Pour l'Emilien, un article bloqué de La Rep des Pyrénées, ce jour
Le titre : "Au centre des regards"
Il est au centre des nôtres en tout cas...
Rien sur le futur de Gailleton dans l'article :
Vu de Cahors (2008-2017) : « Il a toujours été au-dessus »
Frédéric Vergne - Éducateur à Cahors : « Émilien faisait partie d’une génération que nous avons suivie pendant plusieurs années avec mon binôme Aurélien Guiraud. Et il a toujours été au-dessus. Il faisait plusieurs sports en même temps : le samedi, il gagnait un cross, le dimanche il jouait avec nous et faisait gagner l’équipe. Avec nous, il évoluait à l’arrière : on voulait jouer sur ses qualités de relance. Il courrait plus vite que les autres.
C’était un joueur hyper précoce, très à l’écoute qui n’avait jamais un mot plus haut que l’autre. Il a reçu une éducation simple par ses parents qui le suivaient beaucoup. Quand on partait, certains avaient un sandwich ou une pizza pour le repas, lui dans sa gamelle, il avait des légumes, une salade fraîche avec des pâtes…
En fin de saison avec les minimes, Agen a sollicité plusieurs joueurs et ils sont partis ensemble : pour Émilien, le suivi scolaire promis a fait la différence… On savait que s’il continuait, il pourrait avoir une belle carrière. À ce point-là, peut-être pas. Il faut toujours un peu de chance. Mais il mérite ce qu’il lui arrive et nous en sommes vraiment heureux : c’est un gentil garçon, quelqu’un qui n’oublie pas ses racines ni d’où il vient. »
Le capitaine des Bleuets se cache dans cette archive sous les traits d’un grand blond au milieu de la photo, sous le maillot de Cahors.
Vu d’Agen (2017-2022) : « C’est un joueur quatre étoiles »
Philippe Sella – Ancien international - Directeur du rugby d’Agen et président du centre de formation du SUA : « Émilien Gailleton est remarquable par sa progression constante. Il démontre de très grandes capacités sur le plan sportif : c’est un joueur rapide, qui communique beaucoup, qui est très disponible sur le terrain. Il a toutes les qualités pour aller haut. Il ne se prend pas la tête, est d’une gentillesse rare. De son passage à Agen, je garde le souvenir de très bons moments. Naturellement, j’ai gardé le contact avec lui : quelqu’un d’aussi agréable, tu as envie de l’encourager, de le suivre.
Il a une double nationalité franco-anglaise par ses parents et il a la richesse de cette double culture. Il apporte à ses coéquipiers autant par son savoir-faire que par son comportement : il est sérieux sans se prendre au sérieux. Il a la tête bien faite et les pieds sur terre. Il suffit de voir l’importance qu’il accorde à ses études. Il est curieux, cherche toujours à faire mieux. Il est discret, facile à vivre : avec lui il n’y a pas de problème, uniquement des solutions. Il est intéressant parce qu’intéressé par tout.
Pour moi c’est un exemple de jeune joueur de rugby qui peut aller très loin. Il y a de la concurrence à l’horizon mais je suis sûr qu’il est capable de la surmonter par ses qualités humaines et sa volonté d’apprendre tout en s’amusant. Sur le terrain, on le sent heureux. Il a toutes les qualités pour atteindre le très haut niveau et toute l’intelligence pour comprendre ce qu’il lui faut améliorer pour être à la hauteur de ce qu’on lui demande. Il n’est pas surfait. C’est vraiment une belle personne. Tout ce que je vous dis, je ne lui ai jamais dit mais je l’aime beaucoup : il est efficace, s’exprime sur le terrain, est discret en dehors, comme une force tranquille. J’aime le voir jouer.
Je ne suis pas certain que l’homme parfait existe mais si c’était le cas, il ne serait pas loin de ressembler à Émilien. Il me fait penser à John Eales, l’Australien qui tendait vers le parfait. Émilien a aussi cette tendance-là. C’est un joueur quatre étoiles, je lui laisse une étoile à aller chercher. Et en plus, ses étoiles sont alignées… »
Vu de l’équipe de France U20 (depuis 2021) : « C’est un petit OVNI »
Sébastien Calvet- Manager de France jeunes : « Avant, j’étais responsable sportif du centre de formation d’Agen, donc je connais Emilien depuis un paquet d’années. C’est un joueur qui se met au service du projet de l’équipe avant de se servir. Très tôt, il a été identifié comme atypique de par son autodétermination, son engagement pour réussir son projet rugby. Depuis toujours, il s’entraîne plus, réfléchit plus, a plus d’interactions avec les coaches pour progresser. Il n’avait que 18 ans quand on l’a pris pour aller à Cardiff (affronter l’Angleterre lors du Tournoi des VI Nations U20 en juin 2021, NDLR). Mais il notait déjà ses moments dans un cahier pour s’ancrer les bonnes choses, les relire. Au début, les autres le voient un peu comme un gars à part. Puis petit à petit, ils se mettent à fonctionner comme lui. C’est un formidable acteur de sa vie, sincère dans ce qu’il fait.
Par rapport à tout ça, le nommer capitaine était logique, d’autant qu’il a la particularité d’être totalement bilingue. Ça aide dans la relation et la construction d’un match avec un arbitre anglo-saxon. Au-delà, Emilien est un garçon bienveillant, empathique, respectueux et ça se ressent dans ses échanges avec l’autre. Dans tout ce qui lui arrive, il voit un moyen de progresser, de grandir, jamais une contrainte. Je suis assez admiratif de ça. Pour lui, la vie de sportif de haut niveau ce ne sont pas des sacrifices car c’est celle qui le rend heureux, épanoui.
Je ne suis pas étonné de sa progression car il était considéré comme joueur premium dans les filières jeunes. Il est sorti du bois très tôt, avec de fortes prédispositions. C’était le roi de l’enchaînement de tâches, des accélérations, des données GPS. Il fallait simplement canaliser cette énergie pour qu’elle soit plus efficace sur le terrain. Aujourd’hui, c’est un formidable régulateur de ligne, qui s’adapte à tout. Il peut jouer les duels, prendre les trous. Et en défense, les autres aiment être avec lui. C’est un bon plaqueur, on le sent toujours à l’intérieur.
Emilien est mi-Anglais, mi-Français, ce mélange des cultures joue. Il a reçu une excellente éducation, a été très bien accompagné. Pourtant, sa mère était en Angleterre et son père en France, ce n’était pas évident. Ils lui ont donné confiance sans l’enflammer. Il possède le pragmatisme britannique et l’imprévisibilité française, ce grain de folie nécessaire pour devenir le petit OVNI qu’il est ».
Vu de Pau (depuis 2022) : « Il me fait penser à Conrad Smith »
Fabrice Metz - Deuxième ligne de Pau : « Dans le vestiaire, je ne suis pas le genre de personne à prendre la parole devant tout le monde mais j’essaie, s’il y a de jeunes, d’apporter des conseils, de discuter, de leur dire de profiter au maximum. Mais quand je vois un Émilien Gailleton, qui a fait un début de saison monstrueux avec nous, je n’ai rien à ajouter. Je l’ai déjà dit à certains, il me fait penser à un certain Conrad Smith qui est passé par là. Pour un centre, il n’est pas le plus épais. Il a un gabarit normal. Mais sur des actions, on le voit rattraper des coups comme le faisait Conrad. Il est assez technique, très intelligent dans son style. Lui, comme d’autres à la Section, a beaucoup, beaucoup d’avenir dans ce Top 14 ».
Jale Vatubua - Centre de la Section : « Émilien c’est une superstar. Il va être vraiment bon. Là, il n’est pas encore à son niveau maximum. Je vous assure qu’il va être dangereux. Sa plus grande qualité, c’est qu’il fait tout naturellement : athlétiquement, il court beaucoup, il va vite mais surtout il s’impose comme un véritable joueur de rugby. Il aime jouer : tu lui donnes le ballon et c’est bon. »
Sébastien Piqueronies - Manager de la Section : « Vous vous êtes aperçus qu’il a déjà couvert trois postes cette saison : 13, ailier et 12 à La Rochelle, ce qui induit quelques différences dans la circulation et distribution. C’est prioritairement pour aider Émilien que nous travaillons pour le positionner à deux postes. C’est deuxièmement pour aider l’équipe. Et troisièmement, c’est une évidence quand on a les qualités d’adaptation d’Émilien. Dire que ce fut fait en prévision de l’équipe de France, c’est manquer de modestie et d’humilité. C’est surtout pour booster et accompagner le potentiel d’Émilien. Si j’ai une ambition forte, c’est de le nourrir le plus possible pour qu’il rayonne au maximum. S’il est rayonnant, la Section sera rayonnante. Je ne suis pas inquiet pour la suite de sa carrière. Et pas pressé non plus de le voir rayonner très haut. Il aura son chemin sans trop avoir besoin de moi. »