Je mets ça ici, mais je ne sais pas si c'est la bonne place... Bref, ça fait de la lecture !
Les plaquages hauts, une mauvaise habitude que l'ASM Clermont va devoir corriger
L’ASM a encore payé cher ses mauvaises attitudes au plaquage, dimanche soir, à Bath (40-21). Le staff a mis en place des ateliers la semaine dernière pour tenter de chasser les mauvais réflexes. La seule solution efficace.
Le carton rouge adressé à Giorgi Akhaladze a énormément agité l'environnement clermontois dimanche soir. La décision d’exclure le pilier géorgien après son plaquage haut fut incompréhensible et jugée injuste par la très grande majorité des supporters de l’ASM. On ne va pas rajouter ici de l’huile sur le feu. Il y a bien eu contact entre l’épaule du Clermontois et la tête du trois-quarts centre de Bath Max Ojomoh. Les images l'ont démontré et ce sont d’ailleurs ces images qui ont contraint le référé à prendre sa décision. La protection des joueurs étant la seule règle morale prévalant sur toute autre considération. Le seul hic, c’est que d'une compétition à une autre et d'un match à un autre, les sanctions varient trop. Et tant qu’il n’y aura pas plus de cohérence, le champ des polémiques sera ouvert aux quatre vents.
Trois cartons jaunes et un rouge lors des quatre derniers matchs
Les Clermontois, eux, n’ont d’ailleurs pas bronché après la rencontre. Car ils savaient parfaitement que l’arbitrage ne serait pas le même en Champions Cup. Christophe Urios avait averti son groupe durant la semaine. « En Coupe d’Europe, on le sait que cela se passe comme ça. La semaine dernière, on a souligné le fait que l’on plaquait trop haut. Ce n’est pas d’aujourd’hui. On a été surpris là-dessus. Nous avons mis l’accent sur ce point à l’entraînement en travaillant les plaquages bas. C’est la Coupe d’Europe… Giorgi a engagé le bras et l’épaule à la tête, il n’y a rien à dire… »
Même son de cloche chez les joueurs.
« On ne va pas se trouver d’excuses en incriminant l’arbitre, a réagi Baptiste Jauneau. En plaquant bas, il n’y aura pas de problème. Personnellement, je n’ai pas de souci avec cela. On apprend cela depuis que l’on a commencé le rugby. Mais je ne veux pas remettre la faute sur Giorgi. Il faut que l’on soit tous plus disciplinés. »
Le demi de mêlée a raison, ces attitudes au plaquage sont une mauvaise habitude ces derniers temps. Sur les quatre dernières rencontres, cela a coûté pas moins de trois cartons jaunes et donc un rouge. Beaucoup trop pour ne pas réagir. Des séances spécifiques ont ainsi été conduites lors des séances d’entraînement. Et c’est justement en répétant les bons gestes que les Clermontois parviendront à changer leurs mauvaises habitudes.
Faire que le geste de se baisser devienne naturel
Vincent Clerc est référent « France » concernant le programme de formation au plaquage lancé par World Rugby. Ce fameux cursus proposé aux joueurs ayant été sanctionnés permettant de réduire leur peine d’une semaine s’ils le suivent. Pour l’ancien ailier toulousain, il n’y a pas trente-six solutions pour changer les mauvais réflexes. Cela passe par la répétition d’exercices. Pas uniquement sur des retours vidéo.
« C’est beaucoup une question d’éducation, de réflexe et de positionnement du corps. On voit que certains joueurs, par leur formation rugbystique, ont des réflexes de rester très haut. Et dès qu’il y a de la vitesse avec des changements d’appuis, il y a un gros risque de toucher la tête. Pour changer cela, il y a d’une part la compréhension du geste. Et surtout, d’autre part, la répétition des gestes. Il n’y a que la répétition qui fera que cela deviendra un geste naturel, que cela ne sera plus un effort de se baisser et que cela rentrera dans la panoplie défensive des joueurs concernés. Cela ne peut pas venir uniquement d’une analyse vidéo. »
Les exercices préconisés par World Rugby ne sont pas révolutionnaires. Il s’agit beaucoup de technique individuelle avec des boucliers, avec des ateliers où les joueurs doivent surjouer le geste de se baisser pour mieux l’intégrer. Quelques fois, des fils sont utilisés pour que le plaqueur enregistre plus facilement où il doit passer en dessous. Rien de très marrant, mais ceci est essentiel pour améliorer la sécurité des joueurs. Le plaquage restant dans 75 % des cas la cause principale des commotions cérébrales enregistrées.
Arnaud Clergue (LM - 14/01/25)