- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince
- Bien sûr, dit le renard
- Alors, tu n'y gagnes rien !
- J'y gagne, dit le renard, à cause la couleur du blé.
Antoine de St Exupéry
C'est vrai, l'ASM, ça coûte et ça fait pleurer.
Moi, j'y gagne des rendez-vous au Michelin tous les quinze jours et du coup, des rendez-vous à la télé pour les matchs à l'extérieur. Des matchs jamais pareils, certains où nos gars jouent comme des dieux, certains où on prend des déculottées inattendues.
J'y gagne des rendez-vous avec un public qui est à lui seul un spectacle vivant, capable de ressentir comme un seul corps une émotion énorme ; des moments inoubliables (St Etienne 2010 ou 2015).
J'y gagne des moments de fou rire dans les bus au retour des matchs et même des finales perdues (chapeau pour l'humour les gars).
J'y gagne des moments de friture entre un président, des supporters et les joueurs, parce que chouette, tout n'est pas encore sous contrôle dans ce monde et on réagit encore avec ses tripes, tant pis pour le politiquement correct, on peut encore être humains.
J'y gagne d'avoir vu les joueurs pleurer comme nous, comme quoi il y a encore autre chose que le salaire dans tout ça.
J'y gagne que contrairement au théâtre, au cinéma, c'est une histoire dont le rideau ne tombe jamais définitivement, il y a toujours une suite.
J'y gagne que les cybervulcans me font bien rire parfois, et je trouve qu'en ce moment sur l'ensemble des topics ils ont la pêche quoiqu'en disent certains.
J'y gagne une accumulation d'espoirs, de joies et de frustrations telle que, le jour où on gagnera, notre joie sera quelque chose d'énorme, bien plus que pour les autres publics.
J'y gagne, à cause de la couleur des émotions.