Avant ASM - CAB : l'ancien Briviste Julien Le Devedec a beaucoup appris cette saison à Clermont
Julien Le Devedec a vécu une saison très particulière pour sa première sur un banc de Top 14. Avant de retrouver le CAB ce samedi (17 heures), club avec lequel il a joué 136 matchs, Julien Le Devedec assure qu’il a beaucoup appris ces derniers mois sur l’approche de son métier d’entraîneur.
Après une saison passée sur le banc de Provence Rugby en tant qu’entraîneur de la touche, Julien Le Devedec vit sa première expérience au plus haut niveau du rugby français avec l’ASM. Ses premiers derbies aussi.
À l’heure de retrouver le CAB ce samedi (17 heures) au Michelin, cette rencontre possède un goût particulier pour lui. L’ancien troisième ligne a en effet vécu de belles et denses années sous le maillot « noir et blanc ». De 2010 à 2014, puis de 2016 à 2018, Julien Le Devedec a compilé 136 matchs avec le club corrézien. Et c’est grâce à ses performances avec le CAB qu’il a connu ses 11 sélections avec l’équipe de France (2016-2017). Forcément, cela marque un homme. Ce n’est pas pour rien que le technicien réside encore du côté de Brive-la-Gaillarde. Le derby approchant, on pourrait croire les chambrages nombreux du côté de la Corrèze, mais Julien Le Devedec l’assure, les supporters corréziens restent très prévenants envers lui.
"Les gens sont très respectueux. Je n’ai pas de soucis avec cela. Bien sûr que l’on me met parfois quelques petites pièces, mais cela reste dans les valeurs du rugby. Même si pour les deux équipes cela reste un match très important."
Ces fameuses valeurs, Julien Le Devedec en est l’un des porte-étendards. En professionnel qu’il a toujours été, l’entraîneur est entièrement focus sur le match à venir ainsi que sur la fin de saison de l’ASM. Pas de sentiment, la défaite est interdite pour les Clermontois ce samedi. Sous peine de voir revenir dangereusement les équipes classées derrière.
"Bien sûr que nous devons impérativement gagner si l’on veut continuer de rêver. Et pour les Brivistes, cela leur donnerait un grand bol d’air s’ils parvenaient à faire un résultat au Michelin. C’est un match à fort enjeu. On est à dix points de la 6e place et seulement à 7 de Pau, le barragiste. Nous ne sommes pas fous, nous avons conscience de cela. C’est un peu bateau ce que je vais dire, mais il faut prendre les matchs les uns après les autres. Chaque match, on va tout faire pour le gagner. On ne se focalise pas trop sur ce qu’il va se passer dans un ou deux mois."
Un plus dans la gestion humaine
Et si l’on regarde un peu dans le rétroviseur, cette première année sur un banc de Top 14 aura été très formatrice pour l’entraîneur. Les tempêtes traversées par l’ASM cette saison ainsi que les multiples changements sur le banc lui ont permis de connaître une formation accélérée. Et c’est surtout dans l’approche humaine de son métier que le technicien a beaucoup appris.
"J’ai rencontré des super mecs, que ce soit dans le staff ou chez les joueurs. Même si des fois il faut hausser un peu le ton, malgré tout, je sais que ce sont des bons mecs. Et c’est différent de ce que j’ai connu quand j’étais joueur. Quand on est un joueur expérimenté, on se permet de donner des conseils aux autres. Quand on est entraîneur, on essaie d’être plus directif. Même si ce sont des professionnels qui connaissent leur métier par cœur, avec les plus jeunes, il faut savoir dire “fais ça, tu verras que ce que je te demande n’est pas si bête”."
C’est pour cela que Julien Le Devedec s’est formé. Pour transmettre ce qu’il a appris sur le terrain lors de ses 16 années chez les pros. Et si ses consignes et ses mots se traduisent en actes concrets ce samedi face à Brive, Julien Le Devedec n’en sera que plus satisfait.
Arnaud Clergue (La Montagne - 23/03/2023)