La blessure de la finale du Top 14 face à Toulouse (59-3) est-elle encore dans les têtes ?
On a choisi de couper pendant 5 semaines. À la reprise (le 5 août), il y avait beaucoup de sourires et de fraîcheur. On a un effectif qui est très jeune, et les jeunes, aujourd’hui, ils passent vite à autre chose. On a évidemment discuté de cette finale avec les leaders de l’équipe pour être sûrs de repartir sur de bonnes bases. On n’a pas voulu mettre la poussière sous le tapis.
Sur le même sujet
Bien que sous contrat à Bayonne jusqu’en 2026, le pilier droit tongien, qui bénéficie d’une clause de sortie, pourrait changer de club dès 2025
Comment travaille-t-on pour effacer un tel traumatisme ?
En regardant objectivement le processus qui doit se dérouler sur quatre ans. La saison dernière nous a donné beaucoup de bons moments. On a enclenché quelque chose de positif, de concret. On sait aussi qu’on a eu certains manques : sur la profondeur de notre effectif, la précision de certaines phases de jeu… On a tout posé à plat. On doit faire mieux dans le travail sur cette deuxième année. Sur les trois derniers matchs de la saison disputés en douze jours, on a manqué d’énergie, pour des raisons qu’on aurait dû maîtriser. On ne va pas se chercher d’excuses, la gifle reçue en finale nous renvoie à beaucoup d’humilité. Pour se présenter en candidat sérieux au titre, il faut avoir un niveau d’énergie incroyable et les réservoirs remplis à bloc. Il faut bien avoir en tête que tout ça fait partie du processus. Ça serait plus gênant si l’accident se répétait après un vécu commun plus important de deux ou trois saisons.
« On a évidemment discuté de cette finale avec les leaders de l’équipe pour être sûrs de repartir sur de bonnes bases »
L’UBB a quatre semaines de préparation avant la reprise du Top 14. C’est très court. Qu’est-ce que ça implique ?
Sur les deux dernières semaines de congés, les joueurs avaient un plan d’entraînement à respecter. Ils l’ont tous suivi à la lettre. On a un niveau de forme qui n’a rien à voir par rapport à l’an dernier. Les trois premières semaines de préparation sont très intenses en termes de travail. D’habitude, on ne va jamais deux fois sur le terrain sur une même journée. Là, on s’entraîne deux fois par jour. On mêle du rugby et du physique. On a beaucoup échangé lors du stage à Loudenvielle. On n’a pas le choix, on sait que chaque point va compter dès le 7 septembre.
« Les trois premières semaines de préparation sont très intenses en termes de travail »
Contrairement à l’an dernier, vous avez pu compter sur les internationaux, les recrues, et Thibault Giroud (directeur de la performance) dès la reprise. Ça facilite les choses ?
C’est appréciable. On a une efficacité plus importante. C’est un luxe d’avoir tous nos internationaux car c’est rare à cette période. Ça permet une meilleure cohésion, d’enchaîner les réunions tous ensemble… On se connaît mieux que l’an dernier, tout est plus individualisé. L’an dernier, on avait blessé quelques mecs en présaison. Là, on devrait éviter certaines récidives.
Le point sur l’effectif
L’UBB avec un groupe quasi au complet. L’UBB a repris le 5 août dernier avec tous ses internationaux français (Jalibert, Lucu, Moefana, Depoortere, Penaud, Bielle-Biarrey) ainsi que ses recrues (Carbery, Van Rensburg, Retière, Reybier, Perchaud, Gray, Swinton, Matiu). Blessés de longue date, Falatea et Sa ont retrouvé le terrain, tout comme Gazzotti et Bochaton, pas épargnés par les pépins physiques la saison dernière. Ducuing (ischios) est en phase de reprise de course et devrait être opérationnel pour les premières journées de Top 14. Après avoir participé aux tournées d’été avec les Tonga et le Japon, Coleman et Tatafu reprendront l’entraînement le 2 septembre avec le club girondin. Enchaînant sur la Pacific Nations Cup avec les Tonga, Tameifuna ne sera pas de retour avant le mois de novembre.
L’UBB a souffert d’avoir surutilisé son effectif la saison dernière. Est-elle cette fois mieux armée pour répondre aux défis du Top 14 ?
Oui. Le recrutement avec Laurent (Marti, le président) a été pensé dans ce sens. On a augmenté la profondeur de l’effectif, notamment devant. Les premiers recrutements ont déjà été de récupérer Sipili Falatea et Connor Sa, ainsi que Marko Gazzotti et Pierre Bochaton qui ont été longtemps absents. En plus de ça, on a fait signer Matis Perchaud (Bayonne), Jonny Gray (Exeter), Lachlan Swinton (Waratahs), Temo Matiu (Biarritz)… Ça donne une photo de départ avec beaucoup plus de densité. Derrière, Enzo Reybier (Oyonnax) et Arthur Retière (Toulouse) vont compenser les départs de Madosh (Tambwe) et Maël (Moustin). Rohan Van Rensburg (Sharks) va nous emmener de la densité supplémentaire au centre et permettre à Yoram (Moefana) d’avoir plus de plages de repos. Joey Carbery (Munster) va amener de l’émulation au poste de 10 et doit nous permettre de mieux traverser les périodes internationales.
Jonny Gray (genou) n’a plus joué depuis un an. Où en est-il ?
Le challenge est devant lui. Pour un mec qui a 80 sélections avec l’Écosse, il montre beaucoup d’humilité. Il a été testé à maintes reprises par le staff médical et la cellule de perf. On a tous été unanimes pour dire qu’il allait retrouver son niveau rapidement.
Shaun Sowerby a rejoint le staff pour prendre en charge la touche. Que doit-il apporter ?
Globus (Giorgadze) a connu des pépins de santé la saison dernière, on lui laisse le temps de se soigner. Shaun était disponible. Je le connais bien, je l’ai coaché à Toulouse. C’est un garçon intelligent. Il a un vécu important, il a gagné des titres en tant que joueur, il connaît l’exigence. Il a cette rigueur sud-africaine dans l’analyse de la touche qui va nous faire du bien. On a besoin de retrouver de la précision dans ce secteur de jeu.
Qu’attendez-vous des deux matchs amicaux au programme (Pau et le Leinster) ?
Le match face à Pau (vendredi 23 août à 18 h 30 à Tarbes) est dans la continuité de la phase de préparation. Cette semaine, nous allons pousser les organismes au maximum. Ce match est une séance de travail en plus. On préparera le deuxième rendez-vous face au Leinster (vendredi 30 août à 20 h à Chaban) différemment. Ça servira de vraie répétition au Top 14.