Aller au contenu


Photo
- - - - -

Les dérives du rugby


  • Veuillez vous connecter pour répondre
412 réponses à ce sujet

#166 RCV06

RCV06

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 53 316 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Mandelieu la Napoule
  • Mon club:

Posté 02 novembre 2024 - 08:00

Ugo Mola début septembre, en précisant que des règles sont malgré tout en vigueur au Stade Toulousain. J'ai plus envie de présenter aux joueurs un chimiste qui leur explique ce qu'ils sont susceptibles de prendre ou pas, plutôt que de leur dire : "Le jour où tu prends ça, t'es viré, t'es dehors, ou on ne te paie que la moitié de ta prime d'éthique !" Il faut qu'on arrive à éduquer, à informer. Ce n'est pas qu'en réprimandant ou en punissant qu'on réglera le problème. C'est aussi en informant, en discutant et en partageant. »

 

Il est bien gentil Mola, mais les gens qui prennent une drogue quelle qu'elle soit savent très bien qu ils prennent un truc dangereux qui peut les détruire, mais ils le prennent quand même ça s'appelle l addiction.

Le chimiste peut bien leur expliquer tout ce qu il veut ça ne changera rien, sinon les photos dégueulasses sur les paquets de clopes seraient efficaces et pourtant ça ne marche pas.


  • Silhouette et InASMWeTrust aiment ceci

#167 Le gaulois 63

Le gaulois 63

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 591 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Clermont
  • Mon club:

Posté 02 novembre 2024 - 19:44

Nos alcooliques ont du talent

#168 ZACH

ZACH

    Joueur de Pro D2

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 2 893 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Clermont FD
  • Mon club:

Posté 06 novembre 2024 - 14:22

Qq aurait il l’article du MO de ce jour ?

Merci 

 

Faits Divers - "Les grandes affaires du rugby" : bagarre, coups de machette… À Millau, nuit d’effroi pour les joueurs de Clermont

#169 RCV06

RCV06

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 53 316 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Mandelieu la Napoule
  • Mon club:

Posté 06 novembre 2024 - 15:47

 

Qq aurait il l’article du MO de ce jour ?

Merci 

 

Faits Divers - "Les grandes affaires du rugby" : bagarre, coups de machette… À Millau, nuit d’effroi pour les joueurs de Clermont

 

En juillet 2014, les joueurs de Clermont de passage à Millau furent agressés à la sortie d’une boîte de nuit. Un épisode d’une grande violence où des internationaux furent confrontés aux maux les plus terribles de notre époque.

 

C’est une nuit glaçante d’été, un engrenage qui aurait pu être dramatique et qui nous a démontré que tout costauds qu’ils sont, des rugbymen professionnels peuvent se retrouver dans la tourmente la plus imprévisible. Juillet 2014, le groupe de Clermont entraîné par Franck Azéma part en stage d’avant saison à Falgos (Pyrénées-Orientales) et fait escale à Millau (Aveyron). Une soirée libre est prévue, les joueurs la passent dans un bar, le Yoda Café, puis dans une boîte de nuit, "La Suite". On imagine très bien les images, et la progression dramatique, comme au cinéma : une première partie de soirée idyllique ambiance détendue et bon enfant, puis une montée de la tension à mesure que les joueurs arrivent dans la boîte de nuit. On a dépassé minuit, les esprits s’échauffent et les comportements se laissent aller ; pas du côté des joueurs, ils se savent forcément épiés, mais dans un endroit public on ne choisit pas ses commensaux. Dans la chaleur et la promiscuité, les choses peuvent vite basculer, un frôlement, un malentendu… Mais en l’espèce l’atmosphère ne se raidira vraiment qu’à la fermeture de l’établissement vers 4 heures du matin.
Au secours d’une fille importunée

 

Les spécialistes et les professionnels du monde de la nuit le disent souvent, c’est souvent sur les parvis et les parkings, au moment de la dispersion que les mèches s’allument. On sent une petite agitation. Un petit groupe entoure une fille et l’importune, scène qu’un homme courageux ne peut tolérer.

On a parlé d’insultes grossières, puis on évoquera plus tard après enquête, des gestes agressifs. Un homme enserre la gorge de la jeune fille, l’autre lui agrippe le bras. Aurélien Rougerie s’interpose, et repousse l’un des énergumènes, petits voyous locaux en fait. Geste ferme mais sans en rajouter dans l’agressivité.

Ce fut sans l’un des gestes les plus courageux du trois-quarts aux 76 sélections, formés à défier les rudes défenses adverses, il y a  forcément appris le goût du défi physique, mais en cette nuit estivale, il n’y a pas d’arbitre, ni de règlements, ni de carrière à assurer. Aurélien Rougerie se retrouve dans la peau de n’importe quel citoyen témoin d’une agression, il n’est pas sûr du tout d’ailleurs que les petites frappes millavoises l’aient reconnu. On imagine que la masse et les muscles du joueur ont pu faire son effet, au moins sur le moment.

L’intervention a le mérite de secourir la jeune fille, mais elle ne calme pas les esprits loin de là. Vexés de voir leur force contrée, les voyous se répandent en insultes et en menaces de toutes sortes jusqu’à la sentence classique : "Je vais revenir, je vais t’attraper, je vais te crever" avant de décamper en scooter. Il est possible qu’à ce moment-là, les joueurs de Clermont aient pris cette prédiction pour des paroles en l’air.

Horde sauvage en scooter

L’enquête démontrera que l’agresseur vexé fila chez un copain en rameuta d’autres pour se livrer à une expédition punitive. 30 minutes s’écoulent et les joueurs ainsi que quelques supporteurs et clients lambda retournent à leur hôtel par petits groupes, alors qu’un orage vient d’éclater.

Sous la pluie, un petit groupe où figurent Aurélien Rougerie, Julien Pierre et Benjamin Kayser se voit soudain entouré par une dizaine d’individus à scooter, galvanisés par l’effet de groupe. À leur tête le mauvais garçon offensé une demi-heure plus tôt. Ils forment une horde sauvage casquée, mais surtout armée : couteaux, machette, palettes et panneaux ramassés sur un chantier. Les jeunes en scooter mettent pied à terre et tentent de frapper tout de suite aussi bien les joueurs que des fêtards qui les entourent, dont l’un enterre sa vie de garçon avec des amis. La violence est inouïe, malgré leur expérience de la lutte physique, les joueurs se retrouvent au rang de ces anonymes, victimes de l’ensauvagement de la société. "Ils frappent tout de suite sans chercher à discuter. Tout va très vite. C’était très violent. Ils étaient prêts à tuer, à donner la mort", racontera une victime plus tard. Trois joueurs sont physiquement atteints, Aurélien Rougerie qui pare un coup de pelle, coude en avant, c’est sa tête qui était visée. Le talonneur Benjamin Kayser a moins de chance, il est atteint au bras, au cou et à l’épaule dans ce déchaînement de violence.

Mais le plus meurtri, c’est le deuxième ligne Julien Pierre. Il ne peut échapper à un coup de machette qui lui entaille profondément une hanche et lui arrache un cri de douleur. "Il a tout simplement été ouvert comme un animal", dira son avocat Me Fribourg. Le joueur sera opéré pour ça, sans séquelles trop graves, mais il restera trois semaines sans pouvoir jouer. "Ici, on est en Aveyron pas à Paris", aurait dit un agresseur, dans une logique clanique. L’enquête démontrera que les impétrants n’étaient pas non plus des Aveyronais pure souche, renforçant la débilité de leur démarche. La ville de Millau porta d’ailleurs plainte dans cette affaire vu le tort causé par ces tristes citoyens.
Robin Teillet, anonyme pris dans la tourmente

 

Quatre autres personnes furent blessées, dont un jeune Millavois qui accompagnait les joueurs est lui aussi sérieusement blessé à une main en luttant aux côtés de Benjamin Kayser. Il s’appelle Robin Teillet. Il est le seul à avoir témoigné ouvertement de ces deux minutes d’enfer au micro de RMC. "Le guet-apens a eu lieu quand on ramenait les joueurs de l’ASM à leur hôtel, qui est à 550 m environ de la boîte de nuit. À environ 350 m de la boîte, j’ai vu deux scooters arriver devant nous, avec des lames. Il y avait des joueurs isolés, donc ils ont pris le premier groupe. J’ai vu Benjamin Kayser, qui était devant moi, commencer à se faire agresser à l’arme blanche. Il était touché, donc j’ai essayé de m’interposer pour calmer les choses et pour qu’il n’ait pas des blessures trop graves. Et là, j’ai pris un coup de lame dans la main gauche."

Le jeune Millavois poursuit. "Je pense que si je n’avais pas eu ma main, ça aurait été sûrement bien plus grave que ça car c’est ma tête qui était visée. Ils ont certainement cru que j’y allais pour les agresser à leur tour. Je sais qu’un autre joueur est arrivé en courant et ça les a fait fuir. Quand ils ont vu toutes les personnes de la rue courir après eux, ils sont partis. Le temps que les pompiers arrivent, les agresseurs n’étaient déjà plus là. Ça a duré une minute et trente secondes maximum. Je ne sais plus si les agresseurs étaient à visage découvert ou pas. Après, c’est très flou. Je ne me rappelle pas réellement de tout car c’est allé très vite." Le courageux jeune homme devra prendre la direction du commissariat pour une déposition puis de l’hôpital pour une opération express. "J’ai été hospitalisé en même temps que Benjamin Kayser et Julien Pierre. À l’hôpital, ils ont d’abord fait passer les deux blessures les plus importantes, donc Pierre, qui avait peut-être un organe vital touché, puis Kayser, qui avait une grosse plaie à l’avant-bras. Moi, ce n’était que la main. C’était grave, mais sans plus. C’est le tendon du petit doigt qui a été touché et j’en ai pour trois semaines d’ITT (Incapacité temporaire totale). J’ai eu 15 points de suture et j’ai des lésions au tendon. Ça n’a pas l’air très grave, j’arrive quand même à bouger mon petit doigt. Morgan Parra est monté à l’hôpital, il est passé me voir dans la chambre avant qu’on m’opère. Ils m’ont opéré vers 5 h 30 et je suis reparti le dimanche vers 12 h 00. J’ai revu Rougerie à l’identification, au commissariat, et on a échangé quelques mots dans le couloir. Jean-Marc Lhermet (directeur sportif de Clermont) m’a aussi remercié d’avoir "participé"."

 

Contactés par nos soins, Aurélien Rougerie, Benjamin Kayser, et Julien Pierre n’ont pas voulu revenir sur cette nuit d’enfer. Traumatisés, ils avaient fait quelques déclarations sans entrer dans les détails, quelques jours après le guet-apens. Ils s’étaient exprimés à leur arrivée à Falgos en restant volontairement dans un certain flou. "Mais il est des choses que l’on ne peut pas dire à cause de l’enquête à la demande des policiers", confessa en préambule Rougerie "C’était inévitable, ils voulaient en découdre avec nous", enchaîna Kayser. "On est parti de la boîte dès les premières insultes, poursuit Rougerie. On a mis notre orgueil dans notre poche, mais ils nous attendaient devant la porte pour nous attaquer. On a pourtant tout fait pour l’éviter. […] Je crois que cet accident de la vie va resserrer la vie du groupe."

 

De son côté Robin Treillet préféra "positiver" en conservant le caractère épique de cet épisode : "Physiquement, ça va. C’est vrai que j’ai un peu de mal à dormir et je ne mange pas beaucoup non plus. Je ne sais pas si c’est le contrecoup de l’opération ou de l’agression. Mais concrètement, c’est l’histoire de ma vie. J’ai passé quatre heures avec un joueur international et un autre qui joue dans un des plus grands clubs européens. Je préfère le prendre en rigolant plutôt que me dire qu’on a quasiment failli y passer. Je n’ai pas envie d’imaginer que ça aurait pu être bien plus grave que ça. Au final, c’est plus de peur que de mal. »
Des prévenus confus et contradictoires

Les agresseurs furent vite identifiés par la police locale, la plupart étaient déjà connus pour divers méfaits. Ils furent incarcérés pour quelques semaines avant de comparaître devant le Tribunal Correctionnel de Rodez en mars 2017. Ils étaient au nombre de six dans le box à répondre du chef d’accusation de "violences volontaires avec armes", une qualification finalement bien légère. "Si les coups avaient été donnés sur des zones vitales, les conséquences auraient été dramatiques. Les suspects peuvent s’estimer chanceux de ne pas comparaître devant une cour d’assises", expliqua Maître Fribourg, le conseil de deux des trois joueurs de l’ASM. De ce procès on se souvient de l’extrême médiocrité des accusés. Ils auraient pu après tout revendiquer leurs actes, ou les justicier ou alors s’en excuser. À la place, on ne vit qu’une débauche de confusion, propos vagues, et minimalistes jusqu’à se rejeter entre eux la responsabilité des faits les plus graves. En bons professionnels dépourvus d’atouts majeurs, leurs avocats s’en tinrent à une défense d’une logique… Désarmante. La violence était tellement manifeste qu’ils n’avaient d’autre choix que de s’appuyer sur les fluctuations et les contradictions de leurs clients. On les entendit demander la relaxe au motif "Qu’on ne sait toujours pas qui a fait quoi" dans cette affaire. De la logique à la limite du sophisme. Y croyaient-ils en leur for intérieur ?

 

Mais de ce procès, on retient aussi la force des mots de l’accusation et des parties civiles. Des phrases tranchantes. À la mi-journée, le procureur de la République avait dénoncé "une agression gratuite, préméditée et d’une extrême violence" commise par "des voyous qui n’ont pas supporté que des armoires à glace viennent leur donner des leçons sur leur secteur". Dans la Dépêche du Midi, on put lire sous l’excellente plume de Marie-Christine Bessou : "Au-dessus de cette mêlée où les coups de poing pleuvent aussi, la fameuse machette, digne d'une scène comme au "Rwanda", semble s’être baladée de main en main sans qu’aucun ne reconnaisse l’avoir utilisée." On en saurait mieux résumer le discours filandreux des acteurs du drame. "Les joueurs victimes dans ce dossier sont taillés pour le défi physique sur le terrain, mais ne sont pas préparés à faire face à des attaques quasi tribales", poursuivit maître Sigaud, le conseil de Benjamin Kayser.

Le tribunal correctionnel de Rodez ne mit pas longtemps pour prononcer son verdict :tous coupables. Après 45 minutes de délibéré, il prononça des sanctions lourdes, un à quatre ans de prison avec mandats de dépôt à l’audience. Deux d’entre eux, les plus sévèrement punis, firent appel pour voir leur peine confirmée par la cour d’appel de Montpellier neuf mois plus tard. Ainsi se termina cette terrible affaire où des joueurs confirmés, célébrés se retrouvèrent relégués au rang de simples mortels au cœur d’une nuit d’effroi.


  • ASM.fanclub.metz, cocotte 63, Arverne03 et 5 autres aiment ceci

#170 ZACH

ZACH

    Joueur de Pro D2

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 2 893 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Clermont FD
  • Mon club:

Posté 06 novembre 2024 - 19:09

En juillet 2014, les joueurs de Clermont de passage à Millau furent agressés à la sortie d’une boîte de nuit. Un épisode d’une grande violence où des internationaux furent confrontés aux maux les plus terribles de notre époque.

 

C’est une nuit glaçante d’été, un engrenage qui aurait pu être dramatique et qui nous a démontré que tout costauds qu’ils sont, des rugbymen professionnels peuvent se retrouver dans la tourmente la plus imprévisible. Juillet 2014, le groupe de Clermont entraîné par Franck Azéma part en stage d’avant saison à Falgos (Pyrénées-Orientales) et fait escale à Millau (Aveyron). Une soirée libre est prévue, les joueurs la passent dans un bar, le Yoda Café, puis dans une boîte de nuit, "La Suite". On imagine très bien les images, et la progression dramatique, comme au cinéma : une première partie de soirée idyllique ambiance détendue et bon enfant, puis une montée de la tension à mesure que les joueurs arrivent dans la boîte de nuit. On a dépassé minuit, les esprits s’échauffent et les comportements se laissent aller ; pas du côté des joueurs, ils se savent forcément épiés, mais dans un endroit public on ne choisit pas ses commensaux. Dans la chaleur et la promiscuité, les choses peuvent vite basculer, un frôlement, un malentendu… Mais en l’espèce l’atmosphère ne se raidira vraiment qu’à la fermeture de l’établissement vers 4 heures du matin.
Au secours d’une fille importunée

 

Les spécialistes et les professionnels du monde de la nuit le disent souvent, c’est souvent sur les parvis et les parkings, au moment de la dispersion que les mèches s’allument. On sent une petite agitation. Un petit groupe entoure une fille et l’importune, scène qu’un homme courageux ne peut tolérer.

On a parlé d’insultes grossières, puis on évoquera plus tard après enquête, des gestes agressifs. Un homme enserre la gorge de la jeune fille, l’autre lui agrippe le bras. Aurélien Rougerie s’interpose, et repousse l’un des énergumènes, petits voyous locaux en fait. Geste ferme mais sans en rajouter dans l’agressivité.

Ce fut sans l’un des gestes les plus courageux du trois-quarts aux 76 sélections, formés à défier les rudes défenses adverses, il y a  forcément appris le goût du défi physique, mais en cette nuit estivale, il n’y a pas d’arbitre, ni de règlements, ni de carrière à assurer. Aurélien Rougerie se retrouve dans la peau de n’importe quel citoyen témoin d’une agression, il n’est pas sûr du tout d’ailleurs que les petites frappes millavoises l’aient reconnu. On imagine que la masse et les muscles du joueur ont pu faire son effet, au moins sur le moment.

L’intervention a le mérite de secourir la jeune fille, mais elle ne calme pas les esprits loin de là. Vexés de voir leur force contrée, les voyous se répandent en insultes et en menaces de toutes sortes jusqu’à la sentence classique : "Je vais revenir, je vais t’attraper, je vais te crever" avant de décamper en scooter. Il est possible qu’à ce moment-là, les joueurs de Clermont aient pris cette prédiction pour des paroles en l’air.

Horde sauvage en scooter

L’enquête démontrera que l’agresseur vexé fila chez un copain en rameuta d’autres pour se livrer à une expédition punitive. 30 minutes s’écoulent et les joueurs ainsi que quelques supporteurs et clients lambda retournent à leur hôtel par petits groupes, alors qu’un orage vient d’éclater.

Sous la pluie, un petit groupe où figurent Aurélien Rougerie, Julien Pierre et Benjamin Kayser se voit soudain entouré par une dizaine d’individus à scooter, galvanisés par l’effet de groupe. À leur tête le mauvais garçon offensé une demi-heure plus tôt. Ils forment une horde sauvage casquée, mais surtout armée : couteaux, machette, palettes et panneaux ramassés sur un chantier. Les jeunes en scooter mettent pied à terre et tentent de frapper tout de suite aussi bien les joueurs que des fêtards qui les entourent, dont l’un enterre sa vie de garçon avec des amis. La violence est inouïe, malgré leur expérience de la lutte physique, les joueurs se retrouvent au rang de ces anonymes, victimes de l’ensauvagement de la société. "Ils frappent tout de suite sans chercher à discuter. Tout va très vite. C’était très violent. Ils étaient prêts à tuer, à donner la mort", racontera une victime plus tard. Trois joueurs sont physiquement atteints, Aurélien Rougerie qui pare un coup de pelle, coude en avant, c’est sa tête qui était visée. Le talonneur Benjamin Kayser a moins de chance, il est atteint au bras, au cou et à l’épaule dans ce déchaînement de violence.

Mais le plus meurtri, c’est le deuxième ligne Julien Pierre. Il ne peut échapper à un coup de machette qui lui entaille profondément une hanche et lui arrache un cri de douleur. "Il a tout simplement été ouvert comme un animal", dira son avocat Me Fribourg. Le joueur sera opéré pour ça, sans séquelles trop graves, mais il restera trois semaines sans pouvoir jouer. "Ici, on est en Aveyron pas à Paris", aurait dit un agresseur, dans une logique clanique. L’enquête démontrera que les impétrants n’étaient pas non plus des Aveyronais pure souche, renforçant la débilité de leur démarche. La ville de Millau porta d’ailleurs plainte dans cette affaire vu le tort causé par ces tristes citoyens.
Robin Teillet, anonyme pris dans la tourmente

 

Quatre autres personnes furent blessées, dont un jeune Millavois qui accompagnait les joueurs est lui aussi sérieusement blessé à une main en luttant aux côtés de Benjamin Kayser. Il s’appelle Robin Teillet. Il est le seul à avoir témoigné ouvertement de ces deux minutes d’enfer au micro de RMC. "Le guet-apens a eu lieu quand on ramenait les joueurs de l’ASM à leur hôtel, qui est à 550 m environ de la boîte de nuit. À environ 350 m de la boîte, j’ai vu deux scooters arriver devant nous, avec des lames. Il y avait des joueurs isolés, donc ils ont pris le premier groupe. J’ai vu Benjamin Kayser, qui était devant moi, commencer à se faire agresser à l’arme blanche. Il était touché, donc j’ai essayé de m’interposer pour calmer les choses et pour qu’il n’ait pas des blessures trop graves. Et là, j’ai pris un coup de lame dans la main gauche."

Le jeune Millavois poursuit. "Je pense que si je n’avais pas eu ma main, ça aurait été sûrement bien plus grave que ça car c’est ma tête qui était visée. Ils ont certainement cru que j’y allais pour les agresser à leur tour. Je sais qu’un autre joueur est arrivé en courant et ça les a fait fuir. Quand ils ont vu toutes les personnes de la rue courir après eux, ils sont partis. Le temps que les pompiers arrivent, les agresseurs n’étaient déjà plus là. Ça a duré une minute et trente secondes maximum. Je ne sais plus si les agresseurs étaient à visage découvert ou pas. Après, c’est très flou. Je ne me rappelle pas réellement de tout car c’est allé très vite." Le courageux jeune homme devra prendre la direction du commissariat pour une déposition puis de l’hôpital pour une opération express. "J’ai été hospitalisé en même temps que Benjamin Kayser et Julien Pierre. À l’hôpital, ils ont d’abord fait passer les deux blessures les plus importantes, donc Pierre, qui avait peut-être un organe vital touché, puis Kayser, qui avait une grosse plaie à l’avant-bras. Moi, ce n’était que la main. C’était grave, mais sans plus. C’est le tendon du petit doigt qui a été touché et j’en ai pour trois semaines d’ITT (Incapacité temporaire totale). J’ai eu 15 points de suture et j’ai des lésions au tendon. Ça n’a pas l’air très grave, j’arrive quand même à bouger mon petit doigt. Morgan Parra est monté à l’hôpital, il est passé me voir dans la chambre avant qu’on m’opère. Ils m’ont opéré vers 5 h 30 et je suis reparti le dimanche vers 12 h 00. J’ai revu Rougerie à l’identification, au commissariat, et on a échangé quelques mots dans le couloir. Jean-Marc Lhermet (directeur sportif de Clermont) m’a aussi remercié d’avoir "participé"."

 

Contactés par nos soins, Aurélien Rougerie, Benjamin Kayser, et Julien Pierre n’ont pas voulu revenir sur cette nuit d’enfer. Traumatisés, ils avaient fait quelques déclarations sans entrer dans les détails, quelques jours après le guet-apens. Ils s’étaient exprimés à leur arrivée à Falgos en restant volontairement dans un certain flou. "Mais il est des choses que l’on ne peut pas dire à cause de l’enquête à la demande des policiers", confessa en préambule Rougerie "C’était inévitable, ils voulaient en découdre avec nous", enchaîna Kayser. "On est parti de la boîte dès les premières insultes, poursuit Rougerie. On a mis notre orgueil dans notre poche, mais ils nous attendaient devant la porte pour nous attaquer. On a pourtant tout fait pour l’éviter. […] Je crois que cet accident de la vie va resserrer la vie du groupe."

 

De son côté Robin Treillet préféra "positiver" en conservant le caractère épique de cet épisode : "Physiquement, ça va. C’est vrai que j’ai un peu de mal à dormir et je ne mange pas beaucoup non plus. Je ne sais pas si c’est le contrecoup de l’opération ou de l’agression. Mais concrètement, c’est l’histoire de ma vie. J’ai passé quatre heures avec un joueur international et un autre qui joue dans un des plus grands clubs européens. Je préfère le prendre en rigolant plutôt que me dire qu’on a quasiment failli y passer. Je n’ai pas envie d’imaginer que ça aurait pu être bien plus grave que ça. Au final, c’est plus de peur que de mal. »
Des prévenus confus et contradictoires

Les agresseurs furent vite identifiés par la police locale, la plupart étaient déjà connus pour divers méfaits. Ils furent incarcérés pour quelques semaines avant de comparaître devant le Tribunal Correctionnel de Rodez en mars 2017. Ils étaient au nombre de six dans le box à répondre du chef d’accusation de "violences volontaires avec armes", une qualification finalement bien légère. "Si les coups avaient été donnés sur des zones vitales, les conséquences auraient été dramatiques. Les suspects peuvent s’estimer chanceux de ne pas comparaître devant une cour d’assises", expliqua Maître Fribourg, le conseil de deux des trois joueurs de l’ASM. De ce procès on se souvient de l’extrême médiocrité des accusés. Ils auraient pu après tout revendiquer leurs actes, ou les justicier ou alors s’en excuser. À la place, on ne vit qu’une débauche de confusion, propos vagues, et minimalistes jusqu’à se rejeter entre eux la responsabilité des faits les plus graves. En bons professionnels dépourvus d’atouts majeurs, leurs avocats s’en tinrent à une défense d’une logique… Désarmante. La violence était tellement manifeste qu’ils n’avaient d’autre choix que de s’appuyer sur les fluctuations et les contradictions de leurs clients. On les entendit demander la relaxe au motif "Qu’on ne sait toujours pas qui a fait quoi" dans cette affaire. De la logique à la limite du sophisme. Y croyaient-ils en leur for intérieur ?

 

Mais de ce procès, on retient aussi la force des mots de l’accusation et des parties civiles. Des phrases tranchantes. À la mi-journée, le procureur de la République avait dénoncé "une agression gratuite, préméditée et d’une extrême violence" commise par "des voyous qui n’ont pas supporté que des armoires à glace viennent leur donner des leçons sur leur secteur". Dans la Dépêche du Midi, on put lire sous l’excellente plume de Marie-Christine Bessou : "Au-dessus de cette mêlée où les coups de poing pleuvent aussi, la fameuse machette, digne d'une scène comme au "Rwanda", semble s’être baladée de main en main sans qu’aucun ne reconnaisse l’avoir utilisée." On en saurait mieux résumer le discours filandreux des acteurs du drame. "Les joueurs victimes dans ce dossier sont taillés pour le défi physique sur le terrain, mais ne sont pas préparés à faire face à des attaques quasi tribales", poursuivit maître Sigaud, le conseil de Benjamin Kayser.

Le tribunal correctionnel de Rodez ne mit pas longtemps pour prononcer son verdict :tous coupables. Après 45 minutes de délibéré, il prononça des sanctions lourdes, un à quatre ans de prison avec mandats de dépôt à l’audience. Deux d’entre eux, les plus sévèrement punis, firent appel pour voir leur peine confirmée par la cour d’appel de Montpellier neuf mois plus tard. Ainsi se termina cette terrible affaire où des joueurs confirmés, célébrés se retrouvèrent relégués au rang de simples mortels au cœur d’une nuit d’effroi.

Merci RCV



#171 nain jaune

nain jaune

    Joueur de Fédérale 1

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 2 061 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Nord Limagne
  • Mon club:

Posté 06 novembre 2024 - 21:18

 

Qq aurait il l’article du MO de ce jour ?

Merci 

 

Faits Divers - "Les grandes affaires du rugby" : bagarre, coups de machette… À Millau, nuit d’effroi pour les joueurs de Clermont

 

Pour le coup, je ne vois pas en quoi cet article, parle des dérives du rugby. Enfin bon.



#172 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 997 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 07 novembre 2024 - 07:08

je sais pas où le mettre ailleurs ...

 

À Romans, l'émotion d'un club de rugby à nouveau touché par un drame Plus de 2000 personnes ont rendu mercredi hommage à Nicolas Dumas, mort samedi des suites d'une fusillade devant une discothèque ardéchoise. Le jeune rugbyman jouait au RC Romans-Péage, un club déjà éprouvé l'an dernier par le meurtre de Thomas, lors d'un bal à Crépol (Drôme).

 

La petite foule se disperse ; on s'attarde une dernière fois devant roses blanches, bougies et mots d'adieu griffonnés. Des enfants ont déniché un ballon et alignent instinctivement les passes, en cercle, sur le terrain, pour s'aérer la tête et se dégourdir les pattes. Des sourires reviennent et les discussions abandonnent leur ton feutré dans la buvette du club-house, où copains et coéquipiers sont réunis à l'écart des journalistes, après le temps suspendu du recueillement, des pleurs et de l'abattement.

 
 

La nuit tombe sur le stade Donnadieu et la vie ovale reprend son cours et ses réflexes, au terme de la marche blanche organisée mercredi après-midi en hommage à Nicolas Dumas, à Romans-sur Isère (Drôme), qui a réuni plus de 2 000 personnes, dans un silence pesant, derrière les parents dévastés du joueur, qui évoluait comme arrière ou ailier au RC Romans-Péage (RCRP).

Nicolas a succombé samedi matin, à 22 ans, à une blessure par balle à la tête. Victime d'une fusillade déclenchée par un homme cagoulé et vêtu de noir devant le Seven, une discothèque de Saint-Péray (Ardèche), dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, vers 2h30, lors d'une soirée Halloween. Deux suspects, dont le tireur présumé (âgé de 19 ans), ont été interpellés lundi, dans cette affaire où la piste d'une tentative de racket serait privilégiée par les enquêteurs.

C'est un nouveau deuil à porter pour le RCRP, qui survient un an après le meurtre de Thomas P., un autre joueur du club, jeune talonneur décédé d'un coup de couteau, à 16 ans, lors d'un bal de campagne à Crépol (Drôme). Un drame qui avait suscité une émotion nationale, doublée d'une polémique politique. « Il va falloir reprendre un travail psychologique, constate amèrement Tristan Tardy, co-président du club, en pensant à ses joueurs. On demande à ceux qui s'en sortent mieux d'aider ceux qui vont moins bien. »

 
 
0f365.jpg
 
Des fleurs et des ballons entourent la photo du jeune joueur. (A. Martin/L'Équipe)
Un lâcher de ballons mais pas de discours

La cellule psychologique du SAMU de Valence est déjà intervenue, « pour détecter les plus affectés ». Le dirigeant explique avoir eu deux fois Florian Grill, le président de la FFR, au téléphone. « Il m'a apporté son soutien et je l'ai rappelé pour obtenir le report de nos rencontres à domicile le week-end prochain », poursuit Tardy. Puis il souffle une anecdote : « Un gamin de 9 ans m'a dit qu'il voulait arrêter de jouer "parce que les rugbymen se font tuer." »

Nicolas, après Thomas. Réunis en photo, maillot de leur club bleu ciel et blanc sur le dos, sur une banderole - « À jamais dans nos coeurs » - installée sur les poteaux d'un côté du terrain. « Tristesse et colère », lit-on sur une autre bannière, manuscrite, accrochée au grillage. « Le club est touché deux fois, explique Jean-Louis, le chauffeur de car attaché au club, qui semble tanguer entre espoir et désarroi. Ces joueurs, ce sont mes rayons de soleil. L'an dernier, on a réussi à les redresser, mais il y avait déjà de la haine. On va les aider encore une fois, mais c'est difficile. C'est fou l'insécurité qui règne à l'heure actuelle... »

Plusieurs participants à cette marche blanche, dont le départ était donné devant la maison familiale de la victime, étaient également présents lors de cette funeste nuit du Seven. Julien et Simon, coéquipiers de Nicolas, y étaient, mais n'ont pas voulu s'exprimer, comme le reste de l'équipe. En revanche, Louis* et Clara se tenaient également dans la file d'attente et ont assisté Nicolas une dizaine de minutes, au sol, jusqu'à l'arrivée des pompiers. « Il s'est effondré direct, raconte Clara. Je pense que l'objectif était de faire le plus de dégâts possible (la fusillade a également fait deux blessés, dont un vigile). Ils voulaient montrer de quoi ils étaient capables. »

« Je lui ai prodigué les premiers soins, reprend Louis, qui maîtrise les gestes de secourisme. On l'a "tenu" au maximum avant la prise en charge par les secours. » Louis et Clara ne connaissaient pas Nicolas et ne sont pas membres du RCRP. Mais ils estimaient leur présence nécessaire à cette marche blanche, qui s'est achevée par un lâcher de ballons, accompagné d'applaudissements, mais sans volontaire suffisamment vaillant pour prendre le micro et assumer l'émotion d'un discours. Car « on voulait l'accompagner jusqu'au bout », conclut Louis.

*Le prénom a été changé à la demande du témoin.

 
 

  • ZACH aime ceci

#173 bazooka

bazooka

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 13 092 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Cournon
  • Mon club:

Posté 07 novembre 2024 - 11:17

Encore une fois.

Et encore une fois le terme de meurtre utilisé pour qualifier un nouvel assassinat.

Des ordures qui font des kilomètres et des kilomètres pour ouvrir le feu ou planter d'autres individus sont des ASSASSINS.



#174 ZACH

ZACH

    Joueur de Pro D2

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 2 893 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Clermont FD
  • Mon club:

Posté 07 novembre 2024 - 13:20

 

je sais pas où le mettre ailleurs ...

 

À Romans, l'émotion d'un club de rugby à nouveau touché par un drame Plus de 2000 personnes ont rendu mercredi hommage à Nicolas Dumas, mort samedi des suites d'une fusillade devant une discothèque ardéchoise. Le jeune rugbyman jouait au RC Romans-Péage, un club déjà éprouvé l'an dernier par le meurtre de Thomas, lors d'un bal à Crépol (Drôme).

 

 

La petite foule se disperse ; on s'attarde une dernière fois devant roses blanches, bougies et mots d'adieu griffonnés. Des enfants ont déniché un ballon et alignent instinctivement les passes, en cercle, sur le terrain, pour s'aérer la tête et se dégourdir les pattes. Des sourires reviennent et les discussions abandonnent leur ton feutré dans la buvette du club-house, où copains et coéquipiers sont réunis à l'écart des journalistes, après le temps suspendu du recueillement, des pleurs et de l'abattement.

 
 

La nuit tombe sur le stade Donnadieu et la vie ovale reprend son cours et ses réflexes, au terme de la marche blanche organisée mercredi après-midi en hommage à Nicolas Dumas, à Romans-sur Isère (Drôme), qui a réuni plus de 2 000 personnes, dans un silence pesant, derrière les parents dévastés du joueur, qui évoluait comme arrière ou ailier au RC Romans-Péage (RCRP).

Nicolas a succombé samedi matin, à 22 ans, à une blessure par balle à la tête. Victime d'une fusillade déclenchée par un homme cagoulé et vêtu de noir devant le Seven, une discothèque de Saint-Péray (Ardèche), dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, vers 2h30, lors d'une soirée Halloween. Deux suspects, dont le tireur présumé (âgé de 19 ans), ont été interpellés lundi, dans cette affaire où la piste d'une tentative de racket serait privilégiée par les enquêteurs.

C'est un nouveau deuil à porter pour le RCRP, qui survient un an après le meurtre de Thomas P., un autre joueur du club, jeune talonneur décédé d'un coup de couteau, à 16 ans, lors d'un bal de campagne à Crépol (Drôme). Un drame qui avait suscité une émotion nationale, doublée d'une polémique politique. « Il va falloir reprendre un travail psychologique, constate amèrement Tristan Tardy, co-président du club, en pensant à ses joueurs. On demande à ceux qui s'en sortent mieux d'aider ceux qui vont moins bien. »

 
 
0f365.jpg
 
Des fleurs et des ballons entourent la photo du jeune joueur. (A. Martin/L'Équipe)
Un lâcher de ballons mais pas de discours

La cellule psychologique du SAMU de Valence est déjà intervenue, « pour détecter les plus affectés ». Le dirigeant explique avoir eu deux fois Florian Grill, le président de la FFR, au téléphone. « Il m'a apporté son soutien et je l'ai rappelé pour obtenir le report de nos rencontres à domicile le week-end prochain », poursuit Tardy. Puis il souffle une anecdote : « Un gamin de 9 ans m'a dit qu'il voulait arrêter de jouer "parce que les rugbymen se font tuer." »

Nicolas, après Thomas. Réunis en photo, maillot de leur club bleu ciel et blanc sur le dos, sur une banderole - « À jamais dans nos coeurs » - installée sur les poteaux d'un côté du terrain. « Tristesse et colère », lit-on sur une autre bannière, manuscrite, accrochée au grillage. « Le club est touché deux fois, explique Jean-Louis, le chauffeur de car attaché au club, qui semble tanguer entre espoir et désarroi. Ces joueurs, ce sont mes rayons de soleil. L'an dernier, on a réussi à les redresser, mais il y avait déjà de la haine. On va les aider encore une fois, mais c'est difficile. C'est fou l'insécurité qui règne à l'heure actuelle... »

Plusieurs participants à cette marche blanche, dont le départ était donné devant la maison familiale de la victime, étaient également présents lors de cette funeste nuit du Seven. Julien et Simon, coéquipiers de Nicolas, y étaient, mais n'ont pas voulu s'exprimer, comme le reste de l'équipe. En revanche, Louis* et Clara se tenaient également dans la file d'attente et ont assisté Nicolas une dizaine de minutes, au sol, jusqu'à l'arrivée des pompiers. « Il s'est effondré direct, raconte Clara. Je pense que l'objectif était de faire le plus de dégâts possible (la fusillade a également fait deux blessés, dont un vigile). Ils voulaient montrer de quoi ils étaient capables. »

« Je lui ai prodigué les premiers soins, reprend Louis, qui maîtrise les gestes de secourisme. On l'a "tenu" au maximum avant la prise en charge par les secours. » Louis et Clara ne connaissaient pas Nicolas et ne sont pas membres du RCRP. Mais ils estimaient leur présence nécessaire à cette marche blanche, qui s'est achevée par un lâcher de ballons, accompagné d'applaudissements, mais sans volontaire suffisamment vaillant pour prendre le micro et assumer l'émotion d'un discours. Car « on voulait l'accompagner jusqu'au bout », conclut Louis.

*Le prénom a été changé à la demande du témoin.

 
 

 

Merci

l’important c’est de partager et l’endroit n’a d’importance que pour les nains  :D

Un grand merci pour tout des partages 



#175 Paolinito

Paolinito

    Joueur de Fédérale 3

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPip
  • 1 404 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Annonay
  • Mon club:

Posté 07 novembre 2024 - 13:24

Encore une fois.

Et encore une fois le terme de meurtre utilisé pour qualifier un nouvel assassinat.

Des ordures qui font des kilomètres et des kilomètres pour ouvrir le feu ou planter d'autres individus sont des ASSASSINS.

 

Quand on voit combien il est compliqué d'inculper les assassins, et la culture actuelle consistant à se couvrir un max, pas étonnant que la presse prenne des pincettes pour ces cons. Par contre je parcours pas mal l'Ouest de la France des préfectures et des sous-préfectures par mon boulot, ça commence (ou sa progresse) à sortir les pêtards de partout y compris dans ces coins où on s'y attendrait moins (Rennes, Poitiers, Vierzon, Moulins, Limoges, Chateauroux, Angoulême, Agen, Auch, Pau). Ca pue très fort...



#176 frednirom

frednirom

    le Var est dans le fruit.

  • Modérateurs
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 37 096 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:paris 18
  • Mon club:

Posté 07 novembre 2024 - 18:12

https://www.rugbyram...ol-12309693.php



#177 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 997 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 07 novembre 2024 - 18:23

Navrant

2 des meilleurs joueurs

ça n'avait pas encore fuité sur Dax



#178 frednirom

frednirom

    le Var est dans le fruit.

  • Modérateurs
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 37 096 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:paris 18
  • Mon club:

Posté 07 novembre 2024 - 18:46

je pensais les jeunes de maintenant un peu plus sensibilisés sur ce genre de trucs , manifestement le wifi n'arrive pas partout. 



#179 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 997 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 08 novembre 2024 - 07:02

Comment la nouvelle charte est mise en place et reçue par le XV de France Instaurée après la tournée cauchemardesque en Argentine l'été dernier, la charte du nouveau cadre de vie en équipe de France est officiellement entrée en application et s'apprête à se confronter à la réalité d'une tournée. Avec quelle efficacité et quelles conséquences ?

Oubliez la première cape de Tevita Tatafu contre le Japon ou la première titularisation d'Alexandre Roumat. La principale nouveauté du quinze de France pour sa rentrée de novembre ne porte pas de maillot mais prend la forme d'un document de 29 pages intitulé « plan de performance renforcé ». On y trouve 20 actions concrètes réparties en trois catégories (prévention, organisation, évaluation et sanctions) et 28 mesures organisationnelles. Il y est question de mise en place d'un programme de surveillance de santé mentale mais aussi « d'interdiction de consommation d'alcool dans certaines circonstances ».
 
 

L'élément déclencheur de l'élaboration de cette charte s'appliquant à toutes les équipes de France et visant à « transformer le rugby » est bien connu : la chaotique tournée des Bleus en juillet dernier en Argentine (propos racistes de Melvyn Jaminet, mise en examen d'Oscar Jegou et Hugo Auradou pour « viol avec violence en réunion » dans l'attente de l'examen de leur demande de non-lieu). Des événements qui ont sonné le rugby français, terni son image. Et obligé la FFR à remettre en cause de très mauvaises habitudes jamais gommées, malgré le passage au professionnalisme.

Car bien avant Mendoza, la vie du quinze de France - mais aussi du rugby français de clubs, pros ou amateurs - a été régulièrement secouée par ses excès en soirée. À son arrivée au poste de sélectionneur en 2019, Fabien Galthié s'était montré ferme avec les joueurs au sujet des règles de vie en sélection. Mais avec une organisation des soirées reposant sur l'autonomie et la responsabilisation des joueurs.

Ses Bleus ne se sont pas privés de sorties nocturnes arrosées lors de leur préparation à la Coupe du monde à Capbreton (Landes), ou même en cours de compétition, à Aix-en-Provence, avec deux joueurs qui en étaient furtivement venus aux mains. La prise de conscience des dérives du rugby français, par le monde sportif mais aussi politique, a finalement attendu l'été dernier. C'est dire l'importance d'une charte dont on va percevoir l'impact et l'efficacité dans les prochains jours.

 
 
Comment la charte a été accueillie ?

À en croire le staff des Bleus et les joueurs à qui le document a été présenté au début du rassemblement, la charte, dont l'exécution est pilotée par Raphaël Ibañez, a été vite adoptée. « Elle a été bien acceptée par les joueurs, a estimé Fabien Galthié. Nous leur avons présenté (le document) et avons soumis aux joueurs un questionnaire. Il fallait répondre par oui ou par non. Ils ont tous dit oui. C'était facile. »

Le centre Émilien Gailleton a confirmé : « On est arrivés avec pas mal de questionnements mais les bases ont été très vite mises à plat. Dès lundi (28 octobre), on a eu connaissance de cette charte, et le soir même, on a eu une réunion avec Jean-Marc Lhermet (vice-président de la FFR) et Raphaël Ibañez (manager général de l'équipe de France) . On a pris connaissance de tout le règlement qui est, au final, très simple. »

Des proches de joueurs sont plus nuancés sur l'accueil de cette charte par les Bleus, y voyant parfois une infantilisation de joueurs majeurs à qui l'on interdit la consommation d'alcool. « Il ne s'agit pas de dire : ce n'est pas bien de boire de la bière, rétorque Malik Hamadache, le président de Provale, le syndicat des joueurs qui a participé à l'élaboration de cette charte. Il s'agit aussi de l'image renvoyée par rapport à l'exigence du haut niveau, par rapport à son devoir d'exemplarité. »

Quelles applications concrètes ?

Des Bleus moulus, assis dans le vestiaire après match, une bière à la main, débriefant leur performance : la scène, régulièrement captée par les caméras, est banale. Elle est désormais théoriquement proscrite puisqu'il est indiqué dans la charte que les joueurs ont interdiction de consommer de l'alcool dans l'ensemble des lieux associés à la performance (stade, vestiaires, CNR, etc.). Que se passera-t-il dans les prochaines semaines si les adversaires des Français débarquent au terme de la rencontre une bière à la main dans le vestiaire tricolore, comme cela arrive régulièrement ?

« En interdisant la bière d'après-match, on est surtout dans le symbole, insiste le président de la FFR Florian Grill. C'est un principe qui doit nous guider. Si samedi soir, des Japonais entrent dans le vestiaire des Bleus avec des bières pour trinquer, on ne va pas les refouler. Cette règle s'applique à nous mais on ne peut pas l'appliquer aux autres. D'ailleurs, les Japonais ont le droit de nous commander des bières pour leur vestiaire. »

Son vice-président Jean-Marc Lhermet ajoute : « On ne veut surtout pas encourager la prise de bière systématique dans les vestiaires. Mais si un Japonais vient boire une bière, bien sûr qu'on trinquera avec lui. Ce cadre ne sera applicable que s'il est intelligent et qu'il y a du bon sens derrière. Des choses sont négociables, d'autres sont adaptables à la marge dans le cadre de choses discutées avant et très cadrées. »

Quant au contrôle de la consommation des joueurs, Lhermet explique : « Soit il n'y a pas de soirée, soit les joueurs sont dans des lieux où l'on ne boit pas, soit les soirées sont autorisées et cadrées comme en fin de tournée. Là, il y aura une responsabilisation des leaders pour l'organisation de cette soirée privée (...) avec un comportement général attendu des joueurs par rapport à ce qu'ils vont boire et aux attitudes qu'ils vont avoir. On n'est pas dans un système de flicage. Il n'y aura pas quelqu'un derrière chaque joueur pour mesurer le nombre de verres qu'il boit. »

Le barème de sanctions établi dans la charte, et notamment son volet financier, avec l'indexation des primes d'éthique sur les comportements, peut aussi poser question. Est-ce réellement dissuasif pour des joueurs professionnels aux revenus importants ? « Je ne vous donnerai pas le montant que représente la prime d'éthique, mais ça reste, selon moi, dissuasif, avance Lhermet. Aujourd'hui, pour les sanctions, il y a des choses que l'on peut faire dans le cadre du règlement intérieur de la FFR et du droit du travail. On fait évoluer des choses dans le règlement intérieur pour voir quelle marge de manoeuvre on peut avoir notamment sur les contrôles éthylotest. » Autant de détails à affiner au cours des prochaines semaines. Puis des prochaines années.

 
 

« La troisième mi-temps est nécessaire, mais... » : la nouvelle charte du XV de France, une bonne solution ? L'anthropologue Anne Saouter a étudié les moeurs du rugby. Elle considère que par la nature de son jeu, ce sport a besoin de prévoir un sas pour dépasser la violence du match.

Pendant cinq ans, dans les années 1990, l'anthropologue Anne Saouter s'est immergée dans la microsociété du rugby, étudiant les usages et les coutumes du club de Bègles et d'autres équipes girondines de moindre niveau. Elle en a tiré une enquête de terrain devenu un livre, Être rugby, ouvrage conseillé par le sélectionneur Fabien Galthié.
 
 

« Dans un entretien à "L'Équipe", Fabien Galthié, revenant sur les affaires de l'été, disait que l'enjeu consistait à contrôler, accompagner cette redescente des joueurs juste après le match, quand les endorphines sont encore au max. Vous écriviez que la troisième mi-temps était un temps nécessaire. L'est-elle toujours aujourd'hui au plus haut niveau ?
Oui, je le pense. Quand je dis que ce temps est nécessaire, ça ne signifie pas qu'il faut être complètement bourré et faire n'importe quoi. Mais ce troisième temps du match ne peut pas être nié. D'abord en raison de la nature de ce jeu. On parle du seul sport de combat collectif, où on a peur, où on prend des chocs de plus en plus violents. Ce qui se passe avant la troisième mi-temps, ce n'est pas rien. C'est très fort ce qu'ils vivent. C'est un corps collectif qui joue. Et ce corps collectif a besoin d'un sas pour ensuite se désagréger. Il faut prévoir une soupape.

« Fait nouveau : la cocaïne s'est répandue dans le rugby et c'est un risque majeur »

 
 
 

Pour se désagréger, faut-il en passer par des excès, d'alcool par exemple ?
Non. Mais il faut trouver comment accompagner ce que Galthié appelle redescente. Dès le retour au vestiaire, il y a toute une série de rituels où chacun reprend possession de son corps, mais ce n'est pas complètement terminé. Il y a ce passage festif où on va tourner en dérision ce qui s'est passé sur le terrain, la violence, les coups, les plaquages ratés... Ce temps aide à dépasser plusieurs choses, que ce soit la violence, l'excitation post-match, le rapport au corps de l'autre.

À la fin de mon étude, je pressentais qu'avec la professionnalisation, la troisième mi-temps ne pourrait plus se faire comme elle se faisait. On voit bien que le rugby est pris dans une contradiction. D'un côté, il est attaché plus qu'aucun autre sport à ses rites, son côté carnavalesque, on bouffe, on boit, on chante, on s'en fout que le corps soit déformé, on s'en fout des oreilles en chou-fleur parce que c'est ça un corps pour le rugby. D'un autre, ont émergé des exigences diététiques, de récupération, de spectacularisation, d'exemplarité mises en face de salaires devenus conséquents.

 
 

Qui doit cadrer tout ça ?
Avant, j'ai l'impression que le groupe s'auto-régulait, s'auto-contrôlait. Il y avait ce côté paternaliste des anciens, qui pouvait parfois être lourd d'ailleurs. Mais aujourd'hui, l'individualisation dans le rugby suit celle de nos sociétés. Chacun a sa carrière, son club, son agent. On voit bien qu'on a affaire à des éléments qui sortent complètement du cadre, ça veut dire que le groupe a perdu de l'importance.

Dans la nouvelle charte de la FFR, la bière dans le vestiaire après le match est désormais proscrite. Est-ce logique ou trop coercitif ?
S'il n'y a plus ce temps de troisième mi-temps, ça va déraper. Parce qu'ils ont ce besoin. Fait nouveau : la cocaïne s'est répandue dans le rugby et c'est un risque majeur. Concernant le rapport aux femmes, la "pornographisation" de la sexualité, le rugby n'a rien inventé. C'est totalement sociétal. Cela dit, en termes d'éducation, il y a un gros travail à faire dans le rugby, travail qu'il n'a sans doute pas assez anticipé. Ces jeunes évoluent dans un modèle social auquel vient se rajouter une pratique singulière avec un rapport au corps particulier, et je pense qu'effectivement ça fait un mauvais mélange. Est-ce qu'interdire la bière d'après-match participe à cette éducation ? Je n'en suis pas sûre. C'est l'excès qu'il faut combattre.

Pour Galthié, la solution réside peut-être dans une prise de conscience individuelle, pour être capable de s'affranchir du groupe...
Qu'il y ait des prises de conscience individuelles, oui. Mais ça me paraît compliqué de compter juste là-dessus. La sortie d'un match doit aussi se vivre collectivement. Je crois que la recherche de solution doit se réfléchir en prenant en compte de ce collectif. »

 
 

  • ZACH aime ceci

#180 InASMWeTrust

InASMWeTrust

    Raoul Bitenbois III

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 16 378 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:On the banks of the Odon
  • Mon club:

Posté 08 novembre 2024 - 08:56

je pensais les jeunes de maintenant un peu plus sensibilisés sur ce genre de trucs , manifestement le wifi n'arrive pas partout. 

Tu peux être sensibilisé, pour autant quand tu vis, que tu es enfermé dans une bulle coupée du monde qui a toujours encouragé et presque valorisé ce genre de comportement ("tu seras un homme, mon fils"), c'est comme pisser dans un violon. Le rugby se drape dans des valeurs qui ne sont plus qu'un produit marketing pour faire venir des gamins et vendre sa soupe à la TV. 






1 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 members, 1 guests, 0 anonymous users