Il fait quoi Oléon, tueur aux abattoirs histoire de se préparer psychologiquement
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Portrait d’Adrien Oléon
« La science » de la poussée !
Adrien Oléon est l’un des quatre piliers de l’effectif clermontois formés au club (avec Domingo, Chaume et Ric). Au contraire de ses coéquipiers, il partage son temps entre la tribune Phliponeau où le groupe professionnel s’entraîne toute la semaine et les Laboratoires Théa où il travaille. Coup de projecteur sur un parcours singulier et un statut de « Rugbyman pluriactif » qui l’est tout autant dans le rugby moderne. Entre la pharmacovigilance et les joutes viriles des hommes de première ligne, le fossé semble immense, pourtant Adrien a trouvé son équilibre. Portrait …
Le parcours d’Adrien pourrait résumer à lui seul la réussite du centre de formation des « jaune et bleu ». Une réussite à la fois sportive et scolaire qui a permis au jeune droitier de l’ASM Clermont Auvergne de décrocher simultanément son premier contrat pro ainsi que son premier emploi dans la vie active. Une tête bien faite dans un corps de sportif de haut niveau. Ainsi depuis le début du mois d’août, Adrien partage son temps entre le vestiaire du groupe pro et le service de pharmacovigilance des Laboratoires Théa, spécialisés dans la recherche, le développement et la commercialisation de nouveaux produits ophtalmiques.
Il est à la fois le « scientifique » de l’ASM CA, comme l’appelle affectueusement Jamie Cudmore, et le « rugbyman » des Laboratoires Théa. Une opportunité offerte par l’ASM Clermont Auvergne qui a mis en place avec l’un de ses partenaires, cette répartition du travail un peu particulière ; mais également une volonté pour Adrien de conserver comme il le dit « un pied de chaque côté du gué ». Titulaire d’un Master 2 en Science du médicament, c’est dans le service de pharmacovigilance qu’il se retrouve 3 demi-journées par semaine. « Mon job est celui d’un cadre dans le domaine de la santé », explique-t-il. « J’intègre les médicaments à une base de données qui est transmise à l’Agence Européenne du Médicament puis j’étudie, suis et répertorie les cas d’effets secondaires rapportés avec le médicament durant son cycle de vie dans le but de l’améliorer le cas échéant. » Des missions bien éloignées de celles que lui confie Vern Cotter sur les pelouses du Top 14 qu’il commence à découvrir avec les « jaune et bleu ».
Pourtant, le triple champion de France Espoirs qui a pris le relais de Clément Ric et poussé aux cotés de Raphael Chaume avec les « Jeunards » voit de nombreuses passerelles entre les deux casquettes qu’il alterne au cours de la semaine. « Le rugby m’a permis de m’intégrer facilement dans la vie active, confie le pilier clermontois. Sur le terrain on m’a toujours appris à respecter certaines valeurs, certaines règles et à développer l’esprit d’équipe. Autant de valeurs communes que j’utilise quotidiennement dans mon équipe de travail chez Théa. Le monde du travail m’a sensibilisé au fait que pour que les choses fonctionnent bien, cela nécessite beaucoup d’échanges. Il faut savoir écouter, parler et travailler ensemble. J’évolue dans une équipe d’une dizaine de personnes au sein du service de pharmacovigilance de Théa, les échanges sont nombreux et je pense que cela m’a apporté plus d’aisance à communiquer chez Théa mais aussi à l’ASM. »
Alors Rugbyman ou Biologiste, le pilier « savant » ne veut pas choisir et surtout pas renoncer à l’une ou l’autre de ses carrières hétéroclites, quitte à assumer ce statut un peu spécial. « La Biologie et tout ce qui touche à la santé était la voie que je voulais prendre dès le début de mes études, le Rugby était un rêve de gosse. Je suis conscient d’avoir beaucoup de chance d’avoir pu atteindre et joindre les deux. Tant que cela sera possible, je ne sacrifierai ni l’un ni l’autre. C’est un équilibre qui me convient. »
Une sorte de comportement bicéphale partagé entre un droitier capable de mettre au supplice la mêlée bordelaise comme il le fit sur la pelouse du Musart en décembre dernier, et un scientifique calme et rigoureux, affairé derrière un ordinateur des petites lunettes noires posés sur un nez marqué par des traces de combat. Adrien Oléon porte tout cela sur son solide dos en prenant soin de rester à sa place dans chaque environnement où il évolue. « A l’ASM, comme chez Théa, il n’y a aucune différence entre moi et les autres. Je suis un employé comme tout le monde avec des objectifs et des missions précises. La seule différence est à la machine à café : il est bien rare de parler de pharmacovigilance à l’ASM, alors que les « jaune et bleu » sont souvent le sujet numéro un des conversations chez Théa… »
Un portrait bien loin du cliché habituellement (et bien souvent faussement) associé au poste de pilier qui est aussi et surtout celui de la réussite du centre de formation qui a su mener ce jeune joueur au plus haut niveau sur les deux compétences qu’il s’était fixé. Que ce soit sur le pré ou derrière son ordinateur face aux dossiers compliqués du monde pharmacologique, Adrien n’est probablement qu’au début de son évolution. Une progression qu’il espère pouvoir mener de front le plus longtemps possible entre mêlées et algorithmes…