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[STAFF] Christophe URIOS " Entraîneur en chef "


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#9436 Driou63

Driou63

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Posté 09 octobre 2024 - 15:57

J'aimerais bien lire l'article que tu cites sur "je ne contrôlais pas tout..." Martine aime les rumeurs...

 

Perso je trouve cette interview :

 

Challenge Cup – Exclusif. Christophe Urios : "Cette demi-finale n’effacera pas la souffrance"
  • Christophe Urios a évoqué la situation actuelle de l’ASM, quelques heures avant la demi-finale contre les Sharks de Durban. Icon Sport - Romain Biard
Publié le  02/05/2024 à 12:01Mis à jour  à 12:10
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À quelques heures d’une demie européenne, véritable rayon de soleil dans une saison morose, Christophe Urios évoque la situation actuelle de Clermont, ses difficultés, ses ambitions, son avenir, ainsi que sa relation avec Baptiste Jauneau, qu’il a nommé capitaine.

 

Avec le recul, comment analysez-vous la large victoire de l’ASM acquise contre le Stade français : était-ce une réaction d’orgueil ou l’illustration du vrai niveau de l’équipe ?

Bonne question. Je trouve que c’était notre meilleur match. Pas sur le plan du rugby car on a fait mieux contre l’Ulster, mais parce qu’il a réuni tout ce que j’aime dans ce jeu : l’engagement des mecs, le fait d’être sur la même page pendant 80 minutes, ne pas faire de cadeau, dominer physiquement, construire la rencontre, avoir des célébrations et autant de joie sur le terrain. C’était la première fois que je voyais autant de joie depuis mon arrivée ici. Cela a été une réaction, c’est sûr, parce qu’on est une équipe à réaction. Et en plus nous étions dos au mur. Mais en même temps, je trouve que c’est notre niveau. Ce match a montré nos forces : dans le jeu d’avant, dans notre faculté à avancer sur la ligne d’avance avec George (Moala, NDLR.) et le petit Léon (Darricarrère), et nos facteurs X, comme Alivereti Raka. J’aime tout ça, et c’est ce que je suis venu chercher à Clermont.

 

Vous n’aviez jamais vu autant de joie à Clermont ?

Trois images m’ont marqué et je ne les avais encore jamais vues depuis mon arrivée. Après le premier essai de « Bauti » (Delguy), il va sauter dans le public, comme pour exprimer une rage. Ensuite, Baptiste (Jauneau), exulte sur son essai alors qu’il est plutôt réservé. Comme pour dire : « Y’en a plein le c** de cette saison de m****, un coup c’est oui, un coup c’est non. » Et la troisième où Antho (Belleau) plonge pour marquer son essai, et Raka plonge à côté de lui, comme au foot. J’ai aimé cette mentalité et ce partage avec notre public. Après, ça s’arrête là. Je ne me dis pas que ça part de là. Je l’ai déjà fait trois ou quatre fois dans la saison et cela a terminé en pétard mouillé.

 

Justement, cette victoire arrive à point nommé avant cette demi-finale mais efface-t-elle les doutes liés à votre inconstance chronique ?

Pas du tout. Je suis déçu de notre saison. Parfois je ne me retrouve pas dans ce que l’on fait. Je n’aime pas cette irrégularité, on dirait qu’on est spectateur. Je ne trouve pas qu’on a progressé depuis le début de la saison. Quand tu encadres une équipe, tu construis petit à petit, du progresses et après tu saisis des opportunités qui enclenchent des dynamiques. On aurait pu le faire : tu gagnes Bayonne à domicile (47-14), tu vas gagner à Montpellier (17-20), et derrière tu te ramasses contre Toulon (27-30). Fin janvier, début février on était au top. Et à la reprise, on ne repart pas. On fait notre meilleur match contre l’Ulster (53-14, en quart de finale de Challenge Cup) et derrière on en prend quarante à Bordeaux (41-7). Cette demi-finale n’effacera pas ce que j’ai vécu pendant dix mois, c’est-à-dire de la souffrance. Mais cela fait quand même du bien ! Et cela n’enlève rien à mon ambition et ce que j’ai envie de faire à Clermont.

 

Que vous disent vos leaders au sujet de cette inconstance ?

L’année dernière, c’était pareil. Je suis arrivé en février, il restait cinq matchs à domicile et autant à l’extérieur. Nous avions été solides à domicile, mais incapables d’imposer quoi que ce soit à loin de chez nous. Il n’y a pas une assez grande cohésion, ou une envie de vaincre quoi qu’il se passe. Sur certains matchs on est là, d’autres pas. Et au sein même d’une rencontre, on peut avoir des absences. Il y a trop de matchs où nous avons pris quarante points dans les vingt dernières minutes, où l’on perd le fil, où l’on tombe dans un jeu individuel, où chacun veut sauver la patrie… Ce n’est pas possible.

 

Clermont ne serait-il pas dépendant de certains joueurs, comme George Moala ?

N’importe quelle équipe a besoin d’avoir ses meilleurs joueurs sur le terrain. Même s’ils ne sont pas à leur meilleur niveau, ils diffusent de la confiance autour d’eux. Contre Paris, George était en reprise après trois semaines d’absence. Il n’a pas fait le match de l’année, mais il amène tellement de confiance qu’il embarque l’équipe. Pareil pour Fritz (Lee, NDLR.), on a besoin d’eux. Le problème se pose en Top 14, car la quasi-totalité de nos meilleurs joueurs sont non-Jiff. Le top, c’est d’avoir le contraire, mais on n’en est pas encore là. On est en train de construire dans ce sens-là. On peut dire qu’on a besoin de certains joueurs mais en même temps, on a produit notre meilleur match de rugby contre l’Ulster, sans George ni Fritz… Et je me défends de dire qu’on dépend d’untel ou d’untel parce que ce n’est pas l’idée que j’ai du rugby, où le collectif doit être sacré. C’est à travers ce collectif que les meilleurs vont émerger. Mais en même temps, quelle équipe peut se targuer d’être aussi performante sans ses meilleurs joueurs ? À part Toulouse, je n’en vois pas beaucoup…

 

Cette gestion des Jiffs est donc problématique à Clermont ?

Oui et non. On ne peut pas aligner notre meilleure équipe à chaque fois. Et quand je vois les mecs qu’on laisse à la maison certains week-ends, ça fait un peu ch***. Tant en termes de salary cap que de qualité. Mais on est tellement justes… Un week-end on va prendre quatre Jiffs d’avance et les perdre le week-end suivant. On a besoin de construire l’effectif. L’année prochaine, on ne sera pas mieux avec les Jiffs, mais on doit l’être dans deux ans.

 

Que savez-vous de cette équipe des Sharks de Durban ?

Elle est fidèle à une équipe sud-africaine : solide devant, performante en conquête, rude en défense. Mais attention, elle ne fait pas que ça : derrière il y a des joueurs de qualité qui trouvent vite les couloirs, qui vont très vite et qui utilise beaucoup le jeu au pied d’attaque. Ils te mettent sous pression. À la différence d’autres équipes de leur championnat, leur profil ressemble à celui d’une équipe de Top 14.

 

Que représenterait un éventuel titre en Challenge Cup dans cette saison ?

Un moment de bonheur dans une saison de souffrance !

 

Comment avez-vous choisi de donner le capitanat à Baptiste Jauneau ?

Avant de vous répondre, je dois d’abord vous expliquer la gestion des leaders, car c’est un sujet à Clermont. Sur les deux dernières saisons, l’ASM a perdu des leaders incroyables : Morgan Parra d’abord, il y a deux ans, qui faisait tout dans la boutique, Camille Lopez, qui était un patron du jeu. Deux tauliers de l’équipe. Puis Arthur Iturria et Judicaël Cancoriet l’année dernière, des joueurs importants. Ces mecs étaient le ciment de cette équipe, et le plan de succession des leaders n’a pas été très bien préparé. Et, pour la première fois de ma vie, nos stages de présaison ne m’ont pas permis d’avoir les idées claires sur nos leaders.

 

C’est-à-dire ?

Au moment de faire les Vulcains (les Olympiades de présaisons chères à Christophe Urios, NDLR.), nous avions préparé des équipes en répartissant ceux que nous pensions être leaders, tout en sachant qu’il nous en manquait plusieurs qui étaient à la Coupe du monde. Et à la sortie des Vulcains, je n’avais plus du tout les idées claires. On ne voyait plus les mecs que nous avions identifiés. Les groupes étaient forts, mais plus personne n’émergeait. J’ai donc commencé par choisir Irae Simone, qui avait embarqué les mecs l’année dernière, qui apportait de la nouveauté et qui faisait un lien avec les anglophones… Étienne Falgoux était vice-capitaine pour tout ce qu’il représentait par rapport à l’identité auvergnate, et enfin Baptiste parce que pour moi, c’est l’avenir du club, et qu’il évolue à un poste qui se prête au rôle.

 

Mais ?

Je ne voulais pas le faire démarrer comme capitaine. Je me disais que c’était encore trop tôt. C’est quelqu’un de réservé, il avait besoin d’affirmer son leadership. Mais ce vice-capitanat lui permettait d’intégrer le conseil des Sages, de s’exprimer, et de prendre ce rôle en cours de match. Après les blessures d’Irae et d’Etienne, on redéfinit les rôles. Je choisis donc de mettre Seb Bézy parce qu’il est très bon. Accompagné de Fritz Lee, et Baptiste en vice-capitaine. Sauf que Seb et Fritz se blessent aussi ! Je ne voulais pas encore ajouter un mec… Donc le capitanat est revenu à Baptiste, d’autant qu’il retrouvait son meilleur niveau. Les premières fois ont été un peu difficiles, mais aujourd’hui il a vraiment progressé. Il prend ce rôle à cœur, il trouve ses marques et on avance bien avec lui.

 

Quelle relation avez-vous avec lui ?

Très bonne. Je pense qu’il y a du respect entre nous. J’aime ce gamin parce qu’il est bien éduqué, il est fiable, travailleur, possède un grand potentiel. Il fait partie de ces joueurs qui savent où ils veulent aller, qui ont une ambition incroyable et qui fait tout pour y arriver. J’aime ces joueurs, comme tous les entraîneurs. Pourtant, il n’est pas toujours au top : par exemple, il n’a pas fait un bon début de saison. Il mélangeait tout, il n’arrivait pas à éclaircir son jeu… Avec en plus des blessures, puisqu’il a connu trois rechutes à la cheville, résultat il a perdu confiance. C’était compliqué pour lui, mais on l’a laissé mariner. On l’a laissé faire et… Il ne s’est pas trouvé d’excuse. De nos jours, c’est facile de dire qu’on ne joue pas parce que l’entraîneur est un con. Lui, il n’est pas comme ça. Il avait besoin de comprendre pourquoi ça n’allait pas, et avec Julien (Laïrle, NDLR) et Fred (Charrier), on l’a accompagné et on a retrouvé le joueur spontané de la fin d’année dernière. J’ai beaucoup d’affection pour lui, et je pense que c’est réciproque. Et pourtant, on ne le rate pas… Il est en train de prendre le rôle que j’avais imaginé en début de saison.

 

On l’avait vu très touché après la défaite contre l’UBB…

Bien sûr, ça lui tient à coeur. Il aime le club, il en est reconnaissant, il aime les gens et puis ça le touche : c’est un gamin, il a 20 ans. Mais il est engagé à 3000 %.

 

Votre relation avec les jeunes joueurs a-t-elle elle évolué au gré de votre carrière ?

On me dit souvent que j’ai des problèmes avec les jeunes… Je vais vous dire une chose : ce ne sont pas les jeunes qui sont emmerdants à gérer dans un groupe. Ce sont les anciens.

 

Pourquoi ?

Parce qu’ils sentent que la fin approche, qu’ils ne sont pas toujours très performants mais qu’ils exigent des trucs. Avec eux, c’est compliqué ! Après, les jeunes ne sont pas toujours impliqués, peuvent être parfois légers, mais dès que tu les encadres et que tu leur donnes les bonnes directions, ça va très bien. Je sais bien sûr qu’aujourd’hui, tu ne peux pas faire des réunions de deux heures, qu’ils ont besoin d’images ou de clips pour les impacter, mais j’ai toujours fonctionné comme ça. Moi, j’ai des problèmes avec les mecs qui ne sont pas fiables. Et je ne parle pas de Clermont. À chaque fois que j’ai eu des problèmes avec des joueurs, c’était souvent des mecs pas fiables, et souvent des vieux.

 

On vous entend souvent dire qu’avec vos adjoints, vous œuvrez pour remettre le club sur de bons rails. Mais par quoi cela se traduit au quotidien ?

L’ASM m’a toujours fait rêver. C’est un club historique. À chaque fois que j’y suis venu avec mes précédents clubs, je trouvais les stades, le public et les infrastructures magnifiques. Quand je suis parti de Castres, Clermont faisait partie des trois clubs que je voulais entraîner. À mon arrivée l’année dernière, j’ai été étonné.

 

Par quoi ?

Quand il y a un changement d’entraîneur, c’est que les gens ne sont pas contents. J’ai été surpris de lire que des joueurs étaient contre l’éviction de Jono Gibbes. Je trouvais qu’il n’y avait pas de caractère d’urgence. Pour moi, l’ASM est un club qui incarnait la valeur travail. À chaque fois qu’on les affrontait, on se disait qu’il fallait qu’on travaille plus qu’eux : sur les replacements, les chasses, ils travaillaient comme des cons ! Et quand je suis arrivé ici, je n’ai pas trouvé que la valeur travail était plus importante qu’ailleurs. J’ai donc voulu changer trois choses.

 

Lesquelles ?

La première, faire évoluer notre mentalité en étant « rebelles », afin de regagner à l’extérieur. La deuxième, on devait changer nos semaines de travail, et même les journées dans leur totalité car elles n’étaient pas très claires Par exemple, la semaine du joueur blessé ou hors-groupe s’arrêtait le vendredi midi. Pour moi, c’était inconcevable d’avoir des mecs en week-end dès le vendredi midi quand d’autres allaient se faire casser la gueule le samedi. On a donc recalé les hors-groupe avec celui retenu pour le match, même si cela a fait grincer des dents. Enfin, il fallait changer le jeu, qui me paraissait trop déséquilibré : on avait la meilleure occupation du Top 14, mais avec le plus faible taux d’utilisation du jeu au pied. On ne s’appuyait pas dessus : donc on remontait tous les ballons à la main mais arrivé dans les 22 mètres adverses, on était cuit.

 

Quid de la formation clermontoise ?

Dans tous mes clubs, j’ai eu un œil sur la formation. Sauf à Bordeaux-Bègles, où l’on m’avait dit clairement que l’on n’avait pas besoin de moi. Bref. La dynamique d’un club doit partir des pros et redescendre jusqu’aux jeunes, comme ce fut le cas à Oyonnax et à Castres. Cela me rappelle un truc d’ailleurs : quand j’étais à Oyo, j’appelais les gens de Clermont pour connaître les Espoirs qu’ils n’allaient pas garder pour que je puisse les recruter. Je trouvais que ces mecs étaient sérieux, travailleurs et éduqués au monde pro. On était dans les années 2010. Les jeunes Auvergnats empilaient les titres, à l’époque. Mais à l’image des pros, cela s’est un peu essoufflé. Et il faut se rendre à l’évidence : on s’est fait doubler. Par des clubs comme Bordeaux-Bègles, ou la Rochelle… On s’est fait doubler partout : sur la formation, sur le fait de ne plus être capable de recruter les meilleurs jeunes… La remise en question est donc profonde. Mais même si je suis déçu par notre saison actuelle, je trouve qu’elle ne représente pas l’engagement des joueurs. Il faut mettre les mains dans le cambouis et repartir au combat.

 

Comment s’articule votre relation avec Aurélien Rougerie et Didier Retière ?

Aurélien est « team manager », donc au-delà de s’occuper de la logistique des déplacements, il fait en sorte que le staff et les joueurs soient dans les meilleures conditions possibles pour faire leur boulot. Il a aussi un rôle dans l’état d’esprit : il incarne le fait d’être Jaunard, et cette éthique chez les jeunes et les pros. C’est la personne idoine pour le faire, et il prendra plus de responsabilités avec le projet « One ASM » prévu pour 2027 qui vise à développer la cohésion entre toutes les équipes du club, sur différents plans. Didier, lui, s’occupe du développement du club sur la formation et les jeunes. Pour faire simple, je suis là pour le court terme. Didier travaille sur le moyen long terme, tandis que « Roro » bosse sur la mentalité, l’état d’esprit et le quotidien de l’équipe.

 

Quelles sont vos relations avec le président Jean-Claude Pats ?

Même si l’ASM me faisait rêver, je ne savais pas trop comment j’allais m’y sentir. On me disait : « Clermont c’est Michelin, faut pas parler, faut pas ci, faut pas ça » bref… Tout le contraire de moi quoi ! Et finalement, je trouve que c’est comme partout. De façon générale, je suis très bien à Clermont. J’ai été très bien intégré, on a fait en sorte que je sois bien, comme jamais dans mes clubs auparavant. Ma famille se plaît en Auvergne aussi. J’ai une relation d’honnêteté et d’authenticité avec mon président, que je rencontre une à deux fois par mois. Nous savons où nous allons, et nous avons fait le même constat de la situation de l’ASM. On est tous au coeur de la reconstruction. Je dis « tous », parce qu’avec Jean-Claude, Benoit Vaz, Didier (Retière), « Roro » et moi, on forme le « Big Five ». Nous sommes tous alignés. Donc pour en revenir à la question, j’ai une relation de confiance et d’honnêteté avec mon président. Mais comme tout le monde le sait, ce n’est pas un président qui complique les relations, ce sont les résultats. Ce n’est pas un président qui te vire. Ce sont les résultats.

 

En parlant de cela, vous sentez-vous sous pression ?

Non. Je me sens sous pression parce que je ne suis pas content. Mais vous savez, je ne me sentais pas sous pression à Bordeaux non plus… En tout cas je trouve que la relation que nous avons dans le « Big Five » est plus authentique. Encore une fois, on est aligné et aujourd’hui je suis en confiance. Ce n’est pas pour autant que je n’ai pas les yeux ouverts.

 

Que comptez-vous faire pour votre deuxième vraie saison, l’année prochaine ?

Ce sera dans la continuité. On a besoin de cohésion, d’une vraie identité, d’une vraie culture… D’une vraie équipe quoi. On ne va pas tout changer, même si les résultats ne sont pas bons. Mais si on regarde en arrière, notre saison aurait pu être complètement différente si on avait mieux géré trois actions. Juste trois : un pick n’go contre Toulon qui se solde sur un en-avant dans les dernières minutes (défaite 27-30 le 18 novembre). Contre Toulouse, on rate cette dernière touche alors qu’on aurait pu aller marquer sur maul (défaite 33-37, le 25 février). Contre Bordeaux, on est devant au score et on manque ce coup d’envoi (défaite 35-40 le 29 décembre), ou même la dernière mêlée du Stade français, qui arrache le match nul la semaine suivante (14-14 le 6 janvier). Avec ces trois ou quatre actions mieux gérées, on serait probablement dans le Top 6, comme ça (il serre les poings, NDLR.). On est sur le bon chemin. Ce qu’il nous faut, c’est une institution forte. Un club fort.

 

Où en êtes-vous du recrutement ?

Il est quasiment bouclé. On ne doit pas se tromper sur les joueurs. Quand tu reconstruis, tu as besoin de le faire sur des choses solides. On veut des joueurs confirmés, des jeunes, d’autres qui reviennent dans le circuit. Je pense que le recrutement va apporter de la valeur ajoutée à la cohésion de groupe.

 

Est-ce que Benjamin Urdapilleta sera toujours Clermontois l’année prochaine ?

Je ne comprends pas pourquoi tout le monde se pose cette question. J’ai même l’impression qu’on se sert beaucoup de nous pour faire monter les enchères.

 

C’est-à-dire ?

Quand je lis que Miotti va signer chez nous, je m’interroge… « Urda » est arrivé chez nous avec un 1 + 1, et on a levé l’année optionnelle dès le mois de novembre. Donc « Benji » ne fait pas la meilleure saison de sa vie, mais il est comme nous : il souffre. Parce qu’il n’est pas bien, qu’il n’est pas encore intégré, qu’il n’arrive pas à faire ce qu’il veut… Mais il sera avec nous l’année prochaine et il va accompagner Anthony Belleau et le petit Théo Giral sur le poste. On pense aussi à faire travailler Irae Simone sur le poste de dix.

 

En quoi Benjamin Urdapilleta n’est pas suffisamment intégré ?

Il est arrivé en retard, a été assez souvent blessé… C’est un tempérament aussi ! Quand on en prend quarante à l’extérieur, ça le mine. Je l’ai vu quitter une réunion leaders parce qu’il n’était absolument pas d’accord avec ce que les mecs disaient. C’est aussi ça l’idée d’être rebelle, de se révolter, mais dans le sens constructif du terme. Sur le terrain, il passe devant. Quand on est arrivé à Castres, en 2015, c’était pareil. Il avait les mêmes soucis. Nous n’étions pas tous sur la même page, et « Benji » avait été en difficulté, notamment avec une grosse blessure à Toulouse. Et je suis sûr qu’il fera une grande saison l’année prochaine.

 

Peut-être paye-t-il votre relation très étroite, qui le fait passer aux yeux des autres joueurs pour une sorte de fils spirituel…

C’est possible, oui. Ici je ne sais pas, mais je suis sûr qu’il l’a payé à Castres en 2015. Il voulait venir à Bordeaux d’ailleurs. Je ne l’ai pas pris, parce que j’avais peur de ça.

 

De quoi ?

D’abord, j’avais peur que ce qui s’est passé à Castres se reproduise. Ensuite, je ne voulais pas mettre des bâtons dans les roues de Matthieu Jalibert, qui devait s’épanouir. Mais avec le recul, je le regrette car je pense qu’il aurait fait progresser Matthieu. Et je pense même qu’avec lui, on aurait été champions. Au moins une fois.

 

Pourquoi ?

Parce qu’il a ce que peu de joueurs ont : la rage de vaincre. Il a ça en lui. Tout le temps. Tous les jours de la semaine, et encore plus le samedi. Dans une jungle comme le Top 14, il n’y a pas de mystère : les équipes qui sortent sont les mieux armées. Qui ont une super mentalité, qui sont sur la même page, qui travaillent dur, qui ont de la clarté dans leur jeu avec une vraie identité.

 

C’est toujours difficile de mettre deux numéros un au même poste, non ?

C’est vrai. À l’époque, j’ai estimé que ce n’était pas le bon moment. Matthieu revenait d’une grave blessure au genou, il ne se retrouvait pas dans le projet, il était en difficulté. Lui mettre une concurrence aussi forte à ce moment-là, en 2019, n’aurait pas été une bonne chose. Donc « Benji » aurait pu venir plus tard, mais entre-temps Matthieu avait pris son envol et cela ne se justifiait plus, d’autant que « Benji » vit pour être numéro un. C’est ce qui fait sa force. Mais à ce poste, je ne voulais pas avoir deux numéros un, même s’ils avaient des profils bien différents.

 

Il me semble aussi l'avoir lu dans une autre interview que Nels retrouvera certainement


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#9437 Auvergnat03

Auvergnat03

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Posté 09 octobre 2024 - 16:29

 

Il me semble que ce n'est pas ce qu'on dit. Juste l'interprétation que vous en faites. 

 

Heureusement qu'Urios a des comptes à rendre. Il n'est pas président-propriétaire. Par contre, et il le dit lui même car c'est la façon de travailler qui lui convient le mieux (et ça en soit ca se défend, aucun problème, car c'est surement pas le seul à vouloir fonctionner comme ça), c'est de prendre la quasi totalité des décisions qui touchent au sportif, de la formation jusqu'aux pro, tout seul. Ou en tout cas d'être celui qui a le mot de la fin sur tout. 

 

Ce qui contraste avec ce qu'on faisait avant, quand l'ASM tournait bien, avec des gardes fous et des contre pouvoir ayant voix au chapitre, comme Lhermet par exemple sous Cotter, et comme c'était prévu de base avec Retière, et qui au contraire ressemble à ce qu'on a voulu mettre en place sous DeCro-Azema et qui n'a pas fonctionné. 

 

Azema aussi avait des comptes à rendre, mais il a eu les mains libres pour prendre toutes les décisions qui ont mis le club financièrement dans la merde sans contre pouvoir et avec l'aval d'un président qui s'était trompé dans sa décision. Et en réponse à ses mauvais choix, Azema a préféré quitté le navire plutot que de couler avec, comme un brave. 

J'ai bien compris ce que vous aviez dit.

Je dis juste qu'Urios a effectivement un certain pouvoir (ce qu'il affectionne certainement) mais également des comptes à rendre à un président et à un mécène qui doivent AMHA surveiller de près toutes les décisions qui sont désormais prises dans un club qu'ils ont ramassé à la petite cuillère, il faut bien s'en rappeler. Je ne comprendrais pas que l'on ait dressé le constat Azéma et que l'on fasse un bis repetita en si peu de temps.


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Posté 09 octobre 2024 - 16:44

Eh connard ! C'était mon idée ça !

Je mets des mots sur ce que pensent confusément les moins instruits, afin de leur donner la parole, les sortir de leur condition misérable.



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Posté 09 octobre 2024 - 16:58

Je mets des mots sur ce que pensent confusément les moins instruits, afin de leur donner la parole, les sortir de leur condition misérable.

Et pour l'insulte, qu'est ce qui te ferait plaisir comme sanction: je lui mets un avertissement, 15j, 2 ans ? 


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Posté 09 octobre 2024 - 17:04

+3 donc, l'avantage immédiat est la stabilité et le club en a besoin. La question immédiate qui suit est : stabilité dans quoi ? Si c'est dans le jeu que l'on propose en ce moment, on va morfler... Si c'est dans une vision qui se met en place petit à petit (mais vraiment petit à petit...) et qui permet de voir des petites passes intérieures comme celle d'Urda sur Delguy dimanche dernier (à défaut de merles, etc, etc) alors pourquoi pas. Mais attention. J'aurais pour ma part attendu plus longtemps (après les deux matchs de CCUP) pour partir sur un bail de cette durée. Car si ça coince (et cela reste possible), alors on sera très très mal lorsqu'il faudra discuter rupture anticipée de contrat. Urios est là pour 3 ans, dont acte. Attendons quand même la suite de la saison avant de crier au loup et surtout, attendons le (ou les) nom(s) que l'on va avoir en 10 l'année prochaine (Garcia, c'est raté !) pour se faire une meilleure idée de ce que l'on peut espérer dans les années qui viennent.

 

Légèrement fébrile moi ce soir après cette nouvelle...  :unsure:


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#9441 Buckaroo

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Posté 09 octobre 2024 - 17:09

Et pour l'insulte, qu'est ce qui te ferait plaisir comme sanction: je lui mets un avertissement, 15j, 2 ans ? 

 

Une semaine, ce serait bien, Votre Honneur. Histoire de marquer l'coup, de mettre fin à son impunité. Comme un symbole, quoi. Qu'il comprenne le mal qu'il a fait.

 

Moi, depuis qu'il m'a insulté, c'est bien simple, je ne dors plus. On m'a prescrit deux semaines d'arrêt de travail. Je me réveille la nuit, moi qui ai toujours eu un bon sommeil. Et puis, c'est pour les enfants que c'est le plus difficile ; ils me demandent "Papa, pourquoi tu es sur les nerfs, comme ça ?". Ils voient bien que quelque chose a changé. Pourtant, dans ma vie, j'en ai vu des horreurs. Mais là, c'est trop. Alors oui, une semaine, je pense que ça me permettrait de commencer à me reconstruire, à panser mes plaies.


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Posté 09 octobre 2024 - 17:19

 
Moi je suis dsl, je suis peut-être minoritaire mais je ne comprends pas ce discours (qui est visiblement partagé par certains).
En fait si seul le résultat vous intéresse et que ça ne vous dérange pas globalement de vous ennuyer à mourir devant un match tant que l'équipe que vous supportez gagne à la fin, ne perdez pas votre temps à regarder le match, regardez le score à la fin et ca suffira à votre bonheur.
 


Est-ce que lorsqu'on trouve que le jeu est chiant à regarder, on est obligé de regarder ?
Ça peut, peut-être, éviter d'être déçu, consacrer ce temps à regarder quelque chose de plus plaisant et participer davantage au bonheur, la joie et la bonne humeur.
Non ?

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Posté 09 octobre 2024 - 17:21

Est-ce que lorsqu'on trouve que le jeu est chiant à regarder, on est obligé de regarder ?
Ça peut, peut-être, éviter d'être déçu, consacrer ce temps à regarder quelque chose de plus plaisant et participer davantage au bonheur, la joie et la bonne humeur.
Non ?

certes oui,

mais à force de trouver mieux à faire ne serait ce pas le club qui finira par en pâtir ?

Surtout si les sponsors pensent pareil faute de résultats qui plus est

La question mérite-t-elle d'être posée, ou est ce totalement saugrenu ?


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Posté 09 octobre 2024 - 17:59

Est-ce que lorsqu'on trouve que le jeu est chiant à regarder, on est obligé de regarder ?
Ça peut, peut-être, éviter d'être déçu, consacrer ce temps à regarder quelque chose de plus plaisant et participer davantage au bonheur, la joie et la bonne humeur.
Non ?


C'est une bonne question, sans aucune ironie.
Je ne crois pas être le seul à trouver mieux à faire que d'aller au stade ou d'allumer la téloche pour regarder ce jeu de casse briques. Je suis encore, mais de beaucoup plus loin.
"Chiants à jouer, chiants à regarder" (Uderzo)
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#9445 Toorop

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Posté 09 octobre 2024 - 17:59

Sorry pour le doublon

#9446 cricri

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Posté 09 octobre 2024 - 18:13

 

Oublies pas d'envoyer un mail à Buron qu'il soit au courant.... :lol:

Connais pas buron ,buron de montagne ?



#9447 Polochon

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Posté 09 octobre 2024 - 18:18

On se prend une branlée contre le dernier du top 14, on gagne miraculeusement contre Toulon à domicile, branlée annoncée contre le ST (côte de 10 vs 1 pour une victoire de Clermont !)

mais on prolonge l'entraîneur principal jusqu'en 2028.

 

Je trouve que ça en dit long sur les ambitions du club.


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#9448 Codorplusàvie

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Posté 09 octobre 2024 - 18:24

certes oui,
mais à force de trouver mieux à faire ne serait ce pas le club qui finira par en pâtir ?
Surtout si les sponsors pensent pareil faute de résultats qui plus est
La question mérite-t-elle d'être posée, ou est ce totalement saugrenu ?


Les sponsors, ce qu'ils veulent, c'est que leur nom apparaisse au moment où il y a le plus de monde autour du terrain mais surtout devant leur écran le samedi soir par exemple.
Et qui ont le privilège de jouer le samedi soir ?
Essentiellement les champions ou à minima les derniers finalistes.
Pas Bayonne ou la Section avec du jeu dit plaisant à voir.
Les gens veulent voir des stars, des champions et ses stars veulent des titres donc aller dans des clubs qui gagnent et qui jouent le samedi soir.
Et si en plus, le jeu proposé est agréable c'est le Jackpot pour tout le monde.
Il ne faut pas oublier l'exemple de Toulouse dans sa récente période creuse qui malgré ses (vieilles) stars et son jeu de mouvement, car il y en avait toujours, mais complètement stérile au point de finir même 12ieme.
Le stade était vide.
C'était, pour moi, même choquant.
Les gens sont revenus quand l'équipe a retrouvé le chemin de la victoire.
Et je pourrais aussi te citer l'exemple de la Section Paloise, pour l'avoir vécu de l'intérieur à l'époque du Groupe B, c'était pareil.
Quand tu perdais, les mecs ne venaient que si en face t'avais Toulon ou Bayonne ou Oloron (pour le derby) sinon la Croix du Prince avait du mal en remplir la moitié du petit stade face à une équipe ne serait-ce que moyenne.
Quand tu perds, le public ne veut pas partager cette déception (sauf au Michelin ou deux trois autres stades).
D'où le fameux, "on a gagné, ils ont perdu".
Quand tu joues face à une équipe qui gagne régulièrement (peu importe le style de jeu qu'elle propose d'ailleurs) et que tu sais que tu as peu de chance de faire un résultat ben tu fais comme on va faire le week-end prochain, t'envoies les seconds couteaux, les jeunes en te disant on a rien à perdre...sauf le match.
Et si jamais tu gagnes le week-end prochain chez les Capitouls tu vas voir si le Michelin ne va pas se remplir au prochain match.
Par contre si on en prend 50,t'auras des chances d'avoir 4 ou 5000 personnes en moins contre Vannes.
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Posté 09 octobre 2024 - 18:25

Codopasravie à raison, il y'a bien mieux à faire que regarder un rugby déplaisant pratiqué par des gens qui n'en n'ont rien à faire de nous, comme par exemple pousser Buckaroo au bord de la dépression.

Un truc utile pour la société en somme, où quiconque pourra agir (à son niveau) à servir une cause juste qui nous dépasse tous en tant qu'entité doué de conscience.
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Posté 09 octobre 2024 - 18:28

 

Si on s'en tient aux faits : Urios a mis la main cet été sur tout ce qui touche à l'ASM des U18 aux pros, mettant ainsi Retière au placard. Puisque ses prérogatives comprennent la formation et le recrutement qui étaient à la base à Retière. 

 

Urios a aboyé dans la presse pour dire "c'est +3 ou rien", et il l'aura. 

 

Urios a dit lui même dans La Montagne un truc du style "à Bordeaux je ne contrôlais pas tout et je n'aimais pas ca, ici je vais enfin pouvoir tout contrôler". 

 

C'est son mode de fonctionnement. Et il n'y a qu'à voir qui représente le club. C'est Martine... Christophe appelle aux drapeaux, Christophe fait gouter son vin, Christophe parle du match, Christophe fait une conférence, Christophe demande un +3...

je rêve de retrouver à l'ASM une paire de centre de ce niveau plutôt qu'une paire de ...Urios

 

Martine-Maurice Prat, le duo magique du grand F.C. Lourdes

Publié : 16 Mai 2016 Auteur : msjsport | Classé dans : rugby Tags: Bonifacebouclier de brennusF.C. LourdesJean PratmartineMaurice PratStade Montois |Poster un commentaire

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Quand on évoque le rugby français dans son histoire, on pense toujours à ses attaquants. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils symbolisent mieux que quiconque le fameux « french flair » qui a si longtemps fasciné les Britanniques, même si les trois-quarts ne sont pas les seuls à avoir fait briller notre rugby. A ce sujet, les Britanniques ont eu eux aussi leurs génies de l’attaque, même si c’est plutôt à l’ouverture qu’ils  se sont illustrés (Jack Kyle, Cliff Morgan, Richard Sharp, David Watkins, Barry John etc.). En tout cas, parmi ces merveilleux représentants de l’attaque française, il y a deux hommes dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises sur ce site, Roger Martine et Maurice Prat, véritables frères siamois de la ligne de trois-quarts  lourdaise, prédécesseurs des frères Boniface que j’ai évoqués longuement dans un article intitulé « Merveilleux frères Boniface ».

Maurice Prat et Martine ont laissé ensemble une trace inoubliable dans notre rugby, s’inscrivant en lettres d’or dans la légende du rugby national et du XV de France, mais aussi dans celle du rugby tout court. D’ailleurs, comme l’a dit Jean Prat dans un livre de souvenirs, ils auraient été l’un sans l’autre, chacun de leur côté de remarquables trois-quarts centre, mais comme les Boniface plus tard, ils surent décupler leur rendement au bénéfice de l’équipe par une entente rare sur le terrain comme en dehors. Ils n’étaient pas frères dans la vie comme les Boni, mais ils étaient frères d’armes, en permanente communion sur le terrain et dans la vie de tous les jours. En fait, ils étaient unis par une même passion, qui les faisait discuter pendant des heures sur ce qu’ils avaient réussi…et parfois raté le dimanche précédent, ou dessiner chez l’un ou l’autre des combinaisons de jeu.

Toujours d’après Jean Prat, les deux hommes ne sont jamais contentés d’être complémentaires, chacun avec leur  vrai talent. Pourtant Martine était parfaitement capable « d’insuffler une charge explosive à toute ébauche d’attaque », alors que Maurice Prat avait toutes les qualités pour que son rôle fût magnifié par sa capacité à réussir des exploits personnels, sans parler de ses talents de défenseur, une défense jugée hermétique par tous les techniciens. Non, au contraire, ils cherchaient constamment à aller toujours plus loin dans ce qui n’avait pas encore été inventé par d’autres, tant en attaque qu’en défense.  Bref, ces deux hommes jouaient vraiment comme deux frères dans ce qui restera à jamais la plus belle ligne de trois-quarts que notre rugby ait connue jusque-là, et même peut-être après avec celle du Stade Montois des frères Boniface. Et comme pour ces derniers, on peut dire que si le talent ne va pas toujours par paire, deux grands attaquants se nourrissent chacun de réciprocité.

A ce propos, le plus étonnant entre les deux hommes fut que leur destin commun était loin d’être écrit à l’avance. Déjà parce que Maurice Prat débuta seulement à l’âge de 17 ans, à une époque où il pouvait déjà jouer chez les juniors. Mais comme il était très doué, à peine un an plus tard il devenait international junior au poste d’arrière, qui semblait celui où il pouvait le mieux s’exprimer. Sa vitesse qu’il avait améliorée en faisant de l’athlétisme, son courage, sa terrible défense, lui assuraient pour des années une place de choix à ce poste dans la plus grande équipe de club de notre rugby jusqu’à l’avènement du professionnalisme . Dans ce club, le F.C. Lourdes, il fut couronné champion de France à 20 ans, en 1948, premier des huit titres du F.C. Lourdes. Ensuite on lui demanda de jouer à l’aile de la troisième ligne, parce qu’il manquait quelqu’un, ce qui permit  de découvrir en lui un talent de bagarreur qu’on ne lui connaissait pas vraiment. Mais cette polyvalence allait de nouveau s’exercer avec un retour plus rapide que prévu à l’arrière…qui semblait être son vrai poste.

Son modèle était Alvarez, l’arrière du grand Aviron Bayonnais des années quarante, qui fut le premier à s’intercaler dans la ligne de trois-quarts  pour créer le surnombre. Et avec toutes ses qualités, Maurice Prat ne pouvait que devenir le meilleur arrière de son époque, sauf qu’un jour il fut obligé d’effectuer un remplacement au poste de trois-quarts centre. Et le voilà avec le numéro 12 sur le dos, un numéro qu’il allait porter pendant presque dix ans dans son club et en équipe de France (30 sélections), dont il deviendra un joueur incontournable à partir de 1951, sa première cape lui étant octroyée contre l’Irlande à Dublin. Le moins que l’on puisse dire est d’ailleurs qu’il n’eut pas de chance à cette occasion, car le pack irlandais avait tellement étouffé celui du XV de France que celui-ci ne put délivrer quasiment aucun bon ballon à ses lignes arrières, alors que le fameux ouvreur Jack Kyle put au contraire construire le jeu à sa guise, d’autant que Jean Prat était absent.

Il faudra attendre un an pour que Maurice Prat revienne en équipe de France (le 12 janvier 1952) contre l’Ecosse avec Roger Martine auprès de lui, qui fêtait la première de ses vingt cinq sélections. C’était la première fois que la jeune paire de centres lourdaise jouait ensemble en équipe de France. Maurice Prat avait un peu plus de 23 ans et Roger Martine venait tout juste de fêter ses 22 ans. Débuts d’une longue association qui sévissait déjà sur tous les terrains de France, et qui allait s’affirmer jusqu’en 1958 sur le plan international. Au total ils allaient jouer à douze reprises ensemble dans le XV de France, dont neuf fois en association au centre de la ligne de trois quarts, les trois autres fois, Martine opérant à l’ouverture,  par exemple contre l’Italie en 1954 alors que Maurice Prat était associé à André Boniface. En fait les deux hommes auraient dû opérer plus souvent ensemble en équipe de France, mais  à cette époque il n’y avait ni Coupe du Monde, ni tournées d’été ou d’automne, et ni l’un, ni l’autre ne furent épargnés par les blessures, ce qui explique par exemple que Maurice Prat ait arrêté sa carrière en 1959, en même temps que son frère Jean, mais lui avait à peine 31 ans soit cinq ans de moins que son frère.

Roger Martine en revanche, continuera sa carrière quelques années de plus, y compris en équipe de France après avoir participé notamment à la fameuse épopée en Afrique du Sud en 1958, que j’ai longuement évoquée sur ce site sous le titre « Le plus bel été du XV de France ». Martine fut immense durant cette tournée, s’avérant l’incontestable maître à jouer des lignes arrière, sans son complice lourdais Maurice Prat, retenu à son auberge par l’afflux des pèlerins pour le centenaire des apparitions à la grotte de Lourdes. Et oui, à cette époque le rugby n’était pas professionnel, et tous les joueurs avaient un métier à côté du rugby ! En revanche, étant employé à EDF, Roger Martine n’était pas confronté à ce type de problème, et il en profita pleinement, au point sans doute de n’avoir jamais été aussi grand qu’il ne le fût lors de cette tournée, éclaboussant toutes ses prestations de toute sa classe au centre ou à l’ouverture.

On pourrait évidemment dire beaucoup d’autres choses sur ces deux merveilleux attaquants, mais l’essentiel est là, à savoir cette communion dans la passion d’un rugby d’attaque qui avait fait dire à une autre grande figure du rugby français, Amédée Domenech : « Si vous voulez voir du beau jeu, allez voir Lourdes ». Et c’est vrai que le F. C de Lourdes a emballé pendant plus de vingt ans les spectateurs du rugby, notamment pendant cette décennie 1950 où ce club a remporté cinq de ses huit titres de champion de France, avec sa merveilleuse paire de centres. Et si l’on devait se souvenir d’un seul exploit de nos duettistes, ce serait cette attaque que nous ont raconté maintes fois nos amis montois  (j’étais beaucoup trop jeune à l’époque pour assister au match) et qui avait permis à Lourdes de renverser le cours de la finale du championnat de France 1953 entre le F.C. Lourdes et le Stade Montois, à Toulouse.

Alors que le Stade Montois menait très justement, le F.C. Lourdes conserva son titre sur deux attaques géniales où Maurice Prat et Roger Martine prirent une large part. A la 65è minute, sur une énième offensive lourdaise, une passe croisée de Maurice Prat donna un ballon d’essai à Martine, ce qui remettait les Lourdais dans le match. Ensuite, à la 76è minute, alors que les Bigourdans étaient encore menés de cinq points (16-11 pour les Montois), on vit Jean Prat arracher le ballon à François Labazuy qui s’apprêtait à faire une touche tout près de la ligne de but lourdaise, et faire une longue touche à destination de son frère Maurice qui était à l’affût, trompant la vigilance des Montois qui s’attendaient à une touche courte. Maurice Prat récupéra cette passe longue, plaça une accélération et donna à Roger Martine, qui poursuivit le mouvement en déchirant la défense landaise pour offrir à Manterola, venu de nulle part, un merveilleux essai de cent mètres.  Cet essai assomma  tellement les joueurs du Stade Montois, parmi lesquels figurait au centre le jeune André Boniface (19 ans à l’époque), que les Lourdais finirent par remporter ce match et le Bouclier de Brennus, dont les spectateurs parlèrent  pendant plusieurs décennies tellement son final fut emballant. Que de souvenirs pour les anciens, qui n’oublieront jamais Jean Prat, décédé le 25 février 2005, Roger Martine qui le retrouva au paradis des rugbymen une semaine après (le 3 mars) et Maurice Prat qui les a rejoints hier. Je suis sûr que ces trois-là reprendront la-haut leurs interminables conversations sur la meilleure manière de lancer une attaque.

Michel Escatafal






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