la montagne du jour
De gros moyens ont été mis chez les jeunes pour assurer l’avenir chez les pros
Clermont, une formation à relancer
Novateur il y a vingt-ans, l’asm a récolté longtemps les fruits de son engagement dans la formation des jeunes joueurs avant de s’essouffler et de perdre du terrain. l’arrivée de didier retière a déjà fait bouger les lignes.
Dans un club de rugby de Top 1 4 , qui plus est quand il nourrit de fortes ambitions, il y a ce qui brille, sur le terrain les jours de match notamment, et il y a ce qui est entrepris dans l’arrière-boutique. On pense en l’espèce au travail de formation. Dans l’énoncé de ses cinq commandements, il y a une dizaine de jours, Didier Retière annonçait la couleur. « L’ASM, un club formateur ; deux institutions mais un seul club ; un plan de formation et d’éducation ; les Espoirs, une équipe vitrine de la formation e t des apprentis joueurs ; le rugby à sept, catalyseur de la formation ». Pour établir ce plan de vol, le nouveau directeur du développement sportif a d’abord établi un diagnostic. Celui-ci a certainement mis en lumière l’absence de performances sportives depuis (au moins) deux saisons des équipes de jeunes. Espoirs, Crabos, Alamercery… des équipes qui ne jouent plus les premiers rôles contrairement à un passé très récent.
Un centre de formation bientôt trop petit ?
« C’est vrai, les résultats ne sont pas satisfaisants, reconnaît Bertrand Rioux le directeur du centre de formation. Didier Retière veut que l’on soit plus compétitif. Je voudrais préciser également que nous n’avons jamais mis de pression sur les résultats de nos équipes de jeunes, ce n’était pas l’objectif premier. Notre mission est d’alimenter l’équipe professionnelle et d’assurer le développement du joueur. La notion d’équipe, souvent, elle devenait importante quand on basculait sur les phases finales en fin de saison ». En 2010, l’ASM réussissait un triplé historique avec trois boucliers : Top 14, Espoirs et Crabos. Le dernier trophée (Espoirs) date de 2018. Mais au delà de ces performances , la nouvelle direction sportive a voulu mettre un coup de boost significatif. En faisant bouger les lignes du côté de l’omnisports et de la formation, en lui allouant des moyens considérables.
Avec quatre salariés nouveaux à temps plein (Elvis Vermeulen, Paul Albaladejo, Vito Kolelishvili, Valentin Duchier), l’ASM a clairement balisé le terrain, et les changements ne sont peut être pas terminés.
« Dans le projet 2025, il y a en effet de grosses modifications. Elvis Vermeulen qui va diriger les Espoirs, l’arrivée de Benson Stanley aussi pour les skills, le recrutement de Paul Albaladejo pour le rugby à VII… Ça bouge », concède Bertrand Rioux, lequel va céder sa place de directeur du centre de formation à Adel Fellah.
L’autre face de l’évolution de la formation va concerner un renforcement des relations avec des clubs « voisins » de ProD2. Aurillac, Nevers et Massy seront ainsi associés (ou le sont déjà) à plusieurs projets de l’ASM : sur les prêts de joueurs, sur le développement du rugby à VII aussi.
Avec des staffs sportifs renforcés et des effectifs gonflés, la formation de l’ASM risque même de se retrouver bientôt à l’étroit dans son centre partagé avec le Clermont Foot au stade des Gravanches. A plus long terme, sans doute faudra-t-il envisager un autre modèle d’infrastructures.
En attendant, il y aura déjà un rapprochement entre les Espoirs et les pros, dès la saison prochaine, avec deux oppositions aux entraînements par semaine. Si le club a atteint son objectif (fixé en 2014) d’aligner 50 % de joueurs pros issus de son centre de formation, il se devait de lancer un nouveau cycle chez les jeunes. Avec des têtes nouvelles, un autre état d’esprit aussi. Pour occuper à nouveau les podiums nationaux.
ASM:17 finales et 9 titres depuis 2010
Palmarès : Si le club clermontois éprouve la nécessité de relancer sa formation, c’est aussi en raison de ses difficultés depuis trois ou quatre ans à s’approcher des podiums, sur lesquels il est très souvent monté depuis 2010, année, rappelons-le, du premier Bouclier de Brennus en Top 14 de l’histoire. Sur cette période, l’ASM (toutes catégories) a joué pas moins de 17 finales pour 9 titres remportés :
Les pros : Top 14 (2010, 2017), Challenge européen (2019).
Les Espoirs : 2010, 2011, 2012, 2014 et 2018.
Les Crabos : 2010.
Finales perdues :
Top 14 (2015, 2019), Coupe d’Europe (2013, 2015, 2017).
Espoirs : 2016.
Crabos : 2011, 2013