1 D’où vient sa fortune ?
Pierre-Édouard Stérin est né le 3 janvier 1974 dans l’Eure. Diplômé de la Sorbonne et de l’EMLyon Business School, ce père de cinq enfants, fervent catholique, a posé en 2003 les premières pierres de sa fortune estimée désormais, selon « Challenges », à 1,4 milliard d’euros. Avec une idée qui a rapidement trouvé sa clientèle : associé à l’homme d’affaires flamand Philippe Deneef, il lance la marque Smartbox, des coffrets cadeaux proposant des expériences (voyages, séjours, repas, activités sportives…).
Smartbox group commercialise en moyenne 3,5 millions de coffrets en France et en Europe. Les produits du groupe, immatriculé en Irlande, sont présents dans 17 500 points de ventes. Le chiffre d’affaires total annuel, via ses marques Smartbox, Bongo, Cadeaubox, La Vida es bella, Dakotabox, Emozione 3, Buyagift, est estimé à 365 millions d’euros.
Outre Smartbox, Pierre-Edouard Stérin est à la tête d’un fonds d’investissement familial : Otium Capital qui gère plus d’1,2 milliard d’euros d’actifs et fait de lui un des plus importants investisseurs de la French Tech. Depuis 2009, Otium a accompagné une centaine de jeunes entreprises, comme la Bordelaise Ultra Premium Direct (participation cédée en 2021), ou encore TheFork (cédée en 2014 et dont il est à l’origine).
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2 Pourquoi est-il au coeur d’une polémique ?
Personnage discret, Pierre-Édouard Stérin était, jusqu’en 2012, essentiellement connu pour sa réussite. Mais cette année-là, en réaction à l’élection de François Hollande, il quitte la France pour la Belgique et fuit l’impôt sur les plus-values. Il se forge une image de libéral conservateur à tendance libertarienne.
Catalogués de droite dans un monde des affaires peu enclin à l’affichage politique, Pierre-Édouard Stérin et son bras droit d’Otium, François Durvye, se signalent en rachetant la demeure de Jean-Marie Le Pen à Rueil-Malmaison. Ils assument une proximité avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, tout en réfutant l’accusation d’embrasser les idées de l’extrême droite.
C’est en raison de cette proximité avec le RN que Pierre-Édouard Stérin a été recalé, le 18 juillet dernier, par l’homme d’affaires Daniel Kretinsky pour le projet de rachat de l’hebdomadaire « Marianne ». En mai dernier la rédaction s’était mise en grève dès l’annonce des négociations exclusives avec Otium Capital.
Il prévoit un investissement de 150 millions d’euros sur les dix prochaines années pour créer et animer des think tanks autour des valeurs culturelles de droite
3 En quoi consiste son plan Périclès ?
Révélé le 19 juillet par le journal « L’Humanité », qui a eu accès à des documents internes, le plan Périclès a été confirmé par les équipes de Pierre-Édouard Stérin. Il prévoit un investissement de 150 millions d’euros sur les dix prochaines années pour créer et animer des think tanks (ndlr, des cercles de réflexion) autour des valeurs culturelles de droite.
Le plan a pour mission de promouvoir des valeurs telles que « la liberté, l’enracinement, la baisse de la dépense publique, la baisse des charges et des impôts, l’identité et l’anthropologie chrétienne ». Une feuille de route politique dont les trois objectifs principaux sont : la victoire idéologique, la victoire électorale et la victoire politique.
En 2022, le milliardaire avait été clair sur ses intentions en assurant vouloir consacrer la totalité de sa fortune au « redressement de la France et à la promotion du Christ ».