T'es allé manger des chattes ?
Non, quand je monte c'est pour des trucs sérieux.
C'est quand je descends (géographiquement parlant) que ça fini par du sale.
Posté 15 octobre 2023 - 18:05
T'es allé manger des chattes ?
Posté 15 octobre 2023 - 18:32
Non, quand je monte c'est pour des trucs sérieux.
C'est quand je descends (géographiquement parlant) que ça fini par du sale.
Si y a des p'tits crabes, ça fait sale oui
Posté 15 octobre 2023 - 19:43
Si y a des p'tits crabes, ça fait sale oui
Posté 16 novembre 2023 - 21:22
Cet ancien chercheur au CNRS ne l'a pas cherché. Et pourtant, le docteur Franck Zal, spécialiste en biologie marine, titulaire d'un doctorat en océanographie, en fait désormais le constat scientifique à chaque expérience en public : « Il n'y a pas une conférence à laquelle je participe où on ne me pose pas la question du dopage », souligne-t-il, semblant toujours surpris des trajets obliques de sa découverte.
Fondateur de la société Hemarina, basée à Morlaix (Finistère), Zal sillonne le globe pour vanter les mérites sanguins d'un petit invertébré présent sur le littoral atlantique, de la côte basque à la mer du Nord : l'Arenicola marina, un ver bien connu des pêcheurs - c'est un bon appât pour le bar - et qui laisse des tortillons de sable sur l'estran, quand la mer se retire.
Un ver de quelques grammes, extrêmement résistant, présent sur Terre depuis 450 millions d'années. Un petit animal archaïque sans cerveau, avec une bouche et un anus à ses extrémités, qui se reproduit une fois par an. Et qui aime, donc, se terrer à la plage, où il reste six heures sans respirer entre marée haute et marée basse. Un métabolisme de champion d'apnée, qui lui permet de s'adapter à des variations drastiques de quantités d'oxygène pour survivre.
C'est ce qui a intrigué Franck Zal (56 ans), il y a une trentaine d'années, lorsque ce Parisien de naissance, alors étudiant à la Station biologique de Roscoff (sous la tutelle de Sorbonne Université) potassait sa thèse sur l'adaptation respiratoire des vers géants dans les grands fonds océaniques. Lors de ses voyages d'étude au large des îles Galapagos, dans le Pacifique, il s'intéressait à ces créatures des abysses, nichées dans des cheminées thermales gorgées d'hydrogène sulfuré.
« Un poison, explique Zal. Non seulement ces vers évoluent dans ce poison, sans lumière, mais ils en ont besoin pour vivre. J'étais en mer deux mois par an, je faisais de la physiologie, et quand j'étais à Roscoff, je travaillais sur mes échantillons congelés. Mais je voulais travailler sur du vivant et il y avait un autre ver qui était derrière ma fenêtre, celui qui laisse des petites traces sur le sable... »
Le chercheur au long cours, habitué des profondeurs du Pacifique, va finalement rencontrer son destin à quelques pas de son laboratoire, dans le nord du Finistère, intrigué par les remarquables capacités de ce lombric venu de la nuit des temps. « On se disait que les gens du CNRS n'avaient rien d'autre à faire que de s'intéresser à la respiration d'un ver marin, pique-t-il. Mais je me suis focalisé sur son hémoglobine et j'ai trouvé cette molécule extracellulaire. »
Il la baptise M101 et constate qu'elle recèle d'innombrables atouts de substitut sanguin universel. D'abord, c'est un super-transporteur d'oxygène : elle peut en convoyer 40 fois plus que l'hémoglobine humaine, dont elle est très proche. Elle est 250 fois plus petite que le globule rouge, ce qui lui permet de passer partout, surtout là où la circulation sanguine est réduite ou obstruée. Parmi ses autres avantages, l'hémoglobine de ver marin est compatible avec tous les groupes sanguins, elle n'augmente pas le taux d'hématocrite, n'entraîne pas d'hypertension artérielle et peut se conserver à température ambiante, une fois lyophilisée.
En 2007, conscient du potentiel thérapeutique de sa découverte, Zal délaisse la recherche fondamentale pour breveter sa technologie et fonder Hemarina, qui dispose également de son propre élevage de vers dans une ferme aquacole sécurisée, installée sur l'Île de Noirmoutier, en Vendée. Oui mais voilà : « J'ai très tôt compris que cela pouvait être détourné », reconnaît-il. Côté pile, le « transporteur d'oxygène thérapeutique » commercialisé par l'entreprise bretonne sert la médecine et peut sauver des vies.
Son produit phare, qui a obtenu une certification de l'Union européenne en octobre 2022, est une solution injectable qui permet notamment d'optimiser le temps de conservation d'un greffon en attente d'une transplantation. La société développe aussi un pansement oxygénant qui accélère la cicatrisation, récemment testé avec succès sur un grand brûlé, au CHU de Nantes. Mais côté face, les multiples qualités de l'hémoglobine d'arénicole ont rapidement attiré les candidats au dopage sanguin, au gré de la publicité dont a bénéficié cette « innovation de rupture », comme la qualifie Zal.
« Un cycliste connu, dont l'équipe participe au Tour de France, m'a contacté car il voulait du produit »
Franck Zal, spécialiste en biologie marine
« Je savais que ça allait venir, dit-il. On a eu plusieurs demandes directes de sportifs ou de salles de sport, qui voulaient savoir comment se procurer la substance. J'ai également eu vent de son éventuelle administration à des chevaux de course. » Et puis, début juillet 2020, « le pompon », lance-t-il : « Un cycliste connu, au nom à consonnance étrangère, dont l'équipe participe au Tour de France, m'a contacté car il voulait du produit. »
À chaque sollicitation de cette nature, il transmet le contenu des messages à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP), le gendarme de la lutte antidopage. « Je leur ai demandé quoi faire. Ils m'ont répondu : "Faites-le parler, on veut voir s'il y a un réseau." On a eu une dizaine d'échanges de mails mais à un moment donné, je me dis que c'est leur boulot, pas le mien. » Contacté, l'OCLAESP confirme les échanges à ce sujet, sans donner davantage de précisions.
Zal avait déjà proposé son aide à l'office au moment de l'affaire « Aderlass » (« saignée », en allemand), du nom d'un réseau de dopage sanguin démantelé en 2019, après une descente de la police autrichienne sur le site des Mondiaux de ski nordique à Seefeld, dans le Tyrol. « L'OCLAESP m'avait contacté car de l'hémoglobine en poudre avait été retrouvée lors de l'enquête. J'avais proposé de l'analyser mais il y a eu un problème de scellés, donc cette analyse n'a pas pu se dérouler. »
En parallèle, il explique avoir prévenu l'Agence française de lutte antidopage (AFLD) et l'Agence mondiale antidopage (AMA) dès que sa société a entamé son développement, au début des années 2010. « On ne voulait pas qu'on nous accuse de quoi que ce soit, donc on a signalé nos recherches et on a pris les devants », poursuit l'ex-pensionnaire du CNRS.
Depuis, l'AFLD a notamment développé des tests par électrophorèse (une technique séparative de caractérisation des protéines) pour détecter la substance. « L'hémoglobine de ver marin fonctionne très rapidement dans l'organisme après injection mais elle a également une durée de vie très courte, note Adeline Molina, la secrétaire générale adjointe de l'autorité publique française. C'est un produit qu'il faut rechercher en compétition. Mais il est assez visible lors d'un test sanguin. »
Car pour les instances précitées, les textes sont clairs : ils interdisent « l'administration ou la réintroduction de n'importe quelle quantité de sang (...) de toute origine dans le système circulatoire », « l'amélioration artificielle (...) du transport de l'oxygène, incluant (...) les produits d'hémoglobine modifiée, par exemple les substituts de sang à base d'hémoglobine ».
Et l'hémoglobine de ver marin entre évidemment dans ce champ de prohibition, dans la catégorie dite des HBOCs (transporteurs d'oxygène à base d'hémoglobine). « On suit ce produit depuis plusieurs années et on a été en contact avec Franck Zal, affirme le professeur Olivier Rabin, directeur scientifique de l'AMA. Il y a eu une compréhension très rapide de cette substance et de ses risques à des fins dopantes. On a acheté le produit et on l'a mis dans les mains des laboratoires antidopage. »
En attendant, l'AFLD et l'AMA nous affirment qu'aucun cas positif à l'hémoglobine de ver marin n'a encore été détecté. « Si cette substance avait été retrouvée chez un sportif, nous l'aurions rendu public, poursuit Rabin. Je ne peux pas vous garantir que ce ne soit pas arrivé quelque part dans le monde. Mais à ma connaissance, ce n'est pas le cas. » La vigilance reste pourtant de mise dans la détection de la M101.
Début novembre, un article de la revue scientifique Drug Testing and Analysis s'est penchée, à son tour, sur le dépistage de l'hémoglobine extracellulaire du ver arénicole, par la méthode classique de chromatographie/spectrométrie de masse, qui permet d'identifier ou de quantifier de manière précise de nombreuses substances présentes en faible quantité, voire en traces. L'étude a été effectuée sur des rats.
« En raison de ses propriétés thérapeutiques prometteuses, l'hémoglobine de ver arénicole représente un agent dopant émergent qui peut potentiellement être utilisé à mauvais escient dans le sport... »
Extrait d'un article dans la revue scientifique
Résultat, en fonction de la dose utilisée : « Une fenêtre de détection de 4 à 8 heures devrait être suffisante pour découvrir le dopage à l'hémoglobine de ver arénicole », est-il expliqué. Tout en précisant qu'aucune donnée « sur l'administration de M101 à l'homme n'ayant été publiée jusqu'à présent, les résultats de cette étude doivent donc être confirmés chez des sujets humains ».
Mais l'attractivité de ce produit issu de la nature est bien réelle. « En raison de ses propriétés thérapeutiques prometteuses, l'hémoglobine de ver arénicole représente un agent dopant émergent qui peut potentiellement être utilisé à mauvais escient dans le sport pour améliorer la capacité d'apport d'oxygène dans le sang », est-il écrit, sans surprise, en conclusion.
Posté 11 décembre 2023 - 21:22
David Darricarrère est entraîneur. Spécialiste de l'attaque au Castres Olympique, il est aussi le père de Léon, 20 ans, espoir de Clermont, aligné à trois reprises cette saison en Top 14. Quand il a appris le contrôle positif d'Oscar Jegou (20 ans), le troisième-ligne de La Rochelle, camarade de son fils en équipe de France, le technicien a eu un choc. « Oscar est jeune. C'est surprenant. J'ai lu que c'était festif mais il faut essayer de prendre conscience de ce que tu es, de ce que tu représentes. T'es un joueur professionnel. C'est ton boulot le rugby, mais il y a aussi ta santé. Je suis un père, je suis vigilant. J'en ai parlé avec mon fils. »
L'histoire a fait grand bruit, celle d'un gamin né en 2003, espoir du rugby français, champion du monde des moins de 20 ans qui, à deux jours d'un match de Top 14 qu'il disputera dans la peau d'un titulaire, consomme de la cocaïne.
« Trop longtemps, dans notre petit microcosme, on pensait qu'on était épargné, ou qu'on était touché à la marge. Mais il faut se rendre à la réalité »
Thomas Lombard, le directeur général du Stade Français
La cocaïne dans le rugby, c'est un fléau même si les interlocuteurs que nous avons interrogés sur cette thématique, de Thomas Lombard, le directeur général du Stade Français, en passant par Pierre Venayre qui occupe le même poste à La Rochelle, Yann Robert, le président du LOU, ou Pierre Mignoni, l'entraîneur de Toulon ont tous insisté sur le fait que ce n'était pas uniquement le problème du rugby.
« On est heurté par beaucoup de fléaux, reconnaît Thomas Lombard. Trop longtemps, dans notre petit microcosme, on pensait qu'on était épargné, ou qu'on était touché à la marge par ces maux de la société. Mais il faut se rendre à la réalité, et nous avons beaucoup de choses à faire. » À commencer par ouvrir les yeux, et ne pas vouloir systématiquement étouffer ou cacher une affaire qui concerne le comportement déviant d'un joueur.
« C'est une drogue qui s'est démocratisée, résume Jean-Baptiste Lartigot, le patron du centre de formation de l'Aviron Bayonnais, qui dans une autre vie, était éducateur en addictologie. Cette drogue, avant elle était élitiste, c'était cher... Ce n'est plus le cas. Son utilisation touche toutes les strates de la société, ça choque dans le rugby parce que c'est médiatisé. Je ne pense pas que les joueurs de rugby en consomment plus que les autres, ils en consomment comme les autres, mais ils ont des contrôles. Il y a une question d'effet de mode. Avant on fumait des pétards, et on buvait du Ricard... »
« Vous m'auriez parlé de problème d'alcool, et de bagarres, ou de violence, j'aurais pu vous répondre. J'ai d'ailleurs essayé d'en parler lors du dernier comité directeur de la Ligue, il n'y a pas eu de résonance »
François Rivière, président de Perpignan
L'Équipe a déjà abordé le sujet, notamment en mai 2022, avec une plongée dans le monde amateur où le produit est utilisé pour célébrer un succès, mais aussi dans les vestiaires, juste avant une rencontre, pour s'offrir un petit coup de boost, et se donner du courage.
La cocaïne circule en Top 14, et circule bien, même si François Rivière, le patron de Perpignan, est un peu tombé des nues quand on l'a interrogé sur cette question. « Vous m'auriez parlé de problème d'alcool, et de bagarres, ou de violence, j'aurais pu vous répondre. J'ai d'ailleurs essayé d'en parler lors du dernier comité directeur de la Ligue, il n'y a pas eu de résonance. »
La consommation touche beaucoup de joueurs, les jeunes, et les moins jeunes, les très bons, les internationaux et les autres. En soirée, pour se divertir, mais aussi dans la pratique, à l'entraînement, ce psychostimulant peut aider l'athlète à repousser ses limites. Pour rappel, la cocaïne disparaît assez rapidement du corps, entre 36 et 48 heures.
« Cette information, il ne faudrait pas la donner aux jeunes », soupire Jean-Baptiste Lartigot... « On est aussi dans de fausses représentations sur cette substance qui faciliterait la récupération, c'est ce qu'on entend », avait confié Sébastien Calvet, le sélectionneur des moins de 20 ans.
Il y a quelques jours, un agent nous contait cette anecdote effrayante : « Très récemment, un club du Top 14 a effectué des contrôles sur ses joueurs, les résultats étaient hallucinants avec de nombreuses traces de cocaïne dans les analyses. » Le produit, et c'est le problème, n'est pas recherché lors des contrôles hors compétition et son utilisation n'est donc pas punissable sportivement si les tests s'avèrent négatifs lors des compétitions. « Je suis médecin, je ne suis pas législateur », rétorque Max Lafargue, le président de la commission médicale de la Ligue Nationale de rugby. « Et pour qu'il y ait ce changement, il faut une volonté politique », glisse Jean-Baptiste Lartigot.
La durée de la sanction de Jegou (trois mois de suspension ramenés à un mois) a également interrogé. Sur les réseaux sociaux, Greg Lamboley, l'ancien joueur, avait posté ce message : « Plus lourdes sanctions pour un contact à la tête que pour une prise de cocaïne. Bon message passé à la nouvelle génération. » Ugo Mola, le manager général de Toulouse, est sur la même longueur d'onde : « Quand tu prends 5 matches pour une cravate et quatre semaines pour un rail de coke, les proportions peuvent être discutées ».
« Il faut prendre le problème avec gravité, comme ce fut le cas pour les commotions cérébrales dont on connaît bien les effets sur les neurones »
Max Lafargue, président de la commission médicale de la Ligue Nationale de rugby
Pour Max Lafargue, il y a urgence, et nécessité « de tirer la sonnette d'alarme. Il faut prendre le problème avec gravité, comme ce fut le cas pour les commotions cérébrales dont on connaît bien les effets sur les neurones. Ceux qui en prennent régulièrement n'ont aucune idée des conséquences que ça peut avoir sur leur santé... »
La Ligue multiplie les tables rondes avec des spécialistes, comme l'addictologue toulousain Nicolas Franchitto. Elle impose aussi aux clubs l'organisation des réunions sur les addictions. « C'est notre médecin qui les anime, raconte Matthias Rolland, le directeur général de Castres. On fait aussi appel à la gendarmerie pour qu'elle vienne exposer les risques encourus, insister sur le fait que ces produits sont interdits. »
Didier Retière, le directeur du développement sportif de Clermont, appuie lui sur la nécessité de faire comprendre aux plus jeunes, « leur vulnérabilité, leur responsabilité. Ils ont beaucoup de pression, ce sont des cibles qui gagnent plus d'argent que les autres. Il faut parler ».
Parler encore et toujours, répéter les mêmes choses, évoquer les risques pour la santé, pour la vie sociale, et rappeler qu'un sportif, même s'il peut se sentir surprotégé, n'est pas au-dessus de la loi. « On ne peut pas se substituer à la loi, précise Lartigot. Je ne vais pas mener l'enquête dans le club pour savoir qui prend cette drogue. »
« On ne peut pas être un centre de thérapie, on reste un club sportif »
Jean-Baptiste Lartigot, responsable du centre de formation de l'Aviron Bayonnais
Un avis partagé par David Darricarrère qui ne « veut pas mettre un flic derrière chaque joueur », mais qui voudrait, comme beaucoup, l'instauration d'une politique un peu plus dissuasive. « Quand ça commence à entrer dans un vestiaire, estime Patrice Collazo, le nouvel entraîneur principal de Montpellier, je pense qu'il faut se poser la question pourquoi le joueur franchit le pas à ce moment-là. Je ne serais pas surpris que ça rentre dans un vestiaire comme d'autres problématiques tels que le racisme ou la justice. »
« Il faut sensibiliser, ajoute Jean-Baptiste Lartigot, présenter les risques, la règle. Et il faut que les parents le fassent également. On ne peut pas être un centre de thérapie, on reste un club sportif. » Au Stade Français, Thomas Lombard fait intervenir des anciens joueurs, il estime que leurs mots sont plus impactants que ceux que pourrait « prononcer un agent de police ». « Mais sur la cocaïne, il y a finalement peu de cas avérés, et il n'y a pas encore de libération de la parole. Je n'ai pas rencontré de cas... »
Et de témoins voulant disserter sur une expérience traumatisante. Le sujet reste tabou. Et tant qu'il le restera, il sera sans doute difficile de l'éradiquer. « Le sujet est très préoccupant, on le prend au sérieux comme tous les clubs mais pas de réaction dans l'urgence sur le sujet », a par exemple répondu Sébastien Piqueronies, Manager de Pau, et ancien sélectionneur des moins de 20 ans.
Est-ce que les médecins des clubs qui sont tenus au secret professionnel sont régulièrement confrontés à des joueurs en détresse, et consommateurs réguliers ? Est-ce que le numéro vert mis en place par Provale, le syndicat des joueurs, pour une prise en charge psychologique sonne souvent ?
« Le problème, conclut le patron du centre de formation de Bayonne, c'est pourquoi on en vient à ça, pourquoi on a une consommation excessive, pourquoi on n'arrive pas à s'arrêter. Si le produit s'installe durablement, c'est qu'il vient combler quelque chose, le travail doit se faire autour de ça. »
Posté 11 décembre 2023 - 22:31
Mais quel faux cul ce Lombard. Il devrait en parler au Directeur Général du SF, le club d’un pilier international pris les narines dans le pot avant même que Jegou ne soit né
Posté 11 décembre 2023 - 22:32
Mais quel faux cul ce Lombard. Il devrait en parler au Directeur Général du SF, le club d’un pilier international pris les narines dans le pot avant même que Jegou ne soit né
J'aime bien le passage sur Provale aussi. En tout cas on sent que c'est un dossier sur lequel les instances travaillent bien..
Posté 11 décembre 2023 - 22:43
Ce que j'aime pas dans ces articles c'est qu'on dit "c'est pas bien, c'est mal, faut pas le faire". Mais jamais c'est expliqué pourquoi ?
Les jeunes ont besoin de pédagogie pour comprendre. Et il faut de la vraie prévention honnête sinon quand le jeune il goute à un truc interdis, il se dit qu'on s'est foutu de sa gueule et qu'on lui a raconté que des conneries... Du coup, qu'il peut continuer voir franchir d'autres limites.
Posté 11 décembre 2023 - 23:08
Posté 11 décembre 2023 - 23:25
Posté 11 décembre 2023 - 23:30
Thomas Lombard , Stade Français , cocaine , Pieter Devillier.
Posté 11 décembre 2023 - 23:51
Posté 12 décembre 2023 - 07:02
Pierre Venayre est le directeur général du Stade Rochelais. C'est lui, avec Robert Mohr, le directeur sportif, qui a géré le contrôle positif à la cocaïne d'Oscar Jegou (20 ans), troisième-ligne à La Rochelle. Très concerné par le problème avec une volonté affichée de renforcer le dispositif de prévention auprès de la jeune génération, il aimerait, si possible, sans doute pour une question d'image, que ce fléau ne soit pas présenté comme le fléau du rugby.
« Il faut faire attention quand on parle de ce problème, et ne pas faire croire que c'est uniquement un problème qui concerne notre sport. En tant que club qui s'occupe de jeunes, on a vraiment un rôle à jouer en matière de prévention, il faut être vigilant mais on ne s'attaque pas à un problème qui touche un sport, on s'attaque à un problème de société, et quand on s'attaque à un problème de société, il faut de l'humilité parce c'est d'abord un sujet qui dépasse les acteurs politiques. C'est un sujet complexe à appréhender. »
« Il faut de l'expertise pour traiter de ces conduites addictives, pour avoir la capacité à faire passer les messages »
Pierre Venayre, le directeur général de la Rochelle
« Vous vous sentez démuni ?
Je n'ai pas dit ça, en tout cas on est humble face à cette problématique sociétale. Il faut de l'expertise pour traiter de ces conduites addictives, pour avoir la capacité à faire passer les messages. En tant que dirigeants de clubs, nous ne sommes pas des experts de la question. Quand on traite un sujet, il faut avoir sous la main les bonnes personnes compétentes pour le faire.
Donc vous ouvrez vos portes à des intervenants extérieurs ?
Oui. Déjà, sur la base de la formation des jeunes joueurs, il y a dans le cahier des charges de la Ligue nationale de rugby des impératifs de prévention en la matière. Mais on va plus loin, notamment avec ce qu'on a vécu récemment. Et on va encore aller plus loin, car on a la certitude que c'est un fléau qui menace partout. On n'est pas là pour éviter qu'un joueur se fasse choper, on est là pour contribuer à leur éducation.
Et éviter que les joueurs en prennent ?
Exactement. C'est pas une approche d'image, c'est une approche éducative. De notre côté, on a donc renforcé nos mesures et nos actions préventives. Par exemple, le 19 décembre, on a une soirée des licenciés de notre association pour parler de ça, et plus globalement des problématiques de dopage et de conduite addictive. On sait que c'est nécessaire mais que ce n'est pas suffisant.
« Il faut trouver les mots les plus efficaces sur les risques en matière de santé, de carrière sportive, en termes d'image »
Pierre Venayre, le directeur général de la Rochelle
Qui, par exemple, viendra aborder ce sujet le 19 décembre ?
Un médecin, des experts en biologie avec la volonté d'être le plus accessible possible pour le grand public. Cela ne sert à rien d'être trop complexe. Il faut trouver les mots les plus efficaces sur les risques en matière de santé, de carrière sportive, en termes d'image. Et essayer de partager ça.
Comme c'est un produit qui circule beaucoup, avez-vous des rapports avec la police ?
Non.
S'il y a consommation, il peut y avoir trafic...
On n'est pas dans cette approche-là. L'AFLD effectue un travail en continu. En termes de traçage, la consommation de cocaïne, c'est compliqué car c'est très éphémère, ça ne reste pas longtemps. Le contrôle, c'est complexe. Nous, on veut essayer d'échanger, on a un médecin qui a la capacité d'écouter un joueur qui a un problème. Un joueur qui a un problème, il ne va pas pousser la porte de son entraîneur pour lui dire qu'il rencontre un problème avec la cocaïne. S'il fait ça, il ne va plus jamais jouer au rugby. Il faut donner envie à ceux qui ont des problèmes de parler, et d'être accompagnés de manière absolument anonyme. Encore une fois, il n'ira pas solliciter son entraîneur.
« Un joueur de rugby n'est pas hors sol. C'est un être humain qui a des connexions avec la société. Certains sont tentés de dévier »
Pierre Venayre, le directeur général de la Rochelle
Vous pensez que c'est plus simple de pousser la porte du bureau du médecin du club ?
Oui, il a un statut de médecin, tenu au secret médical. C'est la seule personne qui peut apporter dans un club de l'assistance. Il joue un rôle capital. On est absolument conscients de l'existence de ce fléau, un fléau qui touche la jeunesse. C'est important de ne pas présenter ce problème, comme un problème de riches clubs de Top 14, avec des jeunes qui ont des comportements déviants. Et, encore une fois, ce n'est pas le problème d'un sport. On a beau faire beaucoup et tout ce qu'on pense être utile, on reste démunis face à quelques cas isolés qui sont tentés de franchir le pas.
Mais pourquoi un jeune joueur qui a tout pour réussir consomme de la cocaïne ?
Ce n'est pas seulement un jeune joueur, c'est un jeune homme. Ça peut être une jeune femme. Il y a une vie sociale, des relations, des influences. Un joueur de rugby n'est pas hors sol. C'est un être humain qui a des connexions avec la société. Certains joueurs sont tentés de dévier. Et je pense, c'est un avis personnel, que la période du Covid a impacté psychiquement nos jeunes, qui sont restés enfermés longtemps, avec la création d'un terrain fertile pour des conduites addictives...
Vous parlez beaucoup de la jeunesse. Est-ce que cela signifie que vous estimez que ce fléau ne touche uniquement que les jeunes joueurs de rugby ?
Je n'en sais rien. C'est là que portent notre inquiétude et notre action car les jeunes sont les plus vulnérables, et nous avons un rôle éducatif. Je n'ai jamais eu d'alerte particulière sur nos joueurs plus expérimentés et notre club. Je suis peut-être naïf, et si je le suis, je préfère le rester. On ne se pose pas la question de savoir s'il y a cette problématique autour du vestiaire professionnel. »
Même s'il pense que le fléau n'est pas aussi présent qu'il y a quelques années dans le football américain, Ugo Mola sait que la cocaïne circule, notamment en soirée. Persuadé que le dialogue est important pour essayer de faire comprendre aux jeunes générations la dangerosité de ce produit chimique qui peut causer des ravages, le manager de Toulouse estime que les sanctions devraient être plus sévères que pour un plaquage dangereux.
« Que vous inspire ce sujet de la cocaïne, fléau du rugby professionnel et du Top 14 ?
Ce qui me surprend, c'est qu'on en parle comme quelque chose d'installé, d'instauré. Mais vous dire que je n'en ai jamais entendu parler, ça serait vous mentir. J'ai du mal à penser que ce soit quelque chose de totalement ancré, même si je pense qu'on ne déroge pas aux effets sociétaux, à un mode de fonctionnement d'une nouvelle génération qui est peut-être plus exposée à ce fléau... Cette consommation est devenue beaucoup plus simple qu'il y a quelque temps. Mais encore une fois, j'ai du mal à croire que c'est quelque chose qui est devenu systématique, et totalement intégré dans le côté festif du Top 14 et du joueur de rugby de haut niveau. J'ai un jeune fils de 18 ans qui joue au rugby, et si je me positionne comme père, évidemment que je suis vigilant sur ce qui peut se tramer aujourd'hui chez nos jeunes.
« Il risque d'y avoir des dommages collatéraux. Il faut être vigilant
Est-ce que c'est un sujet que vous abordez avec votre fils ?
Oui, librement... Au Stade Toulousain, et dans beaucoup de clubs, c'est dans le cahier des charges du centre de formation. Il y a une présentation sur toutes les addictions, l'alcool, la drogue, le jeu, les paris, le temps que vous passez sur les réseaux, et l'impact que ça peut avoir sur le sommeil. Sur ces problématiques, nos jeunes joueurs sont alertés régulièrement. Il y a deux réunions obligatoires par année, plus le travail en interne effectué par Valérie Vischi, la directrice du centre de formation, et ses équipes, et le président qui est très sensible à ce sujet. Alerter n'exonère pas d'être touché par ce fléau, mais je pense que le meilleur moyen reste d'en parler...
Vous pensez donc que cela ne touche pas la globalité du monde professionnel ?
Est-ce qu'on est dans les dérives du football américain il y a quelques années où la consommation de cette drogue était largement avérée, j'ose espérer que non. Mais je n'ai peut-être pas le bon niveau d'information.
Vous entraînez de jeunes joueurs, mais aussi des joueurs plus âgés, plus expérimentés. Est-ce que ces derniers sont épargnés ?
Je pense que c'est un effet... Je crois que le fléau touche toutes les catégories, l'accès est ultra simplifié, et le tarif encore plus. C'est un produit commun, et festif, et peut-être avec des incidences sur la vie des sportifs et peut-être moins marquantes qu'une soirée alcoolisée. Mais ce qui me gêne le plus, c'est l'aspect drogue chimique, et la cocaïne est une drogue chimique, ce sont des produits dangereux. On résume cette pratique au côté festif, avec un effet immédiat, sans conséquence pour la suite. Je le répète, c'est très dangereux, pour la santé. Et ce qui me dérange... on a banalisé la consommation, cette drogue chimique, peu décelable, qui s'évacue facilement. Il risque d'y avoir des dommages collatéraux. Il faut être vigilant.
C'est aussi un psychostimulant qui aiderait le sportif à endosser plus facilement des grosses doses de travail...
C'est une autre démarche, on n'est alors plus dans le côté festif. Si t'es dans un état survolté pour travailler, c'est du dopage.
Est-ce un sujet que vous abordez dans le vestiaire ?
Personnellement, non. Mais une fois par an, mon président prend la parole, et évoque un tas de questions, notamment sur l'exposition des joueurs dans les médias, et sur l'implication du club qui doit être mesurée par le joueur dans tout ce qu'il fait. Aujourd'hui, les soirées de nos jeunes sont quand même souvent portées sur ces produits stupéfiants, énergisants. Les gens ne se cachent même plus parfois. Le regard sur ces pratiques est plus cool, on a baissé le niveau de gravité. C'est un peu commun, et t'es le con, si tu ne l'as pas fait. On est préoccupés au Stade Toulousain mais pas inquiets outre mesure, même si je ne vois pas pourquoi certains se seraient fait attraper et pas d'autres.
Oscar Jegou a été suspendu un mois. Est-ce qu'il faut taper plus fort ?
Oui. Quand tu prends 5 matches pour une cravate, et 4 pour un rail de coke, les proportions peuvent être discutées. Après, est-ce qu'il faut crucifier un gamin parce qu'il a fait une connerie, je ne crois pas, même si la prise me pose problème, et le timing aussi, à deux jours d'un match... Je fais partie des gens qui ont eu une deuxième chance... On a le droit à une deuxième chance. Mais il faut être en mesure de sanctionner de manière la plus juste possible, si tant est qu'une sanction juste existe. »
Posté 12 décembre 2023 - 07:48
Marrant y'en a aucun qui se dit que peut-être que les joueurs prennent ça pour pouvoir encaisser ?
Posté 12 décembre 2023 - 10:33
Avant tu prenais 6 mois pour avoir fumer un pétard... là un mois pour de la coke, et après les instances se disent concernées...
Décalage de générations entre les présidents, les entraineurs et les joueurs... pour un produit que l'on trouve désormais partout, et consommé par toutes les strates de la société.
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