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EDF de Galthié


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11071 réponses à ce sujet

#11041 gregouarrrr

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Posté 10 mars 2025 - 19:15

alors samedi ...

la france peut etre l équipe qui marque le plus d essais dans un tournoi, ils en sont a 26 et le record est de 29

penaud peut ètre le meilleur marqueur de l histoire ...

lbb  peut égaler voir dépasser le record de 8 essais inscrit en une édition 

ramos est à 7 unités de record détenu par michalak 436 points 

et il peut etre aussi le melleur marqueur du tournoi, 3x de suite ...

 

bon il faut deja gagner mais je crois que lartot aime les chiffres .... :P


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#11042 Bon Chasseur

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Posté 10 mars 2025 - 20:53

alors samedi ...

la france peut etre l équipe qui marque le plus d essais dans un tournoi, ils en sont a 26 et le record est de 29

penaud peut ètre le meilleur marqueur de l histoire ...

lbb  peut égaler voir dépasser le record de 8 essais inscrit en une édition 

ramos est à 7 unités de record détenu par michalak 436 points 

et il peut etre aussi le melleur marqueur du tournoi, 3x de suite ...

 

bon il faut deja gagner mais je crois que lartot aime les chiffres .... :P

et peut devenir un des seuls à faire un tournoi où il marque un essai à chaque match.



#11043 Gourine63

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Posté 10 mars 2025 - 22:23

Équipe très impressionnante et extrêmement complète, bien plus qu'en 2022 alors qu'on y fait le GC.

4 matchs, 4 branlées (oui les anglais ont leur roule dessus en toute objectivité et ils ne doivent leur survie qu'à nos 27 en-avants dont 3 à un mètre de la ligne).

Les joueurs sont jeunes hormis 3-4 cadres mais ils ont une expérience colossale, et le jeu est redevenu plaisant à voir après une année 2023 bien en deçà d'un point de vue offensif.

Gagner le tournoi après 3 déplacements dont un dans l'antre de la plus forte équipe d'Irlande de l'histoire serait un signal très fort.

#11044 el landeno

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Posté 11 mars 2025 - 06:54

Critiques, remaniement et Baguette Squad : le récit du rebond éclatant du XV de France Pour atteindre le sommet de Dublin, samedi 8 mars, il fallait évacuer la défaite particulièrement frustrante de Twickenham un mois plus tôt et croire, vraiment croire, comme le staff des Bleus y croyait, qu'il ne s'agissait que d'un accident.

 

Fabien Galthié connaît le métier, le sien et le nôtre. Dans la petite salle de presse surpeuplée de Twickenham, le 8 février, il savait bien que sa requête resterait inaudible. Il a tout de même essayé : « On peut parler du résultat mais on peut aussi parler du contenu. Mais parlons du résultat, ça fait partie de mon travail, de ma mission, pas de problème. » Puis, un peu plus tard : « Ce qui est intéressant, c'est ce qu'a produit cette équipe pendant 80 minutes, comment elle a su se créer autant de temps forts ici. On est une équipe ambitieuse, on l'a encore montré aujourd'hui. Mais on peut aussi s'attarder sur la défaite, bien sûr. »

 

Comme un homme politique battu, les messages ne passent pas au soir du dépouillement fatal. À Londres, Galthié s'était mordu la joue, tout en faisant bonne figure, lorsqu'un confrère lui demanda « si lui et son équipe n'étaient pas champions du monde des expected points »« C'est un peu provocateur, mais si vous nous donnez un titre de champion du monde, je prends », dira le sélectionneur. Cette défaite tombait d'autant plus mal qu'on imaginait que le déplacement le plus critique aurait lieu à Dublin, pas à Twickenham, et qu'on sortait d'une séquence où « les 80 % de victoires », souvent revendiqués par Galthié, faisaient crisser les dents de ceux qui pressentaient, déjà, une nouvelle saison sans titre.

Pourtant, dès la fin du Crunch, le staff des Bleus est absolument convaincu que cette défaite a une tête d'accident. Qu'elle ne doit pas remettre en question la voie empruntée par les Bleus vers un jeu offensif de plus en plus enrichi. Cette thèse était partagée bien au-delà de leur cercle, par Thomas Lièvremont (37 sél.) par exemple qui assurait ce soir-là que « manquer autant d'occasions d'essai était impensable donc accidentel et que sur le contenu, j'ai rarement été aussi enthousiaste. Cette équipe a vraiment progressé sur l'animation offensive, chose qu'on lui reprochait ces dernières années. »

« C'est long le Tournoi, il reste deux matches à jouer à l'extérieur (Italie et Irlande) et on va aller le chercher »

Antoine Dupont après Angleterre-France (26-25), le 8 février.

 
 
 

Dans le vestiaire de Twickenham, Antoine Dupont regonfle le moral des troupes : « On sait que c'est long le Tournoi, qu'il reste deux matches à jouer à l'extérieur et on va aller le chercher. Si on joue comme ça, on va gagner partout. Si on met ce jeu et cette envie, on va gagner partout. On ne se met pas la tête au fond du seau »

 
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La frustration des Bleus, battus sur le gong en Angleterre (26-25), le 8 février, à Twickenham. (A. Mounic/L'Équipe)

Le résultat oblige tout de même à un exercice critique, ne serait-ce qu'en raison des 31 plaquages manqués contre l'Angleterre et d'une implication douteuse dans certaines phases de combat. Trois semaines séparent Londres de Rome. Thibaud Flament va revenir, pas Romain Ntamack, dont la suspension est maintenue pour Italie-France. Apparue pendant la tournée d'automne, l'idée d'un management plus « court-termiste » qu'avant, moins coulant face aux contre-performances, conduit cette fois à la mise à l'écart d'un premier violon (Damian Penaud) et la décote de Nolann Le Garrec, Matthieu Jalibert ou Romain Taofifenua au profit de Maxime Lucu, Léo Barré et Mickaël Guillard. Forcément, ça fait causer. À Marcoussis, Galthié passe deux heures « intimistes » à discuter avec Penaud, « surtout pour l'écouterC'est un moment spécial pour lui. Je comprends que ça soit difficile à digérer pour un champion mais nous assumons. »

Avant d'annoncer la compo pour Rome à ses joueurs, Galthié garde le même cap, le même optimisme : « J'ai adoré l'entraînement que vous avez fait. Je sens une équipe qui sait où elle veut aller. Notre ambition est encore plus forte qu'avant Londres alors que je sentais déjà une équipe très, très forte. » Preuve que l'échec de Twickenham n'a pas coupé les envies du staff, ni engendré de frilosité chez lui, il prépare avant l'Italie une grande première : « le Baguette squad », ce banc 7-1 dont il a la conviction, très nette dès ce moment-là, que Rome servira de laboratoire pour Dublin.

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Les Français (ici Louis Bielle-Biarrey) ont martyrisé les Italiens (24-73) le 23 février, à Rome. (A. Mounic/L'Équipe)

Au Stadio Olimpico, le 23 février, le quinze de France cartonne (24-73) et séduit. Le choix des hommes (Théo Attissogbe - Barré - Guillard) a payé, la palette offensive s'est encore élargie avec l'apparition d'une nouvelle animation avec des cellules de quatre avants devant la défense qui offre une alternative au jeu plus frontal en black ou en tank.

« On a eu de bonnes discussions avec les joueurs cette semaine. On est en phase. Depuis un moment, on touche quelque chose du doigt »

Fabien Galthié après Italie-France (24-73), le 23 février.

 
 
 

En conférence de presse, Galthié confirme l'adhésion des joueurs à ce projet offensif : « On a eu de bonnes discussions avec les joueurs cette semaine, on était d'accord sur ce qu'on voulait faire ensemble. On est en phase. Depuis un moment, on touche quelque chose du doigt qui peut nous permettre de réaliser des choses de grande qualité. »

Entre une question sur l'état de santé du Pape et une autre sur son propre état moral, le sélectionneur italien Gonzalo Quesada avoue son « admiration pour le jeu d'attaque des Français. Quand ils atteignent ce niveau de précision et de réalisme, ça devient injouable. » Malicieux, il ajoute : « Ils auraient mérité de gagner contre l'Angleterre. Vous les avez critiqués et vous me les avez énervés ! »

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Emmanuel Meafou, Dorian Aldegheri et Cyril Baille (de gauche à droite) illustrent la réussite du banc en 7-1, qui a laminé le pack irlandais à Dublin (27-42, le 8 mars). (A. Mounic/L'Équipe)

Samedi dernier, depuis Dublin, Galthié confirmera à quel point son groupe « a bien réagi, très bien réagi même » après la défaite frustrantissime de Twickenham. Pendant ce temps, le demi de mêlée irlandais Jamison Gibson-Park, aussi classe que lorsqu'il s'agit d'armer une passe, vient réconforter Antoine Dupont dans le vestiaire des Bleus. Par un avion spécial, les Bleus regagnent la France le soir même. Dans la résidence de Marcoussis, plusieurs joueurs resteront auprès de leur capitaine jusqu'à deux-trois heures du matin.

 
 


#11045 el landeno

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Posté 12 mars 2025 - 06:59

« On a la chance d'avoir des avants qui ont des mains » : le pack de l'équipe de France entre destruction et finesse La force offensive des Bleus passe sur ce Tournoi par des avants à la fois dominants physiquement mais aussi très propres dans l'exécution. Les animations les concernant se sont multipliées et rendent ce cocktail puissance-technique très difficile à défendre.

 

Sans le déchet de Twickenham (26-25), les Bleus auraient peut-être déjà battu le record d'essais sur une édition du Tournoi des 6 Nations avant même de recevoir l'Écosse samedi soir au Stade de France. Ils en sont à 26, à trois longueurs des recordmen anglais de 2021. C'est un chiffre parmi d'autres qui révèle la force de frappe offensive de ce quinze de France cet hiver, à laquelle seuls les hommes de Steve Borthwick ont réchappé. Parfois par miracle, quand on y repense.

 

Les trois-quarts se sont goinfrés avec dix-huit essais aplatis, le plus gourmand étant Louis Bielle-Biarrey et ses sept réalisations en quatre matches. Un festin rendu possible en partie par un jeu offensif de plus en plus riche et abouti devant. « Ce n'est pas anecdotique, confirme l'entraîneur des avants William Servat. On prend du plaisir offensivement, d'abord parce qu'on a des joueurs talentueux. On a la chance d'avoir des avants qui ont des mains, qui peuvent faire cette passe de plus et qui travaillent avec des cellules qui leur permettent d'être au bon endroit au bon moment. Notre projet de jeu est aussi adapté à la qualité de nos joueurs. »

Le fameux jeu en black - où les avants se succèdent en vitesse pour ramasser le ballon derrière un ruck et défier directement au ras - est désormais une animation parmi d'autres. Dont le jeu en tank (ces courtes animations successives autour du demi de mêlée vers des avants qui se proposent), autre appellation qui a fleuri récemment dans le drôle de vocabulaire des stratégies offensives mais dont on comprend bien l'idée : rouler sur la défense adverse. Mais sans passer systématiquement par du jeu frontal.

46 % de passes en plus de la part des avants par rapport à 2022

Le deuxième essai inscrit en Irlande samedi (27-42), par Paul Boudehent (47e), est l'un des plus beaux exemples dans ce Tournoi d'animations variées dans le jeu d'avants, comme le décryptait notre consultant Jean-Baptiste Élissalde dans le salon tactique le lendemain.

Tout y passe ou presque : un maul qui avance à l'entrée du camp irlandais, du jeu en tank autour de Maxime Lucu avec des avants qui arrivent lancés, du jeu dans le sens quitte à aller avec Grégory Alldritt jusque dans le couloir des quinze mètres (opposé à la touche d'origine), du jeu devant la défense (passes dans le dos de Mickaël Guillard pour Romain Ntamack puis Peato Mauvaka pour Yoram Moefana) et enfin du jeu en black lancé par Jean-Baptiste Gros qui arrive à avancer et à dégainer une passe après contact pour Lucu, dernier passeur pour Boudehent.

 

Une action d'environ une minute que les Irlandais passent sur les talons, à la fois dominés physiquement dans le duel, mais aussi dépassés techniquement par la finesse des avants français et la variété de leur palette. Dans le cinq de devant, on louait au début de mandat de Fabien Galthié la gestuelle du pilier gauche Cyril Baille, très à l'aise ballon en mains. Ont depuis débarqué des Uini Atonio, Mauvaka, Thibaud Flament, Emmanuel Meafou, Alexandre Roumat et autres Guillard capables de dégainer presque naturellement ces passes dans le dos, à hauteur ou après contact qui sont autant de risques de déséquilibre pour la défense adverse.

Certains chiffres témoignent de ce jeu plus volumineux dans le pack : sur ce Tournoi, les avants ont réalisé 35,8 passes en moyenne, un chiffre gonflé par l'orgie de Rome (62). Dans la conquête du Grand Chelem de 2022, la moyenne était à 24,4. En novembre, face à l'Argentine (37-23), les avants avaient effectué 20 passes, puis 14 contre la Nouvelle-Zélande (30-29), signe que l'évolution prend surtout forme ces derniers mois dans un projet offensif qui sort du brouillard plein phares.

« C'est un jeu qui demande beaucoup d'énergie pour les avants, et le banc en 7-1 y prend tout son sens, avec quinze avants sur la feuille de match »

Jean-Baptiste Élissalde

 
 
 

« Même des joueurs comme Grégory Alldritt (26 passes sur ce Tournoi, dont 4 après contact) et Jean-Baptiste Gros, que l'on ne voyait pas beaucoup faire ça, s'y sont mis », souligne Élissalde. L'ancien demi de mêlée pointe aussi l'apparition récente de cellules de quatre avants (au lieu de trois) avec lesquelles les Bleus font le pari de la supériorité numérique et n'hésitent pas, en plus de celle du demi de mêlée, à déclencher une deuxième, voire une troisième passe à hauteur, sur un pas. Car ces avants-là maîtrisent techniquement la chose. Autant de solutions potentielles en plus qui perturbent les défenseurs.

La culture du jeu à la main

« C'est un jeu qui demande beaucoup d'énergie pour les avants, et le banc en 7-1 y prend tout son sens, avec quinze avants sur la feuille de match, poursuit Élissalde. Surtout quand vous finissez avec sept Toulousains (Baille, Marchand, Aldegheri, Flament - qui n'est sorti qu'à la 75e, Meafou, Cros et Jelonch) qui ont celle culture du jeu à la main et jouent sur des adversaires un peu plus fatigués. »

« On a toujours un paquet d'avants conquérant en l'air (100 % en touche depuis le début du Tournoi), puissant au sol et à l'aise pour porter le ballon »

Sébastien Piqueronies

 
 
 

Le luxe de ce Tournoi, dans un jeu où les hommes de Fabien Galthié tiennent un peu plus à tenir le ballon et à imposer des séquences longues, c'est que ces avants sont aussi fins techniquement que puissants voire dévastateurs dans le duel. Rappelez-vous de l'essai de Guillard en Italie où il résiste à trois adversaires en partant ballon sous le bras à dix mètres de la ligne, de celui le même jour de Boudehent qui traîne le centre italien Ignacio Brex sur plusieurs mètres avant d'aplatir ou encore de l'entrée fracassante de Meafou à Dublin, sans parler du jus retrouvé d'Alldritt ou du colossal travail de l'ombre de François Cros. « Vous ajoutez toutes ces actions de dézonage et la disponibilité des trois-quarts dans le dos des avants et vous avez un ensemble qui est très dur à défendre, car très peu lisible par la défense adverse », conclut Élissalde.

« Jusque-là, le staff ne s'est pas trompé sur les associations de profils et les complémentarités devant, salue de son côté le manager de Pau Sébastien Piqueronies. On a toujours un paquet d'avants conquérant en l'air (100 % en touche depuis le début du Tournoi), puissant au sol et à l'aise pour porter le ballon. Le tout sur 80 minutes avec des choix de coaching osés, surtout à ce niveau, et payants. Ce qui me marque, c'est que les joueurs français gagnent leurs duels, offensifs et défensifs, ce qui facilite la mise en place du jeu. Elle-même facilitée par ces passes entre avants ou ces avants qui manipulent bien le ballon. » Une sorte de cercle vertueux qui a donné une sacrée amplitude à l'attaque française, bien loin de la dépossession un poil austère des premières années du mandat de Fabien Galthié.

 
 

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#11046 F@b

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Posté 12 mars 2025 - 10:14

 

« On a la chance d'avoir des avants qui ont des mains » : le pack de l'équipe de France entre destruction et finesse La force offensive des Bleus passe sur ce Tournoi par des avants à la fois dominants physiquement mais aussi très propres dans l'exécution. Les animations les concernant se sont multipliées et rendent ce cocktail puissance-technique très difficile à défendre.

 

 

Sans le déchet de Twickenham (26-25), les Bleus auraient peut-être déjà battu le record d'essais sur une édition du Tournoi des 6 Nations avant même de recevoir l'Écosse samedi soir au Stade de France. Ils en sont à 26, à trois longueurs des recordmen anglais de 2021. C'est un chiffre parmi d'autres qui révèle la force de frappe offensive de ce quinze de France cet hiver, à laquelle seuls les hommes de Steve Borthwick ont réchappé. Parfois par miracle, quand on y repense.

 

Les trois-quarts se sont goinfrés avec dix-huit essais aplatis, le plus gourmand étant Louis Bielle-Biarrey et ses sept réalisations en quatre matches. Un festin rendu possible en partie par un jeu offensif de plus en plus riche et abouti devant. « Ce n'est pas anecdotique, confirme l'entraîneur des avants William Servat. On prend du plaisir offensivement, d'abord parce qu'on a des joueurs talentueux. On a la chance d'avoir des avants qui ont des mains, qui peuvent faire cette passe de plus et qui travaillent avec des cellules qui leur permettent d'être au bon endroit au bon moment. Notre projet de jeu est aussi adapté à la qualité de nos joueurs. »

Le fameux jeu en black - où les avants se succèdent en vitesse pour ramasser le ballon derrière un ruck et défier directement au ras - est désormais une animation parmi d'autres. Dont le jeu en tank (ces courtes animations successives autour du demi de mêlée vers des avants qui se proposent), autre appellation qui a fleuri récemment dans le drôle de vocabulaire des stratégies offensives mais dont on comprend bien l'idée : rouler sur la défense adverse. Mais sans passer systématiquement par du jeu frontal.

46 % de passes en plus de la part des avants par rapport à 2022

Le deuxième essai inscrit en Irlande samedi (27-42), par Paul Boudehent (47e), est l'un des plus beaux exemples dans ce Tournoi d'animations variées dans le jeu d'avants, comme le décryptait notre consultant Jean-Baptiste Élissalde dans le salon tactique le lendemain.

Tout y passe ou presque : un maul qui avance à l'entrée du camp irlandais, du jeu en tank autour de Maxime Lucu avec des avants qui arrivent lancés, du jeu dans le sens quitte à aller avec Grégory Alldritt jusque dans le couloir des quinze mètres (opposé à la touche d'origine), du jeu devant la défense (passes dans le dos de Mickaël Guillard pour Romain Ntamack puis Peato Mauvaka pour Yoram Moefana) et enfin du jeu en black lancé par Jean-Baptiste Gros qui arrive à avancer et à dégainer une passe après contact pour Lucu, dernier passeur pour Boudehent.

 

Une action d'environ une minute que les Irlandais passent sur les talons, à la fois dominés physiquement dans le duel, mais aussi dépassés techniquement par la finesse des avants français et la variété de leur palette. Dans le cinq de devant, on louait au début de mandat de Fabien Galthié la gestuelle du pilier gauche Cyril Baille, très à l'aise ballon en mains. Ont depuis débarqué des Uini Atonio, Mauvaka, Thibaud Flament, Emmanuel Meafou, Alexandre Roumat et autres Guillard capables de dégainer presque naturellement ces passes dans le dos, à hauteur ou après contact qui sont autant de risques de déséquilibre pour la défense adverse.

Certains chiffres témoignent de ce jeu plus volumineux dans le pack : sur ce Tournoi, les avants ont réalisé 35,8 passes en moyenne, un chiffre gonflé par l'orgie de Rome (62). Dans la conquête du Grand Chelem de 2022, la moyenne était à 24,4. En novembre, face à l'Argentine (37-23), les avants avaient effectué 20 passes, puis 14 contre la Nouvelle-Zélande (30-29), signe que l'évolution prend surtout forme ces derniers mois dans un projet offensif qui sort du brouillard plein phares.

« C'est un jeu qui demande beaucoup d'énergie pour les avants, et le banc en 7-1 y prend tout son sens, avec quinze avants sur la feuille de match »

Jean-Baptiste Élissalde

 
 
 

« Même des joueurs comme Grégory Alldritt (26 passes sur ce Tournoi, dont 4 après contact) et Jean-Baptiste Gros, que l'on ne voyait pas beaucoup faire ça, s'y sont mis », souligne Élissalde. L'ancien demi de mêlée pointe aussi l'apparition récente de cellules de quatre avants (au lieu de trois) avec lesquelles les Bleus font le pari de la supériorité numérique et n'hésitent pas, en plus de celle du demi de mêlée, à déclencher une deuxième, voire une troisième passe à hauteur, sur un pas. Car ces avants-là maîtrisent techniquement la chose. Autant de solutions potentielles en plus qui perturbent les défenseurs.

La culture du jeu à la main

« C'est un jeu qui demande beaucoup d'énergie pour les avants, et le banc en 7-1 y prend tout son sens, avec quinze avants sur la feuille de match, poursuit Élissalde. Surtout quand vous finissez avec sept Toulousains (Baille, Marchand, Aldegheri, Flament - qui n'est sorti qu'à la 75e, Meafou, Cros et Jelonch) qui ont celle culture du jeu à la main et jouent sur des adversaires un peu plus fatigués. »

« On a toujours un paquet d'avants conquérant en l'air (100 % en touche depuis le début du Tournoi), puissant au sol et à l'aise pour porter le ballon »

Sébastien Piqueronies

 
 
 

Le luxe de ce Tournoi, dans un jeu où les hommes de Fabien Galthié tiennent un peu plus à tenir le ballon et à imposer des séquences longues, c'est que ces avants sont aussi fins techniquement que puissants voire dévastateurs dans le duel. Rappelez-vous de l'essai de Guillard en Italie où il résiste à trois adversaires en partant ballon sous le bras à dix mètres de la ligne, de celui le même jour de Boudehent qui traîne le centre italien Ignacio Brex sur plusieurs mètres avant d'aplatir ou encore de l'entrée fracassante de Meafou à Dublin, sans parler du jus retrouvé d'Alldritt ou du colossal travail de l'ombre de François Cros. « Vous ajoutez toutes ces actions de dézonage et la disponibilité des trois-quarts dans le dos des avants et vous avez un ensemble qui est très dur à défendre, car très peu lisible par la défense adverse », conclut Élissalde.

« Jusque-là, le staff ne s'est pas trompé sur les associations de profils et les complémentarités devant, salue de son côté le manager de Pau Sébastien Piqueronies. On a toujours un paquet d'avants conquérant en l'air (100 % en touche depuis le début du Tournoi), puissant au sol et à l'aise pour porter le ballon. Le tout sur 80 minutes avec des choix de coaching osés, surtout à ce niveau, et payants. Ce qui me marque, c'est que les joueurs français gagnent leurs duels, offensifs et défensifs, ce qui facilite la mise en place du jeu. Elle-même facilitée par ces passes entre avants ou ces avants qui manipulent bien le ballon. » Une sorte de cercle vertueux qui a donné une sacrée amplitude à l'attaque française, bien loin de la dépossession un poil austère des premières années du mandat de Fabien Galthié.

 
 

 

 

c'est sûr que s'il faut aligner des joueurs qui ont des mains et la culture de la passe, on est pas prêt de voir des nôtres



#11047 Ptolémée

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Posté 12 mars 2025 - 14:13

pour moi , c'est la plus belle équipe de France depuis des années 


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#11048 ELSAZOAM

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Posté 12 mars 2025 - 14:57

pour moi , c'est la plus belle équipe de France depuis des années 

Cette équipe doit gagner quelque chose, ça va être fait samedi avec le Tournoi 2025.
J'espère quand même qu'ils ne vont pas glisser sur une peau de banane écossaise, mais bon, en Écosse les bananiers ne poussent pas !

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#11049 Bon Chasseur

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Posté 12 mars 2025 - 15:47

pour moi , c'est la plus belle équipe de France depuis des années 

plus belle que 2022 ? C'est bien possible. Je dirais que 2022 était plus vigoureuse, plus dominatrice, plus jeune, tout ça... mais que celle ci est plus dans la maturité et la simplicité. On voit une défense moins tape à l'oeil avec les gros grattages d'antan de Danty et autres, et plus un rideau intelligent et constant. L'attaque est moins structurée je trouve, depuis Arlettaz comparé à Labit, mais tout aussi létale. De grosses équipes en ont fait les frais entre la NZ en Novembre ou l'Irlande récemment, et le feu d'artifice à Rome n'était pas accidentel.



#11050 cocotte 63

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Posté 12 mars 2025 - 16:42

Et il y a encore de très bons joueurs à intégrer comme les Depoortere, Gailleton, Attissogbe, Buros, Dréan qui sont déjà passés ou dans le collimateur...

Devant les Tuilagi, Tixeront (le seul asémiste que je vois capable d'être dans cette équipe, s'il continue sa progression, et monte en "intensité") et bien d'autres.

 

Vraiment de quoi continuer à faire une très belle équipe et un très beau rugby !



#11051 ELSAZOAM

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Posté 12 mars 2025 - 16:48

Chez nous Tixeront bien sûr, mais aussi Montagne un jour ; si le staff de l'EDF fait appel à lui pour les rassemblements, ce n'est pas pour rien, en plus il est jeune (24 ans) il a le temps de progresser (surtout pour un pilier) !


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#11052 Ptolémée

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Posté 12 mars 2025 - 23:58

plus belle que 2022 ? C'est bien possible. Je dirais que 2022 était plus vigoureuse, plus dominatrice, plus jeune, tout ça... mais que celle ci est plus dans la maturité et la simplicité. On voit une défense moins tape à l'oeil avec les gros grattages d'antan de Danty et autres, et plus un rideau intelligent et constant. L'attaque est moins structurée je trouve, depuis Arlettaz comparé à Labit, mais tout aussi létale. De grosses équipes en ont fait les frais entre la NZ en Novembre ou l'Irlande récemment, et le feu d'artifice à Rome n'était pas accidentel.

 

mature et sérénité ...



#11053 Gourine63

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Posté 13 mars 2025 - 10:20

 
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el landeno

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Posté 13 mars 2025 - 11:42

Pour « L'Équipe », Gaël Fickou revisite ses meilleurs souvenirs dans le Tournoi des Six Nations à l'aube de devenir le joueur français le plus capé dans la compétition.
Maxime Raulinpublié le 13 mars 2025 à 07h30mis à jour le 13 mars 2025 à 11h04
6 minutes
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Absent face au pays de Galles et l'Angleterre en raison d'une fracture d'un pouce, puis non retenu face à l'Italie et l'Irlande, Gaël Fickou (30 ans) fait son retour en équipe de France pour la finale du Tournoi face à l'Ecosse (samedi, 21 heures). Le centre des Bleus, qui sera titulaire, fêtera pour l'occasion sa 50e cape dans le Tournoi et égalera le record de Philippe Sella.

 

Vos 50 capes dans le Tournoi : « Égaler Philippe Sella, c'est d'abord beaucoup de la fierté. Marquer l'histoire des Bleus est forcément spécial. Tous ces sacrifices, toutes ces années d'entraînement sont payants. Je n'ai pas grandi dans une famille rugby. J'ai appris à aimer le Tournoi. Chaque année, c'est un moment fort qui met les frissons. C'est la plus grosse compétition au monde. L'engouement est exceptionnel. »

Votre première cape : « France - Écosse en 2013 (23-16, 16 mars 2013). C'est également ma première sélection en bleu. J'étais avec les moins de 20 ans. J'avais 18 ans. Mais Florian Fritz a dû renoncer en raison d'une infection à un pied. Philippe Saint-André, le sélectionneur de l'époque, vient me chercher et m'annonce que je serai remplaçant. J'étais à table avec les U20. J'ai pris mes affaires et j'ai rejoint la grande équipe de France. Incroyable ! J'ai été bizuté dans la foulée. Je me suis retrouvé à faire un sketch devant tout le monde. Je bégayais. Je suis entré en jeu à cinq minutes de la fin à la place de Mathieu Bastareaud. Notre seule victoire dans ce Tournoi. »

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Gaël Fickou échappe à la défense écossaise pour sa première sélection en 2013. (A. MOUNIC/L'Équipe)

Votre premier essai : « Je le revois comme si c'était hier. France - Angleterre au Stade de France en ouverture du Tournoi (26-24, 1er février 2014). Il reste moins de cinq minutes à jouer et nous sommes menés 19-24. Dimitri (Szarzewski) réussit une superbe action en jouant comme un trois-quart. Il me fait la passe et je finis le boulot. Souvent avant les Crunch, la vidéo ressort. C'est un souvenir incroyable. Je venais d'entrer en jeu. C'était mon premier ballon. D'ailleurs, j'étais persuadé que je n'allais pas entrer. J'étais derrière les poteaux avec Julien Deloire (préparateur physique) et je lui disais que ça ne servait à rien de poursuivre l'échauffement. Il m'a dit : "Si, c'est maintenant ! "Pendant tout l'échauffement, je m'étais imaginé marquer l'essai de la gagne. Juste avant d'entrer, en bord de touche, Yannick Bru (entraîneur adjoint) me glisse : "Je crois en toi, tu as une bonne étoile, tu vas marquer ! "Au moment où j'aplatis, le stade faisait un bruit assourdissant. J'avais la sensation que tout allait s'écrouler. »

 

« La victoire en Angleterre en 2023, c'était un truc de fou. Comme dans un rêve. Le match restera dans l'Histoire. On a traumatisé les Anglais ! Tout nous réussissait. Même mon coup de pied est arrivé dans les mains de Damian (Penaud)

 
 
 

Votre première titularisation : « France - Irlande (20-22, 15 mars 2014), face à Brian O'Driscoll pour son dernier match international. C'était une référence à son poste. Il avait été élogieux à mon égard, c'était donc une fierté et un super challenge de pouvoir l'affronter. Je l'avais surtout admiré à la télé ! »

Votre plus beau Tournoi : « Le Grand Chelem 2022 ! Il faut se rappeler qu'à mes débuts, j'ai vécu beaucoup de Tournois compliqués. On finissait 4e ou 5e à chaque fois. Avec l'arrivée de Fabien (Galthié en 2020), il y a de la frustration car on termine deux fois 2e. Alors le Tournoi 2022, je ne dirais pas que c'est une délivrance, mais je me dis : on est payés, enfin ! »

Votre unique Grand Chelem : « Au coup de sifflet final, la sensation est énorme. Soulevez le trophée, je m'en fous un peu. Je crois même que je ne l'ai pas pris dans les mains. Ce qui m'importait à ce moment-là, c'était les émotions, le partage avec mes coéquipiers. Ce qu'on se dit aussi. Des mots forts. »

Votre pire Tournoi : « Difficile de choisir. Le premier (en 2013) est catastrophique. On n'avait pas gagné un match avant ce dernier face à l'Écosse. Quand je débarque dans l'équipe, je sens que l'ambiance est pesante. »

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Antoine Dupont et Gaël Fickou lors d'Angleterre-France 2023 (10-53). (P. Lahalle/L'Équipe)

Votre match le plus marquant : « La victoire en Angleterre en 2023 (10-53 à Twickenham). Il est légendaire celui-là. C'était un truc de fou. Comme dans un rêve. Il restera dans l'Histoire. On a traumatisé les Anglais ! Tout nous réussissait. Même mon coup de pied est arrivé dans les mains de Damian (Penaud). »

Votre pire match : « J'en ai vécu pas mal... Mais je dirais celui face à l'Italie à Lille en 2024 (13-13). Au coup de sifflet final, la sensation est comme une défaite. Les Italiens méritaient de gagner. À l'inverse du match en Angleterre, cette fois, rien ne fonctionnait ! »

Votre essai le plus marquant : « Le premier contre l'Angleterre. Il a marqué les esprits. Il y a aussi celui du Grand Chelem, encore face à l'Angleterre (25-13, le 19 mars 2022). »

Votre stade préféré : « Le Millennium de Cardiff au pays de Galles. Il est sublime. L'architecture est magnifique. L'ambiance est dingue. Tu as la sensation de pouvoir presque toucher les supporters. Quand le toit du stade est fermé, avec les jeux de lumières, les flammes, la musique, tu as l'impression qu'il règne le chaos. Les conditions de jeu sont également idéales. Et puis un stade en pleine ville, c'est magique. Tu ressens la ferveur quand tu arrives en bus et que tu traverses la foule. »

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Votre adversaire préféré : « L'Angleterre. Nos meilleurs ennemis ! J'adore leur arrogance, c'est ce qui me motive pour les affronter. Cette équipe m'a plutôt réussie depuis le début de ma carrière. »

Votre vis-à-vis préféré : « Je pourrais évoquer l'Irlandais Garry Ringrose qui est de la même génération que moi et que j'ai toujours affronté. Mais celui auquel j'adore me mesurer, c'est l'Anglais Manu Tuilagi ! Il est bestial. Il a un côté méchant. Tu sais qu'il va vouloir te faire mal. Ça me plait. Je sais exactement comment l'éviter. Ça l'agace un peu (Il sourit.). On se respecte beaucoup. »

Votre unique carton jaune : (défaite 44-8 en Angleterre, 10 février 2019). « Je ne m'en souviens pas ! (Il se marre). J'ai dû effacer ce match de ma mémoire ! C'est un très mauvais souvenir. »

"Louis Picamoles au moment de son départ à Northampton (2016) est à son prime. Il était inarrêtable. C'était le meilleur 8 du monde. Technique, puissance, stratégie, il savait tout faire. Un peu comme Antoine, Louis avait un côté extraterrestre

 
 
 

La plus grosse colère : « Fabien (Galthié) claque quelques colères. Il dit les choses. Après le nul face à l'Italie (13-13, le 25 février 2024), je ne me souviens pas de tout, mais il n'avait pas été tendre. Philippe Saint-André (2012 à 2015) aussi en a poussé quelques-unes. À l'époque, on enchaînait les défaites. Il nous atomisait. J'ai un souvenir d'une colère après une défaite face au pays de Galles (13-20, 28 février 2015), "PSA "nous avait coupés en deux ! »

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Louis Picamoles face aux Irlandais en 2017 (A. Mounic/L'Équipe)

Votre partenaire de chambre : « Louis Picamoles. On a fait chambre commune pendant neuf ans ! C'est comme mon grand frère. Il est facile à vivre. Désormais, je suis de plus en plus seul en chambre. Ça doit être le privilège de l'âge ! »

Votre partenaire le plus fort : « Si je suis rationnel, je dis Antoine (Dupont). Il est à part. Mais Louis Picamoles au moment de son départ à Northampton (2016) est à son prime. Il était inarrêtable. C'était le meilleur 8 du monde. Technique, puissance, stratégie, il savait tout faire. Un peu comme Antoine, Louis avait un côté extraterrestre. »

Votre sélectionneur favori : « Fabien (Galthié). Tout le monde va me prendre pour un fayot ! (il se marre). Nous avons une relation honnête et loyale. Jusqu'à présent, c'est le seul avec qui c'est comme ça, même si je respecte tous mes anciens sélectionneurs. J'ai la sensation de compter aux yeux de Fabien. »

Un maillot particulier : « Je n'ai jamais été voir un adversaire pour échanger son maillot. Si on me le demande, je le fais avec plaisir. Mais c'est tout. Je préfère donner mes maillots à des gens qui comptent ou des associations. J'en garde généralement un par Tournoi. Je préfère les souvenirs aux biens matériels. »

Le moment hors rugby : « Sur les quatre dernières années, plusieurs personnalités inspirantes sont venues nous rendre visite. Jean-Louis Aubert, Jean Dujardin, Patrick Sébastien, Benoît Saint-Denis... On a vu du beau monde. Mais si je ne devais en retenir qu'un, je dirais Yannick Noah. Il a été très touchant. Je m'étais un peu reconnu en lui. Il nous avait surpris dans son approche. »



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Posté 14 mars 2025 - 07:04

ENTRETIEN. Emmanuel Meafou (XV de France) : « Je veux être le meilleur deuxième ligne du monde »
  Lecture 5 min
20241116222706-41628412.jpg?v=1741901184Emmanuel Meafou. © Crédit photo : FRANCK FIFE / AFP
Publié le 14/03/2025 à 6h00.
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Auteur d’une entrée en jeu percutante face à l’Irlande, Emmanuel Meafou (26 ans, 8 sélections) a rappelé toute l’étendue de son potentiel. Il raconte son parcours et décrit le joueur qu’il veut devenir

Emmanuel Meafou (26 ans, 8 sélections) a mis un genou à terre. C’était il y a quelques semaines. Titulaire lors des deux premiers matchs du Six-Nations, face au pays de Galles et l’Angleterre, le deuxième ligne international du Stade Toulousain a été « séché » par une sérieuse infection pulmonaire. Le colosse des Bleus, qui a grandi en Australie après être né en Nouvelle-Zélande de parents samoans, est pourtant du genre solide. Mais ça l’a suffisamment ébranlé pour le contraindre au forfait face à l’Italie. En son absence, le jeune Mickaël Guillard a brillé à Rome et à Dublin. Appelé à entrer en jeu en deuxième période face à l’Italie, Emmanuel Meafou a tout de même eu le temps d’étaler sur la pelouse toutes les qualités qui font de lui une des attractions du Top 14. Cette puissance à nulle autre pareille. Ces plaquages cinglants. Et cette gestuelle soyeuse qui détonne chez un joueur de ce gabarit. Avant le coup d’envoi de ce Six-Nations, il avait accepté de se raconter. Entretien.

« Il ne faut pas être seulement costaud, il faut aussi faire preuve d’intelligence »

En parlant de vous, Fabien Galthié estimait en novembre dernier que vous étiez encore un potentiel en développement au niveau international. Êtes-vous d’accord avec lui ?

Bien sûr. Je dois encore réussir à bien basculer entre le Top 14 et les matchs en sélection. Ça n’a rien à voir. Je n’ai joué que cinq matchs en équipe de France. Ce n’est pas grand-chose en vérité. Avec plus de rencontres, avec plus de temps de jeu, je pense être capable de changer beaucoup de choses dans mon jeu pour devenir meilleur. Le joueur que je suis aujourd’hui n’aura rien à voir avec celui que je serai dans deux ou trois ans.

Qu’est-ce que vous pourriez changer dans votre jeu ?

Je pense à ma capacité de déplacement. À ma vision aussi. Ça signifie voir les choses avant qu’elles ne se produisent, être bien positionné plus tôt, utiliser des crochets intérieurs ou extérieurs pour éviter des collisions. Je sais que je suis capable d’aller tout droit. Mais il ne faut pas être que costaud, il faut aussi faire preuve d’intelligence. Un des joueurs que j’adore, qui est un des meilleurs deuxième ligne du monde, c’est Thibaud Flament. Il n’a pas le même gabarit que moi, mais il avance à chaque fois. Il est très mobile, toujours en avance : c’est quelque chose que je peux travailler.

Comment y parvenir ?

Ça commence par mon physique. Je dois être assez léger, mais pas trop pour ne pas perdre ma force. Je dois trouver le bon équilibre entre la puissance et la capacité de jouer pendant 80 minutes. Je dois aussi travailler les angles de mes courses, mais j’ai aussi beaucoup de choses à faire dans l’analyse de l’adversaire.

Vous êtes aux alentours de 140 kilos actuellement. Quel est votre poids idéal à vos yeux ?

Pour le niveau international, je pense que 140, c’est bien. Lors du dernier match de la tournée de novembre (contre l’Argentine), j’étais à 143 kg. Je me sens très bien quand je suis comme ça. Je suis capable de multiplier les temps de jeu et de récupérer plus vite. Quand je suis trop lourd, après avoir porté le ballon deux fois, je le ressens dans mes jambes : je ne peux plus courir. Il me faut deux ou trois minutes pour récupérer avant l’action suivante. À l’inverse, quand je me sens bien, je me sens capable de taper dans les rucks, recharger les actions, plaquer encore et encore. Quand je suis bien, je n’ai besoin que de trois secondes pour récupérer. Un des points forts de mon jeu, c’est la force. Je ne peux pas le perdre, mais il faut être assez « fit » pour enchaîner les efforts.

Uini Atonio raconte qu’il s’est senti mieux le jour où on a arrêté de lui parler de son poids. Quel est votre rapport à cela ?

Non. Je n’ai aucun problème avec ça. Oui, les médias m’en parlent. Mais en vrai, je m’en fous. Je sais quand je me sens bien ou non : je me connais, je sais ce dont j’ai besoin. Un mec à 100 kilos n’est pas forcément en forme. Je peux être mauvais à 140 et faire un très bon match à 150 kg. Le poids ne fait pas toujours la différence. Le poids est un facteur de performance. Mais tu as aussi besoin d’un bon cerveau.

« J’ai deux grandes sœurs et deux petits frères : on était tout le temps en train de jouer avec un ballon »

Vous parlez beaucoup de votre puissance, de votre gabarit. La qualité technique est pourtant aussi l’une de vos forces. Comment l’avez-vous développée ?

J’ai deux grandes sœurs et deux petits frères : on était tout le temps en train de jouer avec un ballon. Au volley, au basket… En Australie, mes sœurs ont fait du netball (un dérivé du basket). J’avais toujours un ballon entre mes mains. Le rugby, je l’ai commencé à XIII comme je l’ai dit. Et dans cette discipline, les avants touchent beaucoup de ballons aussi : ils font des passes de 10 ou 20 mètres. Le rugby à XV a changé. Mais avant, j’avais l’impression que devant, à part les troisième ligne, on ne touchait jamais le ballon ou on ne faisait jamais de passes. Désormais, tout le monde est impliqué.

Quand vous dites que vous voulez faire évoluer votre jeu, c’est parce que vous avez l’impression de trop vous reposer sur votre puissance désormais ?

Non. Mais je ne peux pas jouer uniquement avec ça. Je peux prendre l’exemple d’Ardie Savea. Il est très puissant, mais il a aussi une très bonne technique : c’est l’un des meilleurs joueurs du monde. Aller tout droit et passer par le sol, ça ne suffit pas. Je veux être un joueur complet : avoir de la puissance, des skills pour faire des offloads, c’est ça qui change tout. J’ai envie d’être le meilleur deuxième ligne du monde. Et si j’arrive à progresser, je sais que je peux le devenir.

Avez-vous un modèle ou une source d’inspiration au poste ?

Quand j’étais plus jeune, c’était Brodie Retallick, le deuxième ligne de la Nouvelle-Zélande. J’adore ce mec. On n’a pas du tout le même physique, mais je le trouve énorme. Physiquement, il se donnait à fond. Il avait d’excellentes mains. Il marquait des essais. Et il a gagné le titre de meilleur joueur du monde ! Pour le devenir, tu dois être bien au-dessus des autres que lorsque tu joues en numéro 9 ou 10, à des postes où tu touches beaucoup de ballons.

Vous aimez désormais intimider l’adversaire, lui faire mal à l’impact ?

Dans le jeu, oui. C’est le but. Le combat, c’est de « taper » contre les mecs, gagner les duels. Bien sûr que j’aime faire un gros plaquage, une grosse percussion.

20250201191606-ja66581.jpg?v=1741901184Emmanuel Meafou, tout en puissance face aux Gallois.
Fabien COTTEREAU
« Ma mère me disait que le joueur en face voulait me casser les bras et les jambes et que je devais faire pareil »

Vous parlez de votre goût pour les collisions. Avez-vous, même enfant, toujours aimé cette dimension de domination ?

Non. En fait, c’était l’inverse. Comme j’étais trop gros, je faisais gaffe à ne pas faire mal aux autres. J’étais trop timide, trop gentil dans le jeu (sourire). Les plus petits que moi étaient plus méchants : n’ayant pas de gabarits, ils s’envoyaient à 100 %. Ça a un peu gêné ma progression en grandissant. Finalement, c’est ici en France, que j’ai réussi à devenir plus agressif dans le jeu, à retrouver de l’intensité pour utiliser mon corps à 100 %.

On vous le reprochait ?

Oui, ma mère me le reprochait. Avant les matchs, elle essayait toujours de m’énerver pour que je sois plus méchant dans le jeu. Elle me disait que le joueur en face voulait me casser les bras et les jambes et que je devais faire pareil. Mais je suis un mec gentil. Je n’étais pas aussi bon quand j’étais plus jeune.

N’est-ce pas marrant d’imaginer une maman tenir un tel discours à son enfant ?

Bien sûr. Mais ma mère savait que j’étais capable de faire mieux. Même si j’étais réservé, elle était convaincue que je pouvais tout faire sur un terrain de rugby. Que je pouvais effectuer de grandes choses dans un match. Même à 12 ans, elle croyait que j’étais un homme capable de réaliser des grandes choses. Elle m’a poussé à être plus mariole. En plus, je lui avais dit que je voulais devenir rugbyman : elle savait que c’était mon rêve. Elle a fait en sorte que je le touche.

Avez-vous grandi dans un univers rugby ?

Non, pas du tout. Mon papa n’avait qu’un peu joué, lorsqu’il était au collège. Mais en Australie, le sport numéro un est le rugby à XIII. On a commencé à le regarder à la maison, et mes potes au collège y jouaient aussi. C’est comme ça que j’ai commencé le rugby.

Quel rôle ont joué vos parents dans votre carrière ?

Tout ! Ma mère et mon père ont tout fait pour mes frères, mes sœurs et moi. On est cinq, on pratiquait tous un sport. Et mes parents étaient toujours là, chaque week-end, à chaque entraînement ou chaque match. Quand je n’étais pas trop bien, jeune, ils m’ont encouragé à continuer à bosser en me disant que ça allait venir. Je n’étais jamais choisi dans les grosses équipes, je n’ai jamais joué avec les moins de 20 ou les moins de 18 en Australie. Mais ils ont toujours été mes premiers soutiens.

20240310191904-51837512.jpg?v=1741901184Emmanuel Meafou lors de la victoire à Cardiff dans le Tournoi 2024.
AFP
La 5e dimension Emmanuel Meafou ne sera donc que remplaçant face à l’Écosse. Brillant lors des deux derniers matchs, Mickaël Guillard conserve logiquement sa place. Le deuxième ligne du Stade Toulousain aura toutefois un rôle primordial lors de son entrée en jeu. Une mission renforcée par l’option du 7-1 sur le banc qui demande aux avants de finir de remporter le bras de fer face aux adversaires. Contre l’Irlande, il a montré en seulement 30 minutes à quel point il était important. Il a touché 11 ballons. Sur ce total, il a très nettement remporté son duel à six reprises. Et il a réussi cinq offloads sur ses autres possessions. Une autre dimension.
 
 
 
 
 





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