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Christophe Dominici


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#61 catpower

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Posté 24 novembre 2020 - 23:10

C'est une bien triste nouvelle, plus triste encore si ce compétiteur brillant a choisi de se donner la mort. Je ne sais pas ce qui a pu le pousser à en finir.

Il a eu une belle carrière, de beaux titres, des essais d'anthologie.

Maintenant sa vie n'a pas été aussi rose que son maillot préféré.

Sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

addiu


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#62 Silhouette

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Posté 25 novembre 2020 - 01:59

Ben non, la mort n annule pas toutes les conneries que tu fais dans ta vie, on a jugé à un instant t sans lui souhaiter cette fin.

100% d'accord.

 

C'est une bien triste nouvelle, plus triste encore si ce compétiteur brillant a choisi de se donner la mort. Je ne sais pas ce qui a pu le pousser à en finir.

Il a eu une belle carrière, de beaux titres, des essais d'anthologie.

Maintenant sa vie n'a pas été aussi rose que son maillot préféré.

Sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

addiu

Et justement, les temoignages qui commencent a sortir semblent faire etat d'un mal etre beaucoup plus profond et ancien que ce qui a pu se passer ces derniers mois: https://www.lequipe....ominici/1198198

 

Je sais pas a quel point ca avait ete devoile avant, et c'est delicat d'en parler aujourd'hui aussi, mais quelque part c'etait un personnage public et tout le monde a un peu les memes questions, donc c'est peut-etre pas plus mal que les medias amenent un eclairage un peu plus detaille, meme si ca doit etre tres dur pour ses proches  :mellow:


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#63 el landeno

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Posté 25 novembre 2020 - 07:11

Christophe Dominici, à l'aise parmi les balèzes Malgré sa taille modeste (1,72 m), Christophe Dominici a réussi à mener une carrière extraordinaire grâce à sa vitesse, ses appuis et son tempérament de feu.

Christophe Dominici a surgi dans le rugby à une époque où les petits gabarits comme le sien semblaient condamnés à choisir une autre voie. C'était un temps où l'ailier all black Jonah Lomu écrabouillait tous ses adversaires, et où la plupart des clubs, aveuglés par la puissance phénoménale du géant de l'hémisphère Sud, commençaient à estimer que les ailiers devaient être grands et costauds avant d'être rapides et explosifs. Dominici, d'ailleurs, a commencé par jouer au foot, un sport qui collait sans doute davantage à ses mensurations et à sa « grande gueule », dixit un ex-partenaire chambreur. Il était doué, paraît-il. Suffisamment pour glaner un titre de champion du Var juniors avec le club de son village, Solliès-Pont, et pour disputer un 32e de finale de Coupe Gambardella face au Monaco de Lilian Thuram. Un souvenir pas terrible, d'ailleurs, puisqu'il se fit expulser en cours de match à cause de mots déplacés à l'encontre d'un arbitre qui lui avait refusé un penalty.

 

Nous sommes alors en 1990 et « Domi » a déjà un caractère bien trempé. Trop, peut-être. Si bien que le bouillant Méridional finit par bifurquer vers le rugby, une discipline plus a même de satisfaire son goût pour la castagne et les duels d'homme à homme. Sa petite taille (1,72 m) ? Pas grave. « On se pose toujours des questions à mon sujet, nous avait-il confié un jour. C'est sûr que lorsqu'on me regarde et qu'on voit des mecs de 1,90 m, on se dit : comment il ne se fait pas mal ? Comment je peux exister à ce niveau, ça interpelle. Maintenant, (Mike) Tyson faisait 1,80 m et il démontait des mecs de 2 mètres. Mais c'est ça, le mystère. »

Le mystère Dominici est pourtant simple à décrypter. C'est de la vitesse, des appuis phénoménaux et cette aptitude, rare, à accélérer juste après avoir déjà accéléré. Des qualités exceptionnelles qui lui permettent rapidement de gravir les échelons à toute blinde. Après deux saisons en D2 à La Valette, il file quatre ans à Toulon (1993-1997) avant de rejoindre le Stade Français (1997-2008), où il se taillera un palmarès XXL (notamment cinq titres de champion de France en 1998, 2000, 2003, 2004 et 2007). Sur les terrains, il rivalise avec n'importe qui. Son explosivité et son art de la feinte l'aident à échapper aux gros bras, tandis que sa tonicité au contact l'érige aussi en redoutable défenseur et casseur de plaquage.

Son Everest contre les All Blacks

« Les gros, quand ils prennent un petit comme lui, c'est pour faire mal, c'est plus fort qu'eux, nous disait un jour l'ancien centre international Jean Gachassin, lui aussi joueur de petite taille (1,62 m). Lui, il leur rentre dedans ! Et grâce à ses appuis extraordinaires - il faut bien qu'on ait des avantages, nous les petits -, il gicle et il s'en sort, bien qu'il soit tenu. Et quand il vient dans la ligne, s'il passe, tu ne le revois plus ! » « D'un crochet, je me sers de la puissance de mon adversaire, je m'engage sans savoir si le type est plus lourd, plus costaud, expliquait effectivement Dominici. J'ai confiance en moi, je vois l'espace derrière lui et je l'évite. »

Ce grand art de l'esquive ouvre évidemment au Varois les portes de l'équipe de France. Entre 1998 et 2007, il cumule 65 sélections, gagne quatre Tournois des Cinq (1998) puis Six Nations (2004, 2006, 2007), réalise deux Grands Chelems (1998, 2004) et participe à trois Coupes du monde (1999, 2003, 2007). Domi marque aussi beaucoup d'essais. Certains d'anthologie. Son premier chez les Bleus, le jour de sa première sélection dans le Tournoi contre l'Angleterre (24-17, en février 1998), quand il enrhuma deux défenseurs adverses de deux crochets intérieurs que n'aurait pas reniés la pépite sud-africaine du Stade Toulousain Cheslin Kolbe. Celui, plein de malice et décisif, planté avec le Stade Français en demi-finales de la Coupe d'Europe face à Biarritz (20-17, avril 2005), après neuf interminables minutes d'arrêts de jeu.

Et puis bien sûr son chef-d'oeuvre, son Everest, cet essai qui renversa la Nouvelle-Zélande en demi-finales de la Coupe du monde 1999 à Twickenham (43-21), quand un rebond favorable lui offrit le ballon sous le nez des derniers défenseurs All Blacks pour un sprint implacable vers la gloire. « Nous avons été touchés par la grâce, dira-t-il quelque temps après la rencontre. C'était plus fort que le foot, je crois. Champion du monde de football, c'est une reconnaissance, celle d'un pays, d'une nation, la France. Nous, c'était de l'émotion pure, montée du plus profond des êtres. »

« Oh, les gars, je le vois dans les yeux de Jonah Lomu ! Il se cague ! Je le vois ! »

Christophe Dominici

 
 
 

Un autre essai fait partie de sa vie, de sa carrière. Un qu'il n'a pas marqué, puisqu'il relâcha le ballon dans l'en-but au moment d'aplatir, alors qu'il était seul sous les poteaux, sans pression. C'était en février 2004 contre l'Italie. Un triste jour pour un éternel insatisfait comme lui, malgré la victoire (25-0). Car « Domi » était davantage qu'un grand joueur. C'était aussi un gagneur, un rageur. Et même un leader de vestiaire qui, sans être capitaine, parvenait à toucher ses coéquipiers par ses mots, son tempérament incandescent.

« Il a très vite été accepté en tant que tel parce qu'il avait une personnalité assez forte, témoigne l'ancien trois-quarts international Émile Ntamack, qui partagea notamment avec lui l'aventure du Mondial 1999. Comme il était efficace et décisif avec le Stade Français, on ne s'est jamais posé de questions sur lui et son gabarit. Et dans le vestiaire, avec sa gouaille, il nous faisait toujours dresser l'oreille. Bon, il déconnait souvent. Si bien que quand il était sérieux, tout le monde se demandait si c'était vrai et finissait par lui demander : elle est où la blague, là ?"» Dominici était pourtant sérieux à la mi-temps du légendaire France - Nouvelle-Zélande de 1999, lorsqu'il pénétra dans le vestiaire des Bleus, habité comme jamais, alors que son équipe était menée (10-17).

L'anecdote a été racontée hier sur RMC par Jo Maso, l'ancien centre puis manager des Bleus : « "Domi" arrive tout d'un coup dans le vestiaire et dit : "Oh, les gars, je le vois dans les yeux de Jonah Lomu ! Il se cague ! Je le vois !" » Cette histoire résume assez bien le compétiteur qu'était Dominici, son côté « je ne lâche jamais rien ». « En 1999, lors d'un quart de finale du Championnat entre Toulouse et Paris, je me souviens qu'on s'était croisés à un moment sur le terrain, raconte encore Émile Ntamack. J'avais eu peur parce que je l'avais bien attrapé. Si j'avais fait la même chose aujourd'hui, je prenais un rouge pour dix ans. Mais juste après, il nous avait crucifiés sur deux "tchic-tchac" et avait permis à son équipe de revenir un peu score avant la mi-temps. C'était ça aussi "Domi" : une capacité à encaisser et à répondre tout de suite après. »

Ainsi était Dominici. Un joueur en quête perpétuelle d'absolu. De lui, on se souviendra aussi de cette dernière phrase : « Chaque soir, avant de me coucher, je me demande si j'ai grandi durant la journée, si j'ai vécu des moments qui peuvent m'élever. »


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#64 julien

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Posté 25 novembre 2020 - 09:23

On a tendance à prendre les champions pour des "Superman" invulnérables en les pensant indestructibles, ce sont pourtant des gens comme les autres avec leurs tourments.

Condoléances à tous ses proches.


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#65 marco43

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Posté 25 novembre 2020 - 10:14

:crying: pour un joueur de grand talent, condoléances à ces proches et à ses amis



#66 xdderf63

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Posté 25 novembre 2020 - 10:25

L'Equipe 

 

 

La souffrance longtemps cachée de Christophe Dominici
Le 23 avril 2005, Christophe Dominici inscrit l'essai de la victoire parisienne, face à Biarritz, en demi-finales de la Coupe d'Europe (20-17). Avec une pensée forte pour sa soeur disparue tragiquement. (C. Liewig /Corbis via getty images)
Toute sa vie, Christophe Dominici aura été hanté par le décès de sa soeur aînée alors qu'il avait quatorze ans. Un drame dont il ne s'est jamais vraiment remis.
Dominique Issartel25 novembre 2020 à 00h20
 

« Le blues de mon enfance me rattrape toujours. Comme autrefois, j'ai l'impression d'être nu, sans défense, ni protection. Je plonge à corps perdu dans la mélancolie, je laisse libre cours à mes idées autodestructrices. Dans ces moments-là, je n'ai plus de repères, plus d'envie, aucune force. De ces heures sombres surgissent des angines blanches. Je crois que je vais mourir, étouffé ou écrasé sous un poids invisible. Je ne peux pas tenir debout. Je reste au lit plusieurs jours, recroquevillé comme un foetus. Je ne décroche plus le téléphone. »

Dans son autobiographie Bleu à l'âme, parue en 2007 et écrite par Dominique Bonnot, journaliste à L'ÉquipeChristophe Dominici décrivait ainsi l'inlassable vague de désespoir qui, malgré ses joies de rugbyman, ses réussites d'homme d'affaires ou le sourire de ses deux filles Chiara et Mya, finissait toujours par le happer, impitoyable.

Des années de souffrance pour oublier sa soeur aînée disparue

 

Enfant, Christophe Dominici avait déjà peur. Peur du noir, peur de tout. Il a dormi avec ses parents jusqu'à l'âge de cinq ans, puis avec sa soeur Pascale, de dix ans son aînée, jusqu'à ses onze ans. Pascale était gaie, rayonnante et l'élevait, dans les deux sens du terme, suppléant leurs parents Nicole et Jean-Marie, horticulteurs qui faisaient des journées de douze heures. Une fois, il n'avait pas quatorze ans, elle l'avait emmené en boîte de nuit pour l'anniversaire d'un ami, il avait goûté du champagne... Et puis, un matin, quelques mois plus tard, sa mère était venue lui apprendre la terrible nouvelle.

Il est dans son lit, il doit partir au collège, sa soeur est morte dans un accident de voiture, après une succession de tonneaux. Dévasté, il va passer les années qui suivent à essayer de dompter sa souffrance, à enfouir le souvenir de Pascale et la joie des moments passés avec elle. « J'ai voulu occulter son existence, oublier qu'elle avait vécu, que l'on cesse de m'en parler, raconte-t-il dans L'Équipe en 2003, en pleine Coupe du monde de rugby. Jusqu'à très tard, je n'ai pas voulu aborder le sujet. En dehors de la maison, je disais que j'étais fils unique, je m'étais construit une image. Quand tu rentres à la maison et que tout le monde pleure, toute la soirée, tous les soirs, c'est tellement douloureux. »

Il se réfugie dans une quasi-délinquance, il se bat, vole des mobylettes, des autoradios, des voitures et hurle devant sa mère désemparée : « Tout ce malheur, c'est à cause de moi ! Vous auriez préféré que ce soit moi qui disparaisse, n'est-ce pas ? » Cette idée s'est insinuée sournoisement dans son esprit, il s'attache à se rendre aussi détestable que sa soeur était charmante. Quand elle le rencontre, en 2006, pour lui proposer d'écrire son histoire parce que « je trouvais le joueur formidable et qu'il y avait quelque chose dans son sourire », Dominique Bonnot découvre un homme toujours fragile. « Il m'a dit oui en dix minutes. Il était content que ce ne soit pas quelqu'un du rugby qui fasse le livre car, m'a-t-il dit, il voulait parler de sa vie plus que de son jeu. »

Même s'il a commencé à dire sa souffrance, depuis une terrible dépression en 2000, il cherche un sens aux malheurs qui s'accumulent, de la mort de son kinésiologue Pierre Cesano, qui l'a beaucoup aidé, au départ de sa femme, Ingrid, qu'il a poussée à bout. « Il racontait tout dans le désordre et peu à peu, il voyait le lien apparaître, poursuite Dominique Bonnot. Il comprenait que le choix d'occulter sa soeur avait déterminé la façon dont il entrait en relation avec les autres. »

Lentement, il décortique le lien nocif qui l'unit à Ingrid, rencontrée dans un bal du club de rugby, alors qu'elle avait quatorze ans et lui dix-huit. Longtemps, pourtant, la jeune femme va essayer de l'arracher à ses démons. Dominique Bonnot : « Il se comportait avec elle comme un macho, un mec lourdaud qui refusait qu'elle devienne avocate. Quand ils sont arrivés au Stade Français, il ne supportait pas qu'elle soit copine avec les autres femmes de joueurs, il voulait sortir seul. Il refusait de lui parler de sa soeur. Elle lui disait : "Si tu restes bloqué sur la minute où elle est morte, tu ne pourras jamais vivre." Il l'envoyait balader. Il s'est fermé à elle comme à sa soeur. »

Son départ, qu'il compare à un second deuil, le laisse anéanti. À l'automne 2000, il passe vingt-quatre jours d'affilée sans dormir, se réfugie dans la chambre du médecin de l'équipe Hakim Chalabi, lors des déplacements, ou dans celle du manager, Yves Maman qui lui répète : « Chacun a droit à au moins une minute de bonheur par jour, accroche-toi à la tienne et demain, il y en aura deux, puis trois. » Mais il se noie, déclare forfait à la dernière minute pour une rencontre de Coupe d'Europe à Londres, contre les Wasps. Deux semaines plus tard, en plein stage de l'équipe de France, avant une rencontre face à l'Australie, victime d'une énième insomnie, il demande à Thierry Hermerel, le docteur des Bleus, de lui tenir la main, comme lorsqu'il était enfant. Contacté, Chalabi décide de le faire hospitaliser à Boulogne, à la Clinique des Sports, où il va rester onze jours, plongé dans un sommeil artificiel.

Ses coéquipiers ne savent pas comment réagir. Son meilleur ami, son presque frère Franck Comba, avec qui il est monté de Toulon à Paris et contre qui il se serre avant chaque rencontre, dira, un an plus tard : « On n'a jamais reparlé de ce mauvais épisode. Tous les deux, on se parle plus dans les journaux que face à face, disons qu'on se sent. »

« Christophe ne parlait pas de sa fragilité. Il avait l'air d'un mec très fort mais il était plein de sentiments derrière une carapace très épaisse, très dure à briser »

Rodrigo Roncero, son ancien coéquipier au Stade Français

 

 
 
Joints mardi soir en Argentine, les anciens Pumas Agustin Pichot et Rodrigo Roncero, qui ont tous les deux passé quatre années au Stade Français avec Dominici, confirment cette immense pudeur, quasi maladive. « C'était un ami, quelqu'un d'intense, avec le coeur sur la main, explique Pichot, mais toujours tourné vers l'autre. Nos discussions pouvaient durer des heures, on parlait de Napoléon ou du rugby, mais pas de lui. » « Ces derniers temps, au téléphone, je sentais qu'il était triste, ajoute Ronceroque Christophe Dominici avait choisi pour venir entraîner les avants de Béziers si le projet de reprise du club avait abouti. Il n'avait pas répondu à mon dernier message, la semaine dernière. Il avait passé tant de temps, tant de coups de fil pour que ça marche... Mais Christophe ne parlait pas de sa fragilité. Il avait l'air d'un mec très fort mais il était plein de sentiments derrière une carapace très épaisse, très dure à briser. »

Pour éviter les mots, ses rapports avec les autres reposaient sur d'autres socles : l'instinctif, le viscéral, l'épidermique. Il disait qu'il avait fait du rugby « pour réchauffer ses parents » mais c'est bien lui qui venait puiser cette chaleur au contact de ses partenaires. « Sans arrêt, il nous cherchait, nous, les gros, racontait en 1999 Serge Simon, pilier parisien et champion de France avec Dominici un an plus tôt. Au vestiaire, dans le car, sur le terrain. Il voulait faire les mêlées, comme un avant refoulé. Ça compte tellement pour lui, l'affectif. Christophe a besoin d'amour, de beaucoup d'amour. »

« J'aurais adoré jouer avec les gros, confirmait l'ailier, quatre ans plus tard. Avant les matches, je sors m'échauffer pour faire comme les autres joueurs de la ligne d'attaque mais je préfèrerais rester dans l'intimité et le silence du vestiaire, avec le pack. C'est là où l'affectif est le plus fort. Ces instants-là, c'est unique. Tu ressens tellement que sans les autres, tu n'existes pas... »

Cette présence était indispensable à Christophe Dominici et, même après l'arrêt de sa carrière, en 2008, il continuera à rechercher, sans jamais être rassasié, la reconnaissance de son entourage. « Quand j'échangeais avec lui, assez régulièrement, dit Dominique Bonnot, je sentais qu'il adorait son travail de commentateur, que ce soit chez Orange, à L'Équipe ou sur RTL. Il aimait faire des choses où il se sentait reconnu, applaudi, il était dans une position où le regard des autres, c'est terrible à dire, lui était essentiel pour continuer à vivre. Et quand il réussissait quelque chose, c'est comme si ça ne comptait pas, il lui fallait refaire encore, toujours plus. »

« Quand ils se disputaient avec son épouse (Loretta), on avait l'impression d'être dans les films italiens des années 70 »

Dominique Bonnot, biographe de Christophe Dominici

 

La nouvelle vie de Christophe Dominici était elle aussi jalonnée d'excès. Il ne savait pas dire non et s'était retrouvé à la tête d'une entreprise qui produisait du vin, d'une autre qui embouchait des bouteilles d'eau minérale, il donnait des conférences en entreprise, chez Renault ou Ferrari. Avec Loretta, sa nouvelle épouse italienne, la relation était passionnelle, faite de séparation et de retrouvailles : « Quand ils se disputaient, raconte encore Dominique Bonnot, on avait l'impression d'être dans les films italiens des années 70. » Mardi, Loretta, inquiète de ne pas voir rentrer son mari, s'est rendue dans le parc de Saint-Cloud, pas très loin de l'endroit où ils faisaient construire une maison. Son mari était là, décédé. Un jour, rattrapé par le blues de son enfance, il avait dit : « Ma soeur, on dirait que je l'ai suivie jusque dans sa tombe. »


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#67 l'exil

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Posté 25 novembre 2020 - 10:53

très poignant, merci pour le partage.



#68 jules71

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Posté 25 novembre 2020 - 10:58

Très bel hommage d'Imanol Haridornoquy

"

Domi ...
Avec toi on avait toujours l’impression d’être sur scène, devant les projecteurs...
Avec toi le spectacle continuait en coulisse ... toujours ... comme si tu avais peur que la lumière s’éteigne ...
Avec toi tout était exagéré ...
On n’était pas bons on était les meilleurs
On ne rigolait pas on pleurait de rire
On n aimait pas on était passionnés
Les histoires ordinaires devenaient extraordinaires ...
Tu avais cet enthousiasme communicatif qui magnifiait chaque rencontre
Aujourd’hui le rideau est tombé et tu vas nous manquer
Aujourd’hui ta lumière brille à jamais
Repose en paix
Salut l’artiste 1f618.png"

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#69 RCV06

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Posté 25 novembre 2020 - 11:28

 

L'Equipe 

 

 

La souffrance longtemps cachée de Christophe Dominici
Le 23 avril 2005, Christophe Dominici inscrit l'essai de la victoire parisienne, face à Biarritz, en demi-finales de la Coupe d'Europe (20-17). Avec une pensée forte pour sa soeur disparue tragiquement. (C. Liewig /Corbis via getty images)
Toute sa vie, Christophe Dominici aura été hanté par le décès de sa soeur aînée alors qu'il avait quatorze ans. Un drame dont il ne s'est jamais vraiment remis.
Dominique Issartel25 novembre 2020 à 00h20
 

« Le blues de mon enfance me rattrape toujours. Comme autrefois, j'ai l'impression d'être nu, sans défense, ni protection. Je plonge à corps perdu dans la mélancolie, je laisse libre cours à mes idées autodestructrices. Dans ces moments-là, je n'ai plus de repères, plus d'envie, aucune force. De ces heures sombres surgissent des angines blanches. Je crois que je vais mourir, étouffé ou écrasé sous un poids invisible. Je ne peux pas tenir debout. Je reste au lit plusieurs jours, recroquevillé comme un foetus. Je ne décroche plus le téléphone. »

Dans son autobiographie Bleu à l'âme, parue en 2007 et écrite par Dominique Bonnot, journaliste à L'ÉquipeChristophe Dominici décrivait ainsi l'inlassable vague de désespoir qui, malgré ses joies de rugbyman, ses réussites d'homme d'affaires ou le sourire de ses deux filles Chiara et Mya, finissait toujours par le happer, impitoyable.

Des années de souffrance pour oublier sa soeur aînée disparue

 

Enfant, Christophe Dominici avait déjà peur. Peur du noir, peur de tout. Il a dormi avec ses parents jusqu'à l'âge de cinq ans, puis avec sa soeur Pascale, de dix ans son aînée, jusqu'à ses onze ans. Pascale était gaie, rayonnante et l'élevait, dans les deux sens du terme, suppléant leurs parents Nicole et Jean-Marie, horticulteurs qui faisaient des journées de douze heures. Une fois, il n'avait pas quatorze ans, elle l'avait emmené en boîte de nuit pour l'anniversaire d'un ami, il avait goûté du champagne... Et puis, un matin, quelques mois plus tard, sa mère était venue lui apprendre la terrible nouvelle.

Il est dans son lit, il doit partir au collège, sa soeur est morte dans un accident de voiture, après une succession de tonneaux. Dévasté, il va passer les années qui suivent à essayer de dompter sa souffrance, à enfouir le souvenir de Pascale et la joie des moments passés avec elle. « J'ai voulu occulter son existence, oublier qu'elle avait vécu, que l'on cesse de m'en parler, raconte-t-il dans L'Équipe en 2003, en pleine Coupe du monde de rugby. Jusqu'à très tard, je n'ai pas voulu aborder le sujet. En dehors de la maison, je disais que j'étais fils unique, je m'étais construit une image. Quand tu rentres à la maison et que tout le monde pleure, toute la soirée, tous les soirs, c'est tellement douloureux. »

Il se réfugie dans une quasi-délinquance, il se bat, vole des mobylettes, des autoradios, des voitures et hurle devant sa mère désemparée : « Tout ce malheur, c'est à cause de moi ! Vous auriez préféré que ce soit moi qui disparaisse, n'est-ce pas ? » Cette idée s'est insinuée sournoisement dans son esprit, il s'attache à se rendre aussi détestable que sa soeur était charmante. Quand elle le rencontre, en 2006, pour lui proposer d'écrire son histoire parce que « je trouvais le joueur formidable et qu'il y avait quelque chose dans son sourire », Dominique Bonnot découvre un homme toujours fragile. « Il m'a dit oui en dix minutes. Il était content que ce ne soit pas quelqu'un du rugby qui fasse le livre car, m'a-t-il dit, il voulait parler de sa vie plus que de son jeu. »

Même s'il a commencé à dire sa souffrance, depuis une terrible dépression en 2000, il cherche un sens aux malheurs qui s'accumulent, de la mort de son kinésiologue Pierre Cesano, qui l'a beaucoup aidé, au départ de sa femme, Ingrid, qu'il a poussée à bout. « Il racontait tout dans le désordre et peu à peu, il voyait le lien apparaître, poursuite Dominique Bonnot. Il comprenait que le choix d'occulter sa soeur avait déterminé la façon dont il entrait en relation avec les autres. »

Lentement, il décortique le lien nocif qui l'unit à Ingrid, rencontrée dans un bal du club de rugby, alors qu'elle avait quatorze ans et lui dix-huit. Longtemps, pourtant, la jeune femme va essayer de l'arracher à ses démons. Dominique Bonnot : « Il se comportait avec elle comme un macho, un mec lourdaud qui refusait qu'elle devienne avocate. Quand ils sont arrivés au Stade Français, il ne supportait pas qu'elle soit copine avec les autres femmes de joueurs, il voulait sortir seul. Il refusait de lui parler de sa soeur. Elle lui disait : "Si tu restes bloqué sur la minute où elle est morte, tu ne pourras jamais vivre." Il l'envoyait balader. Il s'est fermé à elle comme à sa soeur. »

Son départ, qu'il compare à un second deuil, le laisse anéanti. À l'automne 2000, il passe vingt-quatre jours d'affilée sans dormir, se réfugie dans la chambre du médecin de l'équipe Hakim Chalabi, lors des déplacements, ou dans celle du manager, Yves Maman qui lui répète : « Chacun a droit à au moins une minute de bonheur par jour, accroche-toi à la tienne et demain, il y en aura deux, puis trois. » Mais il se noie, déclare forfait à la dernière minute pour une rencontre de Coupe d'Europe à Londres, contre les Wasps. Deux semaines plus tard, en plein stage de l'équipe de France, avant une rencontre face à l'Australie, victime d'une énième insomnie, il demande à Thierry Hermerel, le docteur des Bleus, de lui tenir la main, comme lorsqu'il était enfant. Contacté, Chalabi décide de le faire hospitaliser à Boulogne, à la Clinique des Sports, où il va rester onze jours, plongé dans un sommeil artificiel.

Ses coéquipiers ne savent pas comment réagir. Son meilleur ami, son presque frère Franck Comba, avec qui il est monté de Toulon à Paris et contre qui il se serre avant chaque rencontre, dira, un an plus tard : « On n'a jamais reparlé de ce mauvais épisode. Tous les deux, on se parle plus dans les journaux que face à face, disons qu'on se sent. »

« Christophe ne parlait pas de sa fragilité. Il avait l'air d'un mec très fort mais il était plein de sentiments derrière une carapace très épaisse, très dure à briser »

Rodrigo Roncero, son ancien coéquipier au Stade Français

 

 
 
Joints mardi soir en Argentine, les anciens Pumas Agustin Pichot et Rodrigo Roncero, qui ont tous les deux passé quatre années au Stade Français avec Dominici, confirment cette immense pudeur, quasi maladive. « C'était un ami, quelqu'un d'intense, avec le coeur sur la main, explique Pichot, mais toujours tourné vers l'autre. Nos discussions pouvaient durer des heures, on parlait de Napoléon ou du rugby, mais pas de lui. » « Ces derniers temps, au téléphone, je sentais qu'il était triste, ajoute Ronceroque Christophe Dominici avait choisi pour venir entraîner les avants de Béziers si le projet de reprise du club avait abouti. Il n'avait pas répondu à mon dernier message, la semaine dernière. Il avait passé tant de temps, tant de coups de fil pour que ça marche... Mais Christophe ne parlait pas de sa fragilité. Il avait l'air d'un mec très fort mais il était plein de sentiments derrière une carapace très épaisse, très dure à briser. »

Pour éviter les mots, ses rapports avec les autres reposaient sur d'autres socles : l'instinctif, le viscéral, l'épidermique. Il disait qu'il avait fait du rugby « pour réchauffer ses parents » mais c'est bien lui qui venait puiser cette chaleur au contact de ses partenaires. « Sans arrêt, il nous cherchait, nous, les gros, racontait en 1999 Serge Simon, pilier parisien et champion de France avec Dominici un an plus tôt. Au vestiaire, dans le car, sur le terrain. Il voulait faire les mêlées, comme un avant refoulé. Ça compte tellement pour lui, l'affectif. Christophe a besoin d'amour, de beaucoup d'amour. »

« J'aurais adoré jouer avec les gros, confirmait l'ailier, quatre ans plus tard. Avant les matches, je sors m'échauffer pour faire comme les autres joueurs de la ligne d'attaque mais je préfèrerais rester dans l'intimité et le silence du vestiaire, avec le pack. C'est là où l'affectif est le plus fort. Ces instants-là, c'est unique. Tu ressens tellement que sans les autres, tu n'existes pas... »

Cette présence était indispensable à Christophe Dominici et, même après l'arrêt de sa carrière, en 2008, il continuera à rechercher, sans jamais être rassasié, la reconnaissance de son entourage. « Quand j'échangeais avec lui, assez régulièrement, dit Dominique Bonnot, je sentais qu'il adorait son travail de commentateur, que ce soit chez Orange, à L'Équipe ou sur RTL. Il aimait faire des choses où il se sentait reconnu, applaudi, il était dans une position où le regard des autres, c'est terrible à dire, lui était essentiel pour continuer à vivre. Et quand il réussissait quelque chose, c'est comme si ça ne comptait pas, il lui fallait refaire encore, toujours plus. »

« Quand ils se disputaient avec son épouse (Loretta), on avait l'impression d'être dans les films italiens des années 70 »

Dominique Bonnot, biographe de Christophe Dominici

 

La nouvelle vie de Christophe Dominici était elle aussi jalonnée d'excès. Il ne savait pas dire non et s'était retrouvé à la tête d'une entreprise qui produisait du vin, d'une autre qui embouchait des bouteilles d'eau minérale, il donnait des conférences en entreprise, chez Renault ou Ferrari. Avec Loretta, sa nouvelle épouse italienne, la relation était passionnelle, faite de séparation et de retrouvailles : « Quand ils se disputaient, raconte encore Dominique Bonnot, on avait l'impression d'être dans les films italiens des années 70. » Mardi, Loretta, inquiète de ne pas voir rentrer son mari, s'est rendue dans le parc de Saint-Cloud, pas très loin de l'endroit où ils faisaient construire une maison. Son mari était là, décédé. Un jour, rattrapé par le blues de son enfance, il avait dit : « Ma soeur, on dirait que je l'ai suivie jusque dans sa tombe. »

 

J avais déjà lu ou entendu toute son histoire du temps ou il jouait, par contre je ne sais plus ou :unsure:



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Posté 25 novembre 2020 - 11:29

100% d'accord.

 

Et justement, les temoignages qui commencent a sortir semblent faire etat d'un mal etre beaucoup plus profond et ancien que ce qui a pu se passer ces derniers mois: https://www.lequipe....ominici/1198198

 

Je sais pas a quel point ca avait ete devoile avant, et c'est delicat d'en parler aujourd'hui aussi, mais quelque part c'etait un personnage public et tout le monde a un peu les memes questions, donc c'est peut-etre pas plus mal que les medias amenent un eclairage un peu plus detaille, meme si ca doit etre tres dur pour ses proches  :mellow:

C'est sûr tu ne commets pas ce genre d'acte extrême parce que tu as un nouveau problème à 48 ans, les gens manquent un peu de psychologie... pour en arriver là, il devait vivre un malheur quotidien depuis tjrs. Bref après en ce qui concerne les raisons, ça ne nous regarde pas non plus et j'espère que les médias se garderont de mener une enquête pseudo psychanalytique pour faire le buzz sur la mort tragique d'un individu.


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Posté 25 novembre 2020 - 11:39

C'est une blague ? 

 

pas vraiment ...



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Posté 25 novembre 2020 - 11:52

une autre légende s'éteint : La légende du tennis de table Jacques Secrétin est décédée - Le Point


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Posté 25 novembre 2020 - 12:20

un grand monsieur que j'ai rencontré lors d'une exhibition et une intervention auprès des détenus du centre de détention d'Uzerche qu'il a faites grâcieusement;

à cette époque, j'étais licencié FFTT et j'ai eu le privilège d'échanger quelques balles avec lui ; enfin, échanger est un bien grand mot  ^_^ ;

un immense champion s'en est allé 


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Posté 25 novembre 2020 - 12:39

Merci pour le C/C de l'équipe


 

Classe.


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Posté 25 novembre 2020 - 12:41

La fédé anglaise a fait la même chose.

Oui, classe.






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