Au rythme où il enchaîne les matchs, Lucas Tauzin (9 matchs, dont 5 au centre et 4 à l’aile) pourrait bien exploser son temps de jeu depuis ses débuts professionnels, en 2017 au Stade Toulousain. C’est le signe de la confiance du staff, Christophe Urios en tête.
En recrutant un joueur biberonné à Toulouse depuis l’âge de 17 ans (il en a 26), le coach clermontois savait que le pari comportait certaines variables liées aux particularismes du club haut-garonnais.
« Ce n’est jamais facile pour un joueur imprégné de la culture de la gagne de ce club d’en partir. Lucas a fait ce choix. Moi, je le trouvais intéressant car on sentait un potentiel physique intéressant, capable de jouer à l’aile ou au centre. Après, ce n’est jamais évident pour un joueur de quitter le Stade Toulousain. Ils sont formatés. D’ailleurs, ils ne sont pas nombreux à réussir ailleurs », constate Christophe Urios.
Pour l’instant, Lucas Tauzin est un joueur de l’ASM qui joue. Un joueur qui n’a pas encore donné sa pleine mesure même si certaines de ses attitudes et initiatives sur le terrain sont riches de promesses. « Quand je l’ai rencontré, poursuit le coach clermontois, je lui ai fixé deux challenges : qu’il nous amène cette culture de la gagne, la rage de se battre et qu’il s’intègre à quelque chose de nouveau. Je ne le connaissais pas, il est arrivé sur la pointe des pieds ».
Et qu’a donc découvert Urios chez ce joueur, privé des matchs importants quand il évoluait à Toulouse ?
« Au début, c’est un garçon assez froid. Il ne se livre pas facilement. Et puis, hop, il s’ouvre ! Aujourd’hui, il est dans cette démarche. Il a pris sa place dans notre groupe, ce qui était important ».
Le discret Tauzin s’est donc glissé dans l’effectif clermontois, visiblement en toute humilité. « Il ne parle pas du Stade Toulousain, il a vraiment tourné la page, précise Urios. Il est engagé dans notre projet. Humainement, il s’ouvre, mais il est encore assez loin de ce qu’il pourrait donner. Lucas, c’est un écorché vif, un affect ».
Ce samedi soir, face au Leinster, il jouera au poste d’ailier. « Avec nous, il a joué centre, ailier mais aujourd’hui, il est plus performant sur l’aile par rapport à ce que l’on veut faire. Cela ne veut pas dire qu’il ne jouera pas à nouveau au centre ».
Lucas Tauzin, c’est aussi la patte toulousaine. « On sent cette éducation, confirme Urios. Notamment sur le jeu debout. Il est toujours en recherche de ça. À Toulouse, la différence est qu’ils sont tous en recherche de ce jeu, ce qui facilite la connexion entre eux. Nous, on veut aussi aller vers ça, cela fait partie de l’évolution de notre jeu. Mais aujourd’hui, on n’est pas encore tous connectés, parce que ça demande des courses de soutien particulières », détaille le coach de l’ASM.
En attendant, pour Lucas Tauzin, ce match face au Leinster reste un formidable rendez-vous pour asseoir un peu plus son statut de cadre du jeu clermontois.