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Les dérives du rugby


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399 réponses à ce sujet

#31 Codorplusàvie

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Posté 29 août 2024 - 19:40

J'ajouterais l'homophobie à ta liste
Pas plus tard que ce matin, en arrivant aux Gravanches, un entraîneur fier de sa connerie, s'adressant à ses joueurs (cadets) : "bon, les 3/4, faites pas vos tarlouzes !"


Ce ne serait pas le nouvel entraîneur des fois ?

#32 RCV06

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Posté 29 août 2024 - 20:54

 

ça a moyennement marché avec le fils Auradou quand même ... 

Pour l instant on sait pas trop, va falloir attendre encore un peu pour savoir s il est coupable ou victime.



#33 RCV06

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Posté 29 août 2024 - 21:05

Ouais... Alors oui il y a des comportements de merde dans tous les sports, mais ça fait quelques temps que le rugby développe une spécificité propre en la matière tout de même. Je pense vraiment qu'il y a quelque chose de particulier à la culture rugbystique, la misogynie y est plus forte qu'ailleurs, le rapport à l'alcool aussi, le masculanisme n'en parlons pas, et on sait tous de quel côté ce sport penche, et comment ce côté se radicalise.

De plus je ne crois pas particulièrement que le professionnalisme soit un facteur plus aggravant que dans d'autres sports

Je pense que ce n est pas propre au rugby mais que ce doit être commun a tous les sports de combat collectifs ou individuels. C'est un héritage du passé dans des domaines ou la testostérone est la valeur de base, ça changera petit a petit, notre sport c'est déjà féminisé ce qui n était pas vraiment imaginable il y a encore peu. A mon époque le rugby féminin était hyper marginal et pas mal moqué, donc quand on voit ou il est arrivé maintenant on peu dire qu on est sur la bonne voie.



#34 DOUDOU63

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Posté 29 août 2024 - 21:22

Beaucoup de vieux comme moi ont vu arriver le rugby pro d'un mauvais œil. On s'attendait tous a ce qu il y ait des dérives, il suffisait de regarder comment ça se passe dans les autres sports pros.

Ce n était qu une question de temps, mais on rattrape notre retard sur les autres à vitesses grand V.

 

Après je vois toutes ces plaintes des joueurs, des familles. Mais je rappellerais que faire du rugby pro n 'est pas une obligation, si ça devient une souffrance permanente il est toujours possible d’arrêter les frais et de faire autre chose. C'est valable pour tous les boulots, il n y a pas que les sportifs qui souffrent au travail.

En outre, nous avions sur le terrain des gabarits de Monsieur tout le monde...Maintenant, le premier critère : Le gabarit.....D'ailleurs, Monsieur CODORNIOU serait un illustre inconnu actuellement dans le monde du rugby .....Il ne serait pas sur le terrain...malgré son talent indéniable comme joueur...  :unsure:


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#35 Arverne03

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Posté 31 août 2024 - 06:46

En outre, nous avions sur le terrain des gabarits de Monsieur tout le monde...Maintenant, le premier critère : Le gabarit.....D'ailleurs, Monsieur CODORNIOU serait un illustre inconnu actuellement dans le monde du rugby .....Il se serait pas sur le terrain...malgré son talent indéniable comme joueur...  :unsure:

 

Ah ..........le monde du "travail" d'hier à aujourd'hui............................................ :rolleyes:



#36 bazooka

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Posté 31 août 2024 - 08:07

C'est aussi un sport où l'on meurt sur le terrain ou des suites de blessures.



#37 el landeno

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Posté 02 septembre 2024 - 21:10

Paul Willemse : « Réparer les corps, on sait faire, la tête, c'est plus complexe » Paul Willemse, le deuxième-ligne de Montpellier et des Bleus, déplore l'absence de considération de la dimension mentale dans le Top 14 et alerte sur les difficultés pour certains joueurs à parler de leur descente aux enfers, de leur mal-être et des problèmes qu'ils rencontrent au quotidien.

Ce lundi, au 56e étage de la Tour Montparnasse, la Ligue nationale de rugby organisait sa « causerie de rentrée » pour présenter la nouvelle saison de Top 14 qui s'ouvre ce samedi. Du haut de ses 31 ans, dont dix années dans ce championnat, Paul Willemse représentait Montpellier, club avec lequel il a remporté le Brennus en 2022.
 
 

Le deuxième-ligne, qui compte 180 matches en Top 14 et 32 sélections avec les Bleus, est un monstre physique de 2,01 m et 130 kilos. Un rugueux, tendance brutal, qui s'est avéré d'une grande finesse et d'une colossale clairvoyance lorsqu'il s'est agi d'évoquer avec lui la dimension mentale de son sport.

« Vous voilà à l'entrée du long tunnel du Top 14, qui démarre en septembre et se terminera fin juin. On sait à quel point cette compétition marathon pèse sur les corps. Qu'en est-il des têtes ?
La santé mentale, c'est une dimension hyper-importante à mes yeux. Comment être performant quand on n'est pas bien dans sa tête ? En dix ans de Top 14, avec mes blessures, mes cartons, j'ai passé de sales moments, connu des extrêmes « hauts » et d'autres « très bas ». Quand vient l'orage, on se sent seul. Aujourd'hui, rien n'est mis en place pour la santé mentale des joueurs. Les clubs qui domineront dans le futur seront ceux qui ont mis l'accent sur cette dimension. Parce que physiquement, on est tous au même niveau. Tactiquement pareil. C'est problématique de voir à quel point le bien-être mental est souvent délaissé. On n'en parle pas ou peu.

Il y a des coachs qui ignorent tout de la vie perso de leurs joueurs. En équipe de France, on a entamé ce travail mais on n'est qu'au début. Le rugby dans son ensemble n'a pas pris la mesure de l'importance de la dimension mentale. Tu peux être physiquement dans la meilleure condition physique de ta carrière et ne pas parvenir à performer sur le terrain parce que ça ne va pas dans ta tête. Je l'ai vécu. À l'inverse, tu peux être dans une condition physique pas top et réaliser de gros matches. Qu'est-ce qui fait la différence ? La tête. Et ça, ça ne se voit pas dans les data. Réparer les corps, on sait faire, la tête, c'est plus complexe. Réparer les traumas, ça prend des années.

 
 
7110a.jpg
 
Paul Willemse au milieu de ses coéquipiers du MHR lors de la 11e journée de Top 14 de la saison 2023-2024. (A. Martin/L'Équipe)

Avez-vous sombré bas ?
Ma foi protestante m'a aidé, permis de faire un pas de côté par rapport au rugby pour déconnecter, me régénérer. Dans ma petite communauté, le rugby c'est juste un truc que je fais bien, ce n'est pas toute ma vie. J'ai besoin de redevenir Paul, ne plus être Willemse le "Destroyer". Si tu laisses le ballon envahir ta vie, si tu confonds ton identité de joueur et d'homme, quand arrivent les problèmes tu es submergé. Les jeunes joueurs font parfois cette confusion et ont du mal à trouver l'équilibre entre leur « profil » sportif et leur vie perso.

La maman d'un joueur du Top 14 nous confiait la semaine passée que la cocaïne prenait de plus en plus de place dans les troisièmes mi-temps...
Oui... J'ai entendu des histoires, vu des comportements. C'est triste. C'est compliqué de dire à quelqu'un qu'il fait fausse route. En parlant avec des gars, tu comprends que c'est leur manière de gérer le stress. Si j'étais manager, je recruterais absolument un coach dédié à la dimension mentale parce qu'il n'y a personne aujourd'hui pour aider les joueurs à gérer leur stress. Ne serait-ce que pour discuter. « Comment ça se passe avec ton épouse, ta famille ? Et toi comment tu vas ? J'ai vu que tu as un match compliqué, parlons-en. » Même dix minutes.

« Un tas de joueurs sont incapables d'introspection. C'est ce que j'appelle de la « shadow-conversation », un échange superficiel que je déteste. Certains n'ont jamais eu d'échange humain véritable depuis longtemps »

Paul Willemse

 
 
 

N'est-ce pas le rôle des anciens, du capitaine ?
Non, parce que chacun, individuellement, doit déjà se débattre avec son propre stress. On essaye de faire des barbecues, des dîners en commun, mais entre coéquipiers tu ne parles pas vraiment du fond des choses. Un tas de joueurs sont incapables d'introspection. Ils refusent d'ouvrir leur coeur, font des vannes, parlent de bagnoles, de gonzesses... C'est ce que j'appelle de la « shadow-conversation », un échange superficiel que je déteste. Certains n'ont jamais eu d'échange humain véritable depuis longtemps. Un joueur, pour qu'il donne sa plénitude, il faut l'aider à s'ouvrir, à ne pas se recroqueviller. On a beau pratiquer un sport collectif, il y a beaucoup de solitudes. Et, en plus, une charge mentale où tout se mélange : les objectifs qu'on s'est fixés et qu'on n'a pas atteints, les blessures, la concurrence... Parfois, un coach peut aggraver la situation en dévalorisant un joueur, en exigeant une performance qui tarde à venir sans chercher à comprendre les raisons profondes d'une baisse de régime.

C'est compliqué pour un joueur d'affronter toutes ces pressions. Certains joueurs préfèrent mettre tout ça sous le tapis. Ils sombrent dans des addictions, cachent des comportements dépressifs, voire suicidaires. Un jour ou l'autre ça explose. Moi, même avec un environnement sain, j'ai dû lutter pour rester sur mes appuis. C'est effrayant et à la fois humain : dans la vie, tout seul on n'est rien. On est fait pour partager. Parce que ce n'est pas du jour au lendemain qu'un joueur sombre. C'est un processus pernicieux où chaque situation, jour après jour, vient alourdir le poids de la charge mentale. Tu te retournes six mois plus tard, et, sans t'être aperçu de rien, tu n'es plus le même mec.

« Si personne ne te parle, comment peut-on avoir des signaux d'alerte ? Plus on détecte un mal-être tôt, plus on a de chances de le résoudre

Paul Willemse

 
 
 

Quelles sont les solutions ?
Il faut un environnement dédié au mental dans chaque club. Détaché du sportif, c'est important. Que les joueurs puissent s'ouvrir en confiance sans craindre d'être mis de côté ou pas sélectionnés. Un jeune qui a goûté à la cocaïne doit pouvoir être capable de parler, de dire « j'ai aimé ça » sans avoir le sentiment d'être jugé. Être écouté, entendu, aiguillé, aidé. Un ami sud-africain fait ça dans des clubs anglais. Il est « sports chaplain », aumônier du sport au sein d'une structure « Holistic Sports ». Il ne demande pas d'argent. Il vient parler aux joueurs sans être forcé d'en référer au coach. S'il décèle une situation préoccupante il peut être lanceur d'alerte.

Les joueurs ont besoin d'avoir quelqu'un à qui parler. Parce que dans le haut niveau, l'entonnoir se resserre. Et si toutes les conversations parlent de rugby, l'air se raréfie. Ça ne fait jamais de mal de s'entendre dire « et toi, ça va ? », de sentir qu'on se préoccupe de toi. De déposer un poids qu'on a sur le coeur. De confier une addiction à un médicament ou autre chose. Si personne ne te parle, comment peut-on avoir des signaux d'alerte ? Plus on détecte un mal-être tôt, plus on a de chances de le résoudre. »

 
 

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#38 Silhouette

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Posté 02 septembre 2024 - 21:19

 

Paul Willemse : « Réparer les corps, on sait faire, la tête, c'est plus complexe » Paul Willemse, le deuxième-ligne de Montpellier et des Bleus, déplore l'absence de considération de la dimension mentale dans le Top 14 et alerte sur les difficultés pour certains joueurs à parler de leur descente aux enfers, de leur mal-être et des problèmes qu'ils rencontrent au quotidien.

 

Ce lundi, au 56e étage de la Tour Montparnasse, la Ligue nationale de rugby organisait sa « causerie de rentrée » pour présenter la nouvelle saison de Top 14 qui s'ouvre ce samedi. Du haut de ses 31 ans, dont dix années dans ce championnat, Paul Willemse représentait Montpellier, club avec lequel il a remporté le Brennus en 2022.
 
 

Le deuxième-ligne, qui compte 180 matches en Top 14 et 32 sélections avec les Bleus, est un monstre physique de 2,01 m et 130 kilos. Un rugueux, tendance brutal, qui s'est avéré d'une grande finesse et d'une colossale clairvoyance lorsqu'il s'est agi d'évoquer avec lui la dimension mentale de son sport.

« Vous voilà à l'entrée du long tunnel du Top 14, qui démarre en septembre et se terminera fin juin. On sait à quel point cette compétition marathon pèse sur les corps. Qu'en est-il des têtes ?
La santé mentale, c'est une dimension hyper-importante à mes yeux. Comment être performant quand on n'est pas bien dans sa tête ? En dix ans de Top 14, avec mes blessures, mes cartons, j'ai passé de sales moments, connu des extrêmes « hauts » et d'autres « très bas ». Quand vient l'orage, on se sent seul. Aujourd'hui, rien n'est mis en place pour la santé mentale des joueurs. Les clubs qui domineront dans le futur seront ceux qui ont mis l'accent sur cette dimension. Parce que physiquement, on est tous au même niveau. Tactiquement pareil. C'est problématique de voir à quel point le bien-être mental est souvent délaissé. On n'en parle pas ou peu.

Il y a des coachs qui ignorent tout de la vie perso de leurs joueurs. En équipe de France, on a entamé ce travail mais on n'est qu'au début. Le rugby dans son ensemble n'a pas pris la mesure de l'importance de la dimension mentale. Tu peux être physiquement dans la meilleure condition physique de ta carrière et ne pas parvenir à performer sur le terrain parce que ça ne va pas dans ta tête. Je l'ai vécu. À l'inverse, tu peux être dans une condition physique pas top et réaliser de gros matches. Qu'est-ce qui fait la différence ? La tête. Et ça, ça ne se voit pas dans les data. Réparer les corps, on sait faire, la tête, c'est plus complexe. Réparer les traumas, ça prend des années.

 
 
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Paul Willemse au milieu de ses coéquipiers du MHR lors de la 11e journée de Top 14 de la saison 2023-2024. (A. Martin/L'Équipe)

Avez-vous sombré bas ?
Ma foi protestante m'a aidé, permis de faire un pas de côté par rapport au rugby pour déconnecter, me régénérer. Dans ma petite communauté, le rugby c'est juste un truc que je fais bien, ce n'est pas toute ma vie. J'ai besoin de redevenir Paul, ne plus être Willemse le "Destroyer". Si tu laisses le ballon envahir ta vie, si tu confonds ton identité de joueur et d'homme, quand arrivent les problèmes tu es submergé. Les jeunes joueurs font parfois cette confusion et ont du mal à trouver l'équilibre entre leur « profil » sportif et leur vie perso.

La maman d'un joueur du Top 14 nous confiait la semaine passée que la cocaïne prenait de plus en plus de place dans les troisièmes mi-temps...
Oui... J'ai entendu des histoires, vu des comportements. C'est triste. C'est compliqué de dire à quelqu'un qu'il fait fausse route. En parlant avec des gars, tu comprends que c'est leur manière de gérer le stress. Si j'étais manager, je recruterais absolument un coach dédié à la dimension mentale parce qu'il n'y a personne aujourd'hui pour aider les joueurs à gérer leur stress. Ne serait-ce que pour discuter. « Comment ça se passe avec ton épouse, ta famille ? Et toi comment tu vas ? J'ai vu que tu as un match compliqué, parlons-en. » Même dix minutes.

« Un tas de joueurs sont incapables d'introspection. C'est ce que j'appelle de la « shadow-conversation », un échange superficiel que je déteste. Certains n'ont jamais eu d'échange humain véritable depuis longtemps »

Paul Willemse

 
 
 

N'est-ce pas le rôle des anciens, du capitaine ?
Non, parce que chacun, individuellement, doit déjà se débattre avec son propre stress. On essaye de faire des barbecues, des dîners en commun, mais entre coéquipiers tu ne parles pas vraiment du fond des choses. Un tas de joueurs sont incapables d'introspection. Ils refusent d'ouvrir leur coeur, font des vannes, parlent de bagnoles, de gonzesses... C'est ce que j'appelle de la « shadow-conversation », un échange superficiel que je déteste. Certains n'ont jamais eu d'échange humain véritable depuis longtemps. Un joueur, pour qu'il donne sa plénitude, il faut l'aider à s'ouvrir, à ne pas se recroqueviller. On a beau pratiquer un sport collectif, il y a beaucoup de solitudes. Et, en plus, une charge mentale où tout se mélange : les objectifs qu'on s'est fixés et qu'on n'a pas atteints, les blessures, la concurrence... Parfois, un coach peut aggraver la situation en dévalorisant un joueur, en exigeant une performance qui tarde à venir sans chercher à comprendre les raisons profondes d'une baisse de régime.

C'est compliqué pour un joueur d'affronter toutes ces pressions. Certains joueurs préfèrent mettre tout ça sous le tapis. Ils sombrent dans des addictions, cachent des comportements dépressifs, voire suicidaires. Un jour ou l'autre ça explose. Moi, même avec un environnement sain, j'ai dû lutter pour rester sur mes appuis. C'est effrayant et à la fois humain : dans la vie, tout seul on n'est rien. On est fait pour partager. Parce que ce n'est pas du jour au lendemain qu'un joueur sombre. C'est un processus pernicieux où chaque situation, jour après jour, vient alourdir le poids de la charge mentale. Tu te retournes six mois plus tard, et, sans t'être aperçu de rien, tu n'es plus le même mec.

« Si personne ne te parle, comment peut-on avoir des signaux d'alerte ? Plus on détecte un mal-être tôt, plus on a de chances de le résoudre

Paul Willemse

 
 
 

Quelles sont les solutions ?
Il faut un environnement dédié au mental dans chaque club. Détaché du sportif, c'est important. Que les joueurs puissent s'ouvrir en confiance sans craindre d'être mis de côté ou pas sélectionnés. Un jeune qui a goûté à la cocaïne doit pouvoir être capable de parler, de dire « j'ai aimé ça » sans avoir le sentiment d'être jugé. Être écouté, entendu, aiguillé, aidé. Un ami sud-africain fait ça dans des clubs anglais. Il est « sports chaplain », aumônier du sport au sein d'une structure « Holistic Sports ». Il ne demande pas d'argent. Il vient parler aux joueurs sans être forcé d'en référer au coach. S'il décèle une situation préoccupante il peut être lanceur d'alerte.

Les joueurs ont besoin d'avoir quelqu'un à qui parler. Parce que dans le haut niveau, l'entonnoir se resserre. Et si toutes les conversations parlent de rugby, l'air se raréfie. Ça ne fait jamais de mal de s'entendre dire « et toi, ça va ? », de sentir qu'on se préoccupe de toi. De déposer un poids qu'on a sur le coeur. De confier une addiction à un médicament ou autre chose. Si personne ne te parle, comment peut-on avoir des signaux d'alerte ? Plus on détecte un mal-être tôt, plus on a de chances de le résoudre. »

Interessant, mais tres anglo-saxon comme approche (le therapiste neutre, ou a defaut le "chapelain" meme si bon la religion dans tout ca..). Pas sur que ce soit facile a implementer en France, ca prendra sans doute un peu plus de temps.


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#39 el landeno

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Posté 03 septembre 2024 - 05:56

« Les rugbymen ne sont pas tous déviants » : après un été mouvementé, le Top 14 veut tourner la page L'ombre d'un été dramatique, marqué par les affaires, plane au-dessus de la reprise du Top 14 ce week-end. À l'occasion de la conférence de rentrée de la LNR, lundi, les différents acteurs du rugby français ont exprimé leur sentiment.

 
 

Il y a toujours une boule au ­ventre quand arrive la rentrée. Mais, en général, celle organisée par la Ligue nationale (LNR) juste avant la reprise du Top 14 se déroule dans la bonne humeur. Mais lundi, il y avait un éléphant au ­milieu du salon avec les affaires extra-sportives qui ont ravagé le rugby français cet été - propos ­racistes de Melvyn Jaminet, Oscar Jegou et Hugo Auradou accusés de « viol avec violence en réunion », disparition en mer de ­Medhi Narjissi - et il était impossible que les acteurs du Championnat les passent sous ­silence.

 
 
Des joueurs en première ligne

Les 14 joueurs montés à la capitale, un par club, avaient bien conscience que les orages de l'été avaient sali leur discipline. « On en a parlé, ç'a alimenté les ­débats. C'est triste, regrettable et tragique, note le Bordelo-Béglais Nans ­Ducuing. Cet enchaînement est lourd pour le rugby français. » « Ça m'a fait de la peine en tant que rugbyman parce que ce n'est pas du tout pour ça que je joue, ajoute le Clermontois Étienne Falgoux. ­Évidemment que ça m'a blessé. Beaucoup de personnes qui jouent au rugby ont souffert. »

En voyant leur sport remplir ainsi la rubrique des faits divers sordides, les joueurs ont grimacé à l'idée que l'on résume le rugby à un sport de voyou joué par des voyous. « On ne peut pas tout ­généraliser, les rugbymen ne sont pas tous déviants », prévient Falgoux. Certains appellent à la ­responsabilisation de chacun, comme le centre du Racing 92 Gaël Fickou, 90 sélections avec les Bleus : « Quand tu as 18 ans, tu es responsable de toi-même. Bien sûr qu'il y a un cadre. Aux joueurs de se sensibiliser et de faire attention à ce qu'ils font. Il faut se maîtriser. On a des responsabilités, on véhicule une image. »

« On est des adultes, en construction pour certains, mais des adultes quand même, responsables de nos actes, abonde le Lyonnais ­Baptiste Couilloud, ­présent lors de la tournée des Bleus en ­Argentine. En tant que citoyen, on sait ce qu'on a à faire et ce qu'on ne doit pas faire. » Le Toulousain Anthony ­Jelonch, capitaine des Bleus à quatre reprises, prône également un plus grand ­contrôle de soi : « Il faut être ­prudent dans tout ce qu'on fait. Ça peut être dramatique pour le joueur et l'institution. Après, il ne faut pas qu'on arrête de vivre non plus, qu'on s'enferme. Mais il faut être plus modéré, je dirais. Qu'il y ait un équilibre. »

 
 

Si les capitaines de soirée ­existent déjà, leur rôle devrait prendre une importance grandissante vu l'actualité. « Nous, les plus vieux, on se doit, à chaque événement avec le club, de rappeler aux plus jeunes qu'il ne faut pas faire n'importe quoi, insiste Ducuing. Évidemment qu'on peut avoir la connerie, mais toujours dans le ­respect et la bienveillance. Lors des soirées d'intégration qu'on a pu faire cet été, on a été obligés de le dire et de mesurer ce qu'il s'était passé pour en prendre conscience. Tout le monde a été ­réceptif. »

Des clubs au soutien, une Ligue en action

René Bouscatel n'a pas oublié, lui non plus, de rappeler l'été ­cauchemardesque du rugby ­français lors de sa prise de ­parole. Le président de la LNR a reconnu, la voix grave et le ­regard contrit : « Nous avons un gros travail à faire, il y a eu une ­première journée de ­réflexion à Marcoussis jeudi dernier (les États généraux du rugby) pour travailler avec la Fédération à tous les ­niveaux. Il faut réfléchir à certains thèmes d'éducation, à l'accompagnement (des joueurs) mais aussi certainement à des sanctions qui devront être prises quand il y a débordement. C'est notre responsabilité de limiter les ­risques. »

Les affaires de l'été ont permis de mesurer l'énorme travail à ­accomplir et les dirigeants de la LNR ont voulu montrer qu'ils s'étaient déjà mis en action en ­exposant un plan dédié aux ­risques psycho-sociaux, lancé la saison dernière. Le troisième ­volet, qui vient de débuter, ­concerne des actions de prévention au sein des clubs pour ­promouvoir une bonne santé mentale des joueurs.

« Ça peut ­aider ceux qui ont ­besoin d'entreprendre des ­démarches, c'est notamment ­intéressant pour les ­jeunes, a assuré le Rochelais Pierre Bourgarit, qui a assisté à une première réunion cet été. ­Parfois, quand tu as 20 ans, tu n'oses pas parler de tout, tu as peur que certains ­sujets soient ­tabous mais les ­interventions comme ça vont faire du bien. »

Les dirigeants rochelais ont ­notamment décidé de pérenniser cette action en organisant des réunions de prévention une fois par mois cette saison. Leurs homologues franciliens du ­Racing 92 avaient choisi ces ­derniers mois de renforcer leur règlement ­intérieur. À Pau, une commission éthique et ­performance, ­composée de joueurs et ­membres du staff ­volontaires, a été mise en place. Et partout, des rappels à la ­responsabilité des joueurs ont eu lieu. « On y a eu droit à Lyon, ­confirme le demi de mêlée Couilloud. On doit faire le nécessaire pour ­renvoyer une image exemplaire. »

 
 

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#40 pims

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Posté 03 septembre 2024 - 06:41

 

« Les rugbymen ne sont pas tous déviants » : après un été mouvementé, le Top 14 veut tourner la page L'ombre d'un été dramatique, marqué par les affaires, plane au-dessus de la reprise du Top 14 ce week-end. À l'occasion de la conférence de rentrée de la LNR, lundi, les différents acteurs du rugby français ont exprimé leur sentiment.

 

 
 

Il y a toujours une boule au ­ventre quand arrive la rentrée. Mais, en général, celle organisée par la Ligue nationale (LNR) juste avant la reprise du Top 14 se déroule dans la bonne humeur. Mais lundi, il y avait un éléphant au ­milieu du salon avec les affaires extra-sportives qui ont ravagé le rugby français cet été - propos ­racistes de Melvyn Jaminet, Oscar Jegou et Hugo Auradou accusés de « viol avec violence en réunion », disparition en mer de ­Medhi Narjissi - et il était impossible que les acteurs du Championnat les passent sous ­silence.

 
 
Des joueurs en première ligne

Les 14 joueurs montés à la capitale, un par club, avaient bien conscience que les orages de l'été avaient sali leur discipline. « On en a parlé, ç'a alimenté les ­débats. C'est triste, regrettable et tragique, note le Bordelo-Béglais Nans ­Ducuing. Cet enchaînement est lourd pour le rugby français. » « Ça m'a fait de la peine en tant que rugbyman parce que ce n'est pas du tout pour ça que je joue, ajoute le Clermontois Étienne Falgoux. ­Évidemment que ça m'a blessé. Beaucoup de personnes qui jouent au rugby ont souffert. »

En voyant leur sport remplir ainsi la rubrique des faits divers sordides, les joueurs ont grimacé à l'idée que l'on résume le rugby à un sport de voyou joué par des voyous. « On ne peut pas tout ­généraliser, les rugbymen ne sont pas tous déviants », prévient Falgoux. Certains appellent à la ­responsabilisation de chacun, comme le centre du Racing 92 Gaël Fickou, 90 sélections avec les Bleus : « Quand tu as 18 ans, tu es responsable de toi-même. Bien sûr qu'il y a un cadre. Aux joueurs de se sensibiliser et de faire attention à ce qu'ils font. Il faut se maîtriser. On a des responsabilités, on véhicule une image. »

« On est des adultes, en construction pour certains, mais des adultes quand même, responsables de nos actes, abonde le Lyonnais ­Baptiste Couilloud, ­présent lors de la tournée des Bleus en ­Argentine. En tant que citoyen, on sait ce qu'on a à faire et ce qu'on ne doit pas faire. » Le Toulousain Anthony ­Jelonch, capitaine des Bleus à quatre reprises, prône également un plus grand ­contrôle de soi : « Il faut être ­prudent dans tout ce qu'on fait. Ça peut être dramatique pour le joueur et l'institution. Après, il ne faut pas qu'on arrête de vivre non plus, qu'on s'enferme. Mais il faut être plus modéré, je dirais. Qu'il y ait un équilibre. »

Intéressant de lire les platitudes de Fickou et des autres juste après Willemse


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#41 Arverne03

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Posté 03 septembre 2024 - 07:14

Les rugbymans sont comme tout citoyen. Certains se fondent dans un moule collectif avec ses règles; d'autres y échappent ! On ne peut changer la nature humaine. 


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#42 ZACH

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Posté 03 septembre 2024 - 07:38

Intéressant de lire les platitudes de Fickou et des autres juste après Willemse

Fickou c’est juste un des plus gros bringueurs du Top 14  :cartonjaune:

Lui il ne veut pas que les 3 eme mi temps soient trop surveillées ….

Le rugby n’est pas sorti de sa merde 

 

Willmens a  la tête sur les épaules c’est clair 



#43 dj0e

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Posté 03 septembre 2024 - 09:04

Intéressant de lire les platitudes de Fickou et des autres juste après Willemse

Willemse parle d'organidation collective à trouver. Je trouve ces passages très riches.
Fickou, comme d'autres, parle individualisme et responsabilité individuelle. Je trouve (mais c'est très personnel) que simplement renvoyer les problématiques à des questions individuels ou de petits groupes avec un individu designé comme responsable (le fameux capitaine de soirée) plus simpliste, moins intéressant.
Deux approches différentes. Et complémentaires.

#44 DOUDOU63

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Posté 03 septembre 2024 - 19:24

Les rugbymans sont comme tout citoyen. Certains se fondent dans un moule collectif avec ses règles; d'autres y échappent ! On ne peut changer la nature humaine. 

Oui Arverne !!!! D'ailleurs, comme annoncé dans la célèbre formule : Plus je connais les hommes plus j'aime mon chien ....où mon chat...en fonction.. :ermm:


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#45 el landeno

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Posté 03 septembre 2024 - 20:09

Les rugbymans sont comme tout citoyen. Certains se fondent dans un moule collectif avec ses règles; d'autres y échappent ! On ne peut changer la nature humaine. 

Auradou et Jegou approuvent ce message  :cartonrouge:






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