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#1 el landeno

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Posté 06 octobre 2023 - 21:03

Plongée dans le camp retranché de l'Irlande pendant la Coupe du monde L'équipe d'Irlande a préparé son match décisif face à l'Écosse calfeutrée dans son camp de base, où une routine s'est installée, loin des yeux des curieux et du monde extérieur.

Un accueil en grande pompe devant 12 000 personnes au stade de la Vallée du Cher, début septembre. Un départ en catimini, ce jeudi, sous les yeux de quelques curieux venus voir passer le car bleu frappé du drapeau de l'Irlande une dernière fois avant que l'équipe ne grimpe dans le TGV. Direction la région parisienne et un match décisif face à l'Écosse, demain. Entretemps ? Une vie retranchée derrière les 850 mètres de brise vue qui entourent le centre d'entraînement du quinze du Trèfle.

 
 

Lorsqu'on aspire à remporter son premier titre mondial, on ne badine pas avec les détails. C'est d'ailleurs l'un d'eux qui aurait pu changer le cours de l'histoire : un petit immeuble de trois étages, de l'autre côté de la route, qui aurait pu faire capoter un deal. Une vue trop dégagée sur l'aire de jeu avait fait tiquer les membres de la délégation irlandaise chargés de valider le dossier de candidature de leur futur camp de base, début 2022.

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850 mètres de brise-vue ont été installés autour du complexe de la Chambrerie, à Tours, qui accueille le quinze du Trèfle. (B. Le Bars/L'Équipe)
Séances « ouvertes » chronométrées

D'espions, il n'y a pas eu. Sur les bords de Loire, les Irlandais, façon « pour vivre heureux, vivons cachés », ont pu cultiver leur culte du secret. Séances « ouvertes » chronométrées, conférences de presse ciselées. Et quelques apparitions publiques, officiellement, à l'hôpital des enfants ou avec des écoliers d'un quartier populaire de la ville. Joueurs et staffs avaient aussi le loisir de s'offrir quelques sorties « incognito », avec des « cafés sympas et des bons restaurants juste à côté », pour le plus grand bonheur du pilier Tadhg Furlong, ravi que « tout ait été fait pour les joueurs ». Toujours, toutefois, sous la surveillance de forces de l'ordre, 6 membres du RAID étant présents en permanence avec l'équipe. Mais pour l'essentiel, la vie en communauté, loin des regards.

Au centre d'entraînement, à quelques minutes de car de l'hôtel privatisé depuis l'arrivée de la délégation et autour duquel le stationnement a été interdit pendant plusieurs semaines pour des raisons de sécurité, c'est tout un train-train quotidien qui s'est articulé. Avec pour seule priorité, la tranquillité des numéros 1 mondiaux. Objectif Écosse.

 
 
69
En 141 rencontres contre l'Écosse, l'Irlande totalise 69 victoires, dont les 8 dernières oppositions, l'Écosse, 65, pour 7 nuls. Les deux équipes comptent un succès chacun en Coupe du monde (1991, 2019).

Un rendez-vous sur lequel les coéquipiers de Bundee Aki - deuxième meilleur marqueur d'essais de la compétition (4) qui met, dans un sourire, ses bonnes prestations sur le compte de « la nourriture » - sont focalisés depuis leur victoire face à l'Afrique du Sud (13-8, le 23 septembre). Parce que « ce qui doit arriver arrivera », philosophait Furlong mercredi matin. Pas question, dès lors, de changer les habitudes.

Trois jours d'entraînement hebdomadaires - léger le lundi, plus intenses le mardi et mercredi -, sur un gazon tondu à 30 millimètres trois fois par semaine. Quand les membres du staff s'écharpent pendant des parties de hurling, sport gaélique qui se pratique avec des crosses ramenées du pays, les joueurs privilégient le tennis ballon et font valdinguer d'immenses balles de yoga violettes.

Au diable l'harmonie des teintes : sur le terrain, à l'exception de deux petites banderoles, rien ne laisse imaginer que l'une des meilleures nations au monde a posé ses bagages. Là, chaque jeudi matin depuis plus d'un mois, avant d'embarquer dans le train pour Bordeaux, Nantes ou Paris, Jonathan Sexton a pris ses habitudes, accompagné de Ross Byrne et Jack Crowley, les autres demis d'ouverture. Des séances bonus, face aux perches, loin de l'agitation des premiers jours de la semaine, où environ 70 personnes fourmillent les jours d'entraînement.

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Le vestiaire des Irlandais dans leur camp d'entraînement tourangeau. (B. Le Bars/L'Équipe)

Il faut s'approcher des locaux pour sentir un peu l'air irish. Dès le hall d'entrée, une machine à café ramenée du pays et autour de laquelle se retrouvent régulièrement Aki, Sexton et Jamison Gibson-Park, notamment, marque la première touche de vert. Le thé, lui, est réservé aux dames. Quelques maillots à dédicacer ici et là renvoient aux occupants des lieux, même en leur absence. Comme les paires de chaussures laissées au vestiaire ou les dizaines de rubans de strap qui attendent sur une petite table, à la porte de la salle de soins.

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Pour leur rappeler le pays, et s'assurer de pauses café de qualité, les Irlandais ont débarqué à Tours avec une machine à expressos de la couleur du Trèfle. (B. Le Bars/L'Équipe)

Des petites bandes qui contrastent avec les grosses machines - près de 100 000 € de matériel - installées dans la salle de musculation flambant neuve. Là, où la musique - parfois anachronique, à l'image d'un remix assez prisé des Choristes - résonne fort dans les enceintes lorsque les uns et les autres s'évertuent à réaliser le programme individuel qui leur est indiqué au tableau blanc. Une routine réglée comme une horloge au coeur d'une bulle. En attendant l'heure du verdict du terrain.

 



#2 Parigot_Paris

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Posté 07 octobre 2023 - 13:35

J ai revêtu le maillot vert. Ce soir je suis au pub derrière ma guitare. Eirin abú !

#3 el landeno

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Posté 08 octobre 2023 - 07:55

Les Irlandais prêts pour la bagarre, et les All Blacks Impitoyable pendant une heure, portée par 60 000 coeurs verts, l'Irlande a renvoyé l'Écosse à la maison (36-14) et confirmé son statut de numéro 1 mondial. Direction la Nouvelle-Zélande en quarts de finale, samedi prochain.

Après un mois d'ascension linéaire, prévisible mais festive vers les sommets que cette Coupe du monde attend depuis une éternité, la manière dont l'Irlande a soigneusement démonté l'Écosse, samedi soir, au fil de six essais tous différents, tous irrésistibles, dans un Stade de France enfiévré et chantant, a confirmé que les montagnes allaient se rencontrer, dans une moitié de tableau à faire peur, ou à faire rêver.

 
 

Irlande-All Blacks le samedi, France-Afrique du Sud le dimanche, le week-end prochain fera trembler le Stade de France et sonnera la fin de l'aventure pour deux des quatre meilleures équipes du monde. Mais ce n'est pas l'idée que les Irlandais ont de leur destin, après avoir enchaîné une 17e victoire de rang, la neuvième de suite sur l'Écosse, selon une démonstration dont les paradoxes ne sont qu'apparents.

Car on pourrait lire cette soirée sous la lumière des statistiques, et ce serait un aveuglement : presque tous les indicateurs auront été en faveur de l'Écosse, l'occupation, la possession, les mètres parcourus, et c'est à peine s'il y a eu un match, du moins jusqu'à l'heure de jeu et au moment où les finisseurs irlandais, un peu moins féroces, ont un peu moins bien fini.

Une précision de dentellière avec une tronçonneuse

Les Irlandais ont été bien trop impitoyables et précis dans leur jeu d'attaque, cependant qu'ils opposaient un mur sur lequel les Écossais se sont écrasés bien plus qu'ils n'ont rebondi. Découragés de ne pas franchir une seule fois dans une séquence de dix-huit temps de jeu, dans leur plus beau temps fort de la première période, après trois refus de prendre les points, les Écossais l'ont été plus encore de se voir punis selon des poisons différents mais pareillement mortels : un essai de Lowe (2e) après quatre temps de jeu, une merveille d'Hugo Keenan en bout de ligne sur une attaque en première main et des combinaisons limpides, si précises qu'elles doivent comporter plein de chiffres, de lettres, et pas forcément de variante (26e), un essai de Iain Henderson (33e) après des coups de boutoir comme des jabs sur un punching-ball, et un autre essai de Keenan avant la pause (39e), pour éteindre la lumière.

 
 
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Garry Ringrose (au centre) a marqué le dernier essai irlandais. (F. Faugère/L'Équipe)

L'Irlande aura été d'une précision de dentellière, mais avec une tronçonneuse, et on comprend presque les Écossais d'avoir initié une esquisse de bagarre (42e), complètement gâchée par la sono du stade et sa musique d'ascenseur qui aura couvert les cris furieux des Irlandais et des Écossais soudains accourus de la buvette en renversant la mousse.

On ignore si les Irlandais sont injouables, mais ils l'ont été pour l'Écosse, en tout cas, car si l'affaire a été atténuée pour finir, c'est parce que quelques grands hommes verts étaient passés au frigo un peu plus tôt qu'ils ne le feront en quarts de finale, à commencer par Jonathan Sexton, rappelé dès la 45e minute, ses 38 ans suscitant des égards. Et puis, à 36-0, après avoir laissé trois transformations en chemin, quand même, les joueurs d'Andy Farrell ont été un peu moins précis, un peu moins concentrés, surtout fêtés par un stade tout vert pour avoir repoussé longuement les Écossais devant leur ligne, un peu plus tôt, à 31-0.

Il n'y a pas de grande conquête sans exigence, et les Irlandais ne risquent pas de se sentir seuls. Ils étaient 60 000, samedi soir, et pour débarquer ainsi, le maillot et le coeur vert, il faut avoir la culture du sport, de la terre natale et du voyage, ainsi que celle de la bagarre, et des chants magnifiques pour étirer la nuit, à manquer le dernier métro. C'est à peu près la seule chose que les Irlandais ont risqué de manquer, depuis le début de la Coupe du monde.

 
 


#4 el landeno

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Posté 08 octobre 2023 - 19:45

Coupe du monde : « Zombie », le tube des supporters qui divise l'Irlande Entonné par les supporters du XV du Trèfle lors de la Coupe du monde, le tube « Zombie », interprété par les Cranberries, divise actuellement l'opinion en Irlande. Certains décrivent des paroles antinationalistes, d'autres n'y voient aucun « message politique ».

Si vous avez assisté de bout en bout au combat d'anthologie entre l'Irlande et l'Afrique du Sud samedi dernier (13-8), vous avez probablement entendu le célèbre tube Zombie, interprété par les Cranberries, résonner dans les travées du Stade de France à l'issue de la rencontre. Depuis le début de la Coupe du monde, et leurs succès probants face à la Roumanie (82-8) et aux Tonga (59-16), les supporters irlandais ont pris pour coutume de l'entonner haut et fort, juste après le coup de sifflet final.

 
 

Sorti en 1994, ce titre est régulièrement repris par les supporters du Munster, en hommage aux liens étroits entre les Cranberries et la ville de Limerick. Mais c'est depuis le décès de la chanteuse du groupe, Dolores O'Riordan, en 2018, que le tube s'est fortement popularisé à Thomond Park, le stade du Munster. Seulement, depuis le choc face aux Springboks, une vive polémique a vu le jour en Irlande à propos de la chanson.

En cause ? Zombie fait référence aux attentats à la bombe de Warrington perpétrés par l'IRA provisoire - une armée militant pour l'indépendance complète de l'Irlande du Nord vis-à-vis de la monarchie du Royaume-Uni -, qui ont coûté la vie à deux jeunes garçons en Angleterre, le 20 mars 1993.

« Il n'y a rien de haineux dans les paroles »

Tim Héron, spécialiste de la musique en Irlande du Nord

 
 
 
 
 

Ainsi, depuis le week-end dernier, nombre d'Irlandais en ont dénoncé les paroles sur les réseaux sociaux. À commencer par le célèbre comédien Tadhg Hickey. « Zombie est l'hymne partitionniste parfait. Il résume l'absence totale de compréhension ou même de compassion élémentaire dans le Sud pour l'expérience vécue par les nationalistes du Nord », a-t-il résumé sur X (anciennement Twitter).

Au sein du pays, les réactions divergent. « C'est une chanson qui mérite d'être chantée », a fermement affirmé de son côté Micheal Martin, le vice-premier ministre de l'Irlande, auprès de l'Irish Mirror. Même son de cloche chez Trevor Ringland, ancien ailier du XV du Trèfle (31 sélections), qui a glissé au Belfast News Letter que les opposants « devraient examiner de plus près ce contre quoi cette chanson s'oppose ».

Les paroles de la chanson sujettes à interprétation

Pour Tim Héron, enseignant-chercheur à l'université de Strasbourg et spécialiste de la musique en Irlande du Nord, l'éclosion de ce débat est surprenante : « La chanson a presque 30 ans et jusqu'à présent, il n'y avait jamais réellement eu de polémique concrète autour de cette chanson. Il n'y a rien de haineux dans les paroles. C'est une artiste (Dolores O'Riordan), pas une politicienne, donc je ne pense pas qu'il y avait de messages cachés. D'autant plus qu'en anglais, les paroles ne veulent pas toujours dire grand-chose. Elle l'a écrite à chaud, n'en pouvait juste plus de voir les images du drame en boucle à la télévision et ne supportait plus que les Irlandais soient vus comme des terroristes. C'est plus l'acte en lui-même qui est dénoncé plutôt que le contexte politique. »

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Des supporters irlandais pendant Irlande-Afrique du Sud, samedi dernier. (Victor Joly/Presse Sports)

« J'étais assez jeune, mais je me souviens avoir été dévastée par le fait que des enfants innocents soient entraînés dans ce genre de choses », avait en effet déploré la chanteuse au Songwriting Magazine, juste après la sortie du titre. Native du comté de Limerick, dans le sud du pays, Dolores O'Riordan était « moins au courant et concernée par le conflit comme beaucoup de sudistes à cette époque », précise l'enseignant-chercheur.

« C'est maintenant associé au sport chez nous »

Tim Héron

 
 
 

Si les paroles sont décriées, c'est parce que l'artiste s'est quelque peu basée sur un flou autour du titre et du refrain. « Il n'y a pas de réelle signification au mot zombie, constate ce Nord-Irlandais. C'est justement ce flou, mais aussi cette absence de prise de position dans les paroles qui a pu susciter les critiques, car en ne dénonçant pas les comportements du Royaume-Uni, c'est comme si elle prenait paradoxalement position pour eux finalement. Ce qui n'a probablement pas plu aux nationalistes. »

 

En tout cas, une chose est sûre, l'air de Zombie continuera forcément à être entonné de vive voix. « C'est maintenant associé au sport chez nous et lorsque les supporters la chantent, dans l'euphorie, ils ne pensent pas forcément aux paroles qui peuvent paraître offensantes pour certains, éclaire Tim Héron. Pour ma part, j'ai vu le match avec beaucoup d'autres Irlandais et aucun n'a été outré. »



#5 el landeno

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Posté 08 février 2024 - 07:02

Comment Andy Farrell a relancé l'Irlande après son échec au Mondial Le management du sélectionneur anglais de l'équipe d'Irlande a permis à ses joueurs de se remettre de la défaite contre les All Blacks en quarts de finale de la Coupe du monde. Et de punir la France vendredi à Marseille.

Quand il évoque la défaite de l'Irlande, alors numéro 1 mondiale, face à la Nouvelle-Zélande (24-28, le 14 octobre dernier, au Stade de France), en quarts de finale de Coupe du monde, Gerry Thornley, éditorialiste à l'Irish Times, dit : « C'était douloureux, comme un deuil. Jamais notre rugby n'avait vécu pareille déception. Pour autant, personne n'a blâmé l'équipe. »

 
 

Peut-être parce qu'« Andy Farrell est le coach parfait pour surmonter une défaite, estime Simon Hick, journaliste à Second Captains, un podcast dublinois. La résilience, c'est son obsession intime, une doctrine tactique : si ça ne marche pas, comment je surmonte ça ? En match, il insiste sur une résilience de tous les instants. Un plaquage ou un tir raté ? On passe à autre chose, on dépasse les émotions négatives. La grande force de cette équipe irlandaise, c'est sa capacité à rebondir. »

Techniques de respiration et imagerie mentale

Pour « appuyer sur "reset" », les joueurs disposent de techniques de respiration couplées à de l'imagerie mentale. Des stratégies mises au point avec Gary Keegan, venu de l'équipe irlandaise de boxe. Pour ne pas ressasser une situation d'échec, un joueur doit aussi avoir la confiance des siens, l'assurance de ne pas être dévalorisé aux yeux du groupe. L'âme de son équipe, Farrell (48 ans) nous l'avait résumée en un mot : togetherness, une notion difficile à traduire en français, qui mêle l'idée de partage et d'unité, d'être ensemble, de fraternité, de solidarité.

 
 

Cette « togetherness » qu'il a bâtie, « c'est cinq ans de boulot, analyse Bernard Jackman, ancien talonneur (9 sélections) et ex-entraîneur de Grenoble. Andy Farrell (en poste depuis 2020 après avoir été l'adjoint de Joe Schmidt de 2016 à 2019) est habité par cette idée de créer l'environnement émotionnel optimal. Pendant le confinement, sur zoom, j'assistais à ses échanges passionnés avec Ole Gunnar Solskjær, qui entraînait Manchester United (de 2018 à 2021). Avant le match face à la France, nos joueurs étaient impatients de se retrouver, de bosser ensemble. »

« Farrell regarde les chiffres, mais privilégie l'approche humaine »

Simon Hick, journaliste irlandais

 
 
 

« Les gars parlaient plus du blues ressenti loin des autres que de la défaite face aux Blacks, précise encore Hick. Farrell a créé une symbiose. Il est à l'ancienne, différent de Steve Borthwick (sélectionneur de l'Angleterre), obsédé par les datas. Farrell regarde les chiffres mais privilégie l'approche humaine. Même Peter O'Mahony (le troisième-ligne capitaine de l'Irlande), le plus gros râleur qui soit, ne tarit pas d'éloges sur lui. »

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Le coach Andy Farrell et son capitaine Peter O'Mahony, le 23 janvier 2024. (H.Murphy/Sportsfile)

Si l'équipe d'Irlande reste pétillante et populaire, Jackman y voit l'oeuvre de Farrell, qui a été prolongé jusqu'en 2027 : « Les gens aiment ces gars qui ne se sont pas apitoyés sur eux-mêmes, ont vite relevé la tête. » Cette capacité à rebondir fera peut-être un jour l'objet de gradations, mesurée comme les watts développés ou les mètres parcourus. « Le concept fait des émules, se marre Hick. Lorsque j'ai questionné Ronan O'Gara sur l'intérêt qu'il avait manifesté pour faire venir l'ouvreur Jack Crowley il y a quelques années à La Rochelle, il m'a répondu : "Face aux Français (5 transformations,1 pénalité), il n'a pas été particulièrement brillant, mais il fut phénoménal dans sa capacité à surmonter ses erreurs. »

Et Jackman conclut en observant que « les joueurs (irlandais) se bonifient en sélection. Bundee Aki était transparent avec le Connacht. À Marseille, il était de retour. Pareil pour Robbie Henshaw (Leinster). Vous, c'est l'inverse : les mecs avaient du gaz en Top 14 et là on dirait qu'ils avaient la gueule de bois ! » Pour un 17-38 qui résonne encore dans les têtes bleues.


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#6 Tolosa-Bougnat

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Posté 08 février 2024 - 07:53

L'approche humaine, c'est quoi ce truc de vieux ?

#7 Good Shvili

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Posté 08 février 2024 - 08:02

L'approche humaine, c'est quoi ce truc de vieux ?

C’est le choix dans la data


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#8 el landeno

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Posté 18 mars 2024 - 07:15

Dominatrice dans le Tournoi depuis quinze ans, l'Irlande assoit une partie de son succès sur ses compétitions de lycées, qui nourrissent le système professionnel.
 
 

Le quinze du Trèfle était encore en train de fêter son nouveau triomphe dans le Tournoi, samedi soir, que les férus de rugby irlandais avaient déjà hâte d'être au lendemain. Pas pour trinquer encore à ce sixième titre depuis 2009, ni même pour s'immerger dans la joyeuse parade de la Saint-Patrick, non, ceux-là voulaient encore de l'ovale et formaient une autre procession, en direction de la RDS Arena, l'enceinte du Leinster, pour assister au dénouement de la Leinster Schools Senior Cup. Ils y étaient plus de 15 000 spectateurs dimanche, et pourtant, les joueurs sur la pelouse étaient si loin de la popularité des stars internationales qui, la veille, soulevaient le trophée à l'Aviva, les Peter O'Mahony ou autres Bundee Aki.

 
 
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Près de 15 000 spectateurs se sont pressés au stade pour assister à la rencontre, qui est aussi diffusée à la télévision sur Premier Sports. (S. Barnes/Sportsfile/Icon Sport)

Sous les yeux du public cet après-midi-là, de simples lycéens, des gamins de 18 ans. Mais qui captivaient tout autant leur attention, voire leur passion, parce que c'était d'abord un derby entre les deux meilleurs établissements des dernières années, le Blackrock College, une institution, et St. Michael's College, l'ambitieux rival, et qu'ensuite les connaisseurs savent que c'est là qu'on déniche les talents de demain, ceux qui, dans quelques années, convoiteront d'autres titres avec un maillot vert.

La dernière semaine du Tournoi était ainsi marquée, dans toutes les provinces irlandaises, par les finales lycéennes, et samedi on entendait bruire l'écho de celle du Munster, un thriller (33-31) disputé le mardi au Musgrave Park entre deux établissements de Cork, le Presentation Brothers College (PBC) et le Christian Brothers College. On vous glissait alors à l'oreille, l'air informé, de bien retenir ce nom, Gene O'Leary Kareem, le centre du PBC, qui « a marqué un essai, fait une passe décisive, et même buté ! ».

Six équipes rien que chez les moins de 19 ans

Au St. Michael's College, samedi, on se rêvait dans ce rôle de héros. Dès l'entrée de ce lycée du quartier de Ballsbridge, dans le sud-est de Dublin, l'importance du rugby saute aux yeux : les poteaux d'un des trois terrains de l'établissement vous y accueillent juste derrière le portail, frappé d'armoiries où une épée côtoie un livre ouvert, avec cette devise latine « Quis ut Deus » (Qui est comme Dieu). Andy Skehan, l'entraîneur principal, bonnet orné d'un badge ukrainien sur une barbe renard, attend ses moins de 19 ans pour l'entraînement du capitaine, avant la finale du dimanche.

 
 

« Il y a 700 élèves ici, que des garçons, dont 450 pratiquent le rugby, présente-t-il. Les frais de scolarité annuels sont autour de 6 000 euros. Nous avons 19 équipes, des moins de 14 ans aux moins de 19 ans et chaque catégorie d'âge à une équipe 1, une équipe 2, etc. En moins de 19 ans, on a six équipes ! La saison va de septembre à fin mars, avec une vingtaine de matches pour chacun. Ici, on a commencé à prendre le rugby au sérieux il y a une vingtaine d'années et remporté notre première Leinster Schools Senior Cup en 2007. On a trois titres, mais pour vous dire, notre adversaire de dimanche, Blackrock, l'a remportée... 70 fois ! »

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Blackrock a remporté son 71e trophée de Rugby Schools Senior Cup dimanche. (T. Maher/INPHO/Presse Sports)

Blackrock, l'ogre absolu, où a bachoté Brian O'Driscoll (133 sélections), règne quasiment sans partage sur cette compétition depuis sa création en 1887. St. Michael, le voisin posé à moins de 3 kilomètres, lui donne la réplique la plus consistante ces derniers temps. Ces retrouvailles en finale, c'est un derby. « Il y a une énorme rivalité entre nous, décrit le capitaine, James Sherwin. On a grandi avec ça, on ne les aime pas, on veut les battre, ça a toujours été comme ça ! Bien sûr, il y a beaucoup de respect, on se connaît tous. Mais si tu veux les battre, y a pas moyen d'y aller doucement contre eux ! » Le demi de mêlée parle avec la fougue de ses 18 ans, avec l'émotion aussi de ce qui sera le dernier match de sa génération, dans ce maillot bleu ciel sous lequel les écoliers ont créé un lien si fort qu'ils sont « plus comme des frères », compare son deuxième-ligne David Walsh, mais, autour d'eux, on sent ce sérieux qui tend vers le professionnalisme.

«Pierre Mignoni m'a dit qu'on utilisait plus les datas qu'à Toulon»

Andy Skehan, l'entraîneur principal à St. Michael's College

 
 
 

« Par beaucoup d'aspects, on s'en rapproche, consent Skehan. En moins de 19 ans, il y a trois entraînements terrain hebdomadaires, filmés par drone, deux séances de musculation, et beaucoup de réunions. On a un kiné à disposition six jours par semaine, des accords avec un hôpital à côté. On donne aux joueurs les vidéos de leurs matches filmés sous deux ou trois angles et on leur propose beaucoup de statistiques. L'année dernière, Pierre Mignoni et son staff sont venus voir comment on travaillait, avant leur finale de Challenge Cup à l'Aviva, et il m'a dit qu'on utilisait plus les datas qu'à Toulon ! »

Parmi ses joueurs, un bon nombre se rêve pro, et si une minorité seulement y parviendra, les effectifs des académies du Leinster ou du Munster vont être irrigués de lycéens. Le réservoir du rugby irlandais grandit ainsi, avec la concurrence des sports gaéliques, le football gaélique et le hurling, bien plus populaires. « Les meilleurs athlètes s'y dirigent et si on pouvait attirer chez nous seulement un cinquième de leurs pratiquants, on serait encore plus forts ! », envie Skehan.


Plus que sur le nombre, le rugby mise alors sur cette structuration. Et la passion. Samedi, juste avant l'entraînement des moins de 19 ans, se disputait un match des moins de 14 ans. Au bord du synthétique, on aperçoit alors la silhouette carrée d'Andy Farrell. Le matin même d'un match capital pour son quinze du Trèfle, le sélectionneur irlandais, déjà en tenue officielle, s'est offert ce détour. Longtemps impassible, il finit, quand l'action se rapproche de lui, par y aller de son encouragement : « Vas-y Gabriel ! » « Je suis allé voir mon fils, nous expliquait-il le soir même, après la victoire de ses troupes sur l'Écosse (17-13) et un nouveau Tournoi remporté. C'était super d'évacuer la tension en regardant les jeunes ! En plus, son équipe, Blackrock, a gagné ! »

Comme l'équipe des moins de 19 ans, sans pitié avec St. Michael (28-7) dimanche, pour son 71e titre... « Mais, reprenait Farrell, je lui ai dit après son match qu'il m'avait mis sous pression : imaginez, avec lui qui gagne le matin, si nous avions perdu l'après-midi, j'aurais eu de gros ennuis ! » On lui demande alors si ce rugby scolaire est un des secrets de la réussite locale. « Vous avez senti la rivalité entre les deux équipes, la concurrence à ce niveau des moins de 13 ans ? s'emballe-t-il. C'était magnifique, non ? Et c'est ça qui rend le rugby irlandais si spécial. »



#9 Gourine63

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Posté 18 mars 2024 - 08:01

"On cwéé un système de jeu où tous les mecs jouent comme des wobots, comme ça on est sûw que tout le monde s'emmewde bien comme il faut, des cwabos jusqu'aux gwands. Et suwtout bien faiwe 43 fautes paw wuck, ça s'appelle la MAÎTWISE !




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