"Un vrai guerrier", "une fin terriblement triste" : les réactions de Cotter et Lhermet après la grave blessure de Lee (ASM)
Vern Cotter, qui était encore l'entraîneur de l'ASM à l'arrivée au club de Fritz Lee en 2013, ainsi que Jean-Marc Lhermet, directeur sportif à l'époque, font l'éloge du capitaine des "jaune et bleu", dont la carrière s'est achevée d'une manière tellement injuste, vendredi soir à Northampton. Sur une civière, avec une jambe cassée.
« Déjà, je suis très déçu qu’un joueur comme lui termine ainsi, sur une grosse blessure. Quand il débarque chez nous, il nous a fait énormément de bien car on était un peu en train de patiner (sic).
Il a rapidement pris ses marques et s’est imposé comme un titulaire. Il prenait le ballon, l’initiative et tout de suite, ça nous a mis dans le bon sens.
Il se remarquait par son agressivité défensive et sa façon de gagner la ligne d’avantage avec le ballon dans les mains. C’était un vrai guerrier, il n’avait peur de rien et son arrivée a été une bouffée d’air frais pour l’équipe ».
Jean-Marc Lhermet (directeur sportif de l'ASM en 2013) : "Exceptionnel de régularité"
« Quand il arrive chez nous, pas grand-monde ne le connaissait. C’était forcément un pari mais sur les images et ce qu’on nous en avait dit, son caractère et son état d’esprit nous semblaient intéressants. Fritz nous a rapidement convaincus, le joueur et l’homme.
Sa principale caractéristique est qu’il ne passait jamais au travers de ses matchs. Sa régularité dans la haute performance était exceptionnelle. A cette époque, il nous a amené ce qu’il nous manquait ; une alliance de puissance et d’agilité qui faisait avancer l’équipe.
C’était un joueur intelligent qui a marqué l’histoire du club. Mais dont la fin est terriblement triste ».
"Fritz Lee n'aura pas la sortie qu'il mérite" : le destin cruel d'un capitaine et n°8 emblématique de l'ASM Clermont
Nul n’aurait imaginé que l’un des numéros 8 les plus emblématiques de l’histoire de l’ASM allait connaître pareil baisser de rideau, avec cette sortie sur civière, vendredi à Northampton, la jambe fracturée. C’était, hélas, le cruel destin de Fritz Lee dont il ne fait guère de doute qu’on ne le verra plus sur un terrain.
« Fritz (Lee) ne peut pas partir par la petite porte, c’est impensable pour un cadre historique comme lui ». La déclaration de Christophe Urios, mardi dernier, quand on lui a demandé les raisons du capitanat (re) donné à Fritz Lee, résonne aujourd’hui avec une terrible acuité.
Questionné le même jour, avant ce match éliminatoire, sur la possibilité qu’il joue à Northampton le dernier match européen de sa carrière, Fritz Lee avait écarté l’hypothèse en souriant. « On va gagner et je jouerais le quart de finale », déclarait-il sans fausse modestie.
Personne, alors, ne pouvait imaginer le scénario cauchemardesque de cette soirée funeste à Northampton, dont le numéro 8 clermontois restera à jamais la principale victime. Quand Fritz Lee est sorti, à la 67e minute, la jambe fracturée, son cri de douleur a glacé les acteurs de ce match.
Opéré ce samedi après-midi à Northampton
Christophe Urios raconte : « En fait, il ne voit pas le premier plaqueur anglais qui arrive par côté. Un second le percute, il tombe sur sa jambe, qui cède… On a vite compris. Après match, on a échangé quelques mots avant son départ pour l’hôpital, mais le cœur n’y était pas », souffle le manager clermontois.
Après cet énorme coup dur, les images ont certainement traversé l’esprit de celui qui nous annonçait, avant le match face à La Rochelle il y a deux semaines, son retour en Nouvelle-Zélande en fin de saison, faute de proposition, et l’arrêt probable de sa carrière. Ce samedi, ce n’est plus vraiment un sujet tant le prochain temps long de Fritz Lee va se jouer sur le terrain médical et de la rééducation. En août, il aura 37 ans.
Le joueur clermontois a été opéré ce samedi après-midi dans un hôpital de Northampton, avec un des médecins du club à ses côtés. En principe, il devrait rentrer à Clermont dans la journée ce lundi.
La suite ? Même s’il ne foulera plus les pelouses du Top 14, ni d’ailleurs probablement, Fritz Lee partira bel et bien par la grande porte d’un club dont il a été un brillant serviteur plus d’une décennie. Nul doute que l’ASM fera ce qu’il faut pour l’honorer, très certainement le jour des célébrations des joueurs quittant le club ou arrêtant leur carrière.
"Fritz est arrivé à l’ASM comme joker médical, il va en partir blessé. La vie est souvent juste, mais là, elle est injuste".
Christophe Urios (manager de l'ASM Clermont)
Arrivé dans l’anonymat, un jour d’automne 2013, comme joker médical d’Elvis Vermeulen, l’international samoan s’est construit une carrière exemplaire de troisième ligne centre à l’ASM ; par son rayonnement balle en mains, son abnégation défensive, sa constance à faire avancer son équipe, Fritz Lee possédait le profil du joueur qui aura bonifié énormément de situations de son équipe.
Quant à son destin, Christophe Urios, ce samedi, nous l’a résumé ainsi : « Fritz est arrivé à l’ASM comme joker médical, il va en partir blessé. La vie est souvent juste, mais là, elle est injuste. En tout état de cause, il n’aura pas, hélas, la sortie qu’il mérite ».
En chiffres
272. Le nombre de matchs qu’il a joué à l’ASM. 250 fois titulaire, il se hisse au 11e rang de l’histoire du club, au 1er comme joueur étranger.
6. Le nombre de finales jouées avec Clermont : 3 de Top 14 dont 1 gagnée en 2017, 3 en compétitions européennes, dont le titre en Challenge en 2019.