Intéressant.
L'ASM proposait l'an dernier des stages "jeu au pied" pour les licenciés des EdR du comité.
Posted 05 March 2019 - 16:16 PM
Intéressant.
L'ASM proposait l'an dernier des stages "jeu au pied" pour les licenciés des EdR du comité.
Posted 06 March 2019 - 07:20 AM
Le staff des Bleus a calculé des temps de jeu avoisinant quarante-sept minutes lors des deux derniers matches. Le fournisseur de données du Tournoi, la société AWS, trouve un total moins élevé - 41'48 pour le match contre l'Écosse, 43'35 contre l'Angleterre - en raison d'un mode de calcul différent (qui ne prend en compte que les moments où le ballon est réellement en jeu), mais ça ne change rien aux conclusions. La première est qu'au niveau international, les matches ne cessent de s'allonger - on était à 37'24 durant les phases finales de Coupe du monde -, au point que dans les couloirs de Marcoussis on pense qu'ils atteindront la barre des cinquante minutes durant le Mondial japonais. Deuxième conclusion, encore plus préoccupante pour les Bleus : le temps de jeu des matches internationaux dure beaucoup plus qu'en Top 14. Selon Opta, spécialiste des datas dans le sport, la moyenne globale durant ce Tournoi (39'32) est supérieure de six minutes à celle du Championnat en cours (33'25). Une différence énorme et préjudiciable pour l'équipe de France. Car si cette donnée ne suffit pas à définir la haute intensité, elle en est un véritable indicateur : plus de temps de jeu, c'est plus de séquences longues qui éreintent, des organismes s'affaiblissant plus rapidement, et un collectif qui s'effrite. Depuis le Tournoi 2018, les Bleus ont perdu cinq matches qu'ils menaient à la mi-temps.
... exigent davantage d'intensité...Si les Bleus ont perdu ces matches, c'est aussi parce que le contenu même de ces longues minutes de temps de jeu était trop éprouvant pour eux. On touche là au thème de la haute intensité, que les spécialistes calculent selon le temps de jeu effectif, mais aussi le nombre d'accélérations, la répétition des tâches (plaquer, se remettre debout, courir, plaquer...), les mètres parcourus par minute. Cette dernière donnée est devenue une référence commode. Sur une piste, un joueur de rugby athlétique parcourra environ quatre cents mètres en soixante secondes. Sur un terrain, avec les chocs, les sauts, les chutes, les courses vers l'arrière, il atteint au maximum cent cinquante (200 pour les numéros 9) durant certaines séquences. Une cadence difficile à tenir sur la durée pour tous les joueurs, mais surtout pour les Bleus, qui n'y sont pas assez confrontés en Top 14.
La manière dont ils avaient souffert face au jeu pied anglais - stratégie qui les obligeait à de longues courses rapides vers l'arrière -, il y a un mois, en est une preuve éloquente. Autres éléments parlants sur la différence athlétique entre les meilleurs mondiaux et les Français : les données de déplacement du France - Nouvelle-Zélande 2016 (victoire des All Blacks 24-19 au Stade de France) que nous nous sommes procurées. Ce soir-là, les Bleus avaient parcouru davantage de terrain que leur adversaire mais à une intensité largement moins élevée. Pour résumer, pendant que les All Blacks couraient à haute intensité (1 km de plus au total), les Bleus marchaient (4 km de plus). À certains postes clés, la différence était abyssale : Picamoles avait effectué 322 m à haute intensité de moins que Read, alors que les deuxièmes lignes français (Maestri, Vahaamahina, Le Devedec) avaient couru 558 m de moins que leurs homologues (Retallick, Whitelock, S. Barrett) à allure soutenue. Rédhibitoire dans un rugby de plus en plus basé sur la vitesse et le déplacement.
... et offrent moins de temps de reposLa première mi-temps de Twickenham, conclu sur un cinglant 30-8, a fait peur à l'ensemble du groupe France. La raison : le temps de jeu effectif et le temps de repos, normalement assez déséquilibré en faveur du second, se sont dangereusement rapprochés. Concrètement, le ballon a été en jeu environ dix-neuf minutes, et les joueurs n'ont eu qu'autour de vingt-trois minutes pour récupérer d'efforts de course et de combat intenses. Les Anglais, qui voulaient imposer ce rythme effréné, ont adoré. Pas les Bleus qui, privés des bouffées d'oxygène que leur offre habituellement le Top 14, souvent pas remis de l'action précédente quand la suivante débutait, ont craqué, encaissant notamment deux essais après des actions de deux minutes. Dans l'arsenal stratégique anglais, il y avait l'idée de jouer les remises en jeu le plus vite possible. Tout le monde y pense face à la France : lors de ce Tournoi, selon nos calculs, Gallois, Anglais et Écossais ont lancé le ballon huit secondes plus vite, en moyenne, que les Bleus, restés, eux, sur un rythme Top 14.
La prise de conscience n'est pas récente. Déjà Guy Novès avait voulu prendre le problème à bras le corps. L'encadrement tricolore n'a cependant pas suffisamment la main sur ses internationaux et les méthodes de travail sont trop disparates d'un club à l'autre pour offrir un minimum d'homogénéité athlétique entre les joueurs. Aujourd'hui, à Marcoussis, les préparateurs physiques essaient donc de tirer tout le monde vers le haut, en travaillant sur des niveaux d'intensité s'approchant de ceux du match. Lors des fameux fitness games, qui veulent reproduire les efforts du week-end, ils tentent de toucher les fameux 150 mètres par minute sur des séquences prédéfinies.
Mais tous les joueurs ne sont pas égaux face à ces charges de travail. Par ailleurs, ces séances, très gourmandes en énergie, sont difficiles à répéter plusieurs fois par semaine. Il est même parfois impossible d'en programmer jusqu'à soixante-douze heures après un match, tous les joueurs n'ayant pas encore totalement récupéré. L'encadrement tricolore a donc choisi de bûcher à haute intensité quatre jours après son dernier match. L'objectif est également de stimuler tout le groupe mentalement, de sensibiliser les joueurs à l'importance d'efforts poussés dans le jeu sans ballon, afin que chacun repousse ses limites du moment. Récemment, Jean-Baptiste Élissalde a publiquement exhorté les Bleus à se rajouter des séances personnelles en club pour être prêts pour le niveau international.
Difficile d'améliorer l'explosivité et l'accélération d'ici au MondialIl semble toutefois compliqué de combler l'écart qui sépare l'équipe de France des meilleures nations d'ici le décollage pour le Japon, au début du mois de septembre. D'abord parce qu'il faudrait que dans l'intervalle ses rivales arrêtent de travailler et de progresser. Or ces nations réfléchissent depuis déjà quatre ans à ce qu'ils vont faire, avec des stages d'été déjà calés et des protocoles en place. Ensuite parce que, selon certains spécialistes, acquérir les aptitudes pour la haute intensité est un boulot de fond, d'au moins deux saisons. Sur les semaines de préparations pré-Japon, les progrès possibles seront surtout énergétiques : ils permettront d'être plus fit, de récupérer sans doute un peu plus vite. Le temps apparaît en revanche limité pour espérer une métamorphose sur les domaines de l'explosivité ou de l'accélération.
Reste la stratégie de jeu pour essayer de «masquer» le déficit athlétique. Depuis le début du Tournoi, les Bleus se lancent moins dans de longues séquences et misent sur le jeu au pied tactique pour ne pas s'épuiser inutilement et enfermer l'adversaire dans des zones inconfortables. Mais il est plus délicat de les empêcher de jouer à l'intensité que eux souhaitent.
Posted 06 March 2019 - 07:30 AM
Analyse factuelle qui confirme bien à quel point le Top 14 est à mille lieues des exigences du rugby international. Avec en corrélation indirecte, les moyens employés pour parvenir aux-dites exigences. Il n'en reste pas moins que les sorties de Lopez et surtout de Parra sur le manque de travail et préparation proposés par l'encadrement de l'EDF trouve là un bel écho.
L'EDF ne remontera dans la hiérarchie mondiale qu'à la condition, mais pas la seule évidemment, que le championnat domestique tranfrome sa philosophie avec des choix de jeu (joueurs/staffs et arbitres) qui privilégient le jeu et le rythme au détriment des phases d'attente. Curieusement au niveau inter, les mêlées ne sont pas rejouées 5 fois, les alignements ne mettent pas entre 20 et 25 secondes à se mettre en place, les soutiens sont rapides etc.
A ce titre, une véritable concertation et coordination entre les clubs eux-mêmes, la FFR me semblent indispensable et incontournable si tant est qu'on souhaite revoir les Tricolores gagner à nouveau contre des nations majeures. Je ne suis pas certain que les egos toujours plus mis en avant aillent en ce sens.
Posted 06 March 2019 - 09:34 AM
"Reste la stratégie de jeu pour essayer de «masquer» le déficit athlétique." J'adore, tout simplement.. La fameuse stratégie de jeu à la française, qui éclabousse le monde du rugby depuis des années.. Après il faut être honnête, les changements constants induisent une incertitude terrible pour l'adversaire (bon OK ça dure pas longtemps quand le match a commencé)..
Analyse factuelle qui confirme bien à quel point le Top 14 est à mille lieues des exigences du rugby international. Avec en corrélation indirecte, les moyens employés pour parvenir aux-dites exigences. Il n'en reste pas moins que les sorties de Lopez et surtout de Parra sur le manque de travail et préparation proposés par l'encadrement de l'EDF trouve là un bel écho.
L'EDF ne remontera dans la hiérarchie mondiale qu'à la condition, mais pas la seule évidemment, que le championnat domestique tranfrome sa philosophie avec des choix de jeu (joueurs/staffs et arbitres) qui privilégient le jeu et le rythme au détriment des phases d'attente. Curieusement au niveau inter, les mêlées ne sont pas rejouées 5 fois, les alignements ne mettent pas entre 20 et 25 secondes à se mettre en place, les soutiens sont rapides etc.
A ce titre, une véritable concertation et coordination entre les clubs eux-mêmes, la FFR me semblent indispensable et incontournable si tant est qu'on souhaite revoir les Tricolores gagner à nouveau contre des nations majeures. Je ne suis pas certain que les egos toujours plus mis en avant aillent en ce sens.
+ 1 On progresse mais pas assez vite (on voit quand même moins de mêlées interminables, les arbitres laissent plus jouer même quand la mêlée est effondrée, l'arbitre presse un peu les joueurs pour se placer en touche), mais on est encore loin du compte. Sur les libérations rapides, on est encore très loin : soit on laisse les défenses pourrir quand l'attaque veut jouer vite (main qui traîne, joueurs mal placés et qui gênent : le système CO), soit on laisse 50 s. à l'équipe attaquante former le ruck, le consolider, le prolonger, pour que le 9 ait le temps (trop de temps ?). L'arbitrage a toute sa place pour régler ça : sanctionner durement les fautes au sol, l'anti-jeu qui empêche l'équipe qui attaque de jouer vite + faire en sorte de favoriser le grattage et les turn over (on voir beaucoup, dans le SuperRugby, de grattages légèrement sur le côté ou autres qui ne passeraient pas en Top14, mais qu'est ce que ça fluidifie le jeu ! ).
Posted 06 March 2019 - 10:50 AM
Quelles équipes du top 14 disposent d'un entraîneur permanent pour le jeu au pied ?
Posted 06 March 2019 - 16:12 PM
Quelles équipes du top 14 disposent d'un entraîneur permanent pour le jeu au pied ?
L'U.B.B. ?
Posted 06 March 2019 - 21:39 PM
"Reste la stratégie de jeu pour essayer de «masquer» le déficit athlétique." J'adore, tout simplement.. La fameuse stratégie de jeu à la française, qui éclabousse le monde du rugby depuis des années.. Après il faut être honnête, les changements constants induisent une incertitude terrible pour l'adversaire (bon OK ça dure pas longtemps quand le match a commencé)..
+ 1 On progresse mais pas assez vite (on voit quand même moins de mêlées interminables, les arbitres laissent plus jouer même quand la mêlée est effondrée, l'arbitre presse un peu les joueurs pour se placer en touche), mais on est encore loin du compte. Sur les libérations rapides, on est encore très loin : soit on laisse les défenses pourrir quand l'attaque veut jouer vite (main qui traîne, joueurs mal placés et qui gênent : le système CO), soit on laisse 50 s. à l'équipe attaquante former le ruck, le consolider, le prolonger, pour que le 9 ait le temps (trop de temps ?). L'arbitrage a toute sa place pour régler ça : sanctionner durement les fautes au sol, l'anti-jeu qui empêche l'équipe qui attaque de jouer vite + faire en sorte de favoriser le grattage et les turn over (on voir beaucoup, dans le SuperRugby, de grattages légèrement sur le côté ou autres qui ne passeraient pas en Top14, mais qu'est ce que ça fluidifie le jeu ! ).
surement pas!!!!!!!
c'est au contraire le laxisme envers les défenseurs qui pourrit le top14, ou il suffit que le défenseur soit le premier pour être récompenser, peut importe s'il a 4 appuis, passe par la porte, ou attaque le ballon...
en super rugby , il y a des grattage car les joueurs sont "parfais" et très affuter donc réactif et que l'on les laisse lutté a partir du moment au il n'y a pas de fautes a l'origine, se qui fait que si ensuite a la lutte les joueurs se trouve déporter en dehors de la porte on ne siffle pas...
en france il est risquer de pratiquer le rugby d'attaque et de vitesse/intensiter, car il suffit au défenseur d'arriver le premier (et il est forcement le premier si tu prend des risque offensif) pour récupérer le ballon sur penalties , les entraineur préfère jouer la sécurité et demander d'aller peté dans la tronche du défenseur, comme cela le soutient arrive en même temps que la défense et tu peut conserver le ballons.
chez les anglo saxon on demande au défenseur d'être le premier, de rester sur les apuis, de passer par la porte, de faire l'effort de gratter et non se poser sur l'attaquant en ayant attaquer le ballon et non le sol, bref cela réduite fortement les chance de grattage et encourage l'attaque a prendre des risque.
d'ailleurs la défense n'attaque que certain ruck, pas tous comme chez nous, et le jeu pour gagné devient a qui sera le plus vite et intense pour déborder ou parvenir a gratter pour contre attaquer..
chez nous c'est a qui fera suffisamment chier l'adversaire pour ralentir ses ballons et lui pourrir la vie offensive.
et c'est uniquement les arbitre qui ont le pouvoir de changer les choses, et les instance avec les consignes qu'il leur donne ....
j'ai d'ailleurs eu le témoignage d'un collègue connaissant l'un de nos arbitre internationaux, qui confirme que les consigne donner en top 14 sont a la fois beaucoup plus nombreuse et très chiante pour les arbitres, qui dise s'éclater bien plus lors des match inter...
le pourquoi est un mystère et un problème franco français.....
Posted 07 March 2019 - 10:55 AM
chez nous c'est a qui fera suffisamment chier l'adversaire pour ralentir ses ballons et lui pourrir la vie offensive.
et c'est uniquement les arbitre qui ont le pouvoir de changer les choses, et les instance avec les consignes qu'il leur donne ....
j'ai d'ailleurs eu le témoignage d'un collègue connaissant l'un de nos arbitre internationaux, qui confirme que les consigne donner en top 14 sont a la fois beaucoup plus nombreuse et très chiante pour les arbitres, qui dise s'éclater bien plus lors des match inter...
le pourquoi est un mystère et un problème franco français.....
Je te rejoins complètement. Combien de fois voit-on du pourrissage de rucks en Top 14. Tu regardes jouer CASTRES, le LOU ou MONTPELLIER, tu ne vois que çà. Parce que çà semble fonctionner comptablement...
Et vas-y que je gratte en étant affalé sur le plaqué, même après que l'arbitre ait prononcé un "c'est FINI!"
On arrive à compter 15 secondes...
Posted 07 March 2019 - 20:34 PM
On est bien d'accord. Faire en sorte de faciliter le grattage et les turn over defensifs ne marche que dans le cadre d'un jeu offensif (dans les situations ou, justement, l'équipe qui attaque ne transforme pas assez le ruck en ballon vivant). Donc oui, c'est l'arbitrage la clé.
surement pas!!!!!!!
c'est au contraire le laxisme envers les défenseurs qui pourrit le top14, ou il suffit que le défenseur soit le premier pour être récompenser, peut importe s'il a 4 appuis, passe par la porte, ou attaque le ballon...
en super rugby , il y a des grattage car les joueurs sont "parfais" et très affuter donc réactif et que l'on les laisse lutté a partir du moment au il n'y a pas de fautes a l'origine, se qui fait que si ensuite a la lutte les joueurs se trouve déporter en dehors de la porte on ne siffle pas...
en france il est risquer de pratiquer le rugby d'attaque et de vitesse/intensiter, car il suffit au défenseur d'arriver le premier (et il est forcement le premier si tu prend des risque offensif) pour récupérer le ballon sur penalties , les entraineur préfère jouer la sécurité et demander d'aller peté dans la tronche du défenseur, comme cela le soutient arrive en même temps que la défense et tu peut conserver le ballons.
chez les anglo saxon on demande au défenseur d'être le premier, de rester sur les apuis, de passer par la porte, de faire l'effort de gratter et non se poser sur l'attaquant en ayant attaquer le ballon et non le sol, bref cela réduite fortement les chance de grattage et encourage l'attaque a prendre des risque.
d'ailleurs la défense n'attaque que certain ruck, pas tous comme chez nous, et le jeu pour gagné devient a qui sera le plus vite et intense pour déborder ou parvenir a gratter pour contre attaquer..
chez nous c'est a qui fera suffisamment chier l'adversaire pour ralentir ses ballons et lui pourrir la vie offensive.
et c'est uniquement les arbitre qui ont le pouvoir de changer les choses, et les instance avec les consignes qu'il leur donne ....
j'ai d'ailleurs eu le témoignage d'un collègue connaissant l'un de nos arbitre internationaux, qui confirme que les consigne donner en top 14 sont a la fois beaucoup plus nombreuse et très chiante pour les arbitres, qui dise s'éclater bien plus lors des match inter...
le pourquoi est un mystère et un problème franco français.....
Posted 13 April 2019 - 07:07 AM
Prunelles anthracite à l'appui, Karim Ghezal (37 ans) lâche à ses joueurs : « On dirait des petites vieilles. » Puis il renvoie sèchement le ballon au talonneur Mickaël Ivaldi (le plus régulier lanceur du Top 14) et poursuit : « Bougez-vous le cul, mettez-moi un peu d'énergie dans ce que vous faites ! » Il est 9 h 15, et la journée d'entraînement démarre visages fermés pour les joueurs du LOU qui composent l'alignement. Ancien deuxième-ligne passé notamment par le Racing, « La Ghèze » (son surnom) est aux manettes. En charge de la touche rhodanienne depuis sa retraite des terrains en 2016 (il a été promu responsable des avants l'an passé), Ghezal a fait de cet exercice une passion et un argument qu'il ne cesse de tenter d'améliorer, avec au moins deux statistiques en tête : 40 % des essais inscrits en Championnat naissent d'une touche ; et le LOU affiche le meilleur ratio du Top 14 dans ce secteur depuis deux saisons et semble bien parti pour conserver ce leadership.
Karim Ghezal, en charge de la touche rhodanienne, avec un de ses palets de couleur. (A. Martin / L'Equipe)En ce 12 mars ensoleillé, Karim Ghezal a sorti, comme régulièrement maintenant, sa nouvelle trouvaille. Une petite mallette contenant des spots lumineux commandés par ordinateur. Leur fonction principale : désigner, au gré de la couleur qui s'y affiche et de celle des plots posés au sol, la zone choisie pour le lancer. Le système remplace, dans ce cadre-là, les annonces des capitaines de touche (une douzaine par rencontre pour ce qui est de Lyon), afin que chacun ne se focalise que sur la tactique et sa technique. « C'est quelque chose que je cherchais et que j'ai déniché en début d'année, éclaire le coach. Un truc pour changer un peu et travailler la réactivité. Ça me permet d'imposer le rythme que je souhaite, par exemple une touche toutes les quatre, six ou huit secondes. Ça demande aux gars de la concentration et ça évite qu'ils discutent ou qu'ils traînent entre les touches. J'aimerais arriver à des touches plus rapides en match, comme le font souvent les Anglais ou les Néo-Zélandais. Où les mecs arrivent, sont de suite prêts et sautent. »
Comme des gammesAprès cinq touches d'affilée, un alignement cède sa place à un autre, Ivaldi s'efface pour son acolyte Virgile Lacombe. Plus prolifique capteur et voleur de ballons du Championnat, le troisième-ligne Julien Puricelli (37 ans) livre un avis ici, donne un conseil là. Non loin de lui, Dylan Cretin (21 ans), à qui on l'associe très couramment, observe. Il commente : « Ces spots nous permettent de faire tout plein d'exercices. Grâce à eux, on peut par exemple simuler des défenses très rapides qui vont nous faire à la fois travailler notre vitesse et la vision périphérique. Avec un oeil sur la lumière, un autre sur les partenaires de la touche, tout en gardant en vue le talonneur. C'est très important lorsque vous avez affaire à un groupe qui procède vite. Je ne sais pas si on s'en sert par ailleurs mais, globalement, cet outil est un vrai plus. Il casse la routine et rythme ce que l'on fait. C'est notamment vrai pour nos talonneurs. Qui, avec ce système, peuvent être pressés et contraints de se priver de leur routine. Ça les habitue à lancer sans se préparer quand, en match, on veut accélérer. »
Si Puricelli mentionne que Lyon était déjà une référence dans le domaine avant de travailler avec les couleurs, le capitaine du LOU note en outre : « La touche, c'est un tout. C'est un tempo, de l'anticipation, un lift, de la coordination, de l'intox, de la stratégie... Les lumières que nous utilisons ne nous dispenseront jamais de bosser de façon classique, mais elles représentent un atelier autonome qu'il faut prendre comme des gammes, une façon de peaufiner nos réflexes avec des stimuli. » « Ludique », estime Dylan Cretin, le travail avec spots est entre autres un moyen de « soigner la régularité ». « C'est surtout cela que je cherche, reprend Ghezal. Parce que, être très bon un week-end, c'est une chose, mais ton adversaire va passer la semaine à te décortiquer. D'où répéter encore et toujours et ajouter des cordes à son arc, des solutions. » Se roder, se tester et se préparer au mieux en fonction du rival proposé. Le 17 mars, il s'agissait de Toulouse. Cinq jours avant ce rendez-vous, Ghezal avait déjà revisité dix matches des Rouge et Noir. « Tout est prêt, calé », souriait-il alors.
Posted 29 December 2023 - 19:50 PM
Le rugby français a-t-il le mal de l'air ? Depuis les deux essais, sans passe ou presque, concédés contre l'Afrique du Sud en quarts de finale du Mondial (28-29), conséquences directes de ballons hauts caviardés, la question se fait plus entêtante. Plus que la réalité d'un match, une simple cagade technico-tactique comme il en arrive parfois, ces ratés sont-ils le symbole d'un déficit plus global ?
Épluchées d'un peu plus près à la reprise, les attitudes des joueurs français de Top 14 et Pro D2, plus souvent concentrés à volleyer le ballon vers leur camp ou à patienter crampons au sol pour placer un caramel sur le réceptionneur, alimentent la deuxième thèse. Les échanges qui ont suivi l'ont attesté : à privilégier le fameux « french flair », son jeu de passes et ses relances dans des défenses désorganisées, le rugby français en a délaissé l'art de coffrer le ballon dans les airs sous un jeu au pied de pression.
Se privant ainsi d'une arme pourtant « essentielle du rugby moderne pour retourner la pression sur l'adversaire face à des défenses de moins en moins perméables », rappelle Maxime Petitjean, responsable du jeu au pied à Toulon. Pas étonnant donc que la liste des Tricolores conquérants dans les duels aériens nommés spontanément tienne sur les doigts d'une main : Brice Dulin, Geoffrey Palis, Julien Dumora, Max Spring, Aymeric Luc.
« Les staffs de Top 14 ou de Pro D2 sont pleinement conscients de son importance et le travaillent toutes les semaines, mais les lacunes remontent à la formation. À l'école de rugby, en cadet ou en crabos, on ne travaille jamais le jeu au pied, de réception, appuie Pierre-Henry Broncan, récemment nommé à la tête de Brive, passé par Castres, Bath et ancien adjoint d'Eddie Jones chez les Wallabies. Là-dessus, on est en retard sur les autres pays pour qui ces gestes sont des réflexes, une habitude. Ce qui fait la différence au très haut niveau. On l'a vu au Mondial, aujourd'hui toutes les équipes sont physiquement prêtes, c'est une arme cruciale pour gagner ou reposséder du territoire. Les Anglais auraient pu aller en finale en basant essentiellement leur stratégie sur le jeu au pied de pression. »
Le retard accusé chez les jeunes est difficilement rattrapable par la suite. Les duels en l'air pouvant être « accidentogènes, l'entraînement se concentre essentiellement sur le timing et la lecture des trajectoires », précise l'entraîneur de Castres David Darricarrère, qui s'appuie notamment sur des sessions basket.
« Ce qui manque, c'est vraiment les duels à 100 % à l'entraînement, emboîte l'arrière polyvalent du RCT Aymeric Luc. Mais ce sont des situations qui amènent des pets à la con, des petites béquilles, celles qui t'empêchent de jouer le week-end, ou tu peux te faire mal à cause d'une mauvaise réception. On travaille plus à vide, avec quelqu'un qui nous gêne via un bouclier ou une flûte de natation. Des coaches nous envoient des objets en même temps pour gêner la vision, on travaille aussi avec des balles de tailles différentes. »
Il faut donc attendre les matches pour s'y frotter réellement. Mais les Championnats français, pour des raisons stratégiques, n'offrent pas la plus grande exposition à ces ballons hauts sous pression. Peu d'équipes en ont fait le coeur de leur jeu.
« Il y a eu Castres en s'appuyant surtout sur leurs 9, Rory Kockott et Jérémy Fernandez. À une époque, le Stade Français utilisait des décroisés comme ont pu le faire les Sud-Africains, mais ils les ont progressivement abandonnés », observe Broncan.
L'évolution des installations françaises vers des surfaces hybrides ou synthétiques, de plus en plus rapides, au détriment des terrains naturels, rend l'option moins pertinente pour les staffs. « Elle pousse les équipes à plus tenir le ballon. Les rucks sont plus rapides, tu arrives à gagner les duels, on met en place un jeu de vitesse avec une grosse pression sur le botteur pour qui c'est très dur. Et si le jeu au pied est trop long ou trop court, ça se retourne contre toi », note-t-il.
A contrario, pour répondre aux exigences des terrains gras et aux conditions très régulièrement humides, le rugby britannique s'est spécialisé dans les ballons hauts contestables. L'influence du football gaélique, sport numéro 1 en Irlande, très porté sur les duels aériens, nourrit aussi leur attrait pour l'exercice, à l'image du football australien côté Wallabies.
En France, la stratégie au pied penche vers l'occupation et limite le nombre de duels aériens. Doctrine que l'on retrouve chez les Bleus, qui « s'appuient sur la longueur d'Antoine Dupont comme une arme de dépossession non utilisée dans une optique de reconquête du ballon dans les airs, souligne Broncan. C'est pour ça qu'on assiste à beaucoup de ping-pong rugby. C'est peut-être la seule chose qu'il nous manque pour être champions du monde. Les moins de 20 ans et moins de 18 ont tout intérêt à particulièrement s'exercer sous les ballons hauts, ça pourrait leur permettre de raccrocher le wagon pour 2027. »
Alors que faire pour réduire au plus vite ce retard et former cette nouvelle génération que tous prédisent comme bien plus adroite dans l'exercice ? « On peut s'appuyer sur l'expérience d'entraîneurs de football gaélique, comme le fait l'Irlande », invite Broncan. Et sur celle d'anciens maîtres des airs, comme l'Anglais Dylon Armitage, passé par le RCT. « Au cours d'un passage dans le Var, il est venu échanger, voir ce qu'on faisait. Il nous a aiguillés pour penser à faire une petite rotation dans les airs, éviter de faire un en-avant et se protéger, mais aussi sur l'importance du positionnement des bras pour aller chercher ce ballon un poil plus haut et gagner des centimètres bien précieux en l'air », se remémore Luc.
L'une des clés pourrait se cacher dans le Pays basque. Trois des cinq experts nommés plus haut (Luc, Dulin, Spring) ont goûté plus ou moins goulûment à sa pelote. « J'y ai joué de 6 ans à 14-15 ans, c'est une petite balle, tu es sans cesse en train d'anticiper la lecture du coup de l'autre, savoir où ça va taper, où ça va aller pour arriver au bon moment, couper la trajectoire. Ça m'a énormément aidé, sur le timing et la lecture des trajectoires, retrace Brice Dulin. Aujourd'hui, il y a un côté inné dans l'approche des duels aériens parce que j'ai fait ça dans le passé. Certains n'aiment pas sauter au ballon, en pensant "et si je retombe comme ça etc. "Je n'ai jamais pensé à ce côté-là. J'aime sauter au ballon. » De quoi donner des idées, exporter peut-être ces fameux frontons de la côte basco-landaise, véritable fabrique à maîtres des airs.
Posted 20 February 2024 - 21:47 PM
Tout est parti d'une anecdote pas très précise, racontée par l'ancien international irlandais Bernard Jackman le 5 février dernier, sur un plateau télé. Débriefant la première journée du Tournoi des Six Nations, l'ex-entraîneur de Grenoble est revenu sur une action de Galles - Écosse : un échange de coups de pied durant lequel les joueurs gallois situés devant leur botteur sont restés sur place, en position de hors-jeu mais pas sanctionnables.
Pour Jackman, Dupont serait celui qui a révélé cette faille dans les règles du jeu. « On l'appelle la loi Dupont, a-t-il expliqué, parce qu'il y a un an et demi, Antoine Dupont est allé voir l'arbitre avant le match pour expliquer que, sur les séquences de ping-pong rugby, lui et ses partenaires n'étaient pas obligés de reculer. » « The Dupont law » est revenu sur le tapis quelques jours plus tard, lors d'Écosse - France. Pendant de longues secondes, Finn Russell et Thomas Ramos se sont « tapés » dessus, leurs partenaires ne se repliant donc pas, eux prenant leur temps pour déclencher leurs coups de pied, Murrayfield accompagnant le tout de sifflets nourris.
Depuis, la « loi Dupont » semble être devenue la source de tous les maux du rugby. Le Super Rugby veut l'aménager pour redonner de la place aux contre-attaques, le patron des arbitres français Franck Maciello aussi, « au vu de l'emballement médiatique », a-t-il dit au Midi Olympique. Les experts convoqués disent que c'est une « folie », une « farce » ou de l'« anti-jeu », l'origine même du ping-pong rugby, et tant pis si celui-ci existait avant Dupont...
Qu'un joueur soit désigné comme le débusqueur de la lacune d'une règle, puis que ce « vide législatif » porte son nom, l'histoire est singulière, à la hauteur du personnage à part qu'est Antoine Dupont. Mais est-elle complètement exacte ? Le Toulousain a-t-il vraiment trouvé une faille, et si oui laquelle ?
Pour détricoter « the Dupont law », on est retournés à la source première, Bernard Jackman, pour savoir à l'occasion de quel match Dupont serait allé voir les arbitres. Réponse : « Je ne me rappelle pas, mais c'était il y a environ deux ans. » Soit au moment du Grand Chelem de l'équipe de France, en 2022. Si l'on suit le raisonnement, avant cette date, toutes les équipes faisaient se replier leurs joueurs lors des échanges de coups de pied. Un survol rapide des images du Galles - Australie de la Coupe du monde 2019 ou du France - Angleterre 2020 montre que, pour les partenaires du botteur en position de hors-jeu, rester statique ou même commencer à avancer vers le camp adverse était déjà une habitude assez partagée avant 2022.
Par texto, un arbitre expérimenté confirme en s'étranglant : « Incroyable qu'on appelle ça la loi Dupont alors que d'autres équipes le faisaient déjà ». Mais alors, si la « loi Dupont » est antérieure à la « loi Dupont », qu'ont fait le numéro 9 (et les Bleus) pour hériter de cette appellation ? Pour le comprendre, nous avons contacté l'ancien arbitre international Jérôme Garcès, désormais membre du staff de l'équipe de France, désigné par certains comme le véritable penseur de l'astuce utilisée par Dupont.
« Jérôme Garcès a non seulement amené de la discipline à l'équipe de France, mais aussi une vision unique, par exemple sur la règle du hors-jeu dans le jeu courant lors d'un échange de coups de pied », a notamment écrit son ancien collègue Wayne Barnes, dans une chronique pour le Telegraph. Par message, Garcès ne confirme pas être le seul initiateur : « C'est un travail collectif du staff et des joueurs. »
« Antoine, il réfléchit en permanence, il est toujours en train de proposer quelque chose. Quand on a parlé, pour ces joueurs au centre du terrain, du fait de rester statique, de ne pas courir pour rien, il a pensé à lui. Il s'est demandé ce qu'il pouvait faire ou ne pas faire »
Laurent Labit, ancien entraîneur de l'attaque des Bleus
Ce travail collectif, et l'innovation qui en a découlé, c'est finalement Laurent Labit qui va nous la dévoiler. « C'est venu en plusieurs phases, raconte l'ex-entraîneur de l'attaque tricolore, désormais manager du Stade Français. Quand on est arrivés en équipe de France, on a constaté que lors du Tournoi précédent (celui de 2019), les Bleus se faisaient balader sur les ping-pongs : le botteur montait après son coup de pied, et on se retrouvait avec le numéro 8 en couverture, ce qui nous mettait en difficulté. On a dit : c'est fini, on ne veut plus que les botteurs montent. Le but était notamment de garder des joueurs habiles du pied au fond du terrain. »
Conséquence directe de ce choix tactique : les Bleus traînant au milieu du terrain n'étaient pas remis en jeu par la montée du botteur. Considérés comme hors-jeu, ils devaient alors suivre quelques règles essentielles : ne pas interférer dans l'action, ne pas avancer en direction du ballon, s'écarter d'au moins 10 m de l'endroit de la réception, et attendre que le porteur de balle adverse ait parcouru 5 m, fait une passe ou tapé pour reprendre normalement le jeu. Pour ces joueurs, les échanges de jeu au pied devenaient alors une bonne occasion de « se reposer ».
Mais l'idée d'inactivité n'a pas plu à Antoine Dupont. « Antoine, il réfléchit en permanence, il est toujours en train de proposer quelque chose, reprend Labit. Quand on a parlé, pour ces joueurs au centre du terrain, du fait de rester statique, de ne pas courir pour rien, il a pensé à lui. Il s'est demandé ce qu'il pouvait faire ou ne pas faire. Il est allé voir Jérôme Garcès pour en discuter. Et c'est à partir de là qu'il a commencé à anticiper en se dirigeant vers là où le coup de pied de son partenaire allait atterrir. »
En clair, plutôt que de rester sur place, Dupont s'est mis à courir pour se rapprocher du futur réceptionneur et l'empêcher d'avoir de l'espace pour relancer. Et c'est là qu'il s'est doublement glissé dans les zones grises de la règle. Première zone grise : rien n'empêche un joueur devant un partenaire porteur de balle de courir vers le camp adverse. C'est d'ailleurs précisément ce qui permet les fameuses courses de soutien intérieur de Dupont, qui lui ont valu tant d'actions décisives. Dans le cas d'un échange de coup de pied, c'est la même chose : il a le droit d'aller vers le camp adverse mais, détail important, uniquement avant que son partenaire ait botté.
Car après le coup de pied de son partenaire, on entre dans le cadre d'une autre règle, celle du hors-jeu dans le jeu courant (10.4), plus contraignante mais qui présente aussi une zone grise. En anglais, la langue du rugby, le point 10.4.b dit qu'un joueur hors-jeu n'a pas le droit de « bouger vers l'avant en direction du ballon » (la traduction française est différente : « bouger vers l'avant ou en direction du ballon »). Partant de là, les Français ont considéré qu'il était possible de se déplacer latéralement pendant le vol du coup de pied. Ce qui est, on y reviendra, le point sensible par rapport à la règle.
Antoine Dupont s'est donc mis à courir de deux manières lors des ping-pong : vers l'avant avant que son partenaire ait tapé, et latéralement en direction du point de chute après que son partenaire ait tapé.
Ce genre de filouterie n'est pas complètement nouvelle. On se souvient de joueurs hors-jeu allant empêcher une touche d'être vite jouée, et on a trouvé lors de Galles - Australie 2019 l'exemple du numéro 9 Gareth Davies se rapprochant du point de chute pendant un coup de pied d'un partenaire.
Ce qu'a changé Antoine Dupont, c'est qu'il a « industrialisé » la démarche, avec un process clair utilisant la règle, une quasi-systémisation et une grande efficacité. Dans un premier temps, le corps arbitral n'a pas sanctionné.
« Le jeu a toujours un temps d'avance sur la règle et, quand il y a des innovations, le législateur doit observer et réfléchir pour faire évoluer ou non la règle »
Joel Jutge, patron de l'arbitrage mondial
Lors d'Angleterre - France de l'an dernier, le capitaine britannique Ellis Genge avait interrogé, en cours de rencontre, Ben O'Keefe sur la validité des agissements de son homologue tricolore. « Tant qu'il est en dehors de la zone des 10 m, c'est OK », lui avait répondu le Néo-Zélandais, Ben O'Keefe. Cela signifie-t-il que le principe des courses latérales avait été validé par World Rugby ? « Non, répond Joël Jutge, patron de l'arbitrage mondial. Mais le jeu a toujours un temps d'avance sur la règle et, quand il y a des innovations, le législateur doit observer et réfléchir pour faire évoluer ou non la règle. »
Ce temps de réflexion est intervenu avant la Coupe du monde. « Plusieurs nations ont demandé au législateur si on avait le droit de faire ça », relate Laurent Labit. « Ça », ce sont les déplacements latéraux de Dupont. Car si le point 10.4.b semble les autoriser, ça ne paraît pas être le cas de celui qui le précède, le 10.4.a. Ce dernier dit en effet qu'un joueur en position de hors-jeu ne peut pas « interférer dans l'action », c'est-à-dire avoir une incidence.
Dupont gênait-il ses adversaires en se déplaçant vers le ballon ? Au conseil de World Rugby chargé de réfléchir à la règle avec comme idée de favoriser le jeu, « il y a eu de solides discussions », témoigne Jutge. « Finalement, il n'y a pas eu d'unanimité, mais un clair consensus pour dire que ces déplacements latéraux n'étaient pas positifs, et donc sanctionnables par rapport à la règle 10.4.a. »
Les arbitres et les staffs des équipes ont été prévenus de cette clarification avant la Coupe du monde. Et le premier à avoir pénalisé Antoine Dupont pour une course vers le ballon est Luke Pearce, lors du match de préparation à la Coupe du monde entre la France et l'Australie, fin août dernier (voir la palette ci-dessous).
Conscient du côté inédit de sa décision, l'Anglais avait pris le temps d'expliquer sa décision sur l'instant, dans un français approximatif : « Antoine, hors-jeu ! ». « Quel numéro ? », lui avait demandé Dupont, ne pensant pas être le joueur visé. Et Pearce de lui répondre, en le pointant du doigt : « Tu es le seul joueur devant le ballon. »
S'il existe une « loi Dupont », c'est donc cette clarification du corps arbitral, qui empêche tout déplacement, même latéral, d'un joueur hors-jeu pouvant gêner l'action. Mais une vraie « loi Dupont » verra peut-être le jour bientôt. Le Super Rugby, qui débute cette semaine, verra l'expérimentation d'une règle obligeant le botteur ou un partenaire parti derrière lui à monter pour remettre en jeu ses partenaires. Si World Rugby, qui va observer les retombées de ce test, valide in fine la règle, Antoine Dupont aura beau courir vers l'avant avant que son partenaire botte, il devra attendre d'être remis en jeu pour pouvoir agir.
Posted 26 February 2024 - 11:43 AM
L'essai de O'Driscoll sur un pur lancement de jeu suite à une touche en quart de finale de Hcup contre Cardiff en 2012.
L'essai de Goromaru en match de poule contre l'Afrique du Sud (Coupe du monde 2015) avec du jeu dans le dos et des leurres. Cela montre qu'avec un peu d'ambition on peut être créatif, envoyer du jeu, et s'imposer.
Enfin plus récemment l'essai de Stockdale contre les All Blacks lors dès tests de Novembre. Revenversement de jeu simple et quasi direct apres touche, coup de pied par dessus et essai. Intelligence de jeu, exécution impeccable.
N'importe quel match de SR amène plus de combinaisons et de maîtrise technique qu'une journée entière de Top14, aussi. Le choix est large.
Edit : je précise, SR c'est pas Stade Rochelais, qui a autant de combinaisons offensives que Maurice Herzog avait de doigts.
Posted 27 February 2024 - 10:51 AM
N'importe quel match de SR amène plus de combinaisons et de maîtrise technique qu'une journée entière de Top14, aussi. Le choix est large.
Edit : je précise, SR c'est pas Stade Rochelais, qui a autant de combinaisons offensives que Maurice Herzog avait de doigts.
Excellent !
Posted 03 March 2024 - 13:54 PM
N'importe quel match de SR amène plus de combinaisons et de maîtrise technique qu'une journée entière de Top14, aussi. Le choix est large.
Edit : je précise, SR c'est pas Stade Rochelais, qui a autant de combinaisons offensives que Maurice Herzog avait de doigts.
Mais un seul suffit s'il est bien placé...... c'est ce qu'on dit dit en escalade.
0 members, 1 guests, 0 anonymous users