Ça dit simplement que seul le stade toulousain était représenté.
Ça, c'était pour les arbitres. Mais qu'en est-il des clubs ?
Posté 12 août 2024 - 19:04
Ça dit simplement que seul le stade toulousain était représenté.
Ça, c'était pour les arbitres. Mais qu'en est-il des clubs ?
Posté 13 août 2024 - 08:44
Est-ce que quelqu'un a l'article du midol sur la rencontre organisée entre tous les entraîneurs prod2 et top 14 et les arbitres ?
Tu parles de celui-ci??
Pour ouvrir cette nouvelle page de l’arbitrage professionnel, les staffs ont été invités pour discuter directement des nouvelles directives de jeu, mais aussi de la façon d’échanger entre les matchs.
Le tableau était assez étonnant à voir. Il y avait, en fond, le cadre grandiose de la vallée de la Neste du Louron. Et sur la photo posaient les arbitres de champ de Top 14 et Pro D2, aux côtés des entraîneurs des mêmes divisions. Pour la première année de la nouvelle cellule technique de l’arbitrage avec Romain Poite et Mathieu Raynal, les entraîneurs des deux divisions professionnelles ont été conviés pour comprendre un peu mieux la vision portée sur l’arbitrage et évoquer, évidemment, les nouvelles subtilités du règlement. Ainsi, mardi et mercredi ont défilé des managers ou entraîneurs de la grande majorité des clubs. "Là, c’est exceptionnel, insistait Xavier Péméja, manager de Nevers. Qu’on soit là deux demi-journées avec les arbitres et tous les clubs, c’est la première fois que je le vois. Et c’est très bien ! On prend plus de temps, et même de discuter avec les arbitres à côté. C’est une bonne chose, et ça garde un côté convivial."
Rapidement, on est entré dans le vif du sujet ce mardi après-midi, après la présentation de la structure à l’origine de ce projet. Il a été question de façon de fonctionner, avec la mise à disposition pour les staffs, sur demande, d’arbitres suivant leur niveau, mais aussi des échanges vidéos fréquents entre les deux parties après les matchs. "Ça nous permet de comprendre que leur rôle est difficile, car il est important de bien préparer les matchs, poursuit le Neversois. Avec les moyens investis, ils ont plus de temps pour faire les retours et c’est essentiel pour être plus précis, plus exigeant. C’est un premier pas, et même un progrès énorme. Ça s’était éloigné vite et là, c’est en train de se rapprocher tout aussi vite."
En attendant la longue explication sur le jeu déloyal, qui fut déjà ardue chez les arbitres la veille, les entraîneurs ont pu échanger sur les changements apportés dans les autres secteurs tels que les rucks, les hors-jeux et la mêlée. Le jeu au sol a fait l’objet de discussions animées, et l’interrogation au vu des changements apportés (à retrouver ci-contre) était de savoir si le contre-ruck ne serait pas trop difficile, et si les chocs à la tête n’allaient pas être monnaie courante.
Du reste, à voir Vincent Debaty, Didier Bès et Virgile Lacombe acquiescer, les suggestions sur le secteur de la mêlée, si représentatif du jeu à XV, ont été appréciées. "Le pied-frein, ça ne me choque pas. Le seul truc nécessaire, c’est l’équité. Si on demande de lancer droit et de talonner, que ce soit le cas des deux côtés, réagissait le premier, entraîneur de la mêlée à Oyonnax. Quant à l’introduction droite, ce sont des choses un peu laissées de côté. Car on a d’abord pensé à la position de coude et à tellement de choses… C’est bien qu’on revienne à la base en quelque sorte." De même, les bras cassés ne seront plus suivis de mêlée mais rien d’inquiétant, selon l’ancien droitier du XV de France (37 sélections) : "Des mêlées, il y en a déjà beaucoup moins qu’à mon époque. Mais plus le niveau monte, moins il y en a. Et ça veut surtout dire qu’elles sont d’autant plus importantes […] J’attends de voir les discussions, les ateliers pour parler de tout ça. Ce sera intéressant. En tout cas, j’adore l’idée d’avoir invité tous les staffs. C’est bien de construire l’arbitrage et le rugby de demain."
Est-ce que quelqu'un a l'article du midol sur la rencontre organisée entre tous les entraîneurs prod2 et top 14 et les arbitres ?
Sinon il y a également celui-ci :
Avec la nouvelle structuration de l’arbitrage français, un stage d’un genre nouveau a été proposé aux arbitres de tout type. L’idée étant de créer une équipe soudée et donner une vision commune à l’arbitrage français.
C’est à la fois une tradition, et le premier du genre. Le stage estival des arbitres professionnels s’est tenu à Génos-Loudenvielle (Hautes-Pyrénées) la semaine passée, et la volonté a été de porter un nouveau souffle sur cette profession à part dans le paysage rugbystique. Pour la première fois, arbitres de champ, de touche, vidéos, représentants fédéraux et même staffs de Top 14 et de Pro D2 ont été invités à partager une réunion, une journée ou une semaine pour donner un nouveau cadre au rugby professionnel. Et déjà, donner aux arbitres une vision commune, comme le désirent de leurs vœux Romain Poite et Mathieu Raynal, placés à la tête de cette nouvelle cellule technique conjointement par la fédération et la Ligue. Le but étant de former une élite arbitrale dans le rugby professionnel et pas seulement.
Au programme de ces quelques jours dans la vallée de la Neste du Louron, on a voulu faire en sorte de fonder une équipe : "créer un lien en interne plus soutenu" pour avoir "une image forte", comme l’explique Romain Poite. Certes, des réunions très universitaires sur les règles et leurs modifications ont été assurées. Mais on a aussi tenu à offrir aux arbitres une préparation physique digne de ce nom. Et, comme le font les clubs, des olympiades et une soirée conviviale ont été prévues. Les différents officiels de match se sont mélangés et affrontés par équipes pour favoriser "la cohésion entre arbitres", qui n’ont dans la saison pas l’occasion "de se croiser et d’échanger", témoigne Aurélie Groizeleau.
De la même façon, la venue des staffs de Top 14 et Pro D2 contribuera certainement à l’apaisement des relations lors des moments chauds de la saison sportive. Du moins, c’est le souhait exprimé par les deux anciens arbitres : "On a listé tous les manques qu’on a constatés dans notre carrière d’arbitre et personnellement, comme Maxime Chalon d’ailleurs, que j’ai vus quand j’étais dans un staff, raconte Romain Poite, passé par le RC Toulon pendant deux saisons. On y a travaillé d’arrache-pied pendant cinq mois pour les résoudre. Ce stage est une première réponse, mais ça n’est pas fini."
Les nouveaux patrons de la cellule technique de l’arbitrage professionnel évoquent leur nouvelle fonction et ce stage XXL prévu pour les arbitres… Et les entraîneurs de Top 14 et Pro D2.
Vous avez été intégrés au sein d’une cellule technique de l’arbitrage professionnel. Pouvez-vous expliquer de quoi il s’agit ?
Romain Poite : On a été recruté tous les deux par la nouvelle gouvernance de la fédération au titre de cadres techniques du secteur pro des arbitres pour le Top 14 et le Pro D2. Les objectifs qui nous ont été fixés, et qu’on a partagés, sont de créer les outils de la performance pour les arbitres, créer un lien en interne plus soutenu et se connecter avec l’écosystème rugby, de manière à ce que tout le monde puisse se comprendre, se lire et être efficace sur le terrain. Que ce soit les clubs, les entraîneurs, les arbitres, les institutions…
Ce stage à Génos-Loudenvielle constitue donc la première étape de ce projet ?
R.P. : Les enjeux sont assez considérables. Nous nous sommes fixés des ambitions élevées. Nous voulions réunir tout le monde, car on souhaite que le collectif soit fort dans son identité. Donc c’était l’occasion de démarrer cette aventure avant les amicaux, pendant l’intersaison.
Mathieu Raynal : La communication, c’est la pierre angulaire de l’arbitrage. Tu dois être compris du plus grand nombre. On a la chance d’avoir des outils à disposition, que ce soit dans l’équipe de quatre qui officie pendant les matchs, ou le micro que porte l’arbitre de champ. Ça a une vraie portée pédagogique. Le rugby est un sport complexe. Mieux on l’explique quand on prend des décisions, plus on est visible, plus on est compris du plus grand nombre. Ça fait vraiment partie intégrante de notre fonction. Et la communication entre arbitres est super importante aussi. On veut que ce soit très professionnel, cadré. Et pas prêter le flanc à la discussion ou à la controverse.
Il y a, d’après vous, un manque de compréhension de la part du public et des observateurs vis-à-vis des arbitres ?
M.R. : On est parfois confronté à des situations très dures. On a besoin de lisibilité. Pour ça, la communication est un atout important. Ceux qui ont un œil averti sur le rugby et l’arbitrage ont toujours plus de facilité à lire une situation technique. Mais notre sport se démocratise d’année en année, s’ouvre à d’autres marchés et de nouvelles personnes pas forcément issues du sérail. Si on veut les conserver, on est obligé de faire ce travail pédagogique.
Alors quelles sont les actualités au sujet des règlements ? Sur quoi passez-vous le plus de temps pendant ce stage ?
M.R. : La sécurité des joueurs a toujours été primordiale. On y passe du temps car ce sont des situations difficiles que l’on retrouve assez souvent, et qui sont mises dans le domaine public en raison des appels vidéo. On a besoin de beaucoup de cohérence dans nos décisions, au sein d’un même match, week-end, et même tout au long de la saison. On met en place des procédures, et on souhaite que nos arbitres y adhèrent le mieux possible.
En somme, ce sont ces procédures qui aideront à supplanter les interprétations et uniformiser les décisions…
R.P. : On a renforcé tous les outils, en passant par la prise de décision, la communication et la relation humaine à travers l’équipe. Là, on pose les fondations du projet avec nos trois objectifs. Bien sûr qu’on va le développer tout au long de la saison. Et on remettra peut-être en question certaines postures, car elles n’ont plus de sens. C’est un retour à des procédures bien établies, qu’on avait peut-être un peu perdues. Là, on veut que tout le monde comprenne l’arbitrage : l’entraîneur, le joueur, le spectateur et le téléspectateur. Fondamentalement, il n’y a que trois changements de règle cette année : la prise crocodile (dans les rucks) qui va à l’encontre de la sécurité des joueurs, l’interdiction de prendre la mêlée après un bras cassé et la règle du hors-jeu dans le jeu courant, ce qu’on a appelé couramment la loi Dupont. Et quelques ajustements sur les chronomètres pour les transformations et les porteurs d’eau. Ça tient à ça.
On a la sensation, dans vos réunions, que vous cherchez à limiter au maximum le temps que prennent les appels vidéos. Que pouvez-vous nous dire sur ce débat récurrent de la vidéo ?
M.R. : Il n’y a aucune pression négative sur les arbitres à ce sujet car ce n’est pas forcément chronophage. La saison dernière, il y a eu en moyenne 0,9 appel vidéo par match de Top 14. Et une vidéo dure 1’ 30”. À titre d’exemple, on passe 45 secondes pour jouer une mêlée, et il y en a 14 par match. Donc on ne veut absolument pas presser les arbitres dans leur manière de traiter un appel vidéo. On souhaite simplement optimiser et que ce soit fait dans une procédure claire et visible.
R.P. : Et on a découvert aussi que la rigueur était élevée dans les clubs, dans leur façon de travailler. Et par ricochet, leur exigence est élevée aussi. C’est un sport très légiféré, qui peut être très complexe à suivre. Donc notre devoir est de donner l’outil qui rend confortable la prise de décision.
Vous proposez aux entraîneurs de Top 14 et de Pro D2 de prendre une décision simplement à partir d’un extrait vidéo. Cet exercice plus difficile qu’il n’y paraît va sans doute aider à apaiser les relations entre vous…
M.R. : Sur le jeu déloyal, on leur fait faire le même jeu qu’aux arbitres. On veut qu’ils sentent la difficulté d’être face à une situation et prendre une décision car ça va aller de carton rouge à « jeu » pour une même action. Et derrière, on veut leur fournir la procédure qu’on va demander à nos arbitres d’utiliser. On va leur montrer qu’en utilisant cette procédure-là, on arrive à plus de cohérence.
Posté 14 août 2024 - 12:15
Posté 14 août 2024 - 13:20
Bien aussi je trouve de clarifier le fait qu'un plaqueur qui tombe côté attaque mais ne gêne pas le ballon n'est pas a la faute. C'était globalement arbitré comme ça mais la règle était un peu ambiguë et on voyait certains joueurs réclamer pour rien, et de temps en temps un arbitre sifflait alors que le ballon était dispo tout du long.Merci pour les articles.
Globalement je trouve que les évolutions de règles cette saison vont dans le bon sens.
J'espère notamment que les 5s, et les remplacements sur les chandelles seront scrutés afin de voir du jeu.
Pour le gratteur qui doit soulever le ballon, ça n'a rien de nouveau. C'est bien de vouloir faire respecter la règle en évitant les mecs qui se couche sur le joueur
Posté 19 août 2024 - 21:45
Dans la grande salle où Mathieu Raynal fait travailler les arbitres français du Top 14 et de la Pro D2 sur dix situations de jeu déloyal - à l'aide d'un quiz où il s'agit de dire s'ils auraient mis un carton rouge, un jaune, une pénalité ou laissé jouer -, trois jeunes hommes sortent du lot. Le premier est vêtu d'une tenue de lutteur rose fluo, le second transpire à grosses gouttes dans son costume de « La Denrée » (le personnage joué par Jacques Villeret dans le film « La Soupe aux choux ») et le troisième, chemise et short imprimés de hamburgers, ne sait pas quoi faire de ses pieds, chaussés d'immenses palmes.
« On a dû rester habillés comme ça pendant un jour et demi, rigole Julien Caulier, un des trois arbitres de Nationale repérés comme « à fort potentiel » par la cellule de haut niveau et conviés à participer aux quatre stages qui auront lieu au cours de la saison (les trois suivants auront lieu en novembre, février et mai). On a même fait une séance de physique avec ! Heureusement, on les a enlevés quand les managers de Top 14 et de Pro D2 sont venus passer une journée avec nous. Il n'aurait pas fallu qu'ils nous voient avec ces tenues : c'est important la première image qu'on laisse, quand on est arbitre. »
Pendant quatre jours, 32 arbitres de champ, 22 juges de touche, 15 TMO (arbitres-vidéo) et 39 représentants fédéraux (chargés des feuilles de match, du chronomètre...) ont été réunis à Loudenvielle, dans des installations sportives réservées pour eux par la nouvelle cellule technique haute performance de l'arbitrage, dirigée par les deux anciens arbitres internationaux, Romain Poite et Mathieu Raynal, à l'initiative de la Fédération française de rugby, qui a investi un million d'euros dans le projet, tout comme la Ligue nationale. « On a écrit noir sur blanc tout ce qui nous avait manqué dans notre carrière, explique Romain Poite, qui a passé les deux dernières saisons dans le staff du RC Toulon, toutes les difficultés auxquelles on a dû faire face pour les soumettre aux institutions. »
« On a constitué un véritable staff, avec un préparateur physique, un médecin, un diététicien, un préparateur mental, un responsable des statistiques... Car on veut fonctionner comme un club. »
Romain Poite, ancien arbitre international
À l'arrivée, ils ont obtenu de travailler en équipe avec quatre personnes : Maxime Chalon, ancien arbitre, pour son expertise informatique et technique et son expérience en club (Brive) ; Sébastien Cloutet, qui effectuera les retours sur les performances des arbitres ; Frédéric Gracianette, qui sera chargé de la formation et Nicolas Datas de la logistique. « On a aussi constitué un véritable staff, avec un préparateur physique, un médecin, un diététicien, un préparateur mental, un responsable des statistiques..., poursuit Poite, car on veut fonctionner comme un club. »
« Cette saison, les seaux de bière catalans, on en prendra peut-être mais on les prendra ensemble »
Romain Poite aux arbitres regroupés à Loudenvielle
Les similitudes sont frappantes : bizutage des nouveaux, désignation de leaders, respect de la tenue et des horaires. L'idée est de former un collectif soudé, de « créer un esprit qui vous rendra intouchables sur le terrain », insiste encore Poite avant de montrer les images de la fin de rencontre de Top 14 entre Perpignan et Clermont quand, en mai dernier, l'arbitre Jérémy Rozier avait quitté le terrain sous les insultes et les jets de bière. « Sur le terrain, on rentre à cinq arbitres et on sort à cinq. Là, le premier assistant rentre seul ; Jérémy cherche du regard à gauche, à droite mais le deuxième assistant n'est pas non plus à ses côtés et discute avec quelqu'un plus loin. Je vous demande de réfléchir ensemble à un protocole pour faire mieux que ça. Comment rentrer au vestiaire à la mi-temps et à la fin des matches en donnant la sensation qu'on est unis ? Cette saison, les seaux de bière catalans, on en prendra peut-être mais on les prendra ensemble. »
L'idée-force de Poite et de Raynal est de proposer un maximum de ressources « pour que tous puissent construire l'arbitre qu'ils veulent être. » Cela passe par une préparation physique intense, équivalente à celles des sportifs de haut niveau.
Des arbitres comme Jérémy Rozier, qui était récemment sur le rugby à 7 aux Jeux olympiques, ou Julien Caulier ont des records au bronco-test (qui mesure l'endurance-aérobie) à 4'14'', équivalent à ceux de joueurs internationaux comme Beauden Barrett.
Aurélie Groizeleau, seule femme du groupe (elle officie en Pro D2), travaille avec la spécialiste sud-africaine Sherylle Calder pour augmenter son champ de vision et anticiper le déplacement des joueurs. « Je n'ai pas les mêmes capacités physiques que les hommes alors je dois trouver des solutions pour ne pas être en retard sur les actions », explique cette agricultrice qui s'entraîne cinq fois par semaine et qui visionne énormément de rencontres pour mieux décrypter le style de jeu des équipes qu'elle arbitre.
Tous ont accès à un préparateur mental pour apprendre à mettre leurs émotions à distance avant de prendre une décision. « Ce sont des exercices de respiration, des techniques pour ne pas avoir la voix qui tremble quand on annonce une sanction et que notre visage apparaît en gros plan à l'écran », explique Aurélie Groizeleau.
Surtout, ils vont désormais bénéficier d'une journée et demie de mise à disposition par semaine, le lundi après-midi et le mardi, en échange d'une rémunération de 1500 euros nets par mois qui permettra à beaucoup d'entre eux de travailler à temps partiel. « Notre objectif, conclut Mathieu Raynal, c'est évidemment d'être très performants en Top 14 mais aussi de former des arbitres internationaux. On est passés de cinq arbitres français à la Coupe du monde 2019 à un en 2023. Même si World Rugby ne prendra plus jamais quatre ou cinq arbitres d'une même nationalité car leur politique est d'ouvrir à d'autres pays (on voit arriver des arbitres géorgiens, argentins et japonais au niveau international), on veut quand même qu'ils se grattent la tête au moment de choisir. On est en train de se structurer pour cela. »
Posté 19 août 2024 - 22:05
L'arbitrage français se donne les moyens pour retrouver son glorieux passé En ce début de saison, les arbitres français oeuvrant en Top 14 et ProD2 bénéficient de moyens humains et techniques d'une cellule de haute performance afin de les ramener au niveau qui était le leur en 2019. Romain Poite et Mathieu Raynal les ont regroupés lors d'un stage de quatre jours à Loudenvielle.
Dans la grande salle où Mathieu Raynal fait travailler les arbitres français du Top 14 et de la Pro D2 sur dix situations de jeu déloyal - à l'aide d'un quiz où il s'agit de dire s'ils auraient mis un carton rouge, un jaune, une pénalité ou laissé jouer -, trois jeunes hommes sortent du lot. Le premier est vêtu d'une tenue de lutteur rose fluo, le second transpire à grosses gouttes dans son costume de « La Denrée » (le personnage joué par Jacques Villeret dans le film « La Soupe aux choux ») et le troisième, chemise et short imprimés de hamburgers, ne sait pas quoi faire de ses pieds, chaussés d'immenses palmes.
« On a dû rester habillés comme ça pendant un jour et demi, rigole Julien Caulier, un des trois arbitres de Nationale repérés comme « à fort potentiel » par la cellule de haut niveau et conviés à participer aux quatre stages qui auront lieu au cours de la saison (les trois suivants auront lieu en novembre, février et mai). On a même fait une séance de physique avec ! Heureusement, on les a enlevés quand les managers de Top 14 et de Pro D2 sont venus passer une journée avec nous. Il n'aurait pas fallu qu'ils nous voient avec ces tenues : c'est important la première image qu'on laisse, quand on est arbitre. »
Un million d'euros pour cette nouvelle cellule techniquePendant quatre jours, 32 arbitres de champ, 22 juges de touche, 15 TMO (arbitres-vidéo) et 39 représentants fédéraux (chargés des feuilles de match, du chronomètre...) ont été réunis à Loudenvielle, dans des installations sportives réservées pour eux par la nouvelle cellule technique haute performance de l'arbitrage, dirigée par les deux anciens arbitres internationaux, Romain Poite et Mathieu Raynal, à l'initiative de la Fédération française de rugby, qui a investi un million d'euros dans le projet, tout comme la Ligue nationale. « On a écrit noir sur blanc tout ce qui nous avait manqué dans notre carrière, explique Romain Poite, qui a passé les deux dernières saisons dans le staff du RC Toulon, toutes les difficultés auxquelles on a dû faire face pour les soumettre aux institutions. »
« On a constitué un véritable staff, avec un préparateur physique, un médecin, un diététicien, un préparateur mental, un responsable des statistiques... Car on veut fonctionner comme un club. »
Romain Poite, ancien arbitre international
À l'arrivée, ils ont obtenu de travailler en équipe avec quatre personnes : Maxime Chalon, ancien arbitre, pour son expertise informatique et technique et son expérience en club (Brive) ; Sébastien Cloutet, qui effectuera les retours sur les performances des arbitres ; Frédéric Gracianette, qui sera chargé de la formation et Nicolas Datas de la logistique. « On a aussi constitué un véritable staff, avec un préparateur physique, un médecin, un diététicien, un préparateur mental, un responsable des statistiques..., poursuit Poite, car on veut fonctionner comme un club. »
Mathieu Raynal (à gauche) devant les arbitres des Championnats professionnels français. (Nathan Birrien)« Cette saison, les seaux de bière catalans, on en prendra peut-être mais on les prendra ensemble »
Romain Poite aux arbitres regroupés à Loudenvielle
Les similitudes sont frappantes : bizutage des nouveaux, désignation de leaders, respect de la tenue et des horaires. L'idée est de former un collectif soudé, de « créer un esprit qui vous rendra intouchables sur le terrain », insiste encore Poite avant de montrer les images de la fin de rencontre de Top 14 entre Perpignan et Clermont quand, en mai dernier, l'arbitre Jérémy Rozier avait quitté le terrain sous les insultes et les jets de bière. « Sur le terrain, on rentre à cinq arbitres et on sort à cinq. Là, le premier assistant rentre seul ; Jérémy cherche du regard à gauche, à droite mais le deuxième assistant n'est pas non plus à ses côtés et discute avec quelqu'un plus loin. Je vous demande de réfléchir ensemble à un protocole pour faire mieux que ça. Comment rentrer au vestiaire à la mi-temps et à la fin des matches en donnant la sensation qu'on est unis ? Cette saison, les seaux de bière catalans, on en prendra peut-être mais on les prendra ensemble. »
L'idée-force de Poite et de Raynal est de proposer un maximum de ressources « pour que tous puissent construire l'arbitre qu'ils veulent être. » Cela passe par une préparation physique intense, équivalente à celles des sportifs de haut niveau.
Des arbitres comme Jérémy Rozier, qui était récemment sur le rugby à 7 aux Jeux olympiques, ou Julien Caulier ont des records au bronco-test (qui mesure l'endurance-aérobie) à 4'14'', équivalent à ceux de joueurs internationaux comme Beauden Barrett.
Aurélie Groizeleau, seule femme du groupe (elle officie en Pro D2), travaille avec la spécialiste sud-africaine Sherylle Calder pour augmenter son champ de vision et anticiper le déplacement des joueurs. « Je n'ai pas les mêmes capacités physiques que les hommes alors je dois trouver des solutions pour ne pas être en retard sur les actions », explique cette agricultrice qui s'entraîne cinq fois par semaine et qui visionne énormément de rencontres pour mieux décrypter le style de jeu des équipes qu'elle arbitre.
Les arbitres ont également échangé en groupes réduits avec les entraîneurs des clubs de Top 14 comme de Pro D2 comme ici avec Aubin Hueber (FC Grenoble, au 2 plan au milieu), Mauricio Reggiardo (Aix-en-Provence, au premier plan) et Boris Bouhraoua, entraîneur adjoint de Biarritz (à gauche) (Nathan Birrien)Une journée et demi de mise à dispo pour 1500 euros par moisTous ont accès à un préparateur mental pour apprendre à mettre leurs émotions à distance avant de prendre une décision. « Ce sont des exercices de respiration, des techniques pour ne pas avoir la voix qui tremble quand on annonce une sanction et que notre visage apparaît en gros plan à l'écran », explique Aurélie Groizeleau.
Surtout, ils vont désormais bénéficier d'une journée et demie de mise à disposition par semaine, le lundi après-midi et le mardi, en échange d'une rémunération de 1500 euros nets par mois qui permettra à beaucoup d'entre eux de travailler à temps partiel. « Notre objectif, conclut Mathieu Raynal, c'est évidemment d'être très performants en Top 14 mais aussi de former des arbitres internationaux. On est passés de cinq arbitres français à la Coupe du monde 2019 à un en 2023. Même si World Rugby ne prendra plus jamais quatre ou cinq arbitres d'une même nationalité car leur politique est d'ouvrir à d'autres pays (on voit arriver des arbitres géorgiens, argentins et japonais au niveau international), on veut quand même qu'ils se grattent la tête au moment de choisir. On est en train de se structurer pour cela. »
Sur le papier, beaucoup de choses qui vont dans le bon sens.. A voir comment ca sera implemente en pratique, et si les arbitres se sentiront effectivement a la fois plus soutenus et mieux formes.
Posté 20 août 2024 - 05:12
La soupe aux choux : vraiment le thème du moment.
Aurélie Groizeleau, seule femme du groupe (elle officie en Pro D2), travaille avec la spécialiste sud-africaine Sherylle Calder pour augmenter son champ de vision et anticiper le déplacement des joueurs. « Je n'ai pas les mêmes capacités physiques que les hommes alors je dois trouver des solutions pour ne pas être en retard sur les actions », explique cette agricultrice qui s'entraîne cinq fois par semaine et qui visionne énormément de rencontres pour mieux décrypter le style de jeu des équipes qu'elle arbitre.
Content d'apprendre que les arbitres regardent le style de jeu des équipes qu'ils arbitrent... Çà facilite l'arbitrage à la maison (entre autres).
Posté 22 août 2024 - 20:36
C’est Jonathan gasnier qui arbitrera à issoire asm/ toulon (sous réserve )
Posté 03 septembre 2024 - 17:41
Posté 03 septembre 2024 - 17:47
j'y comprends plus rien.................................................c'est quoi ces histoires de crabes voir de crocodiles...................
Posté 06 septembre 2024 - 16:36
Posté 06 septembre 2024 - 17:20
Demain on va encore se faire enfler.
Posté 07 septembre 2024 - 07:19
Demain on va encore se faire enfler.
Mais non, mais, non.........................."ca va le faire" ...................ou pas !
Posté 07 septembre 2024 - 07:56
Depuis le 1er juillet 2024, trois nouvelles règles ont fait leur apparition et, après avoir été appliquées lors des tests internationaux de l'été, elles font leur entrée ce week-end en Top 14. À l'occasion d'un stage des arbitres, organisé à Loudenvielle (Hautes-Pyrénées) début août, les nouveaux responsables de l'arbitrage dans l'Hexagone, Romain Poite (48 ans) et Mathieu Raynal (43 ans), qui ont mis un terme à leur carrière récemment, ont pris le temps d'apporter quelques précisions sur ces trois évolutions aux 68 membres (31 arbitres de champ, 22 juges de touche et 15 TMO, arbitres vidéo) du corps arbitral qui exercent dans les Championnats professionnels.
L'objectif : s'assurer que les nouvelles règles ont été parfaitement comprises par les arbitres et qu'ils les appliquent de manière claire et cohérente. « On veut de la clarté pour notre Championnat, insiste Poite. Par expérience, quand il y a de nouvelles règles, on sait qu'il faut être très fermes, frapper très fort au début de leur application pour qu'elles soient rapidement intégrées. Par rapport aux joueurs, aux entraîneurs, on veut que les arbitres délivrent des messages clairs, faciles et lisibles. »
Le croc-roll, cette technique de déblayage dans les rucks, est désormais illicite car, selon les statistiques de World Rugby, elle est responsable de blessures à long terme au niveau des membres inférieurs.
« On peut toujours saisir un adversaire et l'amener au sol, a précisé Raynal à l'aide de vidéos et de captures écran. Mais s'il y a vrille, c'est pénalité. En clair, on peut extraire le gratteur de la zone de plaquage mais s'il y a torsion d'une partie du corps de l'adversaire, c'est faute. À surveiller avec attention, l'endroit où retombe le plaqueur : s'il retombe de tout son poids sur l'adversaire ou cible ses membres inférieurs, ses articulations, c'est très dangereux et cela devient du jeu déloyal. On peut donc remonter à la faute et refuser un essai pour cela. La saison dernière, il y a eu en moyenne 0,9 appel aux TMO par match, si cette moyenne doit monter à 3, ce n'est pas grave, il ne faut plus laisser passer ces fautes. »
Dans le but d'accélérer le jeu après des infractions techniques, les équipes n'auront plus la possibilité de choisir de disputer une mêlée après des coups francs (ou bras cassés). La nouvelle règle est simple mais les arbitres ont immédiatement vu comment elle pouvait être utilisée dans des moments cruciaux par certaines équipes désireuses d'éviter de disputer une mêlée.
« Un exemple, a lancé Raynal, on est à la 78e minute, mon équipe mène 14-10 et, alors qu'on joue à 7 avants contre 8, on doit disputer une mêlée à 5 mètres. C'est facile pour la première ligne d'anticiper l'entrée en mêlée et de forcer l'arbitre à siffler un coup franc pour ne pas avoir à jouer cette mêlée. Donc pour que cette déviance n'existe pas, nous allons devoir avoir des réponses fortes dès les premiers matches. On va prévenir tous les entraîneurs : si une équipe fait en sorte de prendre exprès un coup franc pour ne pas avoir à jouer une mêlée, la consigne donnée aux arbitres, c'est pénalité. Il va falloir être très clair là-dessus. »
Désormais, tout joueur en position de hors-jeu dans le jeu courant doit faire l'action de se replier pour se remettre en jeu au lieu de simplement rester immobile (en attendant d'être remis en jeu par le receveur) car il a été constaté qu'il pouvait ainsi gêner l'équipe adverse et l'empêcher de jouer le ballon comme elle le voulait.
« Concernant cette règle, a expliqué Raynal, World Rugby dissocie les coups de pied longs et les coups de pied courts mais dans le Championnat français, en accord avec World Rugby, on ne va pas faire de différence. C'est quoi un coup de pied long précisément ? Non, on doit être clair et les joueurs devront se replier quelle que soit la longueur du coup de pied pour se remettre en jeu. Encore une fois, il s'agit d'être lisible et, en plus, de donner de l'espace à l'attaque. »
Posté 11 septembre 2024 - 06:02
Le week-end dernier, les nouvelles règles entrées en vigueur le 1er juillet ont fait leur apparition en Top 14, plutôt en douceur, mais celle concernant le hors-jeu devant le botteur a un peu animé les conférences d'après-match. Pénalisé en deuxième période lors de la défaite (22-26) contre Lyon, le talonneur montpelliérain Christopher Tolofua a expliqué : « Ce sont des automatismes à acquérir. Sur les replacements, ça peut arriver (de se faire piéger). Il faut juste gommer ces erreurs-là. C'est une accumulation de détails qui ont fait qu'on était mal placés. C'est à nous de trouver les clés pour que ça se passe mieux. »
« Aujourd'hui, que ce soit sur la règle du hors-jeu, la zone de ruck, on peut toujours faire mieux mais dans l'ensemble, il y a eu une bonne compréhension de la part des joueurs »
Franck Azéma, manager de Perpignan
Mais toutes les équipes avaient travaillé le sujet en amont. Les coachs d'abord, lors de deux journées passées à Loudenvielle début août avec la trentaine d'arbitres officiant en Top 14 et Pro D2. « On a travaillé avec trois arbitres différents, raconte Franck Azéma, le manager de Perpignan. Les images vidéo qu'ils nous ont montré à titre d'exemple étaient très parlantes. Aujourd'hui, que ce soit sur la règle du hors-jeu (où les joueurs ne peuvent plus rester immobiles après un jeu au pied mais faire l'effort de se replier pour se remettre en jeu), la zone de ruck (où les prises crocodiles qui vrillent le corps de l'adversaire lors du plaquage sont interdites), on peut toujours faire mieux mais dans l'ensemble, il y a eu une bonne compréhension de la part des joueurs. »
Certains - tous ceux ayant disputé des rencontres internationales cet été - avaient déjà été exposés à ces nouveaux points de règlement. « J'ai eu la chance de faire la tournée de l'équipe de France cet été, note l'ouvreur de Bayonne Joris Segonds. Et on avait travaillé énormément la problématique du hors-jeu. En plus, en dix, ça change pas mal comparé à la saison dernière. Le plus dur ? C'est d'être obligé de se replier pour se remettre en jeu quand un adversaire tape. Mine de rien, quand on pouvait stagner sur place, ça économisait un peu les joueurs et il y avait beaucoup plus de jeu au pied. Maintenant, ça favorise l'attaque et ce n'est pas plus mal. »
« On a travaillé notamment sur le jeu au pied. Il y a intérêt à vraiment trouver les touches, sinon tu peux te retrouver en danger »
Laurent Travers, président du Racing 92
Les non-internationaux avaient aussi eu l'occasion de bosser le sujet pendant la phase de préparation. Comme dans tous les clubs, au Racing 92, « un arbitre professionnel est venu briefer les joueurs pour qu'ils aient le bon réflexe sur le terrain, explique le président Laurent Travers. On a travaillé notamment sur le jeu au pied. Il y a intérêt à vraiment trouver les touches, sinon tu peux te retrouver en danger. Ou alors, il faut très vite mettre la pression et le botteur, quand il monte, doit s'assurer qu'un autre prend sa place en défense. Dans la réorganisation, ce n'est pas forcément simple. » Cela dépend pour qui, comme le suggère son pilier Eddy Ben Arous en rigolant : « Quand la ligne défensive s'arrête, c'est plutôt les ailiers qui doivent courir pour la remettre en jeu... À eux d'accélérer ! »
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