Romain Pointe dans le Midol :
On s’était refusé de revenir à chaud sur la prestation de Ben O’Keeffe lors du quart de finale. Parce qu’au-delà de vitupérer, le premier devoir du journaliste – à l’instar de celui d’un arbitre – se veut celui de l’objectivité. C’est dans cette optique que nous avons demandé à notre consultant Romain Poite de revenir sur les principales décisions litigieuses de la partie, dans les conditions réelles d’un TMO. C’est-à-dire non pas sur la base des images TV, mais avec les angles des 7 caméras à disposition des officiels. Pour un résultat final plus nuancé qu’on pouvait le penser...
7e minute : la "main" d’Etzebeth
Probablement l’action qui fit couler le plus d’encre. Nonobstant le coup mal joué par Penaud, l’intervention du deuxième ligne Eben Etzebeth était-elle condamnable, que n’importe quel supporter français considéra sur le coup comme un en-avant volontaire ? "Le 4 sud-africain stoppe la passe de Penaud en plaçant sa main en opposition, et en cassant son poignet sur le côté pour terminer son geste, estime l’ancien arbitre international. Le ballon semble se diriger latéralement, et pas vers l’avant. Cela stoppe une action d’essai mais le ballon ne se dirigeant pas clairement vers l’avant, on ne peut pas parler d’en-avant volontaire…"
ça méritait sans doute d’être vérifié à la vidéo, non ?
17e minute : le coup de tête sur Danty
Pénalisé après une tentative de grattage pour avoir perdu ses appuis, le centre tricolore Jonathan Danty reste au sol, victime à ses dires d’un coup de tête de Pieter-Steph du Toit, comme un copié-collé de celui qu’il lui avait assené à Marseille. Action que ne percevra pas M. O’Keeffe (le ralenti au grand écran coupant le ralenti juste avant le présumé coup de tête) et sur laquelle ne reviendra jamais le TMO… "Danty, pénalisé à juste titre pour avoir joué le ballon au sol sans être sur ses appuis, se trouve au sol sans avoir la possession du ballon, juge Romain Poite. Le 7 sud-africain, qui veut nettoyer très bas, entre avec sa tête en contact direct avec celle de Danty, sans réellement maîtriser sa posture." Ce qui aurait, aux yeux du règlement, pu (dû !) largement mériter un carton rouge...
pas checké non plus…
22e minute : le contre de Kolbe
Il s’agit, évidemment, de la fameuse transformation de Ramos consécutive à l’essai de Mauvaka, contrée par Cheslin Kolbe. Après un départ en position de hors-jeu ? C’est tout le débat… "Le 11 sud-africain, qui a un pied sur la ligne de but, démarre sa course lorsque Ramos effectue un mouvement avec son bassin, comme pour amorcer sa prise d’élan afin de frapper le ballon et tenter de transformer l’essai, cadre Poite. Que dit la règle ? "Tous les joueurs de l’équipe adverse doivent se replier en arrière de leur ligne de but et ne pas franchir cette ligne avant que le botteur ne commence sa course pour botter. Quand le botteur commence sa course, les adversaires peuvent charger." La question d’avoir un pied sur la ligne constitue-t-elle une faute ? Doit-on considérer le mouvement de bassin de Ramos comme une amorce de prise d’élan pour transformer ? Le débat peut s’entendre…" Une zone d’ombre qui pourrait très vite mériter un "ruling", mais qui ne saurait en l’état être considérée comme fermement illégale.
toujours pas d’arbitrage video
25e minute : le "coude en avant" de Kriel
Au duel avec Antoine Dupont le long de la ligne de touche, le centre Sud-Africain Jesse Kriel donne l’impression de charger Dupont coude en-avant. Action pénalisable, et potentiellement d’un carton jaune ? "Au moment de l’impact, le 13 sud-africain, porteur du ballon, entre en contact avec la main tout en ayant son coude le long du flanc de son corps, sans l’avoir projeté en opposition, juge Poite. Il se dégage du plaquage en poussant Dupont avec son avant-bras après que sa main ait heurté ce dernier. Mais il n’y a pas de contact direct du coude." Donc, pas de faute...
on a déjà vu des cartons sur ce type de contact…
47e minute : l’en-avant de Du Toit
Sur un service de Faf De Klerk, Pieter-Steph Du Toit commet un en-avant, immédiatement repris par son demi de mêlée, empêchant les Bleus de jouer l’avantage. Mais ce dernier n’était-il pas devant le ballon, et donc en position de hors-jeu ? "La règle a été expliquée par l’arbitre au moment de sa décision, pointe Romain Poite. La poursuite de son action par le 7 sud-africain, qui continue d’avancer, place le 21 sud-africain sur la même ligne que lui au moment où il se saisit du ballon. On ne pouvait donc pas parler d’en-avant repris devant, et une mêlée ordonnée était la bonne décision." Dont acte…
dont acte.