Voici un petit compte-rendu de l'émission avec le président Jean-Michel Guillon :
(il y a certainement quelques oublis)
Rubrique « Débrief match Pau/ASM »
Jean-Michel Guillon veut que l’équipe se prenne en main sur le terrain, qu’elle n’attende pas que toutes les décisions viennent du bord de terrain. Pour cela, on a besoin de leaders sur le terrain, que ce soit des leaders d’aujourd’hui ou de demain.
Le président ne remet pas en cause l’arbitrage. Il faut qu’on l’accepte car on devait « tuer le match » en 1ère mi-temps.
Concernant le rôle de Benson Stanley et celui de Xavier Sadourny : ils ont un rôle très clair qui leur est assigné depuis plusieurs années. BS est en charge de la défense et XS en charge de l’attaque. Un point important pour Jono Gibbes : ce n’est pas parce que XS est responsable des 3/4 qu’il est responsable de l’attaque, c’est à chacun de se l’approprier. Il ne veut pas compartimenter les rôles.
JMG relève le manque de lien entre avants et 3/4 durant le match à Pau.
Quand on est une véritable équipe, on doit ressentir une cohésion, que l’on recherche et que l’on doit avoir.
Au sujet de l’organisation du club : on a vécu l’an dernier une année difficile au niveau de la gouvernance sportive. Ce qu’ils sont en train de construire avec Jono Gibbes et Didier Retière est une cellule de recrutement qui permet d’être pro-actif et non pas réactif. C’est ce qu’ils ont à construire. Pour lui un entraîneur en chef en charge de la direction sportive (comme l’était FA) ce n’est pas possible car il est trop difficile de travailler à la fois sur le court-terme (le match à venir) et sur le moyen-long terme.
JMG veut une vision sur l’équipe du match de la semaine, de l’équipe de l’année prochaine, de l’équipe dans 3 ans.
Il assume, en tant que président, les erreurs de recrutement qu’il y a pu avoir ces derniers mois.
Ce qui l’intéresse c’est de construire une équipe, pas de recruter « untel » ou « untel ». Le staff sportif de Jono Gibbes est en train de se muscler avec des entraîneurs de référence dans leur domaine.
Il y a aussi un 2ème défi : la question du Salary Cap.
Son rôle est d’arriver rapidement à l’organisation qui est la bonne. Il ressent déjà le lien qu’il peut y avoir entre Didier Retière et Jono Gibbes. Il sent le lien avec le Centre de Formation. Il faut pouvoir avoir les jeunes assez tôt. Il lui faut, en tant que président, trouver les moyens pour dégager un "ballon d’oxygène" au niveau du Salary Cap. Il ne se passe pas un jour sans qu’il n’ait regardé avec Jono Gibbes les solutions pour sortir la tête de l’eau et atteindre les ambitions d’un club tel que l’ASM.
Il estime qu'il doit créer les conditions pour que l’équipe soit bien construite et que les joueurs puissent jouer dans les meilleures conditions.
L'ASM avait la possibilité de dépasser le Salary Cap grâce aux joueurs en EDF. Aujourd’hui le problème réside dans le fait que l’on a moins de joueurs en EDF. JMG revient sur les contrats à long terme signés. Il a des décisions à prendre, pas forcément aussi rapides que les supporters le voudraient, sur des joueurs blessés ou qui ne répondent pas aux attentes.
Aujourd’hui ce qu’il partage avec les joueurs, c’est que l’on ne peut pas dire « je vise uniquement les 6 ». On est dans une phase de transition. On a beaucoup de jeunes (18 à 19 JIFF par match), le problème est qu’ils ne sont pas assez encadrés. Il faut regarder quels joueurs par ligne d’expérience sont nécessaires pour que le "mix" fonctionne avec les jeunes.
Didier Retière sera en charge d’assurer que le lien soit encore plus fort entre l’ASM Omnisports et l’ASMCA. Si on peut avoir une vision en commun, des règles de vie communes, JMG pense que l’ASM sera encore plus forte demain. Didier Retière a une carte de visite qui peut lui permettre de réussir pleinement.
JMG insiste sur l'importance des anciens de la maison, le fait que Dato, Benson, Xavier Sadourny soient présents. Il veut que les anciens puissent partager la transmission de l'ADN de l'ASM et de manière plus générale ce que le rugby peut apporter.
Si demain on veut rendre le lien avec le Centre de Formation encore plus fort, les joueurs actuels ont aussi un rôle à jouer. Qu'il y ait une façon de dire « on retrouve nos racines et on rebâtit sur quelque chose de fort ».
Bertrand Rioux travaille en direct avec Didier Retière aux différents axes que l’on peut avoir. Le Centre de Formation regarde aussi l'ASMCA et se dit « qu’est-ce que l’ASM peut nous apporter ? » Quand on croise les attentes de l’ASM et du CDF, pour JMG il y a encore de belles histoires à écrire.
Sur le fait que les présidents soient issus de Michelin : JMG précise de façon claire que Michelin représente 10 % du budget de l’ASM. Aujourd’hui une majorité de sponsors est au conseil d’administration. Et c’est le conseil d’administration qui désigne le président.
Il faut être clair et ne pointe personne du doigt : quand il fait l’analyse de l’ASM aujourd’hui il faut pouvoir travailler de façon plus étroite avec le Centre de Formation et l’ASM Omnisports. Il faut que l’exigence que nous avons dès le Centre de Formation soit encore plus importante que celle qui existe aujourd'hui. On a pu être amené à dire qu’un jeune est prometteur du point de vue du rugby et le laisser quitter les études, ne pas passer le bac. Il ne faut pas d’excuse pour ne pas suivre d’études. Quand on a un jeune qui n’a pas passé ces étapes, qui n’a pas la maturité inhérente, et qu’il arrive en pro en pensant qu’il est « déjà arrivé », on a un problème. JMG pense qu’on aura de plus en plus de jeunes et qu’il faudra accepter qu’il y en ait un certain nombre qui partent. Pour lui, l’ADN de l’ASM est la formation.
Rubrique « Match à venir : UBB »
On a eu quelques matchs cette saison sur lesquels on avait une forme de couteau sous la gorge (par exemple LR, ST, Sale), qui étaient des matchs compliqués et l’équipe a réagi. La question de la constance a été mise en évidence par Jono Gibbes depuis le départ. Ce qui énerve JMG c’est qu’on n’a pas le rendement que l’on devrait avoir face à des équipes plus faibles.
La Covid est une épée de Damoclès sur la saison. Cela doit resserrer l’équipe qui est en mesure de jouer.
Quand on reprend les derniers matchs face à l’UBB on n’a jamais été ridicules. Dimanche on n’y va pas la corde au cou, certes on serait plus confiants si on avait gagné contre Pau.
Il confirme l’absence de pesage pour le match soit une perte de +-3500 places. Les abonnés du pesage seront repositionnés sur des places assises.
Rubrique « Focus sur le club et le rôle du président »
Sur la définition du rôle de président :
Pour JMG les présidents des clubs du top 14 sont différents : certains sont plutôt court-termistes, d’autres sont dans l’économie réelle. Ils agissent donc différemment.
Pour lui, le président est là pour créer les conditions de la réussite de son équipe. Sa valeur ajoutée est de faire le diagnostic de notre situation actuelle en terme d’organisation (ce que l’on doit faire évoluer), en terme de personnes (quelles sont les équipes, les duos à mettre en place pour que cela fonctionne), en terme d’ADN (quels sont les éléments indispensables).
Il y a aussi la question financière : c’est ce qu’il appelle la « performance durable ».
Il insiste sur le fait que l’ASM est 3 choses :
1) une équipe professionnelle
2) un club omnisports
3) un territoire.
La notion de territoire : pour lui c’est une des premières choses qui l’a surpris quand il a pris la présidence. On voit les associations de supporters, avec l’Interclub, il dit « chapeau ». Il ressent cette puissance, avant, durant, après le match. La puissance d’un club qui peut compter sur des supporters qui peuvent faire des heures de route pour venir, c’est pour lui exceptionnel.
On peut compter sur nos sponsors, du plus gros au plus petit. Cette force-là, si l’on n’y fait pas attention, on passe à côté de quelque chose.
Il veut rétablir le contact avec les joueurs, qui ont été « mis sous cloche » pendant la crise sanitaire du Covid, mais ils l’étaient déjà un peu trop avant. Il faut qu'ils aient plus de contact avec les supporters et les partenaires/sponsors.
JMG va même plus loin en disant que ce n’est pas une obligation à avoir pour le club mais pour les joueurs eux-mêmes et qu’ils préparent leur après-rugby.
JMG parle de Rémi Lamerat, un joueur et un homme qu’il apprécie beaucoup : Lamerat a ce contact avec les supporters, avec les partenaires et ce qui le caractérise c’est son leadership dans les vestiaires et sur le terrain.
JMG ne lit pas les réseaux sociaux, il préfère que les choses se fassent les yeux dans les yeux.
On travaille aujourd'hui avec l’ASM Omnisports à créer une formation vis-à-vis des réseaux sociaux pour les sportifs professionnels, pour aujourd'hui et aussi pour leur après-rugby.
Il veut que les joueurs arrivent à prendre de la distance vis-à-vis des réseaux sociaux car certains ont été minés après des remarques difficiles suite à des matchs peu réussis.
Rubrique « Anecdotes de vestiaires »
JMG est régulièrement dans le vestiaire de l’ASM.
Il partage une anecdote concernant un joueur qui est selon lui l’archétype du joueur de l’ASM : Lucas Dessaigne. C’est l’image que l’on doit donner en tant que joueur. Pour JMG il y a un certains nombres de choses que l’on doit faire devant l’équipe. Son anecdote date du match contre l’Ulster en décembre, il s'agit de la 1ère cap de Lucas Dessaigne. Pour fêter cela, l'équipe lui tend une cannette qu'il doit boire cul-sec. JMG dit que Lucas Dessaigne n’a pas l’expérience et qu'il a pris 2 gorgées avant de s'arrêter. Et ce que JMG a apprécié est la réaction de l’équipe, qui était là pour le soutenir et ne pas l’enfoncer.
Quand on l'interroge s'il y a eu quelque chose de spécial pour Beheregaray lors de son triplé, le président rit en disant que Beheragaray n’a plus de leçons à recevoir.
Rubrique « Une Photo et des souvenirs »
Il s'agit d'une photo de JMG aux côtés de Jean-Pierre Romeu et JMG est interrogé à ce sujet.
Jean-Pierre Romeu est un joueur qui a fait rêver JMG quand il était gamin. Se retrouver du jour au lendemain à côté de lui, c’est quelque chose. C’est un homme incroyable. Il y a tout ce qu’il a fait, mais il y a une forme d’humilité où l’on se dit que ce n’est pas la légende que l’on a connu. JMG l’appelle toujours « la légende » mais pour Jean-Pierre Romeu, c’est Jean-Pierre, rien de plus. Jean-Pierre Romeu est intéressant car il n’est pas là pour donner des leçons, mais il raconte des histoires, ce qu’il a connu. A travers lui, on a toutes ces rencontres et ces histoires incroyables venant du joueur qu’il a été.
Fin de l'émission avec l'évocation des provinces. Pour JMG on a dans le monde du rugby 2 approches : on développe de plus en plus les provinces de façon à favoriser l’équipe nationale. Mais pour lui, cette approche est à l’opposé de ce qui est l’essence-même du rugby, de l’essence-même du territoire. Il n’imagine pas demain une province Auvergne-Rhône-Alpes.