sauf à leur faire la guerre dans les rucks et pourrir une bonne partie de leurs sorties de balles, c'est effectivement compliqué à défendre et leurs lancements avec leurres même pratiqués sans vitesse énorme semblent vraiment compliqués à gérer pour la défense.
Nouvelle-Zélande - Sélection nationale
#16
Posté 26 juillet 2022 - 15:58
#17
Posté 26 juillet 2022 - 16:52
Rugbyrama vient de publier un article intéressant qui explique en partie les difficultés actuelles des néo-zélandais avec un rugby à XV perdant du terrain vis à vis du XIII, en particulier chez les jeunes : International - En Nouvelle-Zélande, le rugby à XIII bientôt plus fort que le XV ? - International 2021 - Rugby - Rugbyrama
#18
Posté 27 juillet 2022 - 11:58
Rugbyrama vient de publier un article intéressant qui explique en partie les difficultés actuelles des néo-zélandais avec un rugby à XV perdant du terrain vis à vis du XIII, en particulier chez les jeunes : International - En Nouvelle-Zélande, le rugby à XIII bientôt plus fort que le XV ? - International 2021 - Rugby - Rugbyrama
Cet article fait référence à un article du New Zealand Herald. Voici quelques paragraphes de cet article (en anglais, je suis désolé) qui expliquent pourquoi certains Néo-Zélandais se désintéressent du rugby. (Et ce n'est pas aussi grave que le suggère Israel Dagg, qui aime beaucoup State of Origin lui-même.)
... The way to connect your sport with the greatest number of fans and gain new ones is with the biggest spectacles. Rugby has become so obsessed with the minutiae that it has forgotten the bigger picture. Slowing down every collision, possible try and neck roll to super slo-mo and then having referees commentate over it is a dreadful spectacle. Resetting scrum after scrum until the front rows converge on each other in an acceptable way is not what people want to see. The sport has become obsessed with micromanaging every phase of play to make sure it is technically correct that the overall product is suffering.
Last week's All Blacks v Ireland test featured a number of interventions and a debacle of a running time. The Australia v England game the same. The obvious comparisons are to State of Origin, played at a frenetic pace and allowing the players and their ability to be the stars, not replay upon replay of officials building a case to make a decision. It'd be like going to the new Top Gun and wanting to see more of the theory sessions rather than Tom Cruise kicking ass.
Let's not pretend league is perfect. There were a number of incidents in the opening 20 minutes of the State of Origin decider where players put themselves in dangerous positions or made dangerous tackles or decisions that endangered themselves or particularly, the tackled player. One sport has gone too far in one direction and another hasn't gone far enough.
Adopt a report system for anything not clear and obvious as foul play. It's better to deal with that on a Tuesday night in a conference room than on worldwide TV and speeds the game up.
Rugby's noble (sort of) crusade on head contact has reached a juncture where they have to turn back. The Angus Ta'avao red card bordered on absurdity as he was given his marching orders while receiving medical treatment.
Rugby has done well to try and eliminate the lazy tackles and recently poor cleanouts which went unpunished for a long time as the breakdown became a frenetic mess of collisions and bigger body types.
But you will never eliminate accidents.
How, when Ta'avao returns to the training field, post injury and suspension, does anyone suggest he corrects his technique when he wasn't even aware he was deemed the tackler until he and Garry Ringrose bounced off each other. The spectre of brain injury lawsuits casts a shadow over rugby's decision makers, but the overcompensation has gone too far.
- Lourugby aime ceci
#19
Posté 18 août 2022 - 12:55
Ce que Joe Schmidt, ex-sélectionneur de l'Irlande, peut apporter aux All Blacks
Nommé entraîneur de l'attaque des All Blacks mercredi, l'ancien coach de Clermont et du Leinster Joe Schmidt a déjà dirigé une nation majeure (l'Irlande) dans deux Coupe du monde. Il est surtout réputé pour l'extrême précision de ses systèmes et la valeur de ses lancements de jeu.
Les Blacks vont jouer comme l ASM des années 2010
- Silhouette et Arverne03 aiment ceci
#20
Posté 27 août 2022 - 18:53
Comme je l'avais dit sur le sujet du Rugby Championship, je crains que ce nouvel échec n'affaiblisse durablement Foster. Même s'il a été récemment conforté par sa fédération, je vois bien Schmidt prendre, au moins de manière officieuse, davantage de prérogatives et étendre son influence sur l'équipe jusqu'au mondial. Maintien complet de Foster, glissement des prérogatives vers Schmidt, recrutement extérieur... les débats seront ouverts à la fin du tournoi.
On peut également se poser la question d'une restructuration de l'effectif. La possibilité d'un changement de capitaine a régulièrement été évoquée mais il n'est pas exclu que certains choix forts émergent également. Nous avons par exemple abordé l'épineux sujet de la troisième ligne et de la paire de centres mais d'autres interrogations peuvent être soulevées. A ce titre, je trouve le changement de piliers pertinent et que le staff a raison de croire en De Groodt et Newell.
A la place de la fédération, quel serait votre choix sur l'entraineur ? Et à la place de ce dernier, quel serait votre XV de départ ou votre feuille de match ?
#21
Posté 27 août 2022 - 19:09
A la place de la fédération, quel serait votre choix sur l'entraineur ?
Schmidt forcément, je les crois pas capable de revenir ramper devant Robertson alors qu'ils lui ont déjà dit non
#22
Posté 27 août 2022 - 19:56
(...) Et à la place de ce dernier, quel serait votre XV de départ ou votre feuille de match ?
Geoffrey Doumayrou.
#23
Posté 27 août 2022 - 20:03
#24
Posté 22 mars 2023 - 21:09
Le boss des All Blacks, Ian Foster (57 ans), accompagné de son adjoint, Joe Schmidt, et d'une partie de leur staff étaient en France ces derniers jours. En mission de reconnaissance, moins de six mois avant le début de la Coupe du monde (8 septembre-28 octobre). Après un passage à Twickenham, pour voir jouer l'équipe de Fabien Galthié face à l'Angleterre (victoire 53-10, le 11 mars), ils ont fait un détour par Lyon, ville où ils seront basés durant la phase de poules et où ils bénéficieront des structures du LOU et du stade de Gerland pour s'entraîner. Les hôteliers sont sur les rangs pour accueillir cette équipe prestigieuse.
« Ici, on propose même une chambre froide dédiée à leur restauration », nous a confié le responsable d'un de ces établissements. Un argument qui peut jouer car, dans la carte mémoire des responsables néo-zélandais, le souvenir subsiste des suspicions d'empoisonnement avant la finale de 1995 face à l'Afrique du Sud (défaite 15-12 a.p.). Après une première entrevue à Lyon avec Foster, pour débriefer ce qu'il avait perçu de ce Six Nations 2023, il nous a conviés à partager son petit-déjeuner, dimanche matin, pour revenir sur ce qu'il avait ressenti lors de son passage au Stade de France, samedi dernier, pour France-Galles (41-28).
« Antoine Dupont est un demi de mêlée remarquable, particulièrement avec ses coups de pied. Mais devant lui, il y a un sacré paquet d'avants qui travaille »
« Que retenez-vous de France-Galles au Stade de France samedi dernier ?
L'ambiance ! Extraordinaire. C'est le stade que je préfère, après l'Eden Park d'Auckland. On ressent tellement la ferveur du public. La musique dans les gradins, les gens qui dansent, qui chantent. C'est une atmosphère unique au monde. AvecJo (Schmidt, son adjoint, sélectionneur de l'Irlande de 2013 à 2019), on s'est regardés et on s'est dit : voilà ce qui nous attend en septembre, sauf que ce sera multiplié par dix (la France et la Nouvelle-Zélande joueront le match d'ouverture le 8 septembre).
C'était une expérience très précieuse pour nous. On a perçu combien les Bleus jouent dans ce stade avec fierté. Ce n'est jamais simple de performer après un gros match comme celui qu'ils ont joué à Twickenham. À Londres, la France avait assis sa domination très tôt, puis la confiance s'est amplifiée. Devant le pays de Galles, en revanche, les Bleus ont dû s'employer. Peut-être avaient-ils abordé ce défi avec une once de complaisance. En face, les Gallois ont très bien joué, poussé les Bleus dans leurs retranchements.
Selon ce que vous avez observé, estimez-vous que le jeu des Bleus se repose trop sur Antoine Dupont ?
Je ne crois pas. Antoine Dupont est un demi de mêlée remarquable, particulièrement avec ses coups de pied. Mais, devant lui, il y a un sacré paquet d'avants qui travaille, qui lui assure de bons ballons en permanence afin qu'il puisse lancer le jeu. Quand le pays de Galles est parvenu à contrer leur avancée, dans certains moments de la partie, les choses se sont compliquées pour lui et tous les autres Français. Il n'en reste pas moins que quand il va de l'avant, c'est un numéro 9 très compliqué à contrôler.
Sélectionneur de la Nouvelle-Zélande depuis 2019.
Ancien demi d'ouverture (1985-1998, Waikato puis Chiefs).
1999 : débute sa carrière d'entraîneur (adjoint à Waikato).
2012-2019 : adjoint, chargé des lignes arrières, de Steve Hansen, sélectionneur des All Blacks.
En rentrant du Stade de France il paraît que vous avez regardé Irlande-Angleterre (29-16)
sur votre téléphone dans un taxi...
Oui, on a vu une équipe anglaise réagir de belle manière suite à sa défaite de Twickenham (contre la France). Ils ont fait preuve de beaucoup plus de détermination, ont mis l'accent sur la confrontation physique et la défense. Ils ont su priver l'Irlande d'initiative. Le match était serré, les Anglais ont longtemps fait jeu égal avec les Irlandais. Ils ont su développer de belles phases de jeu, ont un moment pris l'ascendant. Ils ont encore du temps pour se régler et être compétitifs lors de la Coupe du monde. Beaucoup de choses peuvent changer en six mois.
« Nos défaites face à l'Irlande (à domicile en 2022) nous ont poussés à passer en revue tous les aspects de notre jeu car, clairement, nous n'étions pas au niveau »
C'est-à-dire ?
Chaque équipe va être portée par un courant d'ici à la Coupe du monde. Il semble qu'il soit ascendant pour les équipes de l'hémisphère Nord. Le Six Nations vient de s'achever, vos joueurs vont finir leur saison dans leurs clubs, puis faire un petit break. La manière dont les Bleus ont achevé ce Tournoi va leur donner de l'énergie pour le mois d'août. Pour nous, avec le Rugby Championship (contre l'Afrique du Sud, l'Australie et l'Argentine), les jeux ne seront pas faits avant fin juillet, début août. De grands matches nous attendent à l'approche de la Coupe du monde. Ce sera un autre genre de courant. L'histoire nous enseigne que toutes les équipes arrivent ultra-préparées à la Coupe du monde. Mais après, ce qui joue, c'est la capacité de performer en gérant la pression de matches à élimination. Sur cet aspect on bosse dur.
La France et l'Irlande ont joué le Six Nations pour le gagner. Vous disputerez le Rugby Championship pour le remporter ou préparer la Coupe du monde ?
C'est une question importante. Je pense que l'enjeu sera pour nous de définir le groupe le plus affûté pour venir en France.
Pour une fois vous n'êtes pas le grand favori, ça change des choses dans la psyché All Blacks ?
Il y a toujours eu une forme de danger à écouter les louanges, les gens qui vous donnent favoris. De même, c'est dangereux d'écouter les gens qui disent que vous ne l'êtes pas. Ce qui importe, c'est ce que l'on pense, nous. Nous avons une grande foi en ce que nous sommes capables d'accomplir. Croyez-moi, nous serons prêts pour la Coupe du monde en France.
Une équipe de rugby a besoin d'engranger des victoires pour se donner confiance...
Oui, ça aide. Mais l'important c'est surtout comment on performe. Les victoires peuvent aussi donner de faux enseignements, laisser entrevoir des mirages. Si on ne reste pas vigilants sur la qualité de la performance, ça peut engranger de mauvaises habitudes qu'on retrouve ensuite en match. Nos défaites face à l'Irlande(12-23 à Dunedin, le 9 juillet 2022, puis 22-32 à Wellington, le 16 juillet), nous ont poussés à passer en revue tous les aspects de notre jeu car, clairement, nous n'étions pas au niveau. En Nouvelle-Zélande, nous avons été impactés par l'isolement dû au Covid. Il nous a contraints à jouer entre nous, ce qui nous a donné une impression fausse du niveau où nous étions.
Dans l'hémisphère Nord, le monde du rugby a continué de tourner. Aujourd'hui on a refait notre retard. Pour ça, il ne fallait pas essayer de copier les autres mais d'être fidèles à notre ADN. Il nous a fallu relancer un cycle. Après 2019 (demi-finalistes du Mondial après avoir remporté les deux éditions précédentes) on a perdu des joueurs cadres, on a intégré beaucoup de jeunes qui n'avaient connu que des compétitions domestiques. Ils ont fait connaissance avec le niveau international face à l'Irlande et la France en novembre 2021 (les All Blacks ont été battus à Dublin, 29-20, le 13 novembre 2021, puis 40-25 à Saint-Denis, le 20 novembre). On a eu le hoquet, connu des moments difficiles. L'été dernier, les Irlandais ont été meilleurs que nous. Plutôt que paniquer, on s'est réunis et on a procédé à des changements sur bien des aspects de notre jeu. On continue, aujourd'hui. J'ai une totale confiance en notre groupe et en tout ce que nous apprenons de nous-mêmes.
« Le rugby doit rester une guerre d'usure mais aussi challenger la condition physique. Il y a encore trop de phases ralenties. Il faut absolument accélérer le jeu »
Vous entrevoyez des failles dans l'équipe d'Irlande, première nation mondiale ?
S'ils ont des faiblesses, elles sont minimes. Ils ne mènent pas forcément pendant tout le match mais, quand c'est nécessaire, ils savent produire un effort. Vous savez, quand on analyse les équipes de ce calibre, l'Irlande ou la France, il n'y a pas de faiblesses flagrantes. Et puis, on cherche surtout à développer notre propre jeu, à haute intensité, jusqu'à parvenir à révéler une faille chez l'adversaire. Une fois identifiée, il faut ensuite de la patience pour exploiter cette faille jusqu'à en tirer un bénéfice (Foster emploie souvent le terme stratégique de "war of attrition", guerre d'usure). Si je devais résumer le jeu irlandais en un mot, j'emploierais le terme "efficacité". Avec beaucoup de respect.
Les Irlandais sont assez clairs sur ce qu'ils veulent faire. Ils mettent en place des structures pour ça. Et bossent dur pour les affiner. Mais nous aussi on a nos plans. La patience sera un facteur clé. Il en faut pour surmonter les frustrations quand ce que l'on tente, ne paye pas de suite. Pour essayer, encore et encore. À un moment, ça s'ouvre.
Les Irlandais sont clairs dans leurs intentions, ça signifie qu'ils sont prévisibles ?
Exactement. Et je suis certain que beaucoup d'équipes vont penser à leur préparer quelques surprises. Il reste du temps pour ça. L'Irlande a gagné en confiance individuelle et collective. Chez eux, les rôles sont clairement définis, chacun sait ce que l'autre va faire. Cette cohésion, c'est une force. C'est basique mais remarquable. Chapeau. L'Irlande possède un système au service de l'équipe nationale, avec le Leinster en fer de lance. Mais la Coupe du monde c'est une épreuve à part. L'aborder avec le statut de première nation apporte aussi un certain degré de pression.
Pensez-vous que cette équipe de France est la plus affûtée et la plus habile
de l'histoire ?
Je ne connais pas assez l'histoire de votre rugby pour me prononcer, mais je sais qu'il y a eu des équipes de France remarquables par le passé. En tout cas, cette équipe actuelle a de l'allure. Sa construction a été pensée depuis longtemps. On note surtout que la capacité de déplacement de son cinq de devant s'est bien accrue. Je suis impressionné par les performances de Thibaud Flament, sa manière de contribuer au jeu. Julien Marchand est un talonneur de classe mondiale. Vos troisièmes lignes en imposent.
Derrière, on continue de voir émerger des nouveaux venus comme Ethan Dumortier, robuste, avec de bons appuis. La France porte la menace dans toutes ses lignes. Et c'est une équipe apte à produire plusieurs types de jeu : en puissance ou avec une grande vitesse. Vous avez démarré ce Tournoi lentement, laissant un sentiment de cohésion mitigée, avec un jeu pas aussi étoffé. Comme si, en vue de la Coupe du monde, vous vous étiez mis délibérément sous pression. Mais face à l'Angleterre, les Bleus sont passés d'une performance moyenne à un très gros match. C'est instructif.
Le Six Nations est-il la compétition la plus relevée de la planète rugby ?
Non. C'est une magnifique compétition, une belle réussite commerciale. Mais les confrontations qu'on livre face à l'Afrique du Sud dans le Rugby Championship, ça vaut le détour. J'aime l'idée que porte le Six Nations : rassembler, dans un même stade, des supporters de deux pays. Votre proximité géographique vous l'autorise. C'est plus compliqué pour nos supporters de se déplacer pour remplir la moitié d'un stade en Argentine ! Côté jeu, le Six Nations offre encore un jeu saccadé, fait d'arrêts et de redémarrages. Ça contraste avec le Super Rugby où l'on s'efforce de jouer plus vite, d'écourter le temps de se positionner en mêlée ou en touche. Cette volonté d'accélérer le jeu, initiée par World Rugby, on y adhère.
Il nous faut parvenir à garder l'intérêt des gens qui regardent la télé ou payent leurs places. Le rugby doit rester une guerre d'usure mais aussi challenger la condition physique. Il y a encore trop de phases ralenties. On verra si World Rugby sera en mesure d'appliquer ces recommandations, dans six mois, lors de matches à gros enjeux. Il faut absolument accélérer le jeu. Ce sport a pris une telle dimension physique que seule la vitesse permettra de créer des espaces favorables au jeu offensif. Plus le jeu est lent, plus il se base sur des collisions. On connaît les aspects négatifs que ça implique pour la santé des joueurs.
#25
Posté 19 mai 2023 - 20:36
Wayne Smith appelle à une évolution du jeu et de l'arbitrage
Le légendaire coach All Black, double champion du monde 2011 et 2015, estime que le rugby est devenu trop haché et prévisible.
« Pour la première fois de ma vie j'ai cessé de regarder un match à la mi-temps », a confié Wayne Smith, le coach néo-zélandais, alors qu'il était invité au micro au micro du All Blacks Podcast. Ce qu'on voit aujourd'hui, ce n'est pas le rugby que j'aime. Plutôt regarder un documentaire animalier parlant des lions du Serengeti. »
Champion du monde avec les Black Ferns à l'automne dernier, après avoir été sacré deux fois avec les All Blacks (2011 et 2015), élu entraîneur de l'année par World Rugby en 2022, ce coach légendaire de 66 ans a récemment raconté, avec une grande liberté de ton, son désarroi alors qu'il regardait un match de Super Rugby Pacific opposant les Australiens de la Western Force aux Highlanders de Dunedin.
« La qualité des joueurs actuels est très bonne, mais je suis frustré par l'évolution du jeu »
Wayne Smith
Cinq cartons jaunes ont été distribués durant ce match, arbitré par Nic Berry. « La qualité des joueurs actuels est très bonne, mais je suis frustré par l'évolution du jeu, reprend Smith. J'ai regardé ce match arbitré par Nic Berry. Il avait en permanence le bras levé en signe d'avantage... On assiste à sept à huit phases de jeu et, si ça n'aboutit pas, on va revenir à une pénalité. Là, ça va prendre 30 secondes pour tirer, trouver la touche. Puis encore 40 secondes pour que la touche soit lancée... Et là on sait d'avance ce qui va se passer : un groupé pénétrant qui sera écroulé. On aura une nouvelle pénalité, une autre touche, un autre maul. Et les cartons jaunes vont sortir. »
Adepte du jeu de mouvement, avouant avoir été inspiré par Pierre Villepreux, Wayne Smith ne reconnaît plus son sport. Au-delà de la critique, il s'est montré force de proposition : « Si, comme moi, vous en avez marre de ces mauls incessants, j'ai envie de dire que la seule décision qui permettrait d'y mettre fin serait que lorsque vous avez une pénalité et tapez en touche, le lancement revienne à l'adversaire. Ça limiterait l'envie des équipes de chercher ces touches dans les coins, ces groupés pénétrants et leurs écroulements. »
Selon Smith les nouvelles règles mises en place par World Rugby destinées à accélérer le rythme du jeu, telles que les restrictions de temps pour les buteurs et sur les phases arrêtées, ont eu une incidence mineure : « Je n'ai pas l'impression qu'elles ont eu l'effet escompté. »
Interrogé par L'Équipe, le 22 mars dernier à l'issue du Tournoi des Six Nations, le sélectionneur des All Blacks Ian Foster, qui s'était déplacé en Europe pour superviser les matches, avait lui aussi prôné une accélération du jeu : « Le Tournoi a proposé un jeu saccadé, fait d'arrêts et de redémarrages avec les repositionnements en mêlée ou en touche... On adhère à la volonté d'accélérer le jeu. Il nous faut parvenir à garder l'intérêt des gens qui regardent la télé ou payent leurs places. »
Entre l'intention de World Rugby de rendre son sport plus attrayant et la réalisation effective, le chemin reste long.
Si même lui le dit !!!
#26
Posté 07 août 2023 - 10:34
Les trois sélectionneurs All Black, Ian Foster, Joe Schmidt et Jason Ryan ont arrêté leur équipe pour la prochaine Coupe du monde en France. Mais c'est Richie McCaw, capitaine emblématique aux 148 sélections et double champion du monde (2011 et 2015) qui a égrené un à un les noms des 33 retenus.
L'annonce a été faite devant quelque 2000 spectateurs rassemblés, à Napier, une petite ville de la côte est de l'île du Nord durement touchée par un cyclone qui a fait quatre victimes, le 15 février dernier.
Sam Cane (31 ans), le troisième-ligne des Chiefs, sera capitaine de ce collectif qui cumule un total de 1493 sélections. Des vétérans tels que le deuxième-ligne Sam Whitelock (34 ans, 145 sélections) qui disputera sa quatrième coupe du monde ou encore le talonneur Dane Coles (36 ans, 86 sélections) viennent alourdir ce nombre de sélections.
Ils joueront aux côtés de jeunes joueurs en forme mais inexpérimentés au niveau international tels que l'ailier des Chiefs Emoni Narawa (24 ans, 1 sélection) et le pilier des Crusaders Tamaiti Williams (22 ans, 2 sélections).
Six All Blacks disputeront leur trosième Coupe du monde. Pour neuf d'entre eux, ce sera la seconde. Mais l'effectif comptera aussi 17 bizuths. Si la moyenne d'âge de l'équipe est de 27 ans, ce chiffre est trompeur car la pyramide des âges est loin d'être homogène.
Coupés du reste du monde durant la période de la pandémie du Covid-19, les All Blacks n'ont pas eu l'opportunité d'aguerrir une nouvelle génération de joueurs et, à certains postes, les déséquilibres d'expérience sont flagrants. Ainsi, le demi de mêlée Aaron Smith (34 ans, 118 sélections) sera suppléé par Finley Christie (27 ans, seulement 17 sélections) et Cameron Roigard (22 ans, 1 sélection). Le style très athlétique du demi de mêlée des Hurricanes a eu les faveurs des sélectionneurs aux dépends de Brad Weber, futur joueur du Stade Français.
Lorsque Richie McCaw a annoncé le nom de Brodie Retallick, un soupir de soulagement a traversé les travées. La grande inconnue qui inquiétait les Néo-Zélandais était la capacité de Brodie Retallick (32 ans, 103 sélections) a récupérer et disputer la Coupe du monde. Car le deuxième-ligne avait dû quitter le terrain après seulement 25 minutes de jeu lors du match face à l'Australie samedi dernier à Dunedin (victoire 23-20), blessé au genou droit.
Une rupture partielle d'un ligament a été diagnostiquée selon nos informations, ce qui nécessite a minima six semaines de convalescence et de réathlétisation. Il manquera à coup sûr les deux premiers matches de la Coupe du monde dont celui d'ouverture contre la France (le 8 septembre). Sa reprise se ferait pour le match contre l'Italie le 29 septembre.
La chance des All Blacks est d'avoir un excellent trio en deuxième ligne, Scott Barrett s'ajoutant à la paire Retallick-Whitelock qui oeuvre depuis une décennie. Mais Retallick, même sur une jambe, a en sa faveur une énorme expérience et un impact crucial dans le jeu. Les sélectionneurs espèrent qu'il aura retrouvé toute sa capacité athlétique et le rythme pour les quarts de finale.
D'autres joueurs, blessés ou revenant de blessure n'ont pas eu cette confiance : le pilier Joe Moody ou le 3e ligne Ethan Blackadder, par exemple, ne seront pas du voyage. Idem pour le centre Braydon Ennor, lui aussi blessé à un genou samedi. Son forfait profite à David Havili qui n'avait plus joué sous le maillot noir depuis l'an passé.
Avec dix joueurs sur 33 dans l'effectif, les Crusaders, vainqueurs du dernier Super Rugby, sont les plus représentés dans ce groupe qui comporte 18 avants et 15 arrières.
« Cette édition de la Coupe du monde promet d'être la plus relevée de toutes et il nous faudra être prêts dès les matches de poules », a estimé Ian Foster. Il y a plus d'un an, le sélectionneur avait failli perdre son poste après un mois de juillet catastrophique durant lequel les All Blacks s'étaient inclinés pour la première fois à domicile face aux Irlandais (et même à deux reprises) et puis face aux Argentins.
Depuis cette humiliation subie face aux Pumas à Christchurch (18-25, le 27 août 2022), les All Blacks n'ont plus perdu un match. Ils restent invaincus en onze rencontres, après avoir concédé un nul face à l'Angleterre (25-25, le 19 novembre 2022 à Twickenham). Ils reviennent fort, viennent de remporter le Rugby Championship avec quatre victoires en quatre matches. Et le groupe, notamment les anciens, est animé d'un fort esprit de revanche après avoir subi les critiques acerbes de ses supporters.
#27
Posté 07 août 2023 - 11:36
#28
Posté 07 août 2023 - 12:23
Oh pute borgne, j'en suis à commenter des sujets dont je me fout royalement.
C'est combien la cotisation au club des qu'est-ce qu'on s'fait chié ?
#29
Posté 26 octobre 2023 - 20:37
Le nom Barrett, s'écrit avec deux « t » et deux « r ». Ils sont trois frères à jouer chez les All Blacks, histoire que ce patronyme s'imprime bien à la postérité. Beauden, l'aîné âgé de 32 ans, a été champion du monde en 2015. Ouvreur repositionné arrière, il a oscillé entre fulgurances et inconstance depuis le début de la Coupe du monde. Mal remis d'une lacération proche du tendon d'Achille. Vingt points de suture dus à des crampons en carbone, lors d'un match de Super Rugby, le 19 mai. Il a failli rater la Coupe du monde. La blessure le fait parfois grimacer.
Cet été, c'est surtout Scott, 29 ans, qui a brillé et mis les Blacks dans l'avancée : impactant dans les contacts, impérial en touche, un gros abattage et un long rayon d'action grâce à cardio d'exception. Le hic, c'est que « Scooter » met parfois trop de coeur dans l'engagement.
Il a pris un carton rouge fatal, fin août face aux Boks. Un jaune, encore, la semaine passée en demi-finales contre les Argentins (66e). Ian Foster, le boss des Blacks, ne l'a pas fait revenir sur le terrain à la 76e minute pour éviter qu'il en prenne un second - synonyme de rouge et d'une suspension en finale - et préféré laisser les Blacks terminer à 14 face aux Argentins.
Bah, le match était joué. Les Blacks l'ont emporté (6-44), en partie grâce à la grosse prestation de Jordie, 26 ans. Le petit dernier de la fratrie a bien grandi. En novembre 2021, la ferveur des 80 000 spectateurs du Stade de France lui avait fait dévisser son premier coup de pied. Son dégagement en catastrophe avait amené le premier essai de Peato Mauvaka (3e). À l'époque, Jordie Barrett jouait arrière. Depuis qu'il a rejoint les Blacks en 2017, il a pas mal été baladé en 56 sélections : il a joué 25 fois à l'arrière, à l'aile et à l'ouverture. Voilà onze matches qu'il joue numéro 12.
« Avoir joué à tous les postes m'aide à comprendre ce que les autres attendent, à anticiper pour avoir cette fraction de seconde qui fait la différence. »
Jordie Barrett
« Jordie, c'est la grosse trouvaille des Blacks, estime l'Anglais David Ellis, qui fut responsable de la défense des Bleus en 2007. Il est très influent au centre. Sa présence a libéré Mo'unga dans l'animation. Et puis il a un énorme jeu au pied. »
Le Benjamin des Barrett, qui chausse du 47, semble avoir trouvé sa pointure à ce poste où il a évolué en 2016 avec Canterbury. « Avoir joué à tous les postes m'aide à comprendre ce que les autres attendent, à anticiper pour avoir cette fraction de seconde qui fait la différence. » Jordie a dû « mettre de la viande » sur la carcasse de son mètre 96.
« J'étais à 99 kg, là je suis à 105. Il me fallait prendre de la masse pour rivaliser au niveau international, où il y a gars très solides. Le défi, c'était de ne rien perdre en cardio. » Il a été désigné « homme du match » face aux Argentins, a inscrit un essai (17e), parcouru 50 mètres en plein trafic, a porté douze fois le ballon, en avait gratté un précieux, battu deux défenseurs.
« Il a été immense au plaquage (17 réussis, 22 entrepris), a loué Scott McLeod responsable de la défense des Blacks. Mais ce qui me bluffe, c'est la pression qu'il fait peser sur l'adversaire. Les Néo-Zélandais ont une cellule de huit joueurs qui planchent sur leur défense. C'est avec lui que j'échange le plus » , confie McLeod.
Jordie Barrett résume ainsi sa mission : « Briser dans l'oeuf les offensives adverses. Un travail de l'ombre qui implique de se cogner de gros gabarits dans ces phases de transition, là où il y a un gros trafic. » Il plaque davantage, stoppe les assaillants, joue des bras pour tenter de crocheter le ballon. Lui qui affectionne tant le jeu déployé doit aussi s'employer dans les rucks.
« On veut imposer un tempo rapide alors les adversaires tentent de nous freiner en ralentissant les rucks pour casser le rythme, se replacer. Joe Schmitt nous a énormément fait bosser ces phases : bien porter le ballon, le protéger, le libérer vite pour des soutiens rapides. Quasi chaque fois qu'un gars porte le ballon, ça aboutit à un ruck. C'est devenu la clé du rugby, alors, même si ce n'est pas ton truc, t'as intérêt à apprendre à aimer ça. Le ruck, c'est mental : faut gagner la bataille de la vitesse et arriver fort si on veut pouvoir impacter un troisième-ligne ou un talonneur. »
Jordie Barrett adore la tactique. « Les défenses montent très vite : on a compris qu'avec des passes trop au large, les mecs t'atterrissent fort sur la gueule. Se rapprocher, jouer des passes courtes permet de mieux recycler le ballon. Tout ça a impliqué d'adapter le travail d'appuis et de courses. » Le petit dernier des Barrett a regardé faire ses grands frères. Il a eu le temps de bien développer son « Rugby IQ », sa compréhension des choses du ballon.
#30
Posté 26 octobre 2023 - 20:47
Le XV de départ des All Blacks : 15. B. Barrett ; 14. Jordan, 13. Ioane, 12. J. Barrett, 11. Tele'a ; 10. Mo'unga, 9. Smith ; 7. Cane (cap.), 8. Savea, 6. Frizell ; 5. S. Barrett, 4. Retallick ; 3. Lomax, 2. Taylor, 1. De Groot.
Remplaçants : 16. Taukei'aho, 17. Williams, 18. Laulala, 19. Whitelock, 20. Papali'i, 21. Christie, 22. McKenzie, 23. Lienert-Brown
1 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet
0 members, 1 guests, 0 anonymous users