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Combinaisons/Skills/Technique


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85 réponses à ce sujet

#76 el landeno

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Posté 03 janvier 2025 - 06:59

Comment les joueurs sanctionnés apprennent à changer leurs habitudes avec le « programme de formation au plaquage » Le « programme de formation au plaquage », proposé par World Rugby depuis deux saisons, ajoute une dimension pédagogique à la sanction, bénéfique pour le joueur incriminé mais aussi pour son entraîneur et pour ses coéquipiers.

 
 

Dans le débat autour de la sécurité des plaquages, tout le monde s'accorde sur une nécessité : renforcer la pédagogie autour de ce geste très technique. « Éduquer, c'est très important, pense le philosophe Thierry Ménissier, et rééduquer aussi. »« Certains joueurs ont vraiment de mauvaises habitudes », ajoute Richard Hill, entraîneur anglais passé par Rouen, Périgueux et Floirac.

 

Depuis fin 2022, après une année d'expérimentation, World Rugby a intégré à son règlement un « programme de formation au plaquage » pour les joueurs sanctionnés pour la première fois à la suite d'un plaquage dangereux. Ces derniers peuvent réduire leur suspension d'une semaine à condition de suivre ce programme qui s'avère être plus qu'une simple formalité. À ce jour, environ 350 joueurs évoluant dans les Championnats professionnels l'ont suivi, avec un taux de récidive de seulement 6 % (les récidivistes n'ont plus la possibilité de suivre la formation et se voient sanctionnés plus lourdement).

Première étape : un visionnage des images de l'incident

Supervisées par huit entraîneurs, arbitres ou anciens joueurs, les différentes parties du programme peuvent être validées à distance. « On fonctionne avec un système de vidéosexplique Hill, qui est un des deux référents pour la France, avec l'ancien ailier international de Toulouse Vincent Clerc (67 sélections, 34 essais avec les Bleus). La première étape, c'est le visionnage des images de l'incident par le joueur et son entraîneur. La discussion entre eux est filmée, et je m'assure que le joueur a compris ce qu'il a mal fait et comment il doit améliorer sa technique. »

Deuxième étape : une reconstitution sur le terrain

La suite se passe sur le terrain, où plusieurs vidéos, sous différents angles (au moins six) doivent être produites. « Le joueur doit réaliser plusieurs exercices à vitesse lente »détaille Clerc, qui a accepté ce rôle de superviseur à la demande du Néo-Zélandais Conrad Smith, en charge des règlements et de la sécurité à World Rugby. « Ensuite, l'incident doit être reproduit avec des partenaires qui jouent le rôle des adversaires, un peu comme une reconstitution de scène de crime ! Si ce qu'on reçoit est trop succinct, on fait refaire. Il y a beaucoup d'échanges avec les coaches, en général les entraîneurs de la défense. C'est un outil qui introduit une dimension pédagogique très intéressante. »

 
Troisième étape : une implication des entraîneurs et des coéquipiers

« Je supervise environ deux joueurs par mois, poursuit Hill. Et je m'aperçois que cela conduit les coaches concernés à passer plus de temps pour solidifier la technique de leurs joueurs. » En 2022, Colm Tucker, l'entraîneur de la franchise irlandaise du Connacht, à la suite de la faute d'un de ses éléments et d'une évaluation individuelle, avait élaboré un processus d'éducation au plaquage pour toute son équipe : « Le dialogue avec l'évaluateur indépendant, très intéressant, m'avait conduit à construire un programme en trois étapes, sur six semaines, pour que tout mon groupe bénéficie de cette pédagogie. C'est de la responsabilité de tous les entraîneurs, quel que soit le niveau, de toujours insister sur la technique de plaquage. »

« L'intérêt du programme, ajoute Clerc, c'est qu'il implique forcément des coéquipiers du fautif pour réaliser les vidéos et cela profite donc à plusieurs joueurs. » Essentiel, quand les statistiques révèlent que le plaquage est le principal responsable des commotions cérébrales (à 73 % en moyenne, 76 % pour le plaqueur).

 


#77 Alligator427

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Posté 03 janvier 2025 - 15:49

On pourrait fusionner ce sujet avec celui que j'ai créé récemment sur le jeu. Je ne connaissais pas celui ci.

#78 el landeno

el landeno

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Posté 24 janvier 2025 - 20:29

Comment les équipes gèrent les cartons rouges et s'adaptent pour jouer à 14 ? Avec l'inflation de cartons en Top 14, de nombreux matches sont disputés en partie en infériorité numérique. Comment les équipes anticipent et gèrent ces moments délicats et parfois les surmontent pour s'imposer ?

Jamais autant de cartons n'avaient été distribués en Top 14. 191 en 14 journées, dont dix rouges, soit près de deux par rencontre en moyenne, deux fois dix minutes d'infériorité numérique pour une équipe. Si on prend l'exemple du Racing, l'équipe la plus indisciplinée depuis le début de saison avec 21 cartons, il n'a pas évolué à quinze une rencontre entière depuis le 24 novembre au Stade Français (40-24)« Avec 20 cartonsc'est comme si nous avions disputé deux matches entiers à quatorze, et parfois même à treize... », déplorait le manager Stuart Lancaster avant le 21e infligé à Jordan Joseph lors de la dernière journée à Toulon début janvier. À quatorze pendant dix minutes face au RCT, le Racing avait encaissé quatorze points et s'était incliné à l'arrivée 36-24.
 

« C'est souvent le tarif, notamment quand l'équipe pénalisée traverse une mauvaise passe, estime Philippe Saint-André, ex-manager du MHR et prochain directeur sportif de Provence Rugby. Une équipe en confiance réussit mieux à gérer son infériorité numérique. »

« Une équipe qui prend un rouge augmente de 10 % son rendement pour compenser. En face, l'équipe à 15 baisse parfois de 10 % le sien de façon inconsciente »

Juan Imhoff

 
 
 

L'infériorité numérique n'est cependant pas synonyme de défaite. Lorsque World Rugby a fait campagne à l'automne pour l'introduction du carton rouge temporaire, la FFR et la LNR avaient riposté en avançant des statistiques montrant que l'infériorité numérique était certes pénalisante mais pas rédhibitoire. L'étude portait sur les 320 matches de Top 14 disputés sur les saisons 2022/2023 et 2023/2024 et les infériorités numériques dues aux seuls cartons rouges, 36, distribués. 39 % des équipes pénalisées se sont imposées malgré tout, 61 % ont perdu.

Juan Imhoff, jeune retraité du Racing 92, modère et distingue les couleurs de cartons : « Une équipe qui reçoit un jaune ne va pas forcément être aussi solidaire que si elle reçoit un rouge. Sans doute inconsciemment, parce qu'on sait que c'est juste dix minutes à tenir, pourtant ça peut faire mal ! » Pour preuve, Stuart Lancaster qui, pour son premier match de Top 14 à la tête du Racing lors de la 1re journée de la saison dernière avait vu ses joueurs, réduits à 14 dès la 4e minute après l'exclusion de Boris Palu, s'imposer devant l'UBB (23-18).

 

Imhoff peut d'autant plus évoquer cette solidarité collective en cas d'infériorité numérique qu'il a été un des acteurs d'un des matches historiques du Top 14, la finale du Championnat disputée à Barcelone en 2016 entre le Racing et Toulon et remportée 29-21 par les Ciel et Blanc réduits à 14 dès la 18e minute après l'expulsion de Maxime Machenaud.

L'ailier argentin avait alors endossé le rôle de demi de mêlée : « On s'est resserrés entre nous pas pour gagner le match car on n'y pensait pas au début mais pour ne pas passer pour des clowns en fin de rencontre ! Je balançais des ballons n'importe comment que Dan (Carter) récupérait comme il pouvait en me répétant "C'est bien Juan ! Super ! "On a été solidaires comme jamais, dans le don de soi qu'à un moment on a oublié qu'on était 14. Et en face ils ont déjoué. Une équipe qui prend un rouge augmente de 10 % son rendement pour compenser. En face, l'équipe à 15 baisse parfois de 10 % le sien de façon inconsciente en se disant qu'elle va finir par faire la différence de toute façon. Et le différentiel peut permettre l'exploit pour l'équipe qui est en alerte et donc hyper focus. »

« On ne peut pas étudier tous les cas extrêmes d'un match mais c'est bien de se poser trois ou quatre solutions extrêmes chaque semaine, d'avoir dans un coin de la tête le circuit de décision dans un moment de chaos »

Sébastien Piqueronies, manager de Pau

 
 
 

L'infériorité numérique est sans doute un bon indicateur de l'état d'esprit du moment d'une équipe. Lorsque le Toulonnais Charles Ollivon a été expulsé dès la 6e minute de la demi-finale de Challenge face à Trévise en mai 2023, Baptiste Serin lui a soufflé à l'oreille : « On va le faire pour toi ! » et le RCT l'a emporté 23-0 avant de décrocher le trophée quelques semaines plus tard.

Mais au-delà des ressources mentales qu'une infériorité numérique peut révéler, il y a ce qu'il convient de faire concrètement pour gérer le fait de jeu. Tous les clubs y travaillent durant la semaine. « On bosse des scénarios. D'ailleurs je me demande si ce n'est pas un des facteurs aggravants (de notre nombre de cartons). Peut-être qu'à force de le travailler on se force à le faire aussi en match, sourit Sébastien Piqueronies, le manager de Pau. Plus sérieusement, on le travaille, on essaie de le vivre à l'entraînement. On ne peut pas étudier tous les cas extrêmes d'un match mais c'est bien de se poser trois ou quatre solutions extrêmes chaque semaine, d'avoir dans un coin de la tête le circuit de décision dans un moment de chaos. »

Ce qu'a vécu Juan Imhoff. « La finale 2016 a changé quelque chose. Jusque-là, on travaillait sur les cas basiques, comment on compense un avant en moins etc. On a introduit le "what if "pour avoir des repères. Et si on perd notre 9, notre 10 etc. Et si on se retrouve à 14 à dix minutes de la fin alors qu'on mène de 3 points ou au contraire on est mené de 2 points etc. »

Philippe Saint-André confirme que tous les clubs s'y préparent. « On le faisait évidemment à Montpellier. Mais au-delà des scénarios travaillés, il y a des principes à respecter pour éviter la marée. La clé, c'est d'être plus discipliné que jamais, avoir la possession et gagner un peu de temps. Discipliné car l'adversaire va essayer de te mettre la pression dans tes 22 et si tu cumules les fautes, tu risques de passer à 13. Pour être le moins sous pression possible, il vaut mieux avoir la possession, être capable de conserver le ballon, de gagner du temps, d'avoir un bon jeu au pied pour repousser l'adversaire dans son camp et prendre les points s'il se met à la faute. Parfois tu peux aussi compter sur une certaine mansuétude de l'arbitre qui inconsciemment va compenser. »

Pour Juan Imhoff, la clé c'est de jouer simple. « Ça se fait naturellement car l'équipe est en infériorité. Donc le jeu devient plus pragmatique et de ce fait plus efficace parfois. Et ça met en valeur les qualités individuelles qui se mettent au service du collectif. Il y a une part d'impro et ça laisse la place aux leaders pour assumer. ».

Mais la meilleure des clés reste la discipline. « Combien de fois j'ai entendu qu'on avait perdu le match à cause des cartons, sourit Juan Imhoff. La réalité, c'est qu'on a perdu le match à cause des fautes qu'on a commises face à une équipe qui nous dominait. »

 
 

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#79 el landeno

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Posté 31 janvier 2025 - 07:08

Décryptage : l'équipe de France a cultivé l'art de taper puis de chasser sous le mandat de Fabien Galthié Les Bleus, et particulièrement Louis Bielle-Biarrey, se sont fait une spécialité des essais inscrits après des « chasses », ces courses derrière des coups de pied tapés vers un coin du terrain, où l'habileté de Thomas Ramos fait merveille. Décryptage avant France-Galles, ce vendredi (21h15) au Stade de France, en ouverture du Tournoi des 6 Nations.

 

C'était il y a six ans, presque dans une autre ère au vu du chemin parcouru depuis par l'équipe de France. Le matin d'un déplacement à Twickenham, Fabien Galthié, alors consultant pour L'Équipe, avait annoncé un « orage de coups de pied » anglais, dans tous les angles, depuis toutes les positions. L'après-midi, l'orage avait noyé les Bleus (44-8) et à chacun des cinq essais inscrits après un jeu au pied, on pouvait repenser à ce passage de la chronique de l'actuel sélectionneur tricolore : « les Anglais savent qu'un bon jeu au pied peut être plus efficace que des dizaines de passes. »

 

Cette phrase peut servir, aujourd'hui, à comprendre certaines actions des Bleus. Un exemple : en novembre dernier, face à l'Argentine, alors qu'un 2 contre 1 se dessine sur l'aile gauche, Gaël Fickou ignore son ailier Louis Bielle-Biarrey et tape à suivre. Sacrilège ? Atteinte à l'esprit du jeu ? Plaisir gâché ? Le ballon sort en touche : 50 : 22, lancer français, essai de Thibault Flament. Bref, une action à en faire perdre son latin à tout adepte du French Flair. « Oui, il y avait un 2 contre 1, s'amusait après-coup l'ancien demi de mêlée Jean-Baptiste Élissalde lors de l'émission « Le Salon Tactique », sur le site L'Équipe, en novembre. Mais taper comme ça, ce n'est jamais mal joué. »

30 % des essais français marqués en « chassant » en 2024

« Taper comme ça » ? Concrètement, glisser un coup pied en faisant rebondir le ballon et en visant un angle du terrain, si possible sans l'envoyer en touche (mais ça peut marcher aussi). Et puis, dans un deuxième temps : « chasser », comme on dit dans le dictionnaire de Galthié, car ceux qui courent derrière le coup de pied « chassent » le ballon pour le récupérer en premier, ou « chassent » l'adversaire qui l'aura attrapé avant eux.

Pour l'équipe de France actuelle, pourtant héritière d'une tradition de jeu à la main, ces coups de pied de « chasse » sont une part pensée, préparée et encouragée du projet offensif. En 2024, 30 % de ses essais (10 sur 33) en sont issus. Le plus souvent, il n'est resté qu'à courir et aplatir, un truc que pas grand-monde ne fait aussi vite et bien que Louis-Bielle-Biarrey (3 essais en bleu sur ce type d'actions en 2024). D'autres fois, comme sur l'essai de Flament raconté plus haut, il a d'abord fallu passer par une remise en jeu, mais ça fait aussi partie du plan.

La chasse est bien moins risquée qu'une séquence de passes avortée

Pourquoi cette action est devenue un gimmick de l'équipe de France ? Parce qu'elle colle à l'approche pragmatique, voire calculatrice, de Galthié. Comme les Anglais de 2019, il est convaincu qu'entre des passes et une « chasse », entre une action qui se prolonge sur plusieurs temps de jeu et une « fulgurance » au pied, il n'y a pas photo en termes de bénéfices/risques. Dans le premier cas, le scénario du pire est de perdre le ballon dans une mauvaise zone après avoir laissé de l'énergie à le conserver. Dans le deuxième, le scénario du pire n'existe presque pas.

Résumé grossier d'Élissalde, toujours en novembre dernier : « au mieux, Bielle-Biarrey est allé plus vite que tout le monde et ça fait essai. Au pire, tu as gagné du terrain », tout en enfermant l'adversaire dans une zone dont on sort le plus souvent en... rendant le ballon par du jeu au pied. En 2019, en Angleterre, les Français avaient aussi pu ressentir la fatigue que ces coups de pied génèrent pour une défense, obligée de se retourner et de sprinter vers son camp pour tenter de sécuriser la zone. « Plus tu tapes ces coups de pied, plus tu fatigues la défense adverse, plus elle a du mal à sortir de son camp, expliquait Élissalde. Si tu déposes le ballon quatre ou cinq fois dans un angle, tu as de grandes chances de remporter les matches. »

 

Reste la question de l'extrême efficacité française dans l'exercice. Elle tient sans doute au travail entrepris dès l'arrivée de Galthié dans le staff, avant la Coupe du monde 2019, qui a construit une sorte de réflexe collectif, notamment sur les phases de transition, les plus propices aux « chasses » car la défense ne s'est pas réorganisée. Le talent individuel joue également : en novembre, l'alliance entre l'habileté de Thomas Ramos et la vitesse fulgurante de Bielle-Biarrey avait débouché sur deux essais éclairs (sur des phases de... transition). Comme quoi, les bons « chasseurs »...

La palette : trois coups de pied d'automne exploités au mieux

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Avancer plutôt que conserver
France - Argentine (37-23), le 22 novembre 2024, au Stade de France. Gaël Fickou peut décaler Louis Bielle-Biarrey, mais il choisit un jeu au pied rasant profond. Un choix assumé de gagner du terrain facilement, qui va déboucher sur un 50:22 et donc une touche avec lancer français, sur laquelle Thibaut Flament marquera un essai en force.
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Des joueurs connectés
France-Japon (52-12), le 9 novembre, au Stade de France. Louis Bielle-Biarrey, en position de débordement, poursuit au pied en recentrant légèrement le ballon. À l'intérieur, Alexandre Roumat, les épaules déjà tournées vers l'en-but, a anticipé ce choix : il va « chasser » et marquer.
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Un choix redoutable en transition
France-Nouvelle-Zélande (30-29), le 16 novembre, au Stade de France. Une passe All Black est tombée par terre, Thomas Ramos a ramassé le ballon et déclenche immédiatement un coup de pied vers l'en-but adverse. On voit ici comment les coups de pied de « chasse » peuvent être redoutables face à une équipe qui vient de perdre le ballon : aucun Néo-Zélandais n'est en couverture, Louis Bielle-Biarrey va facilement récupérer le ballon et marquer.
 
 


#80 Milian

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Posté 31 janvier 2025 - 10:51

Clairement à Clermont on travaille pas la connexion des joueurs dans le jeux offensif...



#81 cetotomatos

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Posté 31 janvier 2025 - 17:32

Clairement à Clermont on travaille pas la connexion des joueurs dans le jeux offensif...


C'est pas vrai.

#82 el landeno

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Posté 15 février 2025 - 07:45

Comment relancer un club en cinq mois : la mission délicate des entraîneurs appelés en cours de saison Alors que Patrice Collazo vient d'entamer une mission de cinq mois pour relancer le Racing 92, 12e du Top 14, plusieurs entraîneurs passés par là expliquent comment utiliser un temps aussi court.

« Quand on réussit une de ces "opérations-commando", l'émotion est encore plus forte que quand on devient champion car, pendant des semaines, on a vécu avec la peur et enlever ça, ce n'est pas rien... » Christian Labit est un de ces entraîneurs-pompiers du Championnat de France de rugby, Top 14 et Pro D2 confondus, qu'on appelle à la rescousse quand tout va mal et qu'il s'agit, en cinq ou six mois, de sauver un club de la relégation. Il a connu ça à Narbonne, Aix-en-Provence, Carcassonne ou Montpellier, l'an passé.
 

Pareil pour Didier Faugeron qui, il y a une dizaine d'années, avait enchaîné en trois ans des missions sauvetage au Stade Français, Bayonne et Biarritz. « Vous avez composé le 18 pour me contacter ? », lâche-t-il, en riant de cette étiquette qu'on lui a collée malgré lui et en se remémorant son passage à Bayonne, de décembre 2011 à juin 2012.

« C'est très dur de partir après une aventure humaine aussi intense et, quand je recroise ces joueurs, on est encore unis par ces quelques mois. »

Didier Faugeron

 
 
 

« Je n'étais là que pour six mois, Christian Lanta et Christophe Deylaud, les futurs entraîneurs, avaient signé un contrat de trois ans derrière, se remémore Faugeron. Bayonne avait six points de retard sur le premier relégable et, pendant deux mois, on n'a pratiquement pas bougé au classement. Pourtant, les joueurs tiraient tous dans le même sens et on a fini avec quatre points de plus que le dernier. C'est très dur de partir après une aventure humaine aussi intense et, quand je recroise ces joueurs, on est encore unis par ces quelques mois. »

Une aventure humaine, c'est ce que va devoir proposer Patrice Collazo, arrivé pour remplacer en urgence Stuart Lancaster au Racing 92, 12e du Top 14 avec seulement deux points d'avance sur le Stade Français et 6 sur Vannes, la lanterne rouge, qu'il reçoit ce samedi. « Il s'agit d'embarquer les joueurs sur un projet commun en leur redonnant l'envie d'être ensemble », estime Christian Labit. « Il n'y a pas de recette, ajoute Didier Faugeron, mais il ne doit y avoir qu'un seul discours et pas de parasite. Comme sur un talkie-walkie, on choisit un canal et on n'en bouge plus. Le temps est compté. »

 

La mission durera cinq mois. « C'est très court, raconte Pierre-Henry Broncan, parachuté dans les mêmes conditions à Brive l'an passé (pour justement remplacer Collazo), à la différence qu'il enchaînait ensuite sur un contrat de deux ans. Mais il n'y a pas de pression quand tu arrives comme ça, tu n'as pas le temps de réfléchir "club" et tu peux donc te concentrer uniquement sur le sportif et sur les matches. Tu n'as pas les soucis du long terme, quand tu es responsable des recrutements, des départs de certains joueurs ou des reconductions de contrat. C'est souvent là que les tensions arrivent. »

Arrivé le 3 février pour prendre ses fonctions, Collazo a dû faire vite. « La première chose, poursuit Broncan, c'est de faire un audit de l'effectif. Un point infirmerie, un point sur les Jiff, pour savoir sur qui tu peux compter exactement. Moi, j'avais déterminé une équipe-type pour les trois premiers matches. » Pas le temps de voir tout le monde en tête-à-tête et c'est en groupe que les joueurs vont exprimer ce qui ne va pas, certaines tensions parfois, des rancoeurs. « Il faut aller les chercher pour que ça sorte, décrit Faugeron, mais c'est essentiel pour repartir sur des bases saines. »

« Un entraîneur n'est pas plus pertinent tactiquement ou techniquement que des mecs à 50 sélections, il s'agit juste de redonner un élan, un autre état d'esprit, quelque chose de simple et de ludique. »

Christian Labit

 
 
 

L'an dernier, à Montpellier, le trio Collazo-Labit-Etcheto s'était servi du Challenge européen comme d'un laboratoire d'expérience. Labit : « Pour faire jouer ceux qui n'entraient plus dans les plans, leur redonner confiance, remettre de la concurrence. Patrice pourra aussi se servir de ça avec le Racing (qui a été reversé en Challenge après avoir échoué à se qualifier en Coupe des champions). Mais une chose est sûre, un entraîneur n'est pas plus pertinent tactiquement ou techniquement que des mecs à 50 sélections, il s'agit juste de redonner un élan, un autre état d'esprit, quelque chose de simple et de ludique. On ne se rend pas compte mais, parfois, les joueurs souffrent de devoir être rigoureux en permanence, sur tout, toutes les semaines. »

Intégré au staff de Lyon en tant qu'entraîneur principal pour remplacer Jono Gibbes début décembre 2024, Karim Ghezal parle aussi de confiance et de simplicité : « La plupart des joueurs étaient stabilisés en termes de contrat mais certains n'étaient pas à 100 % de leur potentiel, comme les internationaux Dylan Cretin, qui ne jouait pas, ou Killian Geraci, qui était prêt à partir à cause de ce manque de confiance. Je les ai titularisés contre Toulouse pour essayer de changer ça. Il y avait aussi quelque chose de pesant, comme si l'énergie n'était pas mise au bon endroit. J'ai simplifié au maximum, réduis les réunions, les vidéos et supprimé les données statistiques, les fiches comparatives entre les joueurs. Cela individualise trop la performance. »

Les leviers d'action, de l'avis de tous ceux qui ont vécu de tels scénarios, sont peu nombreux et ne concernent pas le rugby en réalité. Joueur à Montpellier l'an dernier, l'arrière Anthony Bouthier a connu l'éviction de deux managers, Xavier Garbajosa en janvier 2021 et Richard Cockerill en novembre 2023 : « L'apport d'un nouveau staff est plus mental que technique, constate-t-il. Il y a une forme d'électrochoc qui se produit entre les joueurs ; ceux qui jouaient moins voient une occasion de se relancer, ceux qui jouaient plus se disent qu'ils vont être en danger... Et cette émulation peut faire du bien. »

« C'est plus facile de virer un coach que 40 joueurs mais nous, on se sent fautif. On fait perdre un boulot à une personne, ce n'est jamais agréable... »

Anthony Bouthier, joueur à Montpellier l'an dernier

 
 
 

Il parle aussi d'une envie commune de se retrouver autour de quelque chose de positif dans un moment morose : « C'est plus facile de virer un coach que 40 joueurs mais nous, on se sent fautif. On fait perdre un boulot à une personne, ce n'est jamais agréable... »

« Quand l'entraîneur était apprécié mais que les résultats ne suivaient pas, il y a généralement une prise de conscience du groupe, souligne Julien Arias, devenu entraîneur au Stade Français au moment où il arrêtait sa carrière et désigné, avec Laurent Sempéré, pompier de service après le limogeage du Sud-Africain Heyneke Meyer en 2019. Comme le départ était voulu par le groupe, c'était plutôt une libération, surtout qu'on bénéficiait avec Laurent de la bienveillance de ceux qui étaient encore nos partenaires quelques mois ou semaines plus tôt. Il faut poser un cadre et être à l'écoute mais, conclut-il, ce sont les joueurs qui ont la solution. »

 
 

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#83 el landeno

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Posté hier, 09:45

Coups de gueule ou instants de communion : comment les entraîneurs du Top 14 mobilisent leurs joueurs à la mi-temps La mi-temps d'un match de rugby, permet parfois de renverser des scénarios bien mal embarqués. Colère, encouragement, stratégie, plusieurs entraîneurs dévoilent les secrets de ce moment crucial.

 
 

Quand elles regagnent leur vestiaire, à la mi-temps des matches, les quinze minutes de pause offertes aux équipes sont soigneusement découpées, suivant un protocole plus ou moins commun à tous les clubs. Les vingt-trois joueurs restent seuls entre trois et cinq minutes, certains se font masser, d'autres strapper ou recoudre, avant que le staff ne les rejoigne pour le discours du manager. Les cinq dernières minutes sont consacrées à des rappels plus spécifiques, stratégie, combinaisons ; le groupe étant séparé en deux, avants d'un côté, arrières de l'autre, sous la houlette des entraîneurs.

 
 

Mais, parfois, quand tout va mal et que l'équipe est largement dominée, le protocole n'est plus respecté. Dans ces cas-là, les émotions prennent le dessus, chamboulant toute l'organisation. On se souvient des grands coups de pied de Patrice Collazo dans une glacière, quand il était entraîneur à La Rochelle, en 2016, ou de Bernard Laporte hurlant : « On n'a rien fait, rien ! Merde ! On se prend pour qui ? » devant une équipe de France muette et médusée, alors qu'elle était malmenée par l'Italie, pendant le Tournoi 2002. L'ancien talonneur international Dimitri Szarzewski, aujourd'hui coach au Racing 92, a vécu ces scènes-là où « Bernard me ciblait parfois personnellement. Cela pousse à réagir, à montrer que non, ce n'est pas ta véritable image. Mais il faut manier ce genre de sorties avec finesse, bien connaître tous ses joueurs et savoir qui peut encaisser ou pas ».

Le 22 février dernier, alors que Castres était en difficulté sur son terrain face à Lyon (11-19 à la pause avant de s'imposer 30-25), le manager Xavier Sadourny n'a pas respecté le temps de retour au calme des joueurs. « J'ai fait irruption devant eux, tout de suite ! Quand on veut faire comprendre que cela ne va vraiment pas, il faut le faire vite. Dans ces cas-là, les murs tremblent, le ton monte très haut. C'est bon aussi de laisser sortir ces émotions. »

Mais, précise-t-il, « il n'y a pas de recette magique pour utiliser ce quart d'heure de coupure et on ne dit pas les mêmes choses dans le vestiaire selon le contexte. On peut être dominés pour plusieurs raisons : les conditions climatiques, une erreur de stratégie, la supériorité de l'adversaire ou le manque d'engagement. C'est dans ce dernier cas qu'il y a de l'énervement ».

 
 

« Quand tu joues à la maison, contre une équipe largement à ton niveau, ce n'est pas permis de prendre vingt points. Gueuler devient alors un passage obligé »

Joan Caudullo, manager de Montpellier

 
 
 

« Abattus, aigris, déçus » par la prestation de leurs joueurs contre le Stade Français, il y a trois semaines (menés 21-3 à la mi-temps avant de l'emporter 38-32 dans les arrêts de jeu), les entraîneurs de Montpellier, une équipe fragilisée psychologiquement par la lutte pour le maintien la saison dernière, avaient pris le temps d'échanger entre eux avant que Joan Caudullo, le manager, prenne la parole ; le temps de demander aux kinés dans quel état d'esprit étaient les joueurs. « On savait que deux d'entre eux avaient parlé spontanément, dont Alexandre Bécognée (troisième-ligne au fort caractère) qui avait dit que leur performance était inadmissible. »

Derrière, Caudullo en avait remis une couche, sans pincettes. « Quand tu joues à la maison, contre une équipe largement à ton niveau, ce n'est pas permis de prendre vingt points. Gueuler devient alors un passage obligé, tu n'as plus d'autre choix que de mettre les gars plus bas que terre. Mais après, il faut les remobiliser sur un objectif commun, leur dire que tu comptes sur eux pour faire quelque chose de grand. Cette fois-là, il n'y a que moi qui avais parlé. Puis j'avais interrogé les joueurs : "C'est quoi la stratégie ? "L'idée, c'était qu'ils la redisent, eux, pour retrouver le fil, le chemin à reprendre collectivement. »

Savoir s'adapter à l'inattendu

Car c'est souvent quand les joueurs s'égarent, chacun de leur côté, que les matches se perdent et, à la mi-temps, l'ambiance qui règne dans le vestiaire est un baromètre. Karim Ghezal, le nouvel entraîneur de Lyon, se souvient de son ressenti lors du match à Bordeaux, le 25 janvier« On était menés de quatre points dans un match essentiel, sur le plan mental, car l'équipe ne gagnait pas à l'extérieur, ne s'était jamais imposée à Bordeaux. Quand je les ai retrouvés à la pause, tout le monde gueulait, parlait en même temps. Ils étaient complètement déconnectés. J'ai haussé le ton et, au final, c'est ce dont les joueurs avaient besoin (victoire 20-22). »

Et puis, parfois, quand l'enjeu est énorme, l'inattendu fait irruption dans la pièce pour faire basculer le destin. C'est ce qui était arrivé au Racing lors de la finale du Championnat de France, remportée contre Toulon, en 2016 (29-21). Pas de problème d'engagement dans une telle rencontre mais des circonstances de jeu qui viennent perturber toute l'organisation. Expulsé à la 18e minute pour un plaquage dangereux, le demi de mêlée Maxime Machenaud avait laissé, en larmes, ses coéquipiers à 14. Jusqu'à la mi-temps, l'ailier argentin Juan Imhoff avait pris sa place, à un poste qui n'était pas le sien, les entraîneurs décidant de ne pas sortir de troisième-ligne.

« Dans le vestiaire, se souvient Dimitri Szarzewski, capitaine à l'époque, contre toute attente, les deux Laurent (Labit et Travers) nous avaient annoncé qu'on continuait comme ça. C'est ça être entraîneur, c'est ça s'adapter malgré toutes les statistiques qui vont te dire le contraire, sentir quelle est la bonne solution, prendre un risque. » Les leaders prennent la parole ; Juan Imhoff aussi : « Spontanément, raconte Szarzewki, il nous avait dit qu'on pouvait compter sur lui, qu'il allait assumer. Tout le monde avait joué le jeu, y compris Xavier Chauveau, le neuf remplaçant. »

Après le discours des coaches, au lieu de se regrouper comme d'habitude, avants d'un côté, trois-quarts de l'autre, Szarzewski, le pilier gauche Julien Brugnaut, Camille Chat, Maxime Machenaud et Xavier Chauveau s'écartent avec Imhoff, qui n'a jamais évolué au poste de demi-de-mêlée, pour lui expliquer comment bien introduire le ballon. « On l'a même mis en position de talonneur pour qu'il comprenne bien ce que je voulais », rigole Szarzewski. « C'était un moment où on a senti que quelque chose se passait, un de ces instants où la concentration, l'excitation et une espèce de sérénité se mélangent. » Des moments, quand le résultat bascule du bon côté, offrant un titre, un maintien ou seulement quelques semaines de répit, dont les joueurs se souviennent toujours, longtemps après l'arrêt de leur carrière.

 


#84 steph

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Posté aujourd'hui, 07:07

Ce qui aurait été intéressant, c'était d'avoir l'avis du maître en la matière, Christophe himself ! Il nous aurait expliqué comment il renverse les matchs mal embarqués, comme lors des 12 dernières fois sur les 15 matchs qui viennent d'être disputés...

#85 el landeno

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#86 Milian

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en plus le risque de se belsser est surement réduit.
Les plaquages à 2 sont risqués si mal coordonné. De plus une étude sur les commotions montraient qu'il y avait plus d'impact à la tete sur les plaquages hauts.
Donc en plus d'etre efficace, ça permet de réduire le risque pour le cerveau et de se blesser avec un cohéquipier. Et ca libere un joueur pour gratter plus vite et donc faire ces fameux turn over qu'aiment tant exploiter les Toulousains.






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