Une victoire bonifiée face à Castres (36-20) synonyme de rapproché au classement général : Christophe Urios était un entraîneur satisfait ce samedi. Surtout par le caractère affiché par ses hommes qui ont su s'arracher pour aller inscrire l'essai du bonus offensif après la sirène malgré une usure mentale et physique évidente.
Christophe Urios, entraîneur de l'ASM. "C'était un match difficile. Je nous ai trouvés laborieux et épuisés mentalement. Cela m'a rappelé un peu le match de Toulon. Mais contre Toulon, il y avait aussi eu un manque d'humilité. Il ne faut pas oublier que l'on a fait un enchaînement de neuf rencontres dont trois de phase finale. Et là, nous étions un peu sans ressort. Après, nous avons dominé, on a marqué vite mais... (il souffle) Je m'attendais à un autre match.
Maintenant, je suis très content de la victoire et du bonus. Nous savions qu'il fallait passer par cela pour assurer le top 8. Ces joueurs sont étonnants dans un sens comme dans l'autre. Nous grandissons, nous sommes sur la bonne page et je le dis depuis janvier. Nous avons connu de mauvaises périodes. Je pense à celle entre La Rochelle et Oyonnax. Il y a eu le match à Bordeaux que je ne m'explique pas trop. Mais je nous sens mieux. On a de meilleures connexions, c'est plus facile. On gagne des matchs importants en marquant des essais, on se crée des occasions... On avance. Ce qui m'a fait plaisir aujourd'hui, c'est la prise de responsabilité des mecs. On a perdu ce bonus deux fois et on est allé le chercher deux fois. Ce n'était pas propre, ce n'était pas top, mais on ne s'est jamais désunis. On a grandi aujourd'hui. Car nous n'avions pas forcément les ressources, mais on a su aller chercher ce match. On a gagné petit sans forcément jouer la partition que l'on avait prévue. Ce qui est important, c'est la victoire. Et c'est en ce sens que nous avons grandi.
Maintenant, il reste deux matchs. Il reste dix points à distribuer. Il faudra en prendre le maximum pour assurer ce top 8".
Newsome (6,5). L’Australien avait surement à cœur de se racheter de sa sortie mitigée à Perpignan. Ce samedi, il a été dans presque tous les bons coups. Il marque le deuxième essai de Clermont (16e), mais il a été omniprésent sur le front de l’attaque en s’intercalant dans le bon tempo.
Delguy (8). Il était encore "tout feu tout flammes" sur la pelouse du Michelin. En première période, surtout, il a allumé des mèches aux quatre coins du terrain dans son style imprévisible. Sur les ballons de pression de Jauneau, il est allé chercher deux munitions importantes en début de match.
Darricarrère (7). Un match d’abord sans relief avec d’entrée un en-avant de passe sur la première action. Effacé, puis remplacé par Hériteau à la mi-temps avant de revenir juste avant l’heure de jeu pour marquer un essai en force (71e), son deuxième en deux matchs et son troisième de la saison après celui marqué au match aller fin janvier.
Moala, encore en manque de rythme
Moala (5). Un vrai match de reprise pour l’international Tongien qui a semblé en manque de rythme. Il n’a jamais vraiment réussi à mettre l’équipe dans l’avancée. Remplacé par Darricarrère (59e).
Jurand (8). L’ailier marche sur l’eau en cette fin de saison. En marquant ses 11e et 12e essais, l’ancien briviste est devenu le meilleur réalisateur clermontois toutes compétitions confondues. Dans la foulée de sa performance contre les Sharks, il a montré encore une redoutable efficacité dans les zones de marques avec deux essais qui étaient loin d’être faits au départ. Avec 56 mètres balles en main, il a porté le danger à de nombreuses reprises. Impeccable aussi en défense.
Urdapilleta (6). Face à son ancien club, l’ouvreur avait à cœur de briller. Comme d’habitude, il s’est livré sans compter. Il a été un animateur précieux en variant les plaisirs entre l’attaque de la ligne et le jeu au pied qui amène le premier essai de Jurand. Il fait aussi un bon quatre sur cinq face aux perches. Il est en revanche impliqué sur les deux essais castrais où il rate ses plaquages alors qu’il semblait handicapé par son épaule droite meurtrie plus tôt sur un plaquage tarnais (38e). Remplacé par Giral (75e).
Jauneau (6,5). Une grosse activité encore en défense à l’image de ce plaquage offensif sur le pilier droit Thomas. Ses coups de pied de pression ont été pour la plupart précis. Remplacé par Bézy (52e) qui a joué juste dans le money time pour aller chercher le bonus offensif.
Kremer (7,5). Plus gros plaqueur de son équipe encore (12), l’Argentin a cassé du Castrais, mais il a été aussi très en vue dans le jeu dynamique où il a multiplié les charges.
Lee (7). De gros plaquages offensifs à son actif. Il a été le porteur des avants clermontois le plus efficace avec 21 mètres parcourus ballon en main. Remplacé par Hémery (53e) qui s’est signalé notamment en volant un ballon en touche sur lancer adverse.
Sowakula (7,5). Il n’a pas tout bien fait dans ce match, mais l’essai qu’il marque après la sirène, synonyme de bonus offensif, vaut cher, très cher. Auparavant, il avait été actif dans le jeu, mais n’avait pas beaucoup franchi. Il a été aussi pénalisé à deux reprises.
Simmons (7,5). Un match énorme... comme d’habitude. Omniprésent dans le combat au près, il a survolé les débats à l’image de ce renvoi qu’il capte de manière autoritaire après l’essai de Darricarrère.
Beria, un peu à court de jus ?
Jedrasiak (6,5). Une belle moisson en touche. Il a été aussi adroit sur les renvois et actif ballon en mains avec onze mètres gagnés. Remplacé par Lanen (59e).
Slimani (6). Un match sobre et efficace comme d’habitude. Impeccable en mêlée fermée. Remplacé par Ojovan (30e avant de revenir à la 68e) qui, lui aussi, manque encore de rythme. Le Moldave a notamment perdu un ballon au contact.
Beheregaray (5,5). Précis dans ses lancers en touche. Il a fait le job. Remplacé par Fourcade (30e) qui a apporté son dynamisme. Un retour magnifique, mais vain sur l’ailier Hulleu sur le premier essai castrais en deuxième période (60e). À son passif, deux lancers en touche imprécis en fin de match dans des zones de marque. Sans conséquence au final.
Beria (6). Le pilier gauche a semblé moins fringant, moins tonique que lors de ses dernières sorties, ce qui est logique au regard de son temps de jeu lors de ces dernières semaines, même si c’est lui qui remet l’équipe dans l’avancée sur le deuxième essai. Il perd un ballon au contact puis râle auprès de l’arbitre ce qui a couté trois points. Remplacé par Falgoux (30e) qui est en phase de reprise. Pénalisé à deux reprises, il revient progressivement à son meilleur niveau.