Je voulais mettre un extrait du Midol mais j y arrive pas.
En gros si vous voulez connaitre le programme de l ASM la saison prochaine aller lire le 1er chapitre des cahiers de Fred Charrier, il y a tout, comment faire avec un budget limité et pourquoi Urda est venu chez nous.
C'est celui la dont tu parles ?
Il ne sera plus en poste la saison prochaine. Adjoint devenu numéro un (avec julien Laïrle), Frédéric Charrier est en train de faie aussi bien à Bordeaux que son mentor Christophe urios. Cétait loccasion de se repencher sur le parcours de ce technicien méconnu et discret, souvent dans lombre.
Ses débuts
« Je suis devenu entraîneur en 2010 alors que jétais joueur à Oyonnax. Il me restait un an de contrat et Christophe Urios ma proposé dentraîner les trois-quarts à la place dOlivier Nier et cest parti comme ça. Mes deux premières années ont été difficiles. Cest dur dentraîner des gars avec qui on a joué. à Oyonnax, on navait pas un gros budget, il fallait développer une cohésion forte. Nous y sommes arrivés à partir de la troisième année. Deux joueurs ont ensuite joué un grand rôle à mes yeux, Benjamin Urdapilleta et Joe El Abd. Ils ont apporté cette cohésion que nous cherchions. Ils ont beaucoup compté pour moi. »
Son origine
« Je suis arrivé au rugby très tard, à 14 ans. Avant, je faisais du ski. Jai débuté à Lourdes puis je suis allé à Montpellier en 1998, où jai vécu la montée de 2003. En fait, cest Christophe Ducasse, un joueur qui sen allait et qui me connaissait, qui ma recommandé au MHR. Cest ça qui ma fait basculer vers le haut niveau. Si je navais pas connu le professionnalisme, je me destinais à devenir conducteur de travaux. Javais passé un DUT dinformatique industrielle. »
Ses références
« Au début de ma carrière de coach, jétais très impressionné par le jeu des Australiens de la fin des années 90, la période où Stephen Larkham jouait à louverture et où ils multipliaient les temps de jeu. Jétais fasciné par ce style, par lorganisation quil impliquait. Je me disais que les Wallabies valorisaient le travail de lentraîneur. Plus tard, jai vraiment apprécié ce que faisaient les équipes irlandaises des années 2010, une forme dorganisation et surtout un sens du timing. Jadorais, par exemple, affronter une équipe comme le Leinster quand jentraînais Castres. Après chaque affrontement, javais limpression davoir progressé. »
Lévolution de son métier
« Jai connu une évolution majeure avec Vincent Giacobbi à Castres. Il venait des Saracens. Il a introduit lidée des entraînements à haute intensité, avec une grosse charge de travail. Nous nous y sommes convertis mais on savait déjà quà Toulouse, il y avait une grosse séance en opposition entre les professionnels et les espoirs le mercredi. Nous avons décidé de faire un peu la même chose. À Bègles, elle est le mardi. Ce ne sont plus les pros contre les espoirs car le groupe professionnel est suffisamment étoffé pour être séparé en deux. Nous sommes conscients que linconvénient, cest le risque de blessure. Les joueurs ont appris à sadapter et à se préparer spécifiquement à ces séances exigeantes et dangereuses. Et puis nous proscrivons les plaquages par-derrière et nous utilisons des boucliers. Jai connu aussi lapparition de la notion de circulation des joueurs en phase offensive et surtout des avants. Une nouvelle approche que nous affinons encore et toujours. Les deux axes majeurs de notre réflexion restent : que faire pour quelle soit le moins énergivore possible ? Et que faire pour sadapter au profil des joueurs dont on dispose ? Il ne faut pas négliger non plus la culture du club dans lequel on se trouve, ça joue. »
Le style de son équipe
« On nous dit que lUBB est léquipe qui joue le plus au pied parmi les six qualifiés. Oui, nous avons toujours considéré ça comme une arme décisive avec la longueur des coups de pieds de Maxime Lucu et Matthieu Jalibert. Une partie de notre jeu repose là-dessus, sur des échanges au pied avec ladversaire le but et de récupérer des ballons de contre-attaque. Au foot, on dit « ballons de transition ». La finalité, cest de contrer les défenses bien en place. Revoyez le premier essai de Maddosh Tambwe face à Lyon. Il est parti dune action de ce genre, la défense du Lou est montée en inversé avec retard et Cyril Cazeaux a pu faire une passe un peu retardée après contact pour lancer son ailier. Le geste était magnifique, typique du jeu dans le désordre, issu justement dune partie de ping-pong. »
La vidéo
« Jaime bien cet exercice. À Bordeaux, nous faisons la synthèse des cinq derniers matchs de ladversaire. Nous travaillons aussi sur nos propres matchs. Mais avec lexpérience, nous avons changé notre pratique. Nous avons opté sur des séances courtes tous les jours sur des points spécifiques, pour éviter les séances globales trop longues et finalement improductives. »
La passe de Gabriel Oghre
« Contre Lyon, le geste de notre talonneur qui a servi Mahamadou Diaby dune passe allongée fut vraiment fantastique. Gabriel Oghre a témoigné de son adresse ballon en main mais aussi de son sens de la lecture du jeu. Cest toute la difficulté du jeu offensif. On sorganise mais en même temps, on ne demande pas aux joueurs de faire de réciter les choses. Plus largement, cette action brillante révèle la confiance qui peut habiter une équipe. À dautres moments de la saison, où tout était plus compliqué, cette passe naurait peut-être pas été tentée. »
Par Jérôme Prévôt