Pourquoi faire long
Grill il est nul c'est tout de sa faute avec moi rien de tout ça ne serait arrivé.
Pipi à Mendoza - Affaires Jaminet & Jegou/Auradou
#781
Posted 21 August 2024 - 16:48 PM
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#782
Posted 21 August 2024 - 17:02 PM
Pourquoi faire long
Grill il est nul c'est tout de sa faute avec moi rien de tout ça ne serait arrivé.
Il pourrait meme oser un truc du genre : "voila on paie les années d'errance de nos prédécesseurs"
#783
Posted 21 August 2024 - 17:11 PM
Il pourrait meme oser un truc du genre : "voila on paie les années d'errance de nos prédécesseurs"
Les cons ça osent tout ...
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#784
Posted 22 August 2024 - 05:18 AM
ce servir de ces affaires dont le drame du jeune Narjissi c'est vraiment dégueulasse
#785
Posted 22 August 2024 - 06:49 AM
Et attends, il démarre en disant qu'il a préféré attendre un peu avant de parler.ce servir de ces affaires dont le drame du jeune Narjissi c'est vraiment dégueulasse
Il me semble pourtant qu'il a parlé très rapidement après l'affaire Mendoza et que sur le drame du jeune Narjissi, l'attente est toute relative puisqu'il a disparu il y a 2 semaines.
#786
Posted 22 August 2024 - 11:15 AM
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#787
Posted 22 August 2024 - 11:48 AM
on est bien d'accord mais il n'empêche que ça fait un peu opportuniste de ce grand mélange
#788
Posted 22 August 2024 - 11:52 AM
on est bien d'accord mais il n'empêche que ça fait un peu opportuniste de ce grand mélange
Oui. Mais faut être bien naïf pour croire que si cette succession d'événements étaient arrivés sous l'ère Laporte, ses opposants n'auraient rien dit...
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#789
Posted 22 August 2024 - 12:07 PM
#790
Posted 22 August 2024 - 12:30 PM
ce servir de ces affaires dont le drame du jeune Narjissi c'est vraiment dégueulasse
La plupart des co-listier de Codorniou, sont des exclus de la liste à Grill qui a mis fin à un certain nombre de privilèges comme les invitations à Gogo ou les places gratuites à profusion, normal qu'ils soient aigris !
#791
Posted 22 August 2024 - 12:51 PM
Oui. Mais faut être bien naïf pour croire que si cette succession d'événements étaient arrivés sous l'ère Laporte, ses opposants n'auraient rien dit...
Le plus choquant avec Codorniou c'est quand même qu il envisage de mettre Guirado a la place de Lhermet
Il sait pas gérer un équipe qui gagne lui, il n a toujours fait que des discours de défaites
#792
Posted 22 August 2024 - 14:21 PM
Oui. Mais faut être bien naïf pour croire que si cette succession d'événements étaient arrivés sous l'ère Laporte, ses opposants n'auraient rien dit...
Oui mais là c'était pas pareil, ils méritaient
#793
Posted 22 August 2024 - 17:37 PM
Quelle que soit l'issue de cette affaire, quelle que soit la version que la justice retiendra des événements survenus dans l'intimité de la chambre 603 de l'hôtel Diplomatic de Mendoza et qui ont abouti à la mise en examen pour « viol avec violence en réunion » d'Hugo Auradou et d'Oscar Jegou, le 7 juillet au petit matin, alors que les premières lueurs du soleil rougissaient la cordillère des Andes au pied de laquelle la ville du centre-ouest de l'Argentine est nichée, entre 5 h 29 et 8 h 35, la vie de M.* (le nom de la plaignante a été volontairement masqué) a basculé.
M., 39 ans, avait pris un nouveau départ quelques mois plus tôt, après s'être séparée du père de ses enfants. Un point final à dix-sept ans de vie commune à Buenos Aires. Une séparation difficile, houleuse, selon le père de l'intéressée, que nous avons rencontré le 9 août dans le cabinet de l'avocate de M., maître Natacha Romano.
Le couple a cependant réussi à trouver un arrangement, M. conservant la garde de sa fille tandis que son ancien compagnon est resté vivre près de la capitale au côté de l'aîné, dont la mère a le nom tatoué sur la peau.
Cadette d'une fratrie de trois, M. est issue de la classe moyenne argentine. Père avocat et retraité après un petit destin politique local, mère au foyer, famille sans histoire. En début d'année, la mère séparée est retournée chez ses parents, accompagnée de sa fille et de son chien, en attendant de pouvoir trouver un logement.
« On a tout fait pour la convaincre de revenir ici, à Mendoza », raconte son père. Lors de son audience du 6 août devant les procureurs, M. a évoqué son rôle de mère, un job assumé « vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept ». « M. touche le loyer d'un appartement que je lui ai offert, comme je l'ai fait pour chacun de mes enfants », poursuit l'homme de 73 ans.
« Elle est très présente, nous aide à la maison ou pour les tâches administratives, aux côtés de ses frères. » Les parents épaulent leur fille financièrement mais qu'importe, disent-ils. Leur maison, coquette mais sans prétention, est assez grande pour accueillir leurs enfants et petits-enfants à chaque fois qu'ils le souhaitent. La tradition du déjeuner du dimanche y est solide, en dépit des obligations de chacun.
Samedi 6 juillet, 20 heures. Bottes blanches un peu limées, jean et haut à manches longues noir, petite veste assortie soulignant le blond de sa longue chevelure, M. débarque à l'improviste chez son amie D. accompagnée de son frère. C'est grâce à ce dernier que les deux femmes ont fait connaissance trois ans auparavant.
Jusqu'à il y a peu, le frère de M. vivait d'ailleurs dans ce même complexe résidentiel où un groupe de joyeux voisins âgés de 37 à 42 ans, selon le témoignage de la mère de M., aime se retrouver dans l'appartement de D. Le benjamin de la fratrie est séparé lui aussi, et très proche de son aînée de deux ans.
Ces dernières années, M., a d'ailleurs passé beaucoup de temps chez son frère lorsqu'elle était à Mendoza. Les amis du trentenaire semblent constituer l'essentiel du tissu social de M. dans la ville. Dans son témoignage, D. décrira son amie comme quelqu'un de « tranquille » et « dotée d'empathie ».
Ce jour-là, le frère de M. est accompagné de sa fille, qui retrouve sa cousine. Les deux enfants, qui s'adorent et qu'une seule année sépare, rattrapent le temps perdu. D. est à moitié en pyjama. Le plan est simple et spontané : un apéro du samedi soir, entre amis, avec les petits pour ceux qui en ont. Des voisins se joignent à la petite assemblée. Aucun n'a, a priori, l'intention de sortir.
Comme pour toute soirée argentine digne de ce nom, l'emblématique cocktail mélangeant Fernet et Coca s'invite à la fête. La fille de M. regarde des dessins animés à la télévision pendant que la petite troupe s'amuse. Dans sa déposition, M. dit avoir tiré une latte sur un joint et bu quelques verres. Son frère quitte peu de temps après les lieux.
Tandis que les verres de Fernet s'enchaînent, l'un des convives - D. assurera dans son témoignage face à la procureure Daniela Chaler qu'elle ne sait plus de qui il s'agit - lance l'idée de sortir danser. Il est environ 1 h 30. Le petit groupe demande à M. si elle est partante. Depuis qu'elle est de retour à Mendoza, les sorties sont rares pour la mère séparée. Deux fois, et jamais en boîte.
« Le fait de voir d'autres personnes m'a donné l'élan pour monter dans le taxi, j'étais rassurée sur le fait qu'il n'allait rien se passer »
M., la plaignante
Elle hésite. Elle n'est « ni douchée, ni changée, ni prête à sortir danser », comme elle le précisera dans sa deuxième déposition face aux magistrats. Sa tenue est ordinaire. Les images publiées sur les réseaux sociaux, où elle se présente toujours impeccablement coiffée et maquillée, en témoignent : M. est exigeante quant à son apparence. « Ma fille a une malédiction. Elle a toujours été très belle », confie son père dans un mélange de fierté et d'affliction.
Adolescente, elle a été élue « reine des Vendanges » de Mendoza, ce qui n'est pas rien dans cette ville considérée comme la capitale argentine de la viticulture. À l'époque, on venait même la chercher depuis les départements voisins pour qu'elle participe aux concours de beauté, raconte le père.
Après avoir terminé le lycée, M. a quitté le foyer familial pour poursuivre son rêve de devenir mannequin. Elle s'est alors installée chez une tante, à La Plata. Pas vraiment la capitale, située à 60 km de là. Mais plus près des projecteurs. Buenos Aires est venu ensuite. M. y a trouvé une chambre dans une pension de jeunes filles du centre-ville, aux abords du Congrès, le siège du parlement.
Dans sa déposition du 6 août, la plaignante a raconté avoir fait quelques couvertures de magazines dans sa jeunesse et collaboré avec un créateur de mode en vue. Par la suite, elle a travaillé dans l'administration et en tant qu'assistante de direction au sein de plusieurs entreprises. La dernière en date, quittée fin 2022, réputée, est l'une de ces licornes, ces start-up, qui font la fierté albiceleste à Wall Street.
Il est 1 h 30, ce dimanche 7 juillet. Dans l'appartement de la résidence, la fille de M. somnole sur le canapé. M. a finalement décidé de sortir. Elle attend que D. s'apprête. En compagnie d'un autre ami, les deux femmes et l'enfant quittent ensuite les lieux. Direction la maison des parents de M., où la fillette à moitié endormie est déposée vers 2 h 30. M. prévient sa mère qu'elle sort danser avec son amie.
Le groupe prend la route du Wabi Fun Club, une discothèque récente au look vaguement futuriste située à une quinzaine de kilomètres de là. Les DJ d'Argentine et d'ailleurs y animent parfois des soirées événementielles.
Le défilé de voitures qui se déploie le samedi soir devant le gigantesque cube de béton en atteste : bien que planté au milieu de nulle part, le club est l'un des plus en vue de Mendoza. Il compte une vaste piste de danse au rez-de-chaussée, une cabine de DJ érigée à mi-hauteur tandis qu'un espace VIP en forme de « U » surplombe l'ensemble.
M., D. et leur ami s'y présentent vers 3 heures. Ils achètent une bouteille de Fernet et du Coca. D. envoie un message au responsable des relations publiques de l'établissement, une connaissance. L'homme est rejoint par la petite bande sur la plateforme où se trouve la cabine du DJ. D'après la déposition de M. du 6 août, le responsable RP lui demande alors si elle compte venir à la boîte de nuit gratuitement à l'avenir.
« C'était la première fois qu'il me voyait, et il nous a donné des bracelets VIP », dit-elle. Les trois amis, ainsi qu'une quatrième qu'ils ont rejointe sur place, gravissent l'escalier menant à l'espace VIP. La table réservée pour les joueurs du quinze de France se trouve juste en face des marches. Le petit groupe se mêle à la foule et commence à danser.
Rapidement, M. fait la connaissance d'Hugo Auradou, qui se trouve au bar. En voyant le deuxième-ligne français, l'Argentine lui donne « 30 ou 35 ans, pour sa taille et son gabarit », (le joueur en a en réalité 21 depuis le 20 juillet, tout comme Oscar Jegou).
Elle ignore qui il est. Perçoit simplement qu'il est étranger au son des quelques mots qu'ils parviennent à échanger. « J'ai découvert le lendemain qu'il était français », déclarera-t-elle aux magistrats. L'homme et la femme dansent. Boivent des verres. S'embrassent.
Selon la déposition de M., Hugo Auradou la prend ensuite par la main et l'emmène vers les toilettes du salon VIP. Dans un premier temps, elle assure qu'elle ne « comprend pas pourquoi ». Puis elle aurait deviné ses intentions et fait signe à la personne chargée de la sécurité et présente devant la porte de ne pas les laisser entrer.
La même scène se serait répétée à deux reprises à l'étage inférieur, toujours d'après la déposition de M. Ni le chef de la sécurité du Wabi, ni les images de vidéosurveillance de l'établissement ne confirmeront pourtant ses dires, comme le soulignera l'avis rendu le 12 août par le procureur Dario Nora justifiant la décision de remise en liberté d'Hugo Auradou et d'Oscar Jegou.
Bientôt, M. est « ivre » et se sent « étourdie ». Hugo Auradou l'amène vers la sortie. Là, affirme-t-elle, le joueur lui propose dans un anglais rudimentaire : « I drinking for my hotel Diplomatic. » M. l'assure : elle « ne (veut) pas avoir de relations sexuelles ». D'ailleurs, elle n'est « pas épilée ». Mais si c'est pour boire un verre, elle accepte. Les deux sortent du Wabi en se tenant par la main et se dirigent vers un taxi.
La présence dans le véhicule d'un autre homme, un joueur du quinze de France, accompagné d'une femme, la tranquillise, dit-elle aux magistrats. « Le fait de voir d'autres personnes m'a donné l'élan pour monter, j'étais rassurée sur le fait qu'il n'allait rien se passer. » Le chauffeur de taxi, lui, évoquera « une ambiance détendue et légère » dans le véhicule. À 5 h 12, M. envoie un message à D. pour la prévenir qu'elle part avec un joueur de rugby.
Quelques minutes plus tard, les voici à l'hôtel Diplomatic, où loge l'équipe de France. D'après les images des caméras de sécurité consultées par L'Équipe, il est 5 h 24 quand M. et Hugo Auradou rejoignent le sixième étage.
La chambre 603 est située juste en face de l'ascenseur. Visiblement ivre, Hugo Auradou essaie d'ouvrir la porte, mais il n'a pas de pass et frappe à la porte. Il enfouit sa main dans la poche de son jean, d'où il fait tomber son téléphone. M. le ramasse. Alors qu'elle se relève, il l'attrape par les cheveux puis l'embrasse en baissant son pantalon et son caleçon jusqu'à mi-cuisse.
M. est, dit-elle, « très gênée ». Elle remonte le pantalon du joueur, lequel, de sa main droite, lui attrape brièvement le cou. M. lui parle calmement durant plusieurs secondes, puis l'embrasse. Il baisse à nouveau légèrement son pantalon.
M. semble lui dire non et lui montre la caméra de sécurité. Trois longues minutes s'écoulent avant que le joueur ne reprenne le chemin de l'ascenseur pour aller chercher une carte magnétique lui permettant d'ouvrir la porte. Tandis que M. avance pour l'accompagner, il la repousse dans un geste non violent, mais peu élégant.
M. attend devant la porte de la chambre. Elle range dans sa poche le téléphone d'Auradou et sort le sien de son sac. Il est 5 h 29. Elle envoie un message vocal à son amie D. « Je suis partie avec un joueur de rugby étranger. Je suis à son hôtel. Alors ne m'attends pas, d'accord ? Écoute le message. » Deux minutes plus tard, Hugo Auradou remonte muni du sésame. Ils entrent.
C'est à ce moment précis que tout aurait basculé. Comme très souvent dans ce type d'affaires, ni caméras de surveillance ni témoins ne peuvent départager les versions. Or, celles-ci divergent radicalement dès lors que la porte de la chambre 603 se referme.
Entendus le 8 août, Hugo Auradou et Oscar Jegou évoquent un acte parfaitement consenti et sans aucune violence. « Je fais deux mètres et Oscar 1,90 m, si on l'avait frappée, on aurait pu la tuer, ou la laisser dans un état déplorable, surtout si cela avait duré trois heures », témoigne Auradou.
Le rugbyman assure que c'est M., « plus expérimentée, qui prenait l'initiative » et insiste : il n'a « jamais été violent » envers sa partenaire et à « aucun moment (celle-ci) n'a demandé à partir, n'a crié ou demandé à rentrer chez elle ».
Le joueur déclare avoir fait une courte vidéo alors que M. lui faisait une fellation, avant d'envoyer les images vers un groupe Snapchat comptant neuf personnes. Il assure que M. était d'accord. Lors de son audition, M. contestera l'existence d'une telle vidéo.
« Nous sommes innocents », a conclu le joueur. Oscar Jegou parle pour sa part de « plaisir partagé pendant la relation sexuelle », laquelle aurait duré huit à dix minutes, et affirme que « tout était consenti ». Il ajoute qu'il n'a jamais « vu Hugo être violent, ni frapper la fille, ou l'empêcher de sortir de la chambre ».
Le récit fait par la plaignante, on le sait, est tout autre. À peine à l'intérieur, elle aurait constaté qu'il n'y a pas de boissons alcoolisées. Aurait demandé à aller aux toilettes puis à rentrer chez elle, en espagnol et en anglais. « Please I am going to my home. » Selon elle, Auradou lui fait signe de la tête qu'il n'en est pas question.
M. qualifie la suite de « boucherie ». D'après les images de la caméra de sécurité, Oscar Jegou pénètre à son tour dans la chambre à 5 h 37. Six minutes se sont écoulées. Dans ses déclarations, M. parle pourtant d'un écart d'environ une heure entre son arrivée et celle du second joueur.
Elle se sent traitée « comme un bout de viande », affirme avoir été forcée à des actes sexuels avec les deux hommes en même temps, « outragée », « soumise », « humiliée » par des « monstres qui ont ruiné (sa) vie ».
Dès que la porte de la chambre 603 se referme, les versions divergent : « Boucherie » pour la jeune femme, « Relation consentie » pour les joueurs
Les heures passent. Par la fenêtre, M. voit l'aube se lever sur Mendoza. Elle pense à sa fille, qui a perdu une dent la veille et à qui elle voudrait déposer une pièce sous l'oreiller. Mais Hugo Auradou, dit-elle, la tient en tenaille entre ses jambes, l'« agresse » et la « maltraite » à chaque fois qu'elle tente de sortir du lit.
« Je me suis rendue, soumise, pour ne plus recevoir de coups », déclarera-t-elle. Quand le joueur s'endort enfin, M. s'extirpe du lit. Elle aurait alors attrapé son sac à main posé sur le meuble télé de la chambre. Saisi une carte magnétique de l'hôtel et le briquet d'Hugo Auradou, posés juste à côté. Cela pourra lui servir plus tard, comme « preuve », de ce qu'il s'est passé, dira-t-elle.
D'après l'avis rendu par la procureure Daniela Chaler le 9 août, elle quitte ce qu'elle désignera comme la « chambre de l'enfer » à 8 h 26, jette un coup d'oeil à la caméra de sécurité, arrange sa coiffure le temps de faire venir l'ascenseur avant de s'engouffrer dans celui-ci. Elle y croise, sans l'identifier, Patrick Arlettaz, l'entraîneur adjoint du quinze de France.
Dans le hall du Diplomatic, elle assure voir « beaucoup de monde » porter les couleurs de l'équipe de France et commence, dit-elle, à « paniquer ». Elle ne pense qu'à rentrer chez elle et à se reposer. Elle commande un taxi devant l'entrée de l'hôtel, monte dans le véhicule, s'assoit, bascule la tête vers l'arrière et ne prononce pas un mot du trajet, dira-t-elle.
Lorsqu'elle arrive chez ses parents, peu avant 9 heures, une coupure d'électricité a frappé le quartier. Les clés du portail électrique ne lui sont d'aucun secours et elle doit frapper à la porte. C'est sa mère qui vient ouvrir.
« Je l'ai trouvée très nerveuse, pâle, et j'ai vu comme un bleu. (...) Elle m'a dit qu'elle était sortie avec un joueur de rugby, quelque chose comme ça. Elle n'était pas bien et elle m'a dit qu'elle voulait aller se coucher », déclarera la mère à la procureure le 18 juillet. M. aurait avalé deux anxiolytiques et des anti-inflammatoires avant d'aller s'allonger auprès de sa fille sans même se déshabiller.
Elle n'ouvrira les yeux que vers 17 heures. Elle a « la gueule de bois ». La douleur se réveille, elle aussi. M. a mal partout, va aux toilettes et découvre les marques sur son corps. Tandis qu'elle raconte la séquence de l'hôtel à sa mère, elle lève son t-shirt et se met à pleurer.
« Je ne suis pas une sainte mais ça (les faits dénoncés) ne peut pas se produire. Je ne peux pas le concevoir », témoignera plus tard la mère devant les procureurs. Elle conseille à sa fille de porter plainte ou, à tout le moins, de prendre contact avec Natacha Romano, l'avocate qui l'a accompagnée lors de sa séparation.
À 17 h 11, M. envoie à D. le premier d'une longue série de messages vocaux sur WhatsApp, trente-trois en tout. Peinant à articuler, vraisemblablement toujours sous l'effet de l'alcool et des médicaments, elle commence par vanter les charmes d'Hugo Auradou sur un ton amusé tout en décrivant ses blessures.
« Il m'a défoncée... défoncée... », dit-elle. Au cinquième message échangé avec son amie, elle précise : « Le mec ne me laissait pas partir, il ne voulait pas que je m'en aille. Je lui disais, "please, I'm going to my house, it's very late". » Dans la foulée, elle envoie à son amie une photo éphémère montrant ses blessures.
Les messages entre les deux femmes s'enchaînent et se croisent. À 17 h 55, D. dit qu'elle comprend qu'on puisse aimer ce genre de relations mais « il y a une limite M., tu n'es pas un objet, tu comprends. Tu n'es pas une poupée gonflable, il ne peut pas te jeter par terre, te tirer par les jambes, te mettre un gnon au visage (...) Le mec t'a battue, tu comprends ? (...) Ça parle aussi beaucoup de toi, dans le sens qu'il faut que tu t'aimes meuf. » « Oui, je sais. Oui, le mec super obsessionnel, il ne me laissait pas rentrer chez moi », répond M. à son amie.
À 17 h 59, M. confie à sa mère son « envie de porter plainte ». À 18 h 08, D. lui recommande de parler dans un premier temps avec « Nacha », Natacha Romano, son avocate. À 18 h 45, pour la première fois, M. prononce le mot « abus » et dit à son amie : « Ils m'ont violée. »
Dans sa déposition du 6 août, elle dira : « Elle (D.) m'a fait prendre conscience de la gravité de ce qui m'était arrivé. » À 20 h 04, elle comparaît devant le procureur adjoint, Gonzalo Nazar, et enregistre sa plainte.
Le protocole de protection des victimes de délits sexuels est alors automatiquement activé. M. ne connaît pas le nom des joueurs. Dans sa plainte, elle les appelle « le brun » et « le petit blond ». Quelques heures plus tard, la justice de Mendoza parvient à identifier Hugo Auradou et Oscar Jegou et lance un mandat d'arrêt national et international.
M. est auscultée par la médecin légiste qui relève de nombreuses marques sur son corps. Des photos sont prises. Le certificat établi fait état de quinze blessures, principalement des ecchymoses, dont une logée sous l'oeil gauche, ainsi que des écorchures sur la clavicule et l'omoplate gauche.
En dépit de la fatigue, elle tient le coup. Elle passe une bonne partie de la nuit et de la journée du lendemain à l'hôpital afin de mener les examens médicaux dans les meilleurs délais. On lui prescrit une batterie de médicaments afin d'apaiser la douleur et prévenir contre les maladies sexuellement transmissibles. Les relations sexuelles ont eu lieu sans protection.
« Elle est en état de choc. Elle regarde un point fixe. Il faut qu'elle élève sa fille. Comment sa vie peut-elle revenir à la normale après ça ? »
La mère de la plaignante
À quoi ressemble la vie de M. depuis cette nuit où tout a basculé ? Elle et son entourage décrivent une descente aux enfers. Dans son témoignage, la plaignante dit ne pas regarder la télévision ni lire les informations.
Mais certaines rumeurs lui sont parvenues, comme celle laissant entendre qu'elle est une escort ou une « chercheuse d'or ». « Je viens d'une bonne famille. J'ai des valeurs et des principes. J'ai plus de vingt ans d'expérience professionnelle et j'ai gagné ma vie. (...) J'ai travaillé quatre ans dans les ressources humaines au sein d'une entreprise multinationale (...) et on m'a humiliée à la télévision en disant que (j'étais) une prostituée VIP », témoignera-t-elle.
M. a été hospitalisée à deux reprises dans les jours qui ont suivi les faits. Selon son entourage, elle fait des cauchemars, subit des attaques de panique, se sent persécutée. N'ose plus sortir de peur qu'on la reconnaisse, a honte. Lors de son audition, elle a déclaré avoir perdu 15 kg en un mois.
« Ce n'est plus la même », affirme son amie D. lors de son témoignage, le 17 juillet. « Elle est en état de choc. (...) Elle regarde un point fixe. Il faut qu'elle élève sa fille. (...) Comment sa vie peut-elle revenir à la normale après ça ? », interrogeait sa mère devant le procureur, le 18 juillet.
Toute la famille est dévastée. Le père, auquel les faits ont été cachés dans les premières heures, s'est frappé la tête contre les murs en apprenant l'affaire. Le frère cadet, qui était à ses côtés avant la virée au Wabi, est anéanti. L'aîné, avocat, tente de l'accompagner sur le plan juridique. Tous font bloc autour d'elle. L'enfant de M. ne sait rien pour l'instant.
M. « est détruite mais elle doit faire bonne figure devant sa fille. Je ne sais pas ce que ma soeur serait capable de faire s'ils étaient relâchés », confiait le frère aîné... quelques jours avant la remise en liberté d'Hugo Auradou et d'Oscar Jegou, le 12 août.
Du fait des contradictions apparues dans les dépositions de la plaignante et les images de vidéosurveillance, le parquet a en effet conclu à la remise en liberté des deux joueurs. Des conclusions « complètement biaisées »,selon l'avocate de M. et qui laissent entrevoir un abandon complet des charges.
Sept semaines ont passé. En Argentine, les réformes ultralibérales du président Javier Milei, le retour de Marcelo Gallardo sur le banc de River Plate, la plainte contre l'ex-président Alberto Fernandez pour coups et blessures sur son ancienne conjointe ont pris le relais dans le carrousel de l'actualité.
Remis en liberté sous condition après avoir été arrêtés, placés en centre de détention, puis en résidence surveillée, Oscar Jegou et Hugo Auradou n'ont pas encore récupéré leur passeport mais ils ont bon espoir de voir l'ensemble des charges bientôt abandonnées. Leurs avocats sont sur le point de déposer une demande de non-lieu, laquelle pourrait aboutir à un prochain retour en France.
« Ce qui nous intéresse, c'est que ces joueurs qui sont innocents puissent rentrer dans leur pays. Être là-bas est un accident de parcours qui a des conséquences pour eux. J'espère que nous aurons cette décision la semaine prochaine », a confié l'un de leurs avocats, maître Antoine Vey, à L'Équipe.
En attendant, le Palois et le Rochelais résident aux côtés de la mère d'Hugo Auradou dans la maison trouvée par l'ancien joueur argentin Rodrigo Roncero au moment du déclenchement de l'affaire. Ils continuent de s'entretenir, histoire de rester en forme.
« Ils ne se laissent pas aller et font tout ce qu'ils peuvent pour que cette histoire ait le moins de conséquences sportives possible s'ils sont en mesure de rentrer », assure maître Vey. M., elle aussi, se trouve toujours à Mendoza. L'entourage, très protecteur, fait barrage et nos multiples sollicitations auprès de son avocate pour la rencontrer sont restées vaines. M. reste pour l'heure avec ses confusions, sa souffrance et son statut de victime présumée.
- Silhouette and ZACH like this
#794
Posted 22 August 2024 - 18:34 PM
Oui. Mais faut être bien naïf pour croire que si cette succession d'événements étaient arrivés sous l'ère Laporte, ses opposants n'auraient rien dit...
Puisqu'on te dit que rien de tout ça ne serait arrivé avec Nanard
#795
Posted 22 August 2024 - 20:39 PM
Théorie qui se vérifie dans 100% des cas d'ailleurs mais vous n'êtes pas prêt pour voir la lumière.
- Silhouette and Bougnat et Breton like this
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