Buckaroo, je ne connais que quelques mots d'arabe tunisien (donc de patois) mais on dit : el cheickh'mat d'où peut-être le échec et mat.
On dit aussi : soldes de folie et je revends le pas de porte à mon cousin, d'où la rue d'Aboukir.
Trois fois quatre ?
Sinon, en tunisien, il y a aussi "Ah, mon ami francais ! On adore les francais ! Bien plus que ces gros cons d'allemands !" mais également "Ach, mein deutscher Freund ! Die Deutschen sind meine Lieblingskunden, wissen Sie ? Nicht wie diese dummen Franzosen..." (je sais que tu parles couramment allemand depuis l'annexion du Stade Français en même temps que l'Alsace-Lorraine par le General Hans-Peter Wille zur Macht). Le Tunisien est d'ailleurs bien plus qu'un patois, c'est un vrai dialecte arabe, au même titre que l'Egyptien ou le Levantin. Très différent aussi (je ne comprends pas le tunisien).
Concernant l'étymologie de "échec et mat", il est clair pour moi que "échec" vient du Persan "shah" ("roi") (voire de "shahak", "danger pour le roi"?). D'ailleurs, en Persan, on appelle les échecs "Shahtranj"*. Le mot arabe "Cheikh" ne provient pas de "Shah" (le sens et surtout la racine sont différents - et les racines, en arabe, c'est comme chez Barrès, c'est le plus important !).
*Je viens de consulter mon Encyclopaedia of Islam (un monument d'érudition, extrêmement fiable, que je recommande à tous d'acheter à ses enfants pour Noel à la place de leur console de jeu tant désirée - ils en seront ravis, j'en suis persuadé), et est donnée aussi une autre origine possible du mot : le Sanskrit catur anga, "qui a quatre cotés". Je ne lis malheureusement pas le sanskrit (je garde ça pour mes vieux jours), mais suppose que "catur" signifie "quatre" (le mot persan est très proche). Ce que je sais est que le Chaturanga était un jeu indien considéré comme l'ancêtre des échecs (dans certains pays, on nomme d'ailleurs les échecs "c(h)atur". Pastoureau se trompe, je pense, sur l'étymologie de ce mot dans son "Histoire symbolique du Moyen-Age". Quel con ce Pastoureau quand même !