Plus qu’une équipe, un groupe, un club.
Les tribunes du Mas sont pleines à craquer. D’habitude quand elles sont dans cet état, c’est pour regarder jouer les Morgan Parra, les Camille Lopez, les Etienne Falgoux. Pas aujourd’hui. C’est même l’inverse. Ils sont venus voir jouer les copains. Et y a pas qu’eux. Un public nombreux qui aurait pu l’être encore plus si y avait pas eu ce froid et cette pluie. Dommage et tant pis. C’était pas des teeshirts qu’il aurait fallu vendre, mais des bonnets et des parapluies. A ma droite un peu en bas, le groupe Belascain, venus encourager les séniors et le Pierrot pour qu’il se décarcasse. A ma gauche les Balandrade presque au complet aussi, en grappe et aux couleurs du club. Juste avant le match, démonstration des gamins de l’école de rugby. Les mauves et noir contre les maillots retournés. Applaudissements. L’avenir est garanti. Les mômes font alors la haie d’honneur aux équipiers premiers sur qui on compte beaucoup. Les joueurs sortent, chacun tenant par la main, un petit joueur en tenue de combat. Ambiance, phase finale. Ça peut pas perdre. Pas aujourd’hui. Pas cette année. Pas ici surtout, à la maison, ça se fait pas. Ça se fait plus. Début de match parfait. Première mi-temps impeccable. 21-6, puis 24-6, puis 31-6. On tremble plus, la banda continue de jouer. Y a plus de suspense. Domination totale, même si on encaisse un essai anecdotique en fin de match. Qualification assurée, l’arbitre siffle la fin. Tout le monde est content. On chante, on s’embrasse, on se félicite. Et maintenant, vite, on va boire un coup au club. Plein à craquer aussi.
Les joueurs sont heureux, contents, et ont faim. Direction la salle derrière. Là où ça mange. Charcuterie, sauté de viande avec du riz, fruits, laitages, fromages. Encore une fois, le club des supporters a assuré impec. Les joueurs se mettent à table, déconnent, refont leur match. Et t’en as un qui pianote sur son portable sans rien dire et qui lâche un : « putain, fais chier, ils ont perdu 20 à 15. ». Silence radio. Silence de mort. Les autres ont les boules aussi. La journée aurait pu être parfaite. La défaite de la B, gâche la victoire aux joueurs de la une. Plus qu’une équipe : un groupe.