Tous derrière et lui devant. Comme le petit cheval blanc, chanté par Georges Brassens, Aliveriti Raka sera à la pointe du combat ce dimanche soir (21 h 05), avec l’ASM au stade Marcel-Deflandre de La Rochelle. Au sortir d’une semaine compliquée, où l’ailier clermontois a été l’objet d’attaques personnelles sur les réseaux sociaux, Christophe Urios a décidé de nommer son ailier capitaine en Charente-Maritime.
Un geste fort, symbolique, vis-à-vis de son joueur meurtri en début de semaine et qui avait même envisagé de tout arrêter et de rentrer aux Fidji auprès de ses parents. Mais aussi une décision forte et symbolique qui s’inscrit également dans une volonté de resserrer le groupe après une séquence marquée également par l’incendie du centre d’entraînement et de perfectionnement, dimanche matin, suivie de la défaite préjudiciable pour le top 6 essuyée contre le Stade Toulousain, le même jour, au Michelin (27-31).
« Pas uniquement un rendez-vous sportif, mais aussi un rendez-vous humain »
« Quand un de nous est attaqué, il faut faire bloc, justifie Christophe Urios. L’attaque subie par Aliverti dépasse le cadre de ce que l’on peut accepter. C’est une façon de dire que, quoi qu’il se passe, l’ASM sera toujours plus forte que les insultes », appuie le coach clermontois. Contrairement à l’usage qui veut que le capitaine de la rencontre soit présent à la conférence de presse d’avant-match, Aliveriti Raka ne s’est pas présenté ce samedi matin. « C’est une décision de ma part afin de le préserver », a expliqué Christophe Urios pour qui ce choix a rapidement été une évidence au regard des circonstances et du contexte.
« J‘y ai pensé très vite (à le nommer capitaine à La Rochelle, ndlr). Et c’est une décision que j’ai partagée avec une partie de mon staff. Et avec lui bien sûr. Jeudi soir, je l’ai eu au téléphone d’abord pour lui demander comment il allait et s’il était capable de jouer le match. Puis, pour lui annoncer que je voulais le nommer capitaine. Il a été surpris. J’ai trouvé que c’était une belle image. »
Le chiffre : 5
Alivereti Raka est le cinquième Clermontois à porter le brassard de capitaine cette saison au coup d’envoi après Irae Simone, Etienne Falgoux, Fritz Lee et Sébastien Bézy.
Une belle image et un symbole puissant aussi aux yeux du coach clermontois au regard de ce que vient de vivre le club ces derniers jours et avant d’aller défier dans son antre le Stade Rochelais qui traverse également une mauvaise passe sur le plan sportif avec trois défaites lors des quatre dernières journées.
« On n’est pas déconcentré, on n’est pas impressionné, on n’est pas touché par ce qui s’est dit, affirme Christophe Urios. Au contraire cela doit nous resserrer », appuie le coach qui veut se servir de ce rendez-vous dominical en Charente-Maritime pour relancer son équipe.
« Ce match n’est pas uniquement un rendez-vous sportif, mais aussi un rendez-vous humain. C’est plus beau. Après cette rencontre, je pense que nous serons différents », estime Christophe Urios. Reste aussi à essayer de le traduire sur le plan comptable. Pas le plus simple.
Didier Cros (LM - 03/03/24)