« Je ne faisais pas partie des projets » : Neil McIlroy explique son départ de l'ASM
A 54 ans et après 19 années passées à lASM, dont lessentiel comme manager sportif, Neil McIlroy a été gentiment conduit vers la sortie. Il ne faisait pas partie des plans de la future organisation sportive générale, que devrait dailleurs présenter ce jeudi le président Guillon. Retour sur ce départ contraint et sur deux décennies en « jaune et bleu ».
Sa silhouette actuelle ne lindique pas vraiment, mais Neil McIlroy est un ancien pilier de rugby ! Arrivé en France comme joueur alors quil avait 30 ans, il a ensuite rapidement basculé dans lencadrement. Arrivé à Clermont en 2003 comme analyste vidéo, il est devenu ensuite « team manager », en charge de lorganisation de la vie du groupe, avant dêtre très impliqué dans le recrutement. A lASM, McIlroy aura connu quatre présidents (Jourdan, Fontès, De Cromières, Guillon) et six entraîneurs en chef (Hyardet, Saisset, Agostini, Cotter, Azéma, Gibbes).
Quelles sont déjà les raisons de votre départ ?
« Dès le début de saison, en septembre, jai été voir le président pour demander de la clarté après plusieurs articles de presse sur larrivée future dun directeur sportif. Il y avait des choses qui minterpellaient et Jean-Michel Guillon ma alors présenté ses idées sur lavenir du fonctionnement sportif. Et jai compris que je ne faisais pas partie des projets. Voilà, après il y a eu des discussions, des négociations et on a bouclé le dossier, il y a quinze jours, pour un départ effectif le 22 décembre ».
Cest donc un départ contraint ?
« Ce nest pas moi qui ai choisi. Jétais prêt à assumer la transition (avec Jono Gibbes), assurer le changement avec de la stabilité. Après, la vision du président est différente. Et quand je vois les départs qui ont eu lieu ou qui vont avoir lieu, je me dis aussi que cest sans doute le bon moment pour moi de partir ».
Dans quel état desprit vivez-vous cette rupture ?
« Je respecte les choix qui vont être fait, cest la vie sportive dun club. Je noublie pas que jai eu un grand privilège en participant à la vie dun grand club pendant 19 ans. Je ne vais pas partir en étant aigri ou avec de lamertume ».
Pensiez-vous rester aussi longtemps à lASM quand vous êtes arrivé en 2003 comme analyste vidéo ?
« Pas du tout. Je suis arrivé en France à Nice et après un an comme joueur je suis parti à Béziers, où jai fini ma carrière (2 ans) de joueur avant dintégrer le staff pendant une saison. En arrivant ici avec Alain Hyardet je pensais faire deux ou trois ans, je ne mattendais pas à faire partie un jour des meubles (rires) ».
« Il y a eu des moments très forts »
Comment votre rôle a-t-il évolué en devant finalement un poste central du secteur sportif ?
« Après trois ans à lanalyse vidéo, Vern Cotter est arrivé (2006) et jai commencé à assurer lorganisation de la vie du groupe. Après un an, en 2007, Vern ma demandé de choisir entre la vidéo ou mimpliquer comme team manager (manager sportif). Ce que jai alors choisi. Ensuite, quand Jean-Marc Lhermet a arrêté ses fonctions de directeur sportif (2016), je me suis occupé du salary cap, de la liaison avec les agents, du recrutement... ».
En 19 ans, il doit vous rester des souvenirs marquants ?
« Il y a eu en effet des moments très forts Le parcours en bus dans les rues de Clermont pour rejoindre la place de Jaude en 2010 ; le retour aussi en bus de Saint-Étienne en 2015, après la demie européenne face aux Saracens. Nous roulions sur la bande darrêt d'urgence de lautoroute en étant escortés par les motards avec des bouchons monstrueux provoqués par nos supporters qui descendaient des voitures pour nous acclamer. Dy penser donne encore des frissons. En plus personnel, le challenge logistique quil a fallu relever en décembre 2017 quand il a fallu jouer aux Saracens (ndlr : et gagner 46-14) sous la neige un lundi soir après le report du match, reste un très grand souvenir. Nous avions été dans ladaptation permanente ».
Quels hommes côtoyés à lASM vous auront marqué ?
« Difficile de tous les citer. Elvis (Vermeulen), Roro (Rougerie), Pierrot (Mignoni), Anthony (Floch), Tony (Marsh) sur la première période ; Wes (Fofana), les Julien (Bonnaire et Pierre) ensuite ; et puis aussi Franck (Azéma), bien sûr ; Seb (Bourdin) et Raph (Aubin) le kiné. Jaimerais aussi avoir un mot sur les joueurs de classe mondiale qui étaient des supers mecs en dehors, je pense à John Smit et Stephen Jones. Et je suis heureux que trois grands joueurs écossais soient venus ici à lASM : Jason White, Nathan Hines et Greig Laidlaw ».
« Ma plus grande fierté est celle davoir créé en 2008 avec Émilie Floch et Jean-Marc Lhermet lassociation ASM SOS »
Vous avez participé à de nombreux recrutements, notamment à létranger, quels sont les « coups » dont vous êtes le plus fier ?
« Les recrutements les plus satisfaisants et valorisants concernent pour moi des joueurs qui étaient hors des radars, inconnus ou presque et qui ont fait une carrière remarquable à Clermont. Je ne parlerai pas de Brock James car cest Vern (Cotter) qui la dégoté. Moi, mes deux satisfactions sont Nick Abendanon et Fritz Lee. Mais ma plus grande fierté est sans doute ailleurs... ».
Et à quel niveau ?
« Celle davoir créé en 2008 avec Émilie Floch et Jean-Marc Lhermet lassociation ASM SOS qui uvre en faveur des enfants malades. Jétais président depuis 6 ans et jai démissionné la semaine dernière. De voir le monde autour de nous, quand tu vois la souffrance qui existe, aller au CHU à la rencontre de ces enfants pour certains très malades, cela fait du bien, ça ouvre les yeux. Je suis fier davoir participé à toutes les actions qui ont donné un peu de bonheur ».
Et maintenant, quallez-vous devenir ?
« Beaucoup pensent que je vais rentrer en Écosse, mais ma maison est ici à Pont-du-Château et cela fait 19 ans que lon y vit. Cest le camp de base de ma famille et en plus, je nai pas de maison en Écosse. Les quatre dernières années ont été épuisantes avec le club, notamment les dix derniers mois avec le Covid, le départ de Franck... Je vais prendre du temps pour recharger les accus. Après, je nai aucune limite pour faire autre chose ; rugby ou pas rugby, dans le sport ou pas, on verra ».
Christophe Buron
Désolé je ne vois rien dalarmant ds cet itw.
Il est classe, ne part pas amer.
À Guillon et Gibbes de jouer maintenant.
Pilou qui dit que l itw donne des frissons
Tu serais pas un peu de Marseille/Toulon Pilou?