Pierre Fouyssac, sauf pépin de dernière minute, refoulera la pelouse du stade Ernest-Wallon, ce samedi soir (21h05).
Avant de signer cet été en Auvergne, le trois-quarts centre avait porté durant cinq saisons le maillot du Stade Toulousain. Ce retour en Haute-Garonne aura une saveur aigre douce. Un peu à l’image de son dernier match disputé avec Toulouse, à Ernest-Wallon, conclu le 13 mai dernier par une défaite contre l’USAP.
À la recherche du temps perdu
« Je n’avais pas vraiment noté la date de la rencontre lorsque a été publié le calendrier, relève Pierre Fouyssac. Mais j’avais bien remarqué que ce déplacement intervenait tôt dans la saison », indique le joueur qui reconnaît que le match de samedi sera singulier pour lui.
« Cela va être étrange de revenir à Toulouse. Cela va constituer une motivation supplémentaire pour moi et aussi pour l’équipe afin d’essayer de se remettre la tête à l’endroit », explique-t-il, en faisant référence à la défaite de samedi dernier contre Toulon mais sûrement aussi à cette période toulousaine qui n’a pas été rose.
Cinq saisons marquées par trois titres de champion de France mais aussi beaucoup de frustration. Au total, Pierre Fouyssac n’aura joué que quarante rencontres, Top 14 et Coupe d’Europe confondus, dont vingt-sept comme titulaire. Une misère qui s’explique par la concurrence féroce et les pépins physiques à répétition.
Ce quinquennat aura ressemblé au fleuve de la Garonne avec des périodes sereines et d’autres agitées. Lorsque, par exemple, il avait été la cible de harcèlements sur les réseaux sociaux en 2022 alors qu’il était blessé.
"J'ai grandi en tant que joueur" au Stade Toulousain
« J’ai eu des hauts et des bas. J’ai été souvent blessé. Mais cela reste une bonne expérience car j’ai grandi en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme », raconte l’intéressé qui arrivait du SU Agen plein d’ambitions.
En dressant le bilan purement sportif, Pierre Fouyssac ne se bouche pas les yeux. « J’ai vécu des belles choses, gagné des titres mais souvent sans avoir pu jouer et ayant le sentiment de ne pas avoir été vraiment là, ni d’avoir pleinement participé, convient-il. J’ai rempli ma carte de visite, mais c’est tout ».
C’est la raison pour laquelle, alors qu’il était encore sous contrat avec Toulouse jusqu’en juin 2024, il n’a pas hésité lorsque la proposition de l’ASM lui est arrivée au printemps dernier.
À 28 ans, après une nouvelle saison blanche ou presque (six matchs joués seulement), il savait que le transfert en Auvergne pouvait lui permettre de rebondir et de partir à la recherche du temps perdu.
Après une bonne préparation, deux matchs d’avant-saison encourageants (contre Nevers et Oyonnax), il avait d’ailleurs commencé le championnat à Oyonnax et contre Perpignan comme titulaire.
Las ! Une rupture de l’aponévrose à un pied fin août est venue couper l’élan. Mais sans briser son moral.
Il n’y a jamais de bon moment pour se blesser, mais les huit semaines de coupure due à la coupe du Monde ont permis de me rétablir sans manquer beaucoup de matchs. Je m’en sors bien au final.
Remplaçant la semaine dernière contre le RCT, il enchaînera comme titulaire samedi en sachant où lui et ses coéquipiers poseront leurs crampons. « Je sais que les Toulousains vont bien se préparer, surtout après ce revers à Castres où ils se sont fait bousculer. Je les connais. Ils vont bien nous recevoir ». Clermont est prévenu.
Didier Cros (La Montagne - 23/11/23)