sur son avenir mais pour ses dirigeants, c’est tout comme. « L’autorité de régulation devrait acter le maintien du club en Pro D2 », a communiqué le club ce mercredi soir. Réaliste ou présomptueux ? La commission de discipline de l’autorité de régulation (A2R) devait rendre sa décision suite au passage des dirigeants biarrots devant l’instance à Paris. Elle l’a mise en délibéré. « Le verdict est pour lundi », a indiqué Maider Arosteguy, maire de Biarritz. L’A2R penche plus pour mardi 11 juin. Pourquoi ce délai supplémentaire ? Pour revoir une copie rendue dans l’urgence.
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Il reste dix jours aux dirigeants du Biarritz Olympique pour déposer l’argent sur le compte du club. L’A2R statuera ensuite sur le maintien ou non en Pro D2. Le club basque a plusieurs dossiers au feu. Explications
« On a reçu des pièces tard dans la nuit de mardi ou tôt ce mercredi matin, à l’arrache », grince Dominique Debreyer, coordinateur de la commission de contrôle. Selon les informations de « Sud Ouest », un des avenants du contrat de fiducie BOPB a été paraphé aux alentours de 2 heures du matin… pour une réunion à 9 h 30. « Nous avons demandé des modifications à ce contrat, complète le gendarme financier de la Ligue. Elles ont été acceptées oralement. On leur laisse le temps de les rédiger. On est confiant mais il faut désormais un engagement ferme sur le compte du BO. » Et pas des promesses ou spéculations immobilières, nous y reviendrons.
Stérin en force, Détré absent
C’est une des principales nouveautés : Maider Arosteguy s’est impliquée personnellement en allant au rendez-vous dans la capitale. L’édile sous étiquette Les Républicains (LR) était accompagnée de Shaun Hegarty, président du conseil de surveillance du BO, d’Arnaud Dubois, tête pensante du projet, de l’avocat Didier Poulmaire et de deux représentants d’Otium Capital, société d’investissement qui gère les actifs de Pierre-Edouard Stérin, fondateur de Smartbox et 104e fortune française. Ce dernier « est plus impliqué que jamais », appuie Maider Arosteguy. Sans jamais s’intéresser à la sphère sportive, c’est de lui que viendra la somme attendue en début de semaine : un million d’euros pour boucler l’exercice. Et deux à trois millions de garanties pour le suivant. Comment y parvenir ? Accrochez vos ceintures, l’exercice est de haute voltige.
Pierre-Edouard Stérin.
DR
La fiducie BOPB, créée spécialement pour ce deal, est un contrat passé entre la société B.Otiful de Shaun Hegarty (77 % du BOPB), la société Otium Capital, la SASP BOPB représentée ici par Arnaud Dubois, la commune de Biarritz via Maider Arosteguy et la société fiduciaire de Didier Poulmaire. L‘ancien journaliste Pierre Fraidenraich gravite également autour avec sa société Dino Jo, représentée par Prune Fraidenraich. En revanche, aucune trace de Romain Détré, cantonné au contrat de régie avec Pierre Rondinaud. Voilà pour les présentations. L’intérêt ? Une fiducie est un contrat par lequel un bien est cédé comme garantie à un créancier, lequel devra le restituer au débiteur lorsque celui-ci aura rempli ses obligations. En résumé, Otium Capital aide financièrement le BO à passer le cap de l’A2R. En échange, la Ville et le club cèdent une partie de leurs « actifs » au milliardaire proche de l’extrême droite. Lesquels ?
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Un bail, de l’immobilier et du cash
Sur l’un des avenants au contrat de fiducie, que « Sud Ouest » a pu consulter, on apprend que le bail emphytéotique d’Aguilera est transféré du BOPB vers la fiducie. En échange, cette dernière débloque un million d’euros pour le club. De son côté, la commune de Biarritz cède la Villa Rose, bâtiment jouxtant le stade d’une valeur de deux millions d’euros, à la fiducie, ainsi qu’une somme de 500 000 euros « destinée à être utilisée dans le cadre d’un achat de prestations auprès du BOPB au cours de la saison 2024-2025 ». Une manière de pallier au risque sur les droits d’image de sept joueurs à l’étranger, relevé par l’A2R ? Enfin, la fiducie met en place « une garantie à première demande de deux millions d’euros au bénéfice du BO visant à couvrir un certain nombre d’aléas pour les trois prochaines saisons ». En clair, la Ville et le club se délestent de leur patrimoine pour sauver le BO. L’histoire ne dit pas ce qu’il se passera dans douze mois.
Absent des débats, Pierre-Edouard Stérin a été joint au téléphone lors de la réunion de l’A2R. Qu’a obtenu le milliardaire en échange de son aide financière immédiate ?
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Est-ce cette copie que l’A2R a demandé de modifier, afin d’obtenir du « cash » dans les caisses du club ? Tout ceci devait être soumis à l’aval du prochain conseil municipal du 24 juin. « Nous, on ne s’intéresse qu’à la partie qui concerne le BO, insiste l’instance. Le reste… » Absent des débats, Pierre-Edouard Stérin a été joint au téléphone lors de la réunion avec l’A2R. Qu’a obtenu le milliardaire en échange de son aide financière immédiate ? Les négociations ont été âpres mais elles auraient finalement rassuré l’A2R. Et les Biarrots ?