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EDF 2016


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2639 replies to this topic

#2626 maxidave

maxidave

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Posted 15 April 2016 - 13:26 PM

BL a dévoilé ses 44 engagements. J'aimerais bien connaître à la fois l'état des lieu qui l'amène à définir ses objectifs (obligation de résultat puisqu'il parle d'engagement) et les moyens nécessaires à la réussite de ses engagements.

 

Quand je lis qu'il souhaite multiplier par 2 le nombre de licenciés, je suis impatient de savoir de quelle manière.

 

A titre d'exemple, dans le Var, beaucoup de municipalité ont mutualisé leur moyens afin de créer des ententes. Quand auparavant, il y avait un club de rugby à Hyères, la Crau et Carqueiranne, aujourd'hui un seul club existe pour un bassin de 80000 habitants. Or, que se passe t-il dans les catégorie de jeunes, exemple les M6, tu as 30 minots. Mais sur un plateau tu n'en prends que 10. Donc, les 20 autres ne jouent pas. Motivant pour les mômes, non ?.

 

Certaines ententes, sélectionnent les enfants après 3 ou 4 essais avec toujours un squad de 20 à 30 minots.

 

Compte tenu de l'état des finances publiques des collectivités et de la difficulté pour les clubs de trouver du sponsoring qui ont un impact sur la qualité des infrastructures, l'encadrement des jeunes, le nombre des entrainements, etc., je m'interroge d'autant plus.



#2627 Guest_Laduree_*

Guest_Laduree_*
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Posted 15 April 2016 - 13:30 PM

Quand je lis qu'il souhaite multiplier par 2 le nombre de licenciés, je suis impatient de savoir de quelle manière.

 

Voilà qui ne fait que prouver une chose : c'est totalement du flan son programme.

 

Pour doubler le nombre de licenciés, il faudra doubler les structures, doubler le budget, doubler le nombre d'éducateurs, augmenter les effectifs des comités, etc...

 

Irréalisable. Tout bonnement irréalisable quand on sait que la majorité des clubs amateurs galèrent à trouver des éducateurs (bénévoles) et des bénévoles pour maintenir à flot les clubs.



#2628 maxidave

maxidave

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Posted 15 April 2016 - 13:35 PM

 

Voilà qui ne fait que prouver une chose : c'est totalement du flan son programme.

 

Pour doubler le nombre de licenciés, il faudra doubler les structures, doubler le budget, doubler le nombre d'éducateurs, augmenter les effectifs des comités, etc...

 

Irréalisable. Tout bonnement irréalisable quand on sait que la majorité des clubs amateurs galèrent à trouver des éducateurs (bénévoles) et des bénévoles pour maintenir à flot les clubs.

 

Merci. J'ai donné l'exemple du Var, tu peux m'éclairer sur le fonctionnement dans le Puy-de-Dôme. Et encore, je donne l'exemple d'un bassin de 80000 habitant. Pour la ville de Toulon (160000 habitants) tu n'as que 2 clubs: le RCT et le Mourillon....

 

Le problème, c'est que les autres programmes sont aussi du flamby.

 

J'ai mal pour notre rugby et nos jeunes.



#2629 sebduth

sebduth

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Posted 15 April 2016 - 13:45 PM

Le profil des membres de cette commission technique m'interpelle. Pourquoi ne pas avoir fait la démarche d'intégrer des anciens joueurs ou entraineurs étrangers ayant évolué en France.

 

Il me semble que l'on a toujours tendance à se regarder le nombril, à se replier sur soi. J'aimerais que le rugby français accepte de prendre en compte d'autres regard extérieur.

 

Quand je dis ça, je pense essentiellement, à la formation.

 

 

Euh, ils sont 12, dedans t'as un joueur encore en activité et ancien international, un autre ancien international, au moins 2 autres anciens joueurs, des dirigeants, un gars du syndicat joueur (ancien joueur aussi il me semble), un gars externe au rugby, un responsable de centre de formation...

 

C'est pas justement ce que tu demandes ? :wacko:


BL a dévoilé ses 44 engagements. J'aimerais bien connaître à la fois l'état des lieu qui l'amène à définir ses objectifs (obligation de résultat puisqu'il parle d'engagement) et les moyens nécessaires à la réussite de ses engagements.

 

Quand je lis qu'il souhaite multiplier par 2 le nombre de licenciés, je suis impatient de savoir de quelle manière.

 

A titre d'exemple, dans le Var, beaucoup de municipalité ont mutualisé leur moyens afin de créer des ententes. Quand auparavant, il y avait un club de rugby à Hyères, la Crau et Carqueiranne, aujourd'hui un seul club existe pour un bassin de 80000 habitants. Or, que se passe t-il dans les catégorie de jeunes, exemple les M6, tu as 30 minots. Mais sur un plateau tu n'en prends que 10. Donc, les 20 autres ne jouent pas. Motivant pour les mômes, non ?.

 

Certaines ententes, sélectionnent les enfants après 3 ou 4 essais avec toujours un squad de 20 à 30 minots.

 

Compte tenu de l'état des finances publiques des collectivités et de la difficulté pour les clubs de trouver du sponsoring qui ont un impact sur la qualité des infrastructures, l'encadrement des jeunes, le nombre des entrainements, etc., je m'interroge d'autant plus.

 

 

 

Période électorale, le vent se lève :)

 

Il sort dans son programme des poncifs, surfe sur les polémiques (Grand Stade), et des mesures bisounours impossibles à financer.

 

Si au moins il lance des débats, ce sera ça de pris. Mais je n'ai aucune illusion, et je n'oublie pas sa carrière de politique.



#2630 maxidave

maxidave

    Joueur de Pro D2

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Posted 15 April 2016 - 13:54 PM

 

 

Euh, ils sont 12, dedans t'as un joueur encore en activité et ancien international, un autre ancien international, au moins 2 autres anciens joueurs, des dirigeants, un gars du syndicat joueur (ancien joueur aussi il me semble), un gars externe au rugby, un responsable de centre de formation...

 

C'est pas justement ce que tu demandes ? :wacko:


 

 

 

Période électorale, le vent se lève :)

 

Il sort dans son programme des poncifs, surfe sur les polémiques (Grand Stade), et des mesures bisounours impossibles à financer.

 

Si au moins il lance des débats, ce sera ça de pris. Mais je n'ai aucune illusion, et je n'oublie pas sa carrière de politique.

 

Non, je veux des joueurs ou entraineur d'une autre nationalité, un Wilco un Vern Cotter, un Hayman. Des personnes reconnues qui ont connues d'autres méthodes de fonctionnement, issue d'une autre culture pour confronter les regards. Vu que le rugby français accueille à bras ouvert des étrangers pourquoi ne pas les associer à la réflexion ?



#2631 RCV06

RCV06

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Posted 15 April 2016 - 13:58 PM

 

Non, je veux des joueurs ou entraineur d'une autre nationalité, un Wilco un Vern Cotter, un Hayman. Des personnes reconnues qui ont connues d'autres méthodes de fonctionnement, issue d'une autre culture pour confronter les regards. Vu que le rugby français accueille à bras ouvert des étrangers pourquoi ne pas les associer à la réflexion ?

Hayman président, Wilko vice président et Cotter entraineur de l'EDF et pis c'est tout  B) 



#2632 Guest_Laduree_*

Guest_Laduree_*
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Posted 15 April 2016 - 13:58 PM

 

Merci. J'ai donné l'exemple du Var, tu peux m'éclairer sur le fonctionnement dans le Puy-de-Dôme. Et encore, je donne l'exemple d'un bassin de 80000 habitant. Pour la ville de Toulon (160000 habitants) tu n'as que 2 clubs: le RCT et le Mourillon....

 

Le problème, c'est que les autres programmes sont aussi du flamby.

 

J'ai mal pour notre rugby et nos jeunes.

 

Des exemples, on peut en avoir des dizaines par chez nous, des clubs sains qui se cassent la gueule par manque de bénévoles, de moyens, de tout.

 

En séries, une grande partie des clubs font le yoyo selon la "hype" autour du club. Seuls ceux qui ont les moyens de mobiliser du monde vivent et dès que ce n'est plus le cas, ça se casse la figure. Et ça recommence quelques années après. Il n'y a qu'à voir Manzat, club de fed 3 il n'y a pas si longtemps qui galère au fin fond de la 2e série car il n'y a plus assez d'éducateurs pour l'EdR et que par conséquent pas assez de jeunes pour alimenter la 1.



#2633 Arverne03

Arverne03

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Posted 15 April 2016 - 17:12 PM

Mettre des sponsors sur le maillot de l'équipe de FRANCE. Je sais bien qu'il faut vivre avec son temps, mais quand même .......... :crying:



#2634 Eloyan

Eloyan

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Posted 15 April 2016 - 19:09 PM

Mettre des sponsors sur le maillot de l'équipe de FRANCE. Je sais bien qu'il faut vivre avec son temps, mais quand même .......... :crying:


C'est pas ce qui me choque le plus ...

#2635 zone et beu

zone et beu

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Posted 15 April 2016 - 19:29 PM

Bénévoles? C'est une expression du moyen âge?



#2636 Eloyan

Eloyan

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Posted 15 April 2016 - 19:55 PM

C'est pas ce qui me choque le plus ...


Si ça peut permettre d'indemniser correctement les clubs pour la mise a dispo de joueurs ... Pkoi pas ?
Ou de redistribuer dans les clubs amateurs mais la je rêve

#2637 Arverne03

Arverne03

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Posted 15 April 2016 - 20:33 PM

C'est pas ce qui me choque le plus ...

 

Moi si, parce que c'est peut être la seule chose qu'il risque d'arriver si LAPORTE passe ! :unsure:



#2638 Lourugby

Lourugby

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Posted 05 May 2016 - 18:38 PM

Excellent article de rugbyrama sur le Top 14 et son effet néfaste sur l'équipe de France :

 

Pourquoi le Top 14 est-il dur à apprécier ?
Critiqué pour sa lenteur, son manque de rigueur technique ou pour ses matches de l’angoisse, où rien ne se passe à moins d’une faute de l’adversaire, le Top 14 est pourtant annoncé comme "le meilleur championnat du monde". Un drôle de paradoxe. Alors le Top 14, survendu ou incompris ?

Comme il serait confortable de ne pas regarder ailleurs et de marteler encore et toujours ô combien le championnat de France est magnifique. Mais les voix s’élèvent régulièrement pour critiquer le contenu d’une compétition domestique pas toujours inoubliable. Précisons d'emblée que cet article est écrit sans prétention et sans volonté de démolir le championnat hexagonal. Mais nous tentons bien de comprendre comment la compétition la plus coûteuse de la planète ovale, n’est pas la plus spectaculaire.

  • Le mode de fonctionnement du Top 14, principal frein

Oublions les rares amoureux des mêlées et des chandelles quelques instants. Pour avoir du spectacle, il faut avoir du jeu. Une lapalissade qui n’est pas une évidence à l’esprit des protagonistes du championnat. Peut-être parce que le rugby est devenu, en France, un sport dans lequel le résultat l’emporte largement sur le contenu. La faute à un système de montée-descente comme celui du Top 14 (ligue dite "ouverte") qui conduit à plusieurs effets néfastes.

Première conséquence : la victoire totale et absolue de la politique à court terme. Aucun projet ne peut réellement se construire au-delà de quelques mois. Parce que la projection des différents staffs ne peut pas dépasser cette limite. La faute à l'impérieuse nécessité de survivre à la saison en cours. Un mode de fonctionnement que le Super Rugby a décidé d'écarter. Un championnat fermé, et pour ne citer que lui, qui permet à des formations comme les Highlanders, les Chiefs, ou dans un passé légèrement plus lointain, les Reds de continuer à exister et grandir malgré des gros passages à vide.

 
 

Ces trois équipes ont eu du temps pour former des joueurs majeurs dans la conquête d’un titre (ou de plusieurs), sans trembler ni mourir. Pêle-mêle ? Aaron Cruden, Quade Cooper, Will Genia, Aaron Smith, Lima Sopoaga, Malakai Fekitoa, Charlie Ngatai. Meilleur exemple aux Chiefs où Brodie Retallick, meilleur joueur du monde 2014, est titulaire avec sa franchise depuis l’âge de … 19 ans.

Un exemple qui illustre un problème sous-jacent : celui de la formation. Le Top 14 ne donne que de trop rares opportunités aux Espoirs de jouer (environ 5% de jeunes de moins de 23 ans titulaires par journée). Triste image de la formation française à l’agonie, et du rugby tricolore, où les jeunes joueurs cherchent tout simplement leur place.

 
 

Deuxième chose, l’obligation de résultat - pour au moins garantir sa survie - n’est pas une obligation de moyen. Gagner une dizaine de matches 3-0 suffirait, en théorie, à se maintenir. Une politique du pire qui se conjugue mal avec les approches habituelles des autres pays. Exemple avec Colin Slade, surpris par l’obligation de se battre pour sa survie et l’obsession du maintien à son arrivée à Pau.

 
 

Conséquence logique : quand on joue pour ne pas perdre, le contenu des matches passe largement après son issue. La fin justifie les moyens. Peu importe s’il faut gagner "moche", il faut gagner tout court. Les lendemains radieux n’existeront probablement jamais, mais se maintenir, c’est se donner une chance d’y croire. Triste approche du rugby ? Peut-être. Mais pragmatique.

A ce titre, pourquoi prendre des risques ? Pourquoi ne pas réduire les opportunités adverses plutôt que parier sur sa capacité à en créer pour soi-même. Le Top 14 est devenu, avec le temps, le championnat où avoir la balle est un danger, vouloir le faire vivre du suicide. Le raisonnement est simple : le jeu appelle la faute, et la faute expose aux sanctions

  • Le triomphe de l’intensité sur le rythme

C'est justement cette volonté de pousser l'autre à l'erreur qui va transformer les habitudes, modifier l'approche et l'analyse que l'on peut faire du rugby. Là où le déséquilibre pourrait (devrait ?) naître de la vitesse, c’est aujourd’hui la puissance qui s’affiche comme la clef de voûte des systèmes offensifs ou défensifs. Gagner des duels, d'accord. Mais pour quoi faire ?

 
 

Une réflexion limitative, la faute, peut-être aux lacunes techniques pointées du doigt par Philippe Saint-André en 2014 : "Il faut arrêter de rêver (…), on voit qu'il y a des déficits techniques et physiques et cela, il faut que tout le monde en prenne conscience". (lire ici) Ce déficit technique, réel ou imaginaire, va conduire les staffs, les joueurs et le public à accepter l’idée que c’est de ce bras de fer purement physique que découlera la victoire.

Conséquence ? Nous avons le championnat le plus lent du monde… Le Top 14, superbe œuvre monolithique, aux packs monstrueux et toujours plus lourds, et où les plus grandes stars du monde viennent s'éclater dans des matches toujours plus heurtés. Terrible impression de gâchis quand Nonu, Giteau, Carter ou Conrad Smith débarquent en France pour jouer au chamboule-tout.

Les chiffres sont insuffisants pour démontrer et justifier ce sentiment naissant en regardant un match. Un sentiment qui finit par devenir une conviction en observant ce qui existe ailleurs, et qui est confirmée par le style des équipes qui triomphent en championnat.

  • La force de l'exemple

"L’attaque fait gagner des matchs, la défense fait gagner des titres". L’adage, emprunté à la NBA, colle à la perfection au rugby hexagonal. Si le jeu au large n’est pas forcément une recherche ou une priorité, cela s’explique aussi par deux choses distinctes. D'abord, la force de l’exemple : qu'il s'agisse de Castres, Toulon, le Stade français ou de Toulouse, les 5 derniers champions de France, ont tous en commun une chose. Ils disposaient de la meilleure mêlée du championnat au moment de leur titre.

La mêlée... un exercice qui prend une importance capitale, non pas parce qu’il est une rampe de lancement idéale, mais parce qu’il est une source de points directe. La faute à un deuxième souci du championnat de France : l’arbitrage. Je vous vois déjà, les doigts s’affolant sur vos claviers, invoquant l’incompétence généralisée et la malhonnêteté des arbitres. Ça n’est pas du tout l’objet. Mais force est de constater que la pratique de l’arbitrage et les consignes données ont conduit le Top 14 à ne plus être qu’une usine à sanctions.

Le jeu n’est plus qu’un prétexte : pousser en mêlée pour une pénalité, plaquer-gratter pour une pénalité, refuser l’avantage pour une pénalité… Cette attitude devient la norme, et le succès valide tout. Gagner "moche", mais gagner quand même. Peu importe le flacon pourvu que l'on connaisse l'ivresse du succès.

  • Le discours ambiant et intégré

Dernière explication, le discours ambiant. Celui qui conforte, qui justifie la médiocrité ou l'insuffisance. Qui excuse presque le manque d’ambition, de rythme, d’intention. Et qui finirait presque par convaincre tout le monde. Tout serait la faute d’un calendrier démentiel, du manque de rythme en début de saison, du manque de fraîcheur en fin d’exercice. Les joueurs jouent trop ou pas assez, l’arbitre est incompétent, l’eau trop humide, le vent trop coquin. Bref : le mauvais sort pèserait plus que les mauvais choix. Une justification relativement rare dans le Super Rugby, référence définitive en matière d'intention de jeu.

 

Un discours qui se matérialise aussi autrement. Le Top 14 ne connaîtrait que des forteresses imprenables et des citadelles impossibles à conquérir ? Peut-être. Mais c’est surtout le manque chronique d’ambitions dans les déplacements qui va créer ce championnat de schizophrènes, où l’équipe injouable à domicile ira perdre sans gloire et sans bonus chez un mal classé. Plus agaçant encore : les leaders qui se déplaceront avec les Espoirs chez leurs dauphins, histoire de ne pas perdre avec leurs "équipe-type".

Une frilosité qui ajoute à l’impression de fadeur plus générale, les chocs se résumant souvent à des passes d’armes entre joueurs en mal de temps de jeu. Des non-matches qui apportent inlassablement de l’eau au moulin des détracteurs de la formule actuelle du championnat. Et cette question incontournable : 26 matches, pour quoi faire ?

  • Conclusion

Finalement, le plus grave n’est pas le décalage entre le discours officiel ("le meilleur championnat du monde") et la réalité des faits. Mais bel et celui qui existe entre les joueurs formidables qui composent cette compétition et le manque global de rythme, d’ambition et de spectacle. Les rares matches disputés le sont souvent la peur au ventre. Difficile d’en vouloir à Oyonnax, Pau, La Rochelle, Brive ou Grenoble de vouloir exister à tout prix.

Mais il est plus gênant de voir les gros bras du Top 14 se contenter - trop souvent- de victoire a minima. Le championnat est dur, le niveau dense et les duels épuisants, certes. Mais cette tendance à la lenteur et la guerre de tranchées, récompensée à l’échelle continentale, est aujourd’hui un frein sur le plan international. Une politique qui participe allègrement au déclin de l’équipe nationale. Le paradoxe de la France, un pays de rugby, terre d'accueil, et qui n’existera peut-être bientôt plus qu’à travers ses clubs.



#2639 Arverne03

Arverne03

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Posted 05 May 2016 - 21:45 PM

 

Excellent article de rugbyrama sur le Top 14 et son effet néfaste sur l'équipe de France :

 

Pourquoi le Top 14 est-il dur à apprécier ?
Critiqué pour sa lenteur, son manque de rigueur technique ou pour ses matches de l’angoisse, où rien ne se passe à moins d’une faute de l’adversaire, le Top 14 est pourtant annoncé comme "le meilleur championnat du monde". Un drôle de paradoxe. Alors le Top 14, survendu ou incompris ?

Comme il serait confortable de ne pas regarder ailleurs et de marteler encore et toujours ô combien le championnat de France est magnifique. Mais les voix s’élèvent régulièrement pour critiquer le contenu d’une compétition domestique pas toujours inoubliable. Précisons d'emblée que cet article est écrit sans prétention et sans volonté de démolir le championnat hexagonal. Mais nous tentons bien de comprendre comment la compétition la plus coûteuse de la planète ovale, n’est pas la plus spectaculaire.

  • Le mode de fonctionnement du Top 14, principal frein

Oublions les rares amoureux des mêlées et des chandelles quelques instants. Pour avoir du spectacle, il faut avoir du jeu. Une lapalissade qui n’est pas une évidence à l’esprit des protagonistes du championnat. Peut-être parce que le rugby est devenu, en France, un sport dans lequel le résultat l’emporte largement sur le contenu. La faute à un système de montée-descente comme celui du Top 14 (ligue dite "ouverte") qui conduit à plusieurs effets néfastes.

Première conséquence : la victoire totale et absolue de la politique à court terme. Aucun projet ne peut réellement se construire au-delà de quelques mois. Parce que la projection des différents staffs ne peut pas dépasser cette limite. La faute à l'impérieuse nécessité de survivre à la saison en cours. Un mode de fonctionnement que le Super Rugby a décidé d'écarter. Un championnat fermé, et pour ne citer que lui, qui permet à des formations comme les Highlanders, les Chiefs, ou dans un passé légèrement plus lointain, les Reds de continuer à exister et grandir malgré des gros passages à vide.

 
 

Ces trois équipes ont eu du temps pour former des joueurs majeurs dans la conquête d’un titre (ou de plusieurs), sans trembler ni mourir. Pêle-mêle ? Aaron Cruden, Quade Cooper, Will Genia, Aaron Smith, Lima Sopoaga, Malakai Fekitoa, Charlie Ngatai. Meilleur exemple aux Chiefs où Brodie Retallick, meilleur joueur du monde 2014, est titulaire avec sa franchise depuis l’âge de … 19 ans.

Un exemple qui illustre un problème sous-jacent : celui de la formation. Le Top 14 ne donne que de trop rares opportunités aux Espoirs de jouer (environ 5% de jeunes de moins de 23 ans titulaires par journée). Triste image de la formation française à l’agonie, et du rugby tricolore, où les jeunes joueurs cherchent tout simplement leur place.

 
 

Deuxième chose, l’obligation de résultat - pour au moins garantir sa survie - n’est pas une obligation de moyen. Gagner une dizaine de matches 3-0 suffirait, en théorie, à se maintenir. Une politique du pire qui se conjugue mal avec les approches habituelles des autres pays. Exemple avec Colin Slade, surpris par l’obligation de se battre pour sa survie et l’obsession du maintien à son arrivée à Pau.

 
 

Conséquence logique : quand on joue pour ne pas perdre, le contenu des matches passe largement après son issue. La fin justifie les moyens. Peu importe s’il faut gagner "moche", il faut gagner tout court. Les lendemains radieux n’existeront probablement jamais, mais se maintenir, c’est se donner une chance d’y croire. Triste approche du rugby ? Peut-être. Mais pragmatique.

A ce titre, pourquoi prendre des risques ? Pourquoi ne pas réduire les opportunités adverses plutôt que parier sur sa capacité à en créer pour soi-même. Le Top 14 est devenu, avec le temps, le championnat où avoir la balle est un danger, vouloir le faire vivre du suicide. Le raisonnement est simple : le jeu appelle la faute, et la faute expose aux sanctions

  • Le triomphe de l’intensité sur le rythme

C'est justement cette volonté de pousser l'autre à l'erreur qui va transformer les habitudes, modifier l'approche et l'analyse que l'on peut faire du rugby. Là où le déséquilibre pourrait (devrait ?) naître de la vitesse, c’est aujourd’hui la puissance qui s’affiche comme la clef de voûte des systèmes offensifs ou défensifs. Gagner des duels, d'accord. Mais pour quoi faire ?

 
 

Une réflexion limitative, la faute, peut-être aux lacunes techniques pointées du doigt par Philippe Saint-André en 2014 : "Il faut arrêter de rêver (…), on voit qu'il y a des déficits techniques et physiques et cela, il faut que tout le monde en prenne conscience". (lire ici) Ce déficit technique, réel ou imaginaire, va conduire les staffs, les joueurs et le public à accepter l’idée que c’est de ce bras de fer purement physique que découlera la victoire.

Conséquence ? Nous avons le championnat le plus lent du monde… Le Top 14, superbe œuvre monolithique, aux packs monstrueux et toujours plus lourds, et où les plus grandes stars du monde viennent s'éclater dans des matches toujours plus heurtés. Terrible impression de gâchis quand Nonu, Giteau, Carter ou Conrad Smith débarquent en France pour jouer au chamboule-tout.

Les chiffres sont insuffisants pour démontrer et justifier ce sentiment naissant en regardant un match. Un sentiment qui finit par devenir une conviction en observant ce qui existe ailleurs, et qui est confirmée par le style des équipes qui triomphent en championnat.

  • La force de l'exemple

"L’attaque fait gagner des matchs, la défense fait gagner des titres". L’adage, emprunté à la NBA, colle à la perfection au rugby hexagonal. Si le jeu au large n’est pas forcément une recherche ou une priorité, cela s’explique aussi par deux choses distinctes. D'abord, la force de l’exemple : qu'il s'agisse de Castres, Toulon, le Stade français ou de Toulouse, les 5 derniers champions de France, ont tous en commun une chose. Ils disposaient de la meilleure mêlée du championnat au moment de leur titre.

La mêlée... un exercice qui prend une importance capitale, non pas parce qu’il est une rampe de lancement idéale, mais parce qu’il est une source de points directe. La faute à un deuxième souci du championnat de France : l’arbitrage. Je vous vois déjà, les doigts s’affolant sur vos claviers, invoquant l’incompétence généralisée et la malhonnêteté des arbitres. Ça n’est pas du tout l’objet. Mais force est de constater que la pratique de l’arbitrage et les consignes données ont conduit le Top 14 à ne plus être qu’une usine à sanctions.

Le jeu n’est plus qu’un prétexte : pousser en mêlée pour une pénalité, plaquer-gratter pour une pénalité, refuser l’avantage pour une pénalité… Cette attitude devient la norme, et le succès valide tout. Gagner "moche", mais gagner quand même. Peu importe le flacon pourvu que l'on connaisse l'ivresse du succès.

  • Le discours ambiant et intégré

Dernière explication, le discours ambiant. Celui qui conforte, qui justifie la médiocrité ou l'insuffisance. Qui excuse presque le manque d’ambition, de rythme, d’intention. Et qui finirait presque par convaincre tout le monde. Tout serait la faute d’un calendrier démentiel, du manque de rythme en début de saison, du manque de fraîcheur en fin d’exercice. Les joueurs jouent trop ou pas assez, l’arbitre est incompétent, l’eau trop humide, le vent trop coquin. Bref : le mauvais sort pèserait plus que les mauvais choix. Une justification relativement rare dans le Super Rugby, référence définitive en matière d'intention de jeu.

 

Un discours qui se matérialise aussi autrement. Le Top 14 ne connaîtrait que des forteresses imprenables et des citadelles impossibles à conquérir ? Peut-être. Mais c’est surtout le manque chronique d’ambitions dans les déplacements qui va créer ce championnat de schizophrènes, où l’équipe injouable à domicile ira perdre sans gloire et sans bonus chez un mal classé. Plus agaçant encore : les leaders qui se déplaceront avec les Espoirs chez leurs dauphins, histoire de ne pas perdre avec leurs "équipe-type".

Une frilosité qui ajoute à l’impression de fadeur plus générale, les chocs se résumant souvent à des passes d’armes entre joueurs en mal de temps de jeu. Des non-matches qui apportent inlassablement de l’eau au moulin des détracteurs de la formule actuelle du championnat. Et cette question incontournable : 26 matches, pour quoi faire ?

  • Conclusion

Finalement, le plus grave n’est pas le décalage entre le discours officiel ("le meilleur championnat du monde") et la réalité des faits. Mais bel et celui qui existe entre les joueurs formidables qui composent cette compétition et le manque global de rythme, d’ambition et de spectacle. Les rares matches disputés le sont souvent la peur au ventre. Difficile d’en vouloir à Oyonnax, Pau, La Rochelle, Brive ou Grenoble de vouloir exister à tout prix.

Mais il est plus gênant de voir les gros bras du Top 14 se contenter - trop souvent- de victoire a minima. Le championnat est dur, le niveau dense et les duels épuisants, certes. Mais cette tendance à la lenteur et la guerre de tranchées, récompensée à l’échelle continentale, est aujourd’hui un frein sur le plan international. Une politique qui participe allègrement au déclin de l’équipe nationale. Le paradoxe de la France, un pays de rugby, terre d'accueil, et qui n’existera peut-être bientôt plus qu’à travers ses clubs.

 

 

.............pour l'instant ! :mellow:



#2640 Eloyan

Eloyan

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Posted 06 May 2016 - 06:39 AM

Excellent article de rugbyrama sur le Top 14 et son effet néfaste sur l'équipe de France :
 

Pourquoi le Top 14 est-il dur à apprécier ?


Critiqué pour sa lenteur, son manque de rigueur technique ou pour ses matches de l’angoisse, où rien ne se passe à moins d’une faute de l’adversaire, le Top 14 est pourtant annoncé comme "le meilleur championnat du monde". Un drôle de paradoxe. Alors le Top 14, survendu ou incompris ?




Comme il serait confortable de ne pas regarder ailleurs et de marteler encore et toujours ô combien le championnat de France est magnifique. Mais les voix s’élèvent régulièrement pour critiquer le contenu d’une compétition domestique pas toujours inoubliable. Précisons d'emblée que cet article est écrit sans prétention et sans volonté de démolir le championnat hexagonal. Mais nous tentons bien de comprendre comment la compétition la plus coûteuse de la planète ovale, n’est pas la plus spectaculaire.

  • Le mode de fonctionnement du Top 14, principal frein
Oublions les rares amoureux des mêlées et des chandelles quelques instants. Pour avoir du spectacle, il faut avoir du jeu. Une lapalissade qui n’est pas une évidence à l’esprit des protagonistes du championnat. Peut-être parce que le rugby est devenu, en France, un sport dans lequel le résultat l’emporte largement sur le contenu. La faute à un système de montée-descente comme celui du Top 14 (ligue dite "ouverte") qui conduit à plusieurs effets néfastes.
Première conséquence : la victoire totale et absolue de la politique à court terme. Aucun projet ne peut réellement se construire au-delà de quelques mois. Parce que la projection des différents staffs ne peut pas dépasser cette limite. La faute à l'impérieuse nécessité de survivre à la saison en cours. Un mode de fonctionnement que le Super Rugby a décidé d'écarter. Un championnat fermé, et pour ne citer que lui, qui permet à des formations comme les Highlanders, les Chiefs, ou dans un passé légèrement plus lointain, les Reds de continuer à exister et grandir malgré des gros passages à vide.


 


 


Ces trois équipes ont eu du temps pour former des joueurs majeurs dans la conquête d’un titre (ou de plusieurs), sans trembler ni mourir. Pêle-mêle ? Aaron Cruden, Quade Cooper, Will Genia, Aaron Smith, Lima Sopoaga, Malakai Fekitoa, Charlie Ngatai. Meilleur exemple aux Chiefs où Brodie Retallick, meilleur joueur du monde 2014, est titulaire avec sa franchise depuis l’âge de … 19 ans.
Un exemple qui illustre un problème sous-jacent : celui de la formation. Le Top 14 ne donne que de trop rares opportunités aux Espoirs de jouer (environ 5% de jeunes de moins de 23 ans titulaires par journée). Triste image de la formation française à l’agonie, et du rugby tricolore, où les jeunes joueurs cherchent tout simplement leur place.

 


 

Deuxième chose, l’obligation de résultat - pour au moins garantir sa survie - n’est pas une obligation de moyen. Gagner une dizaine de matches 3-0 suffirait, en théorie, à se maintenir. Une politique du pire qui se conjugue mal avec les approches habituelles des autres pays. Exemple avec Colin Slade, surpris par l’obligation de se battre pour sa survie et l’obsession du maintien à son arrivée à Pau.


 


 


Conséquence logique : quand on joue pour ne pas perdre, le contenu des matches passe largement après son issue. La fin justifie les moyens. Peu importe s’il faut gagner "moche", il faut gagner tout court. Les lendemains radieux n’existeront probablement jamais, mais se maintenir, c’est se donner une chance d’y croire. Triste approche du rugby ? Peut-être. Mais pragmatique.
A ce titre, pourquoi prendre des risques ? Pourquoi ne pas réduire les opportunités adverses plutôt que parier sur sa capacité à en créer pour soi-même. Le Top 14 est devenu, avec le temps, le championnat où avoir la balle est un danger, vouloir le faire vivre du suicide. Le raisonnement est simple : le jeu appelle la faute, et la faute expose aux sanctions
  • Le triomphe de l’intensité sur le rythme
C'est justement cette volonté de pousser l'autre à l'erreur qui va transformer les habitudes, modifier l'approche et l'analyse que l'on peut faire du rugby. Là où le déséquilibre pourrait (devrait ?) naître de la vitesse, c’est aujourd’hui la puissance qui s’affiche comme la clef de voûte des systèmes offensifs ou défensifs. Gagner des duels, d'accord. Mais pour quoi faire ?


 


 


Une réflexion limitative, la faute, peut-être aux lacunes techniques pointées du doigt par Philippe Saint-André en 2014 : "Il faut arrêter de rêver (…), on voit qu'il y a des déficits techniques et physiques et cela, il faut que tout le monde en prenne conscience". (lire ici) Ce déficit technique, réel ou imaginaire, va conduire les staffs, les joueurs et le public à accepter l’idée que c’est de ce bras de fer purement physique que découlera la victoire.
Conséquence ? Nous avons le championnat le plus lent du monde… Le Top 14, superbe œuvre monolithique, aux packs monstrueux et toujours plus lourds, et où les plus grandes stars du monde viennent s'éclater dans des matches toujours plus heurtés. Terrible impression de gâchis quand Nonu, Giteau, Carter ou Conrad Smith débarquent en France pour jouer au chamboule-tout.
Les chiffres sont insuffisants pour démontrer et justifier ce sentiment naissant en regardant un match. Un sentiment qui finit par devenir une conviction en observant ce qui existe ailleurs, et qui est confirmée par le style des équipes qui triomphent en championnat.
  • La force de l'exemple
"L’attaque fait gagner des matchs, la défense fait gagner des titres". L’adage, emprunté à la NBA, colle à la perfection au rugby hexagonal. Si le jeu au large n’est pas forcément une recherche ou une priorité, cela s’explique aussi par deux choses distinctes. D'abord, la force de l’exemple : qu'il s'agisse de Castres, Toulon, le Stade français ou de Toulouse, les 5 derniers champions de France, ont tous en commun une chose. Ils disposaient de la meilleure mêlée du championnat au moment de leur titre.


La mêlée... un exercice qui prend une importance capitale, non pas parce qu’il est une rampe de lancement idéale, mais parce qu’il est une source de points directe. La faute à un deuxième souci du championnat de France : l’arbitrage. Je vous vois déjà, les doigts s’affolant sur vos claviers, invoquant l’incompétence généralisée et la malhonnêteté des arbitres. Ça n’est pas du tout l’objet. Mais force est de constater que la pratique de l’arbitrage et les consignes données ont conduit le Top 14 à ne plus être qu’une usine à sanctions.


Le jeu n’est plus qu’un prétexte : pousser en mêlée pour une pénalité, plaquer-gratter pour une pénalité, refuser l’avantage pour une pénalité… Cette attitude devient la norme, et le succès valide tout. Gagner "moche", mais gagner quand même. Peu importe le flacon pourvu que l'on connaisse l'ivresse du succès.
  • Le discours ambiant et intégré
Dernière explication, le discours ambiant. Celui qui conforte, qui justifie la médiocrité ou l'insuffisance. Qui excuse presque le manque d’ambition, de rythme, d’intention. Et qui finirait presque par convaincre tout le monde. Tout serait la faute d’un calendrier démentiel, du manque de rythme en début de saison, du manque de fraîcheur en fin d’exercice. Les joueurs jouent trop ou pas assez, l’arbitre est incompétent, l’eau trop humide, le vent trop coquin. Bref : le mauvais sort pèserait plus que les mauvais choix. Une justification relativement rare dans le Super Rugby, référence définitive en matière d'intention de jeu.
 
Un discours qui se matérialise aussi autrement. Le Top 14 ne connaîtrait que des forteresses imprenables et des citadelles impossibles à conquérir ? Peut-être. Mais c’est surtout le manque chronique d’ambitions dans les déplacements qui va créer ce championnat de schizophrènes, où l’équipe injouable à domicile ira perdre sans gloire et sans bonus chez un mal classé. Plus agaçant encore : les leaders qui se déplaceront avec les Espoirs chez leurs dauphins, histoire de ne pas perdre avec leurs "équipe-type".
Une frilosité qui ajoute à l’impression de fadeur plus générale, les chocs se résumant souvent à des passes d’armes entre joueurs en mal de temps de jeu. Des non-matches qui apportent inlassablement de l’eau au moulin des détracteurs de la formule actuelle du championnat. Et cette question incontournable : 26 matches, pour quoi faire ?
  • Conclusion
Finalement, le plus grave n’est pas le décalage entre le discours officiel ("le meilleur championnat du monde") et la réalité des faits. Mais bel et celui qui existe entre les joueurs formidables qui composent cette compétition et le manque global de rythme, d’ambition et de spectacle. Les rares matches disputés le sont souvent la peur au ventre. Difficile d’en vouloir à Oyonnax, Pau, La Rochelle, Brive ou Grenoble de vouloir exister à tout prix.
Mais il est plus gênant de voir les gros bras du Top 14 se contenter - trop souvent- de victoire a minima. Le championnat est dur, le niveau dense et les duels épuisants, certes. Mais cette tendance à la lenteur et la guerre de tranchées, récompensée à l’échelle continentale, est aujourd’hui un frein sur le plan international. Une politique qui participe allègrement au déclin de l’équipe nationale. Le paradoxe de la France, un pays de rugby, terre d'accueil, et qui n’existera peut-être bientôt plus qu’à travers ses clubs.

Clermont a cette année la meilleure mêlée du top 14 ?