L'équipe du jour :
RUGBY
ÉQUIPE DE FRANCE
Les mêmes, plus Fofana et Spedding
RENAUD BOUREL
Richie McCaw stoppe Scott Spedding sous le regard de Wesley Fofana lors du quart de finale de la dernière Coupe du monde remporté par la Nouvelle-Zélande (62-13).
RÉTABLIS, LE CENTRE ET L'ARRIÈRE DE L'ASM RETROUVENT UN GROUPE TRICOLORE TRÈS STABLE, QUE SEUL JEAN-MARC DOUSSAIN QUITTE. ILS POURRAIENT MÊME DÉMARRER EN ÉCOSSE, LE 13 MARS.
Fofana enfin replacé ?
Touché aux côtes à la veille du rassemblement pour affronter l'Italie, Wesley Fofana (28 ans, 39 sél.) a manqué les trois derniers matches de l'équipe de France, sa dernière sélection remontant au quart de finale de la Coupe du monde face aux All Blacks (62-13, le 17 octobre 2015). Au coeur du marasme tricolore, le centre inamovible du mandat de Philippe Saint-André fut l'un des rares à « exister ». Une paire de franchissements et quelques solides plaquages ont donné l'illusion qu'il avait rivalisé avec les quinze martiens sacrés champions du monde deux semaines plus tard.
Le Clermontois n'est pourtant pas sorti indemne du Mondial.Les carences techniques affichées par l'attaque française, et notamment les siennes, sont apparues encore plus flagrantes devant le niveau affiché par les autres nations majeures. Fofana conserve toutefois des qualités de puncheur et de finisseur peu ordinaires qui l'inscrivent d'autorité dans le projet Novès. Reste à savoir à quel poste ? Le staff étant en quête de fluidité et de vitesse dans la circulation du ballon, l'ancien Puciste pourrait glisser vers une aile (voir par ailleurs). Si ce poste n'a pas sa préférence, l'encadrement tranchera pour lui, d'autant que les centres alignés en début de Tournoi (Mermoz, Danty, Fickou) ont affiché un certain potentiel.
La tentation Trinh-Duc ?
Il y a l'analyse empirique des trois performances de Jules Plisson : animateur intéressant et buteur héroïque face à l'Italie (23-21), mais en difficulté sur sa défense ; face à l'Irlande (10-9), le Parisien a montré des limites dans le jeu au pied avant d'exploser au pays de Galles (défaite 19-10) dans à peu près tous les secteurs et de confesser lui-même une performance ratée.
Elle a d'ailleurs contrasté avec l'entrée décomplexée d'un François Trinh-Duc trop heureux d'être là. Les sélectionneurs français ont bien entendu d'autres clés de lecture de la prestation de Plisson, puis des dix-sept minutes passées sur la pelouse du Millennium par son remplaçant. Il n'est d'ailleurs pas question de couper la tête d'un ouvreur de vingt-quatre ans (9 sél.) au potentiel évident, qui doit encore gagner en maturité. Toutefois, en Écosse, les sélectionneurs devraient choisir de lancer le Mont-
pelliérain (29 ans, 51 sél.), lequel, sans une reprise tardive, aurait sans aucun doute démarré la compétition en tant que titulaire.
Intouchable Burban ?
L'équilibre de la troisième ligne a été ébranlé par la blessure de Louis Picamoles dès le premier match contre l'Italie.
Là encore, Guy Novès et son adjoint Yannick Bru n'ont effectué aucun changement dans leur liste. Il semble même que l'hypothèse de reconduire le même alignement (Burban, Chouly, Lauret) pour affronter les Écossais prenne un peu plus de chair.
Dans cette configuration, le Parisien Antoine Burban est attendu pour porter le ballon avec la mission de marquer l'adversaire. Le staff est convaincu de son potentiel dans l'exercice, sachant qu'il ne se privera pas de Damien Chouly, à l'aise dans le système actuel et qui a réglé la touche de manière très efficace lors des trois premières sorties.
Qui prendra l'arrière ?
Une phrase de Guy Novès avant le match contre Galles laissait entendre que si Scott Spedding (29 ans, 14 sél.) avait été apte, il aurait pu débuter le match à Cardiff. Touché à un genou à l'entraînement la semaine du match contre l'Irlande, l'arrière des Bleus lors du dernier Mondial joue ce soir avec Clermont, à Grenoble.
Si tout se passe bien, son cas sera sérieusement étudié. D'autant que Maxime Médard n'a pas franchement emballé ses entraîneurs, qui connaissent ses qualités dans les duels, mais attendent de lui qu'il apporte plus de vitesse et de continuité dans le jeu.
Spedding ne présente pas forcément ce genre de garanties, mais le Clermontois rassure sur des secteurs où l'équipe de France a été déficiente ces dernières semaines : la longueur de son pied droit permettrait aux Tricolores de sortir plus facilement de leur camp et son timing sous les chandelles soulagerait le troisième rideau des Bleus.
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FOFANA, LE DÉBAT JAMAIS TRANCHÉ
C.Do
La carrière en équipe de France de Wesley Fofana aurait-elle été la même sans son essai mémorable face à l'Angleterre, le 23 février 2013 (défaite 23-13) ? Pas sûr. En même temps qu'il le rendait indispensable aux Bleus de Philippe Saint-André, cet exploit personnel de 70 mètres légitimait le repositionnement au centre du Clermontois. Avant cela ? Douze sélections, assez équitablement réparties entre l'aile (7) et le centre (5). Après cela ? Vingt-six sélections, toutes au centre. Pourtant, souvent, le débat sur la position idéale de Fofana a rejailli. La faute, pour certains, à ses qualités de puncheur, qui trouveraient un terrain d'expression plus favorable à l'aile, et pour d'autres, à ses défauts rédhibitoires dans le jeu de ligne, notamment pour faire jouer autour de lui.
Alors, Fofana centre, ou ailier ? Lui a toujours clamé sa préférence. « J'aimerais m'imposer au centre, disait-il en novembre 2012 avant une titularisation contre l'Argentine... à l'aile du quinze de France. Ce passage à l'aile, que j'aime moins, est plus délicat. » Interrogé début janvier sur l'intention du nouveau sélectionneur à son égard, voici ce que le Clermontois répondait : « Je pense que Guy Novès me voit comme un centre. Après, il fera comme il le sent (...) Si je dois dépanner à l'aile, il n'y a aucun problème, je le ferai ! » Fofana « dépannera »-t-il à Murrayfield, la semaine prochaine ?
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7 : L'encadrement tricolore pourra compter sur au moins sept joueurs frais pour préparer le match contre l'Écosse. Poirot, Goujon (Bordeaux-Bègles), Mermoz, Guirado (Toulon), Chouly (Clermont), Lauret et Machenaud (Racing 92) ont été laissés au repos par leur club pour la 17e journée de Top 14, ce week-end. Les Parisiens Antoine Burban et Alexandre Flanquart sont, eux, incertains.