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Combinaisons/Skills/Technique


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#76 el landeno

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Posté 03 janvier 2025 - 06:59

Comment les joueurs sanctionnés apprennent à changer leurs habitudes avec le « programme de formation au plaquage » Le « programme de formation au plaquage », proposé par World Rugby depuis deux saisons, ajoute une dimension pédagogique à la sanction, bénéfique pour le joueur incriminé mais aussi pour son entraîneur et pour ses coéquipiers.

 
 

Dans le débat autour de la sécurité des plaquages, tout le monde s'accorde sur une nécessité : renforcer la pédagogie autour de ce geste très technique. « Éduquer, c'est très important, pense le philosophe Thierry Ménissier, et rééduquer aussi. »« Certains joueurs ont vraiment de mauvaises habitudes », ajoute Richard Hill, entraîneur anglais passé par Rouen, Périgueux et Floirac.

 

Depuis fin 2022, après une année d'expérimentation, World Rugby a intégré à son règlement un « programme de formation au plaquage » pour les joueurs sanctionnés pour la première fois à la suite d'un plaquage dangereux. Ces derniers peuvent réduire leur suspension d'une semaine à condition de suivre ce programme qui s'avère être plus qu'une simple formalité. À ce jour, environ 350 joueurs évoluant dans les Championnats professionnels l'ont suivi, avec un taux de récidive de seulement 6 % (les récidivistes n'ont plus la possibilité de suivre la formation et se voient sanctionnés plus lourdement).

Première étape : un visionnage des images de l'incident

Supervisées par huit entraîneurs, arbitres ou anciens joueurs, les différentes parties du programme peuvent être validées à distance. « On fonctionne avec un système de vidéosexplique Hill, qui est un des deux référents pour la France, avec l'ancien ailier international de Toulouse Vincent Clerc (67 sélections, 34 essais avec les Bleus). La première étape, c'est le visionnage des images de l'incident par le joueur et son entraîneur. La discussion entre eux est filmée, et je m'assure que le joueur a compris ce qu'il a mal fait et comment il doit améliorer sa technique. »

Deuxième étape : une reconstitution sur le terrain

La suite se passe sur le terrain, où plusieurs vidéos, sous différents angles (au moins six) doivent être produites. « Le joueur doit réaliser plusieurs exercices à vitesse lente »détaille Clerc, qui a accepté ce rôle de superviseur à la demande du Néo-Zélandais Conrad Smith, en charge des règlements et de la sécurité à World Rugby. « Ensuite, l'incident doit être reproduit avec des partenaires qui jouent le rôle des adversaires, un peu comme une reconstitution de scène de crime ! Si ce qu'on reçoit est trop succinct, on fait refaire. Il y a beaucoup d'échanges avec les coaches, en général les entraîneurs de la défense. C'est un outil qui introduit une dimension pédagogique très intéressante. »

 
Troisième étape : une implication des entraîneurs et des coéquipiers

« Je supervise environ deux joueurs par mois, poursuit Hill. Et je m'aperçois que cela conduit les coaches concernés à passer plus de temps pour solidifier la technique de leurs joueurs. » En 2022, Colm Tucker, l'entraîneur de la franchise irlandaise du Connacht, à la suite de la faute d'un de ses éléments et d'une évaluation individuelle, avait élaboré un processus d'éducation au plaquage pour toute son équipe : « Le dialogue avec l'évaluateur indépendant, très intéressant, m'avait conduit à construire un programme en trois étapes, sur six semaines, pour que tout mon groupe bénéficie de cette pédagogie. C'est de la responsabilité de tous les entraîneurs, quel que soit le niveau, de toujours insister sur la technique de plaquage. »

« L'intérêt du programme, ajoute Clerc, c'est qu'il implique forcément des coéquipiers du fautif pour réaliser les vidéos et cela profite donc à plusieurs joueurs. » Essentiel, quand les statistiques révèlent que le plaquage est le principal responsable des commotions cérébrales (à 73 % en moyenne, 76 % pour le plaqueur).

 


#77 Alligator427

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Posté 03 janvier 2025 - 15:49

On pourrait fusionner ce sujet avec celui que j'ai créé récemment sur le jeu. Je ne connaissais pas celui ci.

#78 el landeno

el landeno

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Posté 24 janvier 2025 - 20:29

Comment les équipes gèrent les cartons rouges et s'adaptent pour jouer à 14 ? Avec l'inflation de cartons en Top 14, de nombreux matches sont disputés en partie en infériorité numérique. Comment les équipes anticipent et gèrent ces moments délicats et parfois les surmontent pour s'imposer ?

Jamais autant de cartons n'avaient été distribués en Top 14. 191 en 14 journées, dont dix rouges, soit près de deux par rencontre en moyenne, deux fois dix minutes d'infériorité numérique pour une équipe. Si on prend l'exemple du Racing, l'équipe la plus indisciplinée depuis le début de saison avec 21 cartons, il n'a pas évolué à quinze une rencontre entière depuis le 24 novembre au Stade Français (40-24)« Avec 20 cartonsc'est comme si nous avions disputé deux matches entiers à quatorze, et parfois même à treize... », déplorait le manager Stuart Lancaster avant le 21e infligé à Jordan Joseph lors de la dernière journée à Toulon début janvier. À quatorze pendant dix minutes face au RCT, le Racing avait encaissé quatorze points et s'était incliné à l'arrivée 36-24.
 

« C'est souvent le tarif, notamment quand l'équipe pénalisée traverse une mauvaise passe, estime Philippe Saint-André, ex-manager du MHR et prochain directeur sportif de Provence Rugby. Une équipe en confiance réussit mieux à gérer son infériorité numérique. »

« Une équipe qui prend un rouge augmente de 10 % son rendement pour compenser. En face, l'équipe à 15 baisse parfois de 10 % le sien de façon inconsciente »

Juan Imhoff

 
 
 

L'infériorité numérique n'est cependant pas synonyme de défaite. Lorsque World Rugby a fait campagne à l'automne pour l'introduction du carton rouge temporaire, la FFR et la LNR avaient riposté en avançant des statistiques montrant que l'infériorité numérique était certes pénalisante mais pas rédhibitoire. L'étude portait sur les 320 matches de Top 14 disputés sur les saisons 2022/2023 et 2023/2024 et les infériorités numériques dues aux seuls cartons rouges, 36, distribués. 39 % des équipes pénalisées se sont imposées malgré tout, 61 % ont perdu.

Juan Imhoff, jeune retraité du Racing 92, modère et distingue les couleurs de cartons : « Une équipe qui reçoit un jaune ne va pas forcément être aussi solidaire que si elle reçoit un rouge. Sans doute inconsciemment, parce qu'on sait que c'est juste dix minutes à tenir, pourtant ça peut faire mal ! » Pour preuve, Stuart Lancaster qui, pour son premier match de Top 14 à la tête du Racing lors de la 1re journée de la saison dernière avait vu ses joueurs, réduits à 14 dès la 4e minute après l'exclusion de Boris Palu, s'imposer devant l'UBB (23-18).

 

Imhoff peut d'autant plus évoquer cette solidarité collective en cas d'infériorité numérique qu'il a été un des acteurs d'un des matches historiques du Top 14, la finale du Championnat disputée à Barcelone en 2016 entre le Racing et Toulon et remportée 29-21 par les Ciel et Blanc réduits à 14 dès la 18e minute après l'expulsion de Maxime Machenaud.

L'ailier argentin avait alors endossé le rôle de demi de mêlée : « On s'est resserrés entre nous pas pour gagner le match car on n'y pensait pas au début mais pour ne pas passer pour des clowns en fin de rencontre ! Je balançais des ballons n'importe comment que Dan (Carter) récupérait comme il pouvait en me répétant "C'est bien Juan ! Super ! "On a été solidaires comme jamais, dans le don de soi qu'à un moment on a oublié qu'on était 14. Et en face ils ont déjoué. Une équipe qui prend un rouge augmente de 10 % son rendement pour compenser. En face, l'équipe à 15 baisse parfois de 10 % le sien de façon inconsciente en se disant qu'elle va finir par faire la différence de toute façon. Et le différentiel peut permettre l'exploit pour l'équipe qui est en alerte et donc hyper focus. »

« On ne peut pas étudier tous les cas extrêmes d'un match mais c'est bien de se poser trois ou quatre solutions extrêmes chaque semaine, d'avoir dans un coin de la tête le circuit de décision dans un moment de chaos »

Sébastien Piqueronies, manager de Pau

 
 
 

L'infériorité numérique est sans doute un bon indicateur de l'état d'esprit du moment d'une équipe. Lorsque le Toulonnais Charles Ollivon a été expulsé dès la 6e minute de la demi-finale de Challenge face à Trévise en mai 2023, Baptiste Serin lui a soufflé à l'oreille : « On va le faire pour toi ! » et le RCT l'a emporté 23-0 avant de décrocher le trophée quelques semaines plus tard.

Mais au-delà des ressources mentales qu'une infériorité numérique peut révéler, il y a ce qu'il convient de faire concrètement pour gérer le fait de jeu. Tous les clubs y travaillent durant la semaine. « On bosse des scénarios. D'ailleurs je me demande si ce n'est pas un des facteurs aggravants (de notre nombre de cartons). Peut-être qu'à force de le travailler on se force à le faire aussi en match, sourit Sébastien Piqueronies, le manager de Pau. Plus sérieusement, on le travaille, on essaie de le vivre à l'entraînement. On ne peut pas étudier tous les cas extrêmes d'un match mais c'est bien de se poser trois ou quatre solutions extrêmes chaque semaine, d'avoir dans un coin de la tête le circuit de décision dans un moment de chaos. »

Ce qu'a vécu Juan Imhoff. « La finale 2016 a changé quelque chose. Jusque-là, on travaillait sur les cas basiques, comment on compense un avant en moins etc. On a introduit le "what if "pour avoir des repères. Et si on perd notre 9, notre 10 etc. Et si on se retrouve à 14 à dix minutes de la fin alors qu'on mène de 3 points ou au contraire on est mené de 2 points etc. »

Philippe Saint-André confirme que tous les clubs s'y préparent. « On le faisait évidemment à Montpellier. Mais au-delà des scénarios travaillés, il y a des principes à respecter pour éviter la marée. La clé, c'est d'être plus discipliné que jamais, avoir la possession et gagner un peu de temps. Discipliné car l'adversaire va essayer de te mettre la pression dans tes 22 et si tu cumules les fautes, tu risques de passer à 13. Pour être le moins sous pression possible, il vaut mieux avoir la possession, être capable de conserver le ballon, de gagner du temps, d'avoir un bon jeu au pied pour repousser l'adversaire dans son camp et prendre les points s'il se met à la faute. Parfois tu peux aussi compter sur une certaine mansuétude de l'arbitre qui inconsciemment va compenser. »

Pour Juan Imhoff, la clé c'est de jouer simple. « Ça se fait naturellement car l'équipe est en infériorité. Donc le jeu devient plus pragmatique et de ce fait plus efficace parfois. Et ça met en valeur les qualités individuelles qui se mettent au service du collectif. Il y a une part d'impro et ça laisse la place aux leaders pour assumer. ».

Mais la meilleure des clés reste la discipline. « Combien de fois j'ai entendu qu'on avait perdu le match à cause des cartons, sourit Juan Imhoff. La réalité, c'est qu'on a perdu le match à cause des fautes qu'on a commises face à une équipe qui nous dominait. »

 
 

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