JEDRASIAK Paul
#2551
Posté 06 juin 2024 - 20:06
#2553
Posté 06 juin 2024 - 22:30
Il est bien courageux votre Paulo, partir comme ça pour l'inconnu, c'est couillu. Y en a qui se sont perdus, d'autres qui n'en sont jamais revenus... Bonne chance monsieur Jed
#2554
Posté 07 juin 2024 - 08:38
- lecoon aime ceci
#2555
Posté 07 juin 2024 - 08:46
Il est bien courageux votre Paulo, partir comme ça pour l'inconnu, c'est couillu. Y en a qui se sont perdus, d'autres qui n'en sont jamais revenus... Bonne chance monsieur Jed
il commence à y avoir une grosse connexion avec le CO : Barrier, Costes, Jacquet, Kotze, Bory, Combezou, Sivivatu, Jedrasiak, ...
- gateau03 aime ceci
#2556
Posté 07 juin 2024 - 09:35
il commence à y avoir une grosse connexion avec le CO : Barrier, Costes, Jacquet, Kotze, Bory, Combezou, Sivivatu, Jedrasiak, ...
Samson et Bai également
#2557
Posté 07 juin 2024 - 10:21
il commence à y avoir une grosse connexion avec le CO : Barrier, Costes, Jacquet, Kotze, Bory, Combezou, Sivivatu, Jedrasiak, ...
Samson
oup's précédé
#2558
Posté 08 juin 2024 - 22:37
Voire même émouvant
- Frédéric58 et lecoon aiment ceci
#2559
Posté 09 juin 2024 - 00:51
Et de loin.
- Requiem_W aime ceci
#2560
Posté 09 juin 2024 - 06:23
le mec est sincère, c'était pas du convenu
Les remerciements à Vern qui l'a lancé, à Franck, à Jono, Xavier, Cherouk, de Cromières...
Ainsi qu'au personnel d'Estaing à la naissance de sa petite, pendant 2 mois. Un moment qui a du être très éprouvant pour la petite famille
- Make ASM Great Again, Bad Zé, Alligator427 et 3 autres aiment ceci
#2562
Posté 18 juin 2024 - 14:45
Interview Midi Olympique 18.06.2024
Paul Jedrasiak quitte Clermont après dix années passées en professionnel à l’ASM. À quelques jours de son départ, le deuxième ligne international rembobine le fil de son long passage en Auvergne…
Paul, comment avez-vous appréhendé vos derniers instants en tant que Jaunard ?
J'ai profité de chaque instant. Une page se tourne, cela a été une saison particulière pour moi, je n’ai pas beaucoup joué et j’ai eu plusieurs blessures, mais il faudra continuer de travailler fort pour la saison prochaine.
Comment s’est passé le processus de votre non-prolongation de contrat ?
Tout s’est joué en début de saison, je sentais bien qu’il fallait que je tente une nouvelle aventure. Puis on ne m’a rien proposé à Clermont. Il y a aussi un aspect personnel au fait de partir. J’espère que cela me donnera un nouvel élan, d’autant plus dans un endroit que je ne connais pas. Je serai dos au mur ! J’en ai beaucoup parlé avec ma femme et mon agent, mais tout a été réglé très vite. J’ai discuté avec Christophe Urios assez vite, le club a communiqué très tôt… Tout a été propre, je pars droit dans mes bottes.
Qu’est-ce qui vous a motivé à quitter votre club formateur ?
L’aspect sportif. On a des valeurs extrêmement fortes à Clermont sur le travail notamment et je me retrouve là-dedans dans mon prochain club.
Depuis l’arrivée de Christophe Urios, vous avez moins joué que sous Franck Azéma ou Jono Gibbes. En quoi est-ce frustrant ?
Les deuxième ligne actuels sont très bons, Christophe a ses joueurs et c’est logique. Il y a de la frustration, forcément, mais tout a toujours été droit avec lui, donc il n’y a aucun problème.
Retour en arrière. Vous êtes un enfant de Montluçon mais vous avez joué à Châteauroux puis à Tours. Enfant, aviez-vous en tête d’être joueur professionnel ?
Absolument pas ! J’ai commencé le rugby à Châteauroux à huit ans mais même quand j’ai intégré le pôle Espoirs à Tours je ne pensais vraiment pas à être professionnel. Je voulais juste prendre du plaisir, et ce n’est qu’en terminale que plusieurs clubs m’ont contacté. À ce moment-là, le rêve s’est dessiné. Mais avant, je travaillais les étés avec mes parents, je faisais notamment de la castration de maïs et je nettoyais des parkings ou des sites industriels avec mon frère, quand j’avais quatorze ans. Et je me rappelle très bien du discours quand je suis arrivé à Clermont, lorsque Bertrand Rioux était à l’époque le directeur du centre de formation : “on fera tout pour que tu sois professionnel, maintenant les cartes sont dans tes mains, à toi de jouer”. J’arrivais dans un club trois fois champion de France chez les jeunes et j’ai vécu des grands moments dans ces équipes performantes.
Quelle image aviez-vous de l’ASM à l’époque ?
C’était un club qui faisait rêver. Étant de Montluçon, Clermont était toujours au centre des discussions du week-end lors des repas de famille. C’est un club centenaire avec une énorme histoire, c’était un rêve d’enfant ! Lorsque j’étais jeune, j’ai visité plusieurs centres de formation avec mon père, mais quand on est revenu à Clermont, je sentais bien que l’ASM était un club solide.
Avant d’entrer en professionnel, vous avez été le capitaine des Espoirs de l’ASM et des Bleuets. Beaucoup d’attentes vous entouraient, comment avez-vous géré cette première pression ?
J’ai été très bien encadré par ma famille et l’ASM. Je me souviens très bien avoir eu des rendez-vous avec Franck Azéma quasiment toutes les semaines (NDLR : lorsqu’il était adjoint de Vern Cotter) et c’est à ce moment-là que j’ai rencontré ma femme. J’étais protégé. Thomas Domingo, Julien Bonnaire, Damien Chouly et tous les avants expérimentés m’ont bien encadré.
Quels souvenirs avez-vous de vos années en Espoirs ?
On a tellement trimé physiquement (rires) avec Julien Kazubek, Maxime Granouillet ou Étienne Falgoux. C’était costaud, il y avait une concurrence énorme ! On pouvait jouer jusqu’à 23 ans, donc le contexte était bien différent d’aujourd’hui.
Vous avez débuté à Clermont en 2013, contre Bayonne. Vous en rappelez-vous ?
Évidemment, c’est marquant. D’ailleurs, Vern Cotter m’avait pris dans son bureau le lendemain du match et m’avait demandé si j’avais fait un bon match. J’ai commencé à dire “oui je pense…” et il m’a coupé net ! Pendant cinq minutes il m’a listé les erreurs que j’avais faites en me poussant dans mes retranchements. Je me rappelle qu’il m’avait dit “tu crois que tu vas y arriver en jouant comme ça !” donc c’était dur ! Mais à la fin de l’entretien, il m’a regardé droit dans les yeux en me disant “je suis content de toi, continue de travailler”. C’était marquant ! J’ai eu le même sentiment que Mathys Belaubre, qui a commencé face à Perpignan cette saison. Je ne m’attendais tellement pas à jouer, c’était extrêmement excitant !
Dès votre deuxième saison, en 2015, vous êtes titulaire en demi et finale du Top 14. Racontez-nous…
La saison globale était incroyable. Je faisais des piges de temps en temps, mais après la finale de Champions Cup perdue contre Toulon, en 2015, Franck (Azéma) avait fait le choix de faire beaucoup de turnovers, et j’ai également “profité” de la commotion de Jamie Cudmore pour jouer ces phases finales. J’avais joué avec Peceli Yato et Julien Bardy à Grenoble notamment avant la demi-finale, et le match s’était bien passé. Je me rappelle surtout que la finale n’avait pas été très belle, il n’y avait pas eu d’essai, mais Pascal Papé et Antoine Burban m’avaient un peu branché, c’était tendu ! Ce n’était pas méchant, Antoine est un super mec par exemple ! Le Stade français revenait de loin et ils avaient de sacrés joueurs, avec un gros caractère. Julien Bonnaire m’avait beaucoup épaulé, même s’il n’avait pas joué. En tant que jeune c’était magnifique, je n’avais que du respect pour ce genre de joueur.
Deux ans plus tard, vous connaissez les joies du bouclier de Brennus…
Cette saison était folle. On avait une deuxième ligne incroyable avec Sitaleki Timani, Arthur Iturria, Sébastien Vahaamahina… Il y avait beaucoup d’émulation et ce Brennus en 2017 était un vrai moment d’équipe. Sur la finale, je me suis retrouvé en deuxième ligne avec Peceli Yato et on devait batailler contre les golgoths toulonnais, c’était la folie ! Mais quand Morgan (Parra) a gratté le dernier ballon (il souffle)… Le Brennus m’enivrait plus que la coupe d’Europe.
Quelles étaient vos relations avec Franck Azéma, manager de Clermont entre 2014 et 2021 ?
Quand ma femme était enceinte je l’ai directement appelé, j’ai un respect éternel pour lui, il m’a fait grandir et évouler à Clermont et j’ai passé sept saisons avec lui !
Vous avez connu les années fastes de l’ASM et le ventre mou depuis trois saisons. Comment vivez-vous cette situation ?
Les moments que nous avons vécus sont durs, mais chaque club connaît une période de creux. C’est difficile à vivre, vous pourriez en parler à ma femme, certains soirs je rentre la tête basse parce que la situation m’affecte. La saison prochaine je ne serai plus là, mais je suis sûr qu’ils vont repartir.
Que retenez-vous de ces dix saisons à l’ASM ?
En tant qu’homme, j’ai tout construit ici, je me suis marié, j’ai eu deux filles, j’ai tout fait ! Au niveau du rugby, j’ai beaucoup appris aux côtés de Nathan Hines, Sébastien Vahaamahina, Jamie Cudmore et bien d’autres, tout en gardant ma personnalité. Et si j’avais une anecdote à ressortir de mon passage à Clermont, ce serait l’après-match de la finale de coupe d’Europe perdue en 2017 face aux Saracens. On était extrêmement déçu mais on avait fait une grosse soirée pour évacuer toute la pression de cette campagne. Ce soir-là, on a vécu des moments d’hommes qui ont créé, je pense, notre victoire contre Toulon en Top 14.
À l’inverse, y a-t-il une rencontre où tout s’est mal passé ?
On se déplace en Ulster en coupe d’Europe sauf que je suis blessé au mollet, mais il y a tellement de blessés en deuxième ligne que je dois quand même jouer. Sur le coup d’envoi du match, l’Ulster tape sur moi, je saute, je manque le ballon et tout le stade crie “olé !”. Mais ce n’est pas tout. Quelques minutes plus tard, Étienne Falgoux joue un trois contre un et me fait la passe, alors que je boite. Je prends un carreau de l’espace par l’arrière nord-irlandais et je fais en-avant. À l’arrivée, j’ai le mollet déchiré, je viens de gâcher un trois contre un et je sors sur commotion, donc tout le stade se moque de moi (rires). Mais le pire, c’est que ma femme finit de regarder le match dans un bar, et un supporter lui dit : “Jedrasiak il est vraiment nul ce soir !”, et c’est la seule chose qu’elle m’a dite pour me réconforter !
- TH69, OliveR, Fast Kimi et 5 autres aiment ceci
#2564
Posté 18 juin 2024 - 21:48
#2565
Posté 06 juillet 2024 - 18:05
À 20 ans, pour la réception de Bayonne en Top 14 ce 4 septembre 2013, Paul Jedrasiak apparaît pour la première fois sur la feuille de match de l’ASM.
« C’était un match en milieu de semaine. J’étais en Espoirs, je m’entraînais de temps en temps avec les pros et là, Vern (Cotter) m’annonce le lundi que je serai dans le groupe. Je ne m’y attendais pas du tout. On connaît tous Vern, c’est un homme qui en impose, par sa prestance, son charisme et j’avoue que j’ai été impressionné et très touché.
À cette époque, on se changeait encore sous la tribune d’honneur du stade Michelin, à côté de la salle de muscu et je garde des souvenirs très forts de cette première apparition en pro. Quand tu es jeune et que tu te lances dans le grand bain, il y a beaucoup d’excitation. Il y a aussi de la fierté et tu as envie de graver les premières sensations. Jouer ce premier match au Michelin a marqué ma vie.
Onze ans plus tard, je me dis que Benjamin Kayser avait sacrément raison ; il m’avait prévenu en me disant de bien profiter de ces instants, car tout passe très vite. Les saisons, une carrière… Et puis, il ne faut jamais oublier que tout peut s’arrêter rapidement. »
Comme un Bleu :Le 6 février 2016, Paul Jedrasiak fête ses 23 ans sur la pelouse du Stade de France, son premier maillot bleu sur le dos, face à l’Italie.
« Porter ce maillot fait partie d’une fierté qui ne peut pas s’effacer. Franck (Azéma) m’en avait un peu parlé avant, que je pouvais être appelé. Le jour de l’annonce de Guy Novès (ndlr : sélectionneur), j’étais à la maison avec mes parents. J’avais 23 ans et je m’apprêtais à jouer face à l’Italie, la patrie de ma grand-mère maternelle.
L’émotion était plus forte encore et j’y ai vu un signe. Ce match au Stade de France est là, dans un coin de ma tête. Concernant mon parcours en équipe de France, je n’ai pas de regret. Je ne garde que des bons souvenirs, même s’il y a eu des moments un petit peu difficiles, à une période compliquée également pour la sélection.
Après, est-ce qu’il y a des matchs où j’ai un peu merdé ? Faut être honnête, quand tu as 10 sélections, tu ne t’es pas imposé comme un cadre incontournable. Mais je n’ai aucun regret. J’ai eu ce rêve-là, gamin, même après et je l’ai réalisé. Avoir joué face aux Blacks, aux Springboks, avoir fait deux tournées en Argentine et en Afrique du Sud sont des moments rares dans une carrière. On ne me les enlèvera jamais. »
Haut et bas :En 203 matchs joués pour 127 titularisations, la carrière à l’ASM de Paul Jedrasiak n’a pas été un long fleuve tranquille.
« Est-ce qu’il y a un match où j’ai eu l’impression d’être au top?? Pour moi, le plus important quand tu es joueur, ce n’est pas d’être intouchable sur un match, mais c’est d’enchaîner les très bonnes performances. Lors de la saison 2015-2016, alors que les internationaux préparent la Coupe du monde (été 2015), je pense avoir réussi la pré-saison et après j’ai enchaîné les rencontres.
Je me souviens d’une large victoire à La Rochelle, aux côtés de Loïc Jacquet et avec Arthur Iturria sur le banc qui faisait ses grands débuts. Pour moi, tout s’enclenchait bien et je bénéficiais des bonnes conditions de l’équipe. Je pense avoir décollé à ce moment-là et je savais qu’il ne fallait pas louper le wagon. Cette saison est peut-être la plus aboutie de ma carrière.
La pire?? Je parlerais plutôt d’une saison compliquée, celle du retour de Jono Gibbes en 2021-2022. Par moments, je n’arrivais pas à mettre un pied devant l’autre. J’étais un peu dans le dur.
J’ai aussi peut-être eu un peu de mal à assimiler le changement entre Franck (Azéma) et Jono (Gibbes), mais ce n’est pas une excuse non plus. Plusieurs fois, le coach m’a pris entre quatre yeux pour me dire que je n’évoluais pas à mon niveau, qu’il me fallait faire quelque chose. »
Profil particulier :Tout au long de sa carrière, une fois passées ses toutes premières saisons d’éclosion, Paul Jedrasiak n’a pas échappé à la critique, à l’instar de la grande majorité de ses collègues rugbymen professionnels.
« Je n’aime pas que l’on mette les joueurs dans des cases. J’ai un style de jeu particulier, ce que j’aime par-dessus tout c’est de jouer. Il y a des deuxième-lignes qui sont des très gros défenseurs et bien moi, ce n’est pas forcément mon cas. Mais attention, je fais le taf quand même (sourires). À un même poste, il y a naturellement des profils différents.
J’étais attendu dans un registre sur lequel je n’ai peut-être pas totalement répondu aux attentes. C’est clair que je ne suis ni Bakkies Botha ni Ali Williams. Voilà, je suis Paul Jedrasiak, j’aime le dire et je suis fier d’afficher 203 matchs avec l’ASM. Je n’ai jamais cherché à ressembler à un joueur en particulier, même si je considérais Seb Vahaamahina comme le deuxième ligne complet par excellence.
Ce qui m’a manqué ? De plus marquer physiquement l’adversaire dans les duels, d’avoir ce registre que l’on aime coller aux deuxième-lignes. Après, quand je recevais des coups de pied au c…, j’ai essayé d’être différent, de me remettre en question. Et puis, de tout temps, on m’a parlé de ma façon de courir, sans lever les genoux (sourires). J’en ai passé des heures avec les profs de gym à travailler ma course, mais je n’y arrivais pas. En fait, j’avais peur de me faire rattraper (rires). »
- steph, Silhouette, el landeno et 3 autres aiment ceci
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