Anthime Hemery a son premier article dans LMT.
À 23 ans, sentant son avenir bouché au Racing, le troisième ligne formé (et né) à Arras a choisi l’ASM et l’Auvergne pour relancer sa carrière. Recruté pour trois ans par Christophe Urios, il a profité de la blessure de Fouyssac pour anticiper son arrivée… En ce début de semaine.
Bientôt, il foulera la pelouse du Michelin avec un maillot « jaune et bleu » sur le dos. Quand ? « D’abord, il faut qu’il s’intègre à l’équipe, tempère Julien Laïrle. Qu’il s’intègre aussi au projet de jeu, d’autant plus qu’il n’a pas trop joué depuis le début de saison avec son ancien club (ndlr : le Racing). Individuellement, il a besoin quand même de montrer aux autres qu’il peut postuler avec le maillot jaune. On ne va pas précipiter les choses », résumait ce mercredi le coach des avants clermontois.
Pour autant, Anthime Hemery, qui a pris son premier bain de foule ce mercredi après-midi après une séance d’entraînement ouverte au public, a déjà de sérieux souvenirs dans ce stade Michelin. « J’ai joué ici mon tout premier match en pro avec le Racing. C’était le 3 octobre 2021, j’avais 20 ans. J’étais entré à trois minutes de la fin et ma seule action a été de plaquer Rabah Slimani, là-bas, dans le coin près de l’en-but », précise le nouveau venu en pointant du doigt l’endroit exact, à l’angle de la tribune Limagrain et la Phliponeau.
"Le Michelin est réputé pour sa ferveur"
Spectateur en loge samedi dernier lors du succès sur les Cheetahs, le Ch’ti (formé à Arras dès l’âge de 4 ans) a pris le temps de se délecter de la température du Michelin. « L’ambiance était incroyable, j’ai hâte d’être sur le terrain pour profiter du moment à fond. Ce stade, il est réputé partout pour sa ferveur. Je n’avais pas oublié non plus l’engouement et le bruit en 2021 lors de mon premier match. Sur une touche en fin de match, je n’entendais rien du tout », se marrait le néo Clermontois mercredi après-midi.
Recruté par Urios et ses adjoints pour les trois prochaines saisons, Anthime Hemery a devancé l’appel, grâce à une collaboration intelligente entre l’ASM et le Racing. Il est arrivé vendredi dernier avec le statut de joker médical de Pierre Fouyssac, qu’il ne remplacera évidemment pas au poste.
"Mon avenir était un peu bouché"
Par contre, son arrivée printanière va forcément accélérer son intégration pour la saison prochaine. Ce cas de figure particulier du recrutement clermontois n’est pas une première : Brent Russell (en 2008) et Isaia Toeava (2016) avaient connu pareille expérience, d’une arrivée comme joker médical avant un engagement contractuel plus long.
Avec seulement huit feuilles de match cette saison au Racing, pour aucune titularisation, Anthime Hemery est forcément en manque de temps de jeu. Ce qui a précipité son départ du club francilien. « Oui, mon avenir était un peu bouché, on va dire ça comme ça. J’avais besoin de rebondir », reconnaît ce joueur dont la polyvalence (du 4 au 8) a tapé dans l’œil de Christophe Urios.
Ce que j’aime, c’est le combat et je pense être bien tombé, ici à Clermont.
Son goût pour ferrailler sur le terrain a sans doute été un argument. « Je n’ai pas de préférence de poste, moi ce que j’aime c’est le combat. L’ASM a toujours eu de gros packs, qui tapent fort, qui avancent, donc c’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup. Je pense que je suis bien tombé ici à Clermont ».
Sous peu, il devrait donc être en concurrence avec les « joueurs de combat » de l’équipe. Que le jeune Hemery a déjà en partie identifié. « Marcos Kremer est un exemple. Tomas Lavanini aussi, ce sont des guerriers sur le terrain, ils sont partout. Quand on voit la Coupe du monde effectué par Kremer, ça donne envie. Je ne pense pas avoir le même profil, mais au niveau mentalité, j’ai envie de m’en approcher. Il y a aussi Alexandre Fischer qui était partout dans les rucks ce week-end. Tous ces joueurs sont une source de progression pour moi ».
Joueur à l’apparence solide et aux épaules larges, Anthime Hemery ne demande qu’à se fondre dans le bloc clermontois. En espérant y tirer rapidement son épingle du jeu.
Christophe Buron