Clermont avance cahin-caha, entre résultats laborieux et coulisses agitées, et pendant ce temps-là, Bautista Delguy, lui, trace son chemin. Depuis qu'il a posé ses valises en Auvergne, à la fin de l'été, l'ailier argentin (25 ans) ne s'est jamais laissé affecter par le contexte local. Et, pour les supporters qui voient leur équipe enchaîner défaites et départs de chouchous (Penaud, Iturria), il s'est imposé comme un petit coin de ciel bleu dans un paysage morose.
En huit petits matches en jaune et bleu, l'international argentin (23 sélections) leur a fait entrevoir de belles promesses (4 essais) et les a réveillés par ses courses déconcertantes.
C'est un peu sa marque de fabrique : dès qu'il touche un ballon, les jambes s'enclenchent immédiatement et le voilà parti, à un rythme effréné, on ne sait pas toujours où... « Bautista est dans l'évitement, il cherche les intervalles, et, avec ses appuis, il est très déroutant pour les défenseurs... mais aussi pour ses partenaires, dont il lui arrive de s'isoler, parce que personne ne sait où il va aller ! », s'étonne David Bory, qui sait de quoi il parle, lui qui a arpenté les ailes de Michelin pendant une décennie (1994-2004) et commente maintenant leurs matches pour France Bleu Pays d'Auvergne. Ce style atypique, Delguy l'a défini à la perfection dans une interview à La Nacion en 2018 : « J'essaie de m'échapper, et de fuir comme pour sauver ma vie ! »
« Je voulais aller dans un club qui peut gagner des titres. Bon, ce n'est pas ça, en ce moment, mais normalement, Clermont joue le haut du tableau »
Bautista Delguy
Il y a cinq ans, il vivait alors une éclosion aussi rapide et imprévisible que ses trajectoires, sous le maillot des Jaguares, et s'ouvrait déjà les portes de la sélection, tant sa saison de Super Rugby avait été convaincante (10 essais). Il s'épanouissait près de chez lui, puisqu'il a débuté dans le rugby au Club Pucara, près de Buenos Aires.
« Mon père, Hector, était un ancien du club, où il jouait arrière, centre et parfois 10. Un polyvalent ! Mais ce n'est pas de lui que je tiens ma rapidité, l'entend-on sourire au téléphone, sans doute en repensant aux pattes du paternel. C'est plutôt de ma mère, Veronica, qui faisait du hockey sur gazon. »
Ses frères, Juan et Iñaki, portent toujours le maillot rouge frappé d'un condor dans l'écusson, et le dernier, à 21 ans, peut toujours espérer une carrière professionnelle. « Et quelques joueurs internationaux en sont issus, comme Rimas Alvarez Kairelis (ancien deuxième-ligne de Perpignan), Lucas Borges (ancien ailier du Stade Français) ou Lucas Gonzalez Amorosino (ancien ailier ou arrière de Montpellier) », poursuit Delguy.
Lui a quitté ce cocon quand la pandémie a fait imploser la franchise argentine, pour trouver un premier refuge en France à l'Union Bordeaux-Bègles fin 2020. « Le club m'a offert six mois comme joker, mais ça a été une période difficile, se remémore-t-il. J'étais souvent blessé, c'était la première fois que je vivais hors d'Argentine, et j'arrivais tout seul alors que tout était fermé à cause du Covid-19. Ça m'a quand même fait grandir comme personne. »
Delguy a repris son ascension la saison suivante, à l'Usap (4 essais), et ses performances en Catalogne ont attiré l'ASM. Son coéquipier à Perpignan, Patricio Fernandez, ex-ouvreur auvergnat (2015-2019), lui a fait la publicité de son ancienne maison, comme le deuxième-ligne Tomas Lavanini (arrivé en 2021) et Mario Ledesma (talonneur des Jaunards entre 2005 et 2011), son ancien entraîneur en Argentine en club et en sélection.
« Je voulais aller dans un club qui peut gagner des titres, explique l'ailier pour justifier son départ de l'Usap. Quand j'ai signé, c'était très clair : je veux grandir ici et y faire de belles choses. Bon, ce n'est pas ça, en ce moment, mais normalement, Clermont joue le haut du tableau. Je sais que pour rester dans l'équipe, vu l'effectif, dès que j'ai l'opportunité de jouer, je dois me donner à 100 %. » Cette promesse-là est tenue. Et ne sera pas inutile contre les Tigers, ce soir, pour une victoire qui projetterait l'ASM en phase finale de Coupe des champions.
Bautista Delguy, une éclaircie dans le brouillard clermontois Efficace et spectaculaire, l'ailier argentin réussit son adaptation à Clermont, dont il est l'une des rares raisons de garder le sourire, dans une saison difficile.
Clermont avance cahin-caha, entre résultats laborieux et coulisses agitées, et pendant ce temps-là, Bautista Delguy, lui, trace son chemin. Depuis qu'il a posé ses valises en Auvergne, à la fin de l'été, l'ailier argentin (25 ans) ne s'est jamais laissé affecter par le contexte local. Et, pour les supporters qui voient leur équipe enchaîner défaites et départs de chouchous (Penaud, Iturria), il s'est imposé comme un petit coin de ciel bleu dans un paysage morose.
En huit petits matches en jaune et bleu, l'international argentin (23 sélections) leur a fait entrevoir de belles promesses (4 essais) et les a réveillés par ses courses déconcertantes.
C'est un peu sa marque de fabrique : dès qu'il touche un ballon, les jambes s'enclenchent immédiatement et le voilà parti, à un rythme effréné, on ne sait pas toujours où... « Bautista est dans l'évitement, il cherche les intervalles, et, avec ses appuis, il est très déroutant pour les défenseurs... mais aussi pour ses partenaires, dont il lui arrive de s'isoler, parce que personne ne sait où il va aller ! », s'étonne David Bory, qui sait de quoi il parle, lui qui a arpenté les ailes de Michelin pendant une décennie (1994-2004) et commente maintenant leurs matches pour France Bleu Pays d'Auvergne. Ce style atypique, Delguy l'a défini à la perfection dans une interview à La Nacion en 2018 : « J'essaie de m'échapper, et de fuir comme pour sauver ma vie ! »
« Je voulais aller dans un club qui peut gagner des titres. Bon, ce n'est pas ça, en ce moment, mais normalement, Clermont joue le haut du tableau »
Bautista Delguy
Il y a cinq ans, il vivait alors une éclosion aussi rapide et imprévisible que ses trajectoires, sous le maillot des Jaguares, et s'ouvrait déjà les portes de la sélection, tant sa saison de Super Rugby avait été convaincante (10 essais). Il s'épanouissait près de chez lui, puisqu'il a débuté dans le rugby au Club Pucara, près de Buenos Aires.
« Mon père, Hector, était un ancien du club, où il jouait arrière, centre et parfois 10. Un polyvalent ! Mais ce n'est pas de lui que je tiens ma rapidité, l'entend-on sourire au téléphone, sans doute en repensant aux pattes du paternel. C'est plutôt de ma mère, Veronica, qui faisait du hockey sur gazon. »
Ses frères, Juan et Iñaki, portent toujours le maillot rouge frappé d'un condor dans l'écusson, et le dernier, à 21 ans, peut toujours espérer une carrière professionnelle. « Et quelques joueurs internationaux en sont issus, comme Rimas Alvarez Kairelis (ancien deuxième-ligne de Perpignan), Lucas Borges (ancien ailier du Stade Français) ou Lucas Gonzalez Amorosino (ancien ailier ou arrière de Montpellier) », poursuit Delguy.
Lui a quitté ce cocon quand la pandémie a fait imploser la franchise argentine, pour trouver un premier refuge en France à l'Union Bordeaux-Bègles fin 2020. « Le club m'a offert six mois comme joker, mais ça a été une période difficile, se remémore-t-il. J'étais souvent blessé, c'était la première fois que je vivais hors d'Argentine, et j'arrivais tout seul alors que tout était fermé à cause du Covid-19. Ça m'a quand même fait grandir comme personne. »
Delguy a repris son ascension la saison suivante, à l'Usap (4 essais), et ses performances en Catalogne ont attiré l'ASM. Son coéquipier à Perpignan, Patricio Fernandez, ex-ouvreur auvergnat (2015-2019), lui a fait la publicité de son ancienne maison, comme le deuxième-ligne Tomas Lavanini (arrivé en 2021) et Mario Ledesma (talonneur des Jaunards entre 2005 et 2011), son ancien entraîneur en Argentine en club et en sélection.
« Je voulais aller dans un club qui peut gagner des titres, explique l'ailier pour justifier son départ de l'Usap. Quand j'ai signé, c'était très clair : je veux grandir ici et y faire de belles choses. Bon, ce n'est pas ça, en ce moment, mais normalement, Clermont joue le haut du tableau. Je sais que pour rester dans l'équipe, vu l'effectif, dès que j'ai l'opportunité de jouer, je dois me donner à 100 %. » Cette promesse-là est tenue. Et ne sera pas inutile contre les Tigers, ce soir, pour une victoire qui projetterait l'ASM en phase finale de Coupe des champions.