Pierre Ménès au tribunal pour l'affaire du Parc des Princes Pierre Ménès, l'ancien chroniqueur de Canal+ sera jugé mercredi pour « agression sexuelle » sur une hôtesse du Parc des Princes, en novembre dernier. Il nie les faits.https://www.lequipe....e-menes/1308739
La petite affaire Menes suit son cours en attendant, au ryhtme ou ca va dans ~ 5 ans il y aura peut-etre le debut d'un proces.
Que s'est-il réellement passé dans les couloirs feutrés des loges du Parc des Princes, le 20 novembre 2021 ? Ce samedi d'automne, vers 16 heures, Pierre Ménès, l'ex-chroniqueur de Canal+, encore en pleine tourmente après son départ de la chaîne cryptée pour des soupçons de « comportement sexiste » (voir par ailleurs) se présente à l'entrée VIP, accès 218, salon République du Parc des Princes. Le PSG doit affronter le FC Nantes (3-1) en Ligue 1.
Deux hôtesses, employées par un prestataire de service, sont chargées de l'accueil des invités en loge. Selon le récit qu'elle en fera, quelques heures plus tard, devant les enquêteurs du 1er district de police judiciaire (DPJ), en charge de l'affaire, l'une des deux hôtesses explique que Pierre Ménès aurait demandé une couverture pour se protéger du froid. S'entendant répondre qu'il n'y en avait pas, il aurait réclamé, en échange, les capes portées par les hôtesses sur leur uniforme. Devant le refus, il n'aurait pas insisté puis aurait gagné sa place, accompagné d'une amie et d'un couple. C'est à la reprise de la deuxième mi-temps que la situation aurait dégénéré.
Au retour des spectateurs, après un détour par le bar des loges, les deux hôtesses contrôlent leurs badges. Selon nos informations, Christelle* (33 ans) décrit avoir « senti passer une personne entre le mur et elle », la bousculant un peu au passage. Dans le même temps, elle aurait perçu une main se poser sur sa « poitrine droite », avant de descendre jusqu'à son ventre. « De haut en bas, un geste délicat, rapide et précis », aurait-elle même qualifié devant les policiers du 1er DPJ. Avant de confier encore s'être retrouvée « figée » par cette attitude. Elle aurait aussi indiqué avoir eu « une personne devant elle » au moment des faits, avant de tourner « immédiatement » la tête vers le couloir menant aux tribunes et d'apercevoir Pierre Ménès. Toujours selon nos informations, Christelle aurait assuré n'avoir « aucun doute » sur le fait que l'ancien chroniqueur de Canal+ soit l'auteur de ce geste, car « il se trouvait seul dans le couloir ».
Sous le choc, elle serait ensuite descendue en salle de repos, avant d'informer une collègue de ce qu'il venait de lui arriver, ainsi qu'une des responsables de la société qui l'emploie. Mais elle n'a pas souhaité déposer plainte. Ni son employeur. Entendue par la police, Christelle aurait évoqué d'emblée avoir « un peu peur car il s'agit d'une personne connue », qu'elle « ne veut pas d'histoire » ni que l'affaire « soit médiatisée ».
« Avec tout ce que je vis depuis sept mois, il faudrait être le roi des cons ou des malades pour tripoter une hôtesse à l'entrée d'une tribune
Pierre Ménès aux enquêteurs
Les enquêteurs ont auditionné différents témoins. Aucun n'a été en mesure de confirmer les faits décrits. Et notamment la seconde hôtesse qui était avec elle au moment des faits. Alors que Christelle aurait assuré que sa collègue avait assisté à son agression, lui mimant même la scène, cette dernière l'a contredite devant les policiers. Seul un agent de sécurité aurait précisé avoir observé « l'attitude étrange de Pierre Ménès, en train de fixer » Christelle, après coup. L'exploitation des images de vidéosurveillance n'a rien donné non plus : le lieu où l'agression se serait déroulée n'est pas couvert par le champ des caméras. Les mêmes policiers ont découvert un tweet, posté dans la nuit du 20 au 21 novembre, vers 3 heures du matin, dénonçant : « Pierre Ménès a encore sévi (vu de mes yeux) ». Mais le mystérieux auteur de ce message n'a jamais répondu aux convocations de la police. Tandis que Twitter n'a pas donné suite pour permettre son identification...
Placé en garde à vue le 9 décembre dernier, Pierre Ménès aurait indiqué ne pas avoir « fait attention » aux hôtesses lors de cette rencontre. Il aurait aussi assuré que cette histoire de « plaid » serait « totalement fausse ». Avant de livrer sa version : « avec tout ce que je vis depuis sept mois, il faudrait être le roi des cons ou des malades pour tripoter une hôtesse à l'entrée d'une tribune alors qu'il y a d'autres supporters autour de moi. Dès que cette affaire est sortie dans la presse, j'ai contacté le bras droit du président du PSG pour visionner les enregistrements vidéo, vu que je n'avais absolument rien fait. Je n'ai pas eu de réponse (...) Je souhaite visionner ces enregistrements qui confirmeront bien que je n'ai pas porté ce geste à cette hôtesse ».
Pour sa défense, l'avocat de Pierre Ménès, Me Arash Derambarsh, a produit trois attestations de personnes « confirmant unanimement qu'[il] a passé l'intégralité de son temps à leurs côtés dès son arrivée pour le cocktail en loge, durant le match et le cocktail d'après-match ». Il a également déposé plainte pour « dénonciation calomnieuse » et pour « cyberharcèlement ». « Mon client est tout à fait serein, concernant des faits qui ne sont pas du tout caractérisés. Nous démontrerons la calomnie qui a porté atteinte à son honneur et à sa considération. »
Outre cette affaire du Parc, Pierre Ménès, présumé innocent, est aussi poursuivi, ce mercredi, pour deux faits remontant au mois de juin 2018 dans un magasin Nike à Paris. Deux vendeuses avaient déposé plainte contre lui pour « agression sexuelle ». La première avait vu sa procédure classée sans suite par le parquet ; pour la seconde, Pierre Ménès avait fait l'objet d'un rappel à la loi en janvier 2019. Mais en cas de faits nouveaux, dans un délai de six ans, la justice peut réviser sa position et décider de nouvelles poursuites.
*Le prénom de l'hôtesse a été modifié.